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Archives de Catégorie: Ecosse-Scotland

NUIT GOURMANDE POUR HALLOWEEN…

NUIT GOURMANDE POUR HALLOWEEN…

Pour Halloween, des gâteaux pas comme les autres apparaissent dans les vitrines des pâtisseries. Les moissons sont rentrées, les greniers sont pleins, nous fêtons la fin des durs travaux et recevons la récompense sucrée qui nous rassemble et nous rassure tout au long de cette nuit durant laquelle rodent les fantômes…. Voici quelques modèles de ces créations comestibles et saisonnières dont les thèmes abordent autant l’Automne, ses feuilles rousses, ses châtaignes que les sorcières et les citrouilles… et si certains sont kitchissimes en diable, d’autres sont drôles, mignons ou sobrement poétique…

Et quelle que soit la façon dont vous fêtez ce rendez-vous annuel, nous vous souhaitons une 

JOYEUSE NUIT !…

 

 

 

 

 

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FERMETURE EXCEPTIONNELLE DE LA LITTLE FREE LIBRARY LE SAMEDI 07 MARS 2020

FERMETURE EXCEPTIONNELLE DE LA LITTLE FREE LIBRARY LE SAMEDI 07 MARS 2020

Le local de PETITS OBJETS DE COMPAGNIE  qui accueille la BIBLIOTHEQUE « LITTLE FREE LIBRARY » sera exceptionnellement fermé le SAMEDI 07 MARS 2020.

Nous vous donnons rendez-vous pour le Samedi suivant 14 Mars. Si la bibliothèque restait fermée pour un second samedi, nous vous en informerions sur ce blog.

Nous vous souhaitons une bonne fin de semaine et un bon week-end.

 

 
Commentaires fermés sur FERMETURE EXCEPTIONNELLE DE LA LITTLE FREE LIBRARY LE SAMEDI 07 MARS 2020

Publié par le 5 mars 2020 dans Beer Bière, Café Coffe Tea The Chocolat, Decoration interieur, Ecosse-Scotland, Lecture-Reading, Liseuse, Littérature Litterature, Little Free Library, Livre-Book, Patisserie, PETITS OBJETS DE COMPAGNIE, Tradition

 

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SAMAIN… HALLOWEEN… La Nuit des Bêtises et des Pommes Croquantes…ET LES CITROUILLES EN PAPIER DECOUPéES DANS DE VIEUX LIVRES…

SAMAIN… HALLOWEEN… La Nuit des Bêtises et des Pommes Croquantes…ET LES CITROUILLES EN PAPIER DECOUPéES DANS DE VIEUX LIVRES…
Information : les différents visuels utilisés dans cet article ont été trouvés sur Internet sans nom d’auteur  fiable. Il est évident que le copyright appartient à ces auteurs inconnus.

JOYEUX HALLOWEEN

NOUS VOUS SOUHAITONS UNE SOIRéE ET UNE NUIT DE RIRES ET DE FRISSONS 

Chacun célèbre ce moment à sa façon. Halloween  est restée au fil des slècles l’une des grandes fêtes automnales populaires. L’automne est une saison qui stimule l’imagination. Son abondance et ses couleurs offrent mille idées de décorations, souvent à base de fruits, légumes, feuilles, mousse et de matière noble comme le bois, etc. Cette fête est en perpétuelle évolution alors que d’autres, trop figées, moins débordantes d’imagination, disparaissent faute de s’adapter. Halloween à une santé de fer car l’événement sait  remettre ses pendules à l’heure, repenser son fond imaginaire et s’enrichir d’années en années des modes et des goûts contemporains .  Les fantômes, squelettes et autres sorcières ont désormais des compagnons tout droit surgit des livres de fantasy et des histoires d’horreur. La créature de Frankenstein fait désormais partie du décor avec les zombis et l’Ile du Docteur Moreau est mise à contribution ainsi que les vampires d’Anne Ryce et les corbeaux d’Edgar Poe. La fête c’est fortement développée en puisant dans la littérature classique et dans la littérature récente, absorbant tous les imaginaires. On retrouve aussi bien Gandalf que Dumbledore dans les personnages apparaissant lors des soirées costumées d’Halloween. Leur statut de sorciers leur  a ouvert les portes du bal, ainsi qu’aux Elfes et autres créatures magiques. Halloween est comme Noël une fête ouverte que chacun peut vivre selon ses convictions. Les données religieuses récentes et les données plus antiques et plus complexes ancrées dans la course des saisons cohabitent depuis des siècles pour que chacun trouve sa place dans cette célébration.

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Nous reproduisons ci-dessous l’article que nous avions écrit l’an passé et qui reste d’actualité. 

HALLOWEEN, C’EST COMPLIQUé

Cette fête  est originaire des îles anglo-celtes. Le point culminant en est la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint (nom de la fête chrétienne)… puis on enchaîne avec les multiples réjouissances de la nuit du 1er novembre, parce qu’on ne s’arrête point à  minuit pile alors que l’on commence à vraiment bien s’amuser…

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Halloween est aussi ancienne que les tribus celtes, nous pourrions remonter ainsi jusqu’à la protohistoire celte. Les origines et l’évolution de cette fête sont complexes, riches et vraiment passionnantes quand on s’intéresse à nos traditions et que l’on aime les grands rendez-vous conviviaux. En parler ne tiendrait pas  sur les pages de plusieurs gros volumes, sans compter la vaste iconographie qui pourrait accompagner les textes. Voici donc des petites tranches, plus ou moins cousues, de la vie de cette si tenace tradition.

Citrouille et musique

Citrouille recouverte de morceaux découpés dans une partition…

HALLOWEEN… Différentes appellations contrôlées…

« All Hallows Eve« , tel est l’origine du mot Halloween (the Eve of All Saints’s Day), encore écrit « Hallowe »en« . On peut le traduire littéralement en vieil anglais par, « la veille de tous les saints« . » Hallow » est une forme altérée de « holy »  (saint) et « eve » ou « even » est une forme raccourcie de « evening » (soirée). En Angleterre (nous verrons cela plus loin), ce fut même un temps « La Nuit de la Pomme Croquante ». Sinon l’origine de la pratique de créer un certain désordre dans les rues et les champs est encore une fois une coutume celte : « oídche na h-aimléise« , » La Nuit des Bêtises« .

Halloween est issu d’une fête venue du fond des temps et qui se célébrait à la même période de l’année, la fameuse fête celte de Samain (Samhain). En gaélique, encore de nos jours, le nom en est Oiche Shamhna. « Samain » signifie « réunion« , c’est la fête du passage de la saison claire (printemps et été) à la saison sombre (automne et hiver), la transition d’une année à l’autre annoncée par la fin des moissons et l’arrivée de l’hiver. Dans le folklore celte, Samain est une période un peu hors du temps propice aux rencontres et aux apparitions surnaturelles, une période durant laquelle morts et vivants, humains et divinités de l’Autre Monde (le « Sidh »), cohabitent. Et Samain était une fête  importante puisqu’elle durait semble-t-il plusieurs jours.

citrouille et pliage

Pliage en forme de citrouille…

Coutume(s)  païenne(s) et  fête(s) religieuse(s),  un fil rouge partagé, une cohabitation de plusieurs siècles

C’est l’une de ces nombreuses fêtes païennes ou religieuses que l’on retrouve plus ou moins dans toutes les civilisations, dans tous les pays, sous différentes formes, avec des rituels évoluant en cours de route, mais que l’on arrive à recouper. Toutes se situent à des tournants saisonniers précis : le printemps et Pâques, l’hiver et Noël, l’automne et Halloween/Toussaint par chez nous, la date du début de l’année selon les époques et les sociétés, etc.

Cette fête fût donc célébrée par les Celtes de Gaulle (pour parler de chez nous et de certains de nos proches ancêtres) durant des siècles. C’est le Samanios des Gaulois (n’oublions  pas que les Gaulois sont des celtes…) C’était pour eux le premier jour de leur année. C’est la fête de la fin d’une année et de la naissance d’une nouvelle symbolisée par l’extinction et le rallumage de tous les foyers. Les Celtes croyaient que le dieu Samain venait le 31 octobre juger les âmes des morts de l’année écoulée. C’est en même temps un moment consacré au culte des Ancêtres. Nous sommes toujours dans le même shéma de passage  et/ou d’opposition, de l’opposition entre la lumière de l’été et  l’obscurité de l’hiver, de la différence entre la terre qui produit et la terre qui dort, entre ce qui est vivant et ce qui est mort, entre ce qui est visible et ce qui est invisible, entre ce qui est réel et de ce qui est le fruit de l’imagination…

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Les Pommes Croquantes.

La nuit où les Morts  font la vie dure aux Vivants et la solution pour s’en défaire : les effrayer !

Voici un autre morceau de l’histoire qui entre dans la construction de la tradition d’Halloween. La nuit du 31, dans le lointain de notre Histoire, les esprits des morts de l’année  devaient donc partir pour l’Autre Monde. Ce dont ils n’avaient pas forcément tous envie. Au lieu de prendre la route sans faire d’histoire, paisiblement, certains rebroussaient chemin pour tenter de s’installer dans le corps des vivants. Mais les vivants ne voulaient pas de ces morts récalcitrants.
Cette nuit là, ils éteignaient  le feu et les lumières dans leurs maisons pour les rendre moins  accueillantes, moins attirantes, se promenaient affublés de costumes effrayants, faisant grand bruit pour faire fuir les esprits. S’ils allumaient des feux de joie pour souhaiter bon voyage aux morts et les honorer, c’était aussi pour les éloigner. (On peut retrouver ici la pratique du feu allumé pour éloigner les bêtes sauvages menaçantes, pratique qui remonte aux origines, on tente d’éloigner ce qui fait peur en allumant une lumière). On sacrifiait aussi des animaux…….des fruits…… et des légumes… (et, parait-il, parfois quelques personnes qui semblaient déjà habitées par un esprit.) C’était la fête.

Des déguisements fin XIXe, début XXe.

Ne pas attirer les Créatures de l’Autre Monde, leur courroux, ou d’autres manifestations inconfortables, justifia à partir d’un moment non datable le port de masques et de déguisements comme moyen d’échapper à la possible emprise des sombres esprits sur les hommes; et d’une manière générale de conjurer le mauvais sort pour l’année à venir. Nous sommes là encore dans une continuité puisque déjà, du temps de Samain, nous savons que les Celtes sacrifiaient des animaux, les dépeçaient  pour se parer de leur peau et de leur fourrure en guise de protection.

Fantôme et pliage

Pliage en forme de fantôme…

 

Pages et fantômes

Petits fantômes surgissant des pages…

De la fête ancestrale à l’arrivée de la fête chrétienne, les débuts d’une cohabitation

Une grande fête populaire ou religieuse n’est souvent qu’un avatar. Une nouvelle festivité ou commémoration poussant l’autre dehors pour prendre la place. C’est bien plus pratique de réutiliser une date déjà implantée dans les habitudes. On ne change pas (ou presque) une date qui gagne. Lorsque les Romains envahirent les territoires celtes leurs fêtes Feralia (en l’honneur des morts, célébrée le 21 février) et Pomona (en l’honneur de la déesse des arbres fruitiers et par extension de ce qui est fructueux, célébrée le 1er novembre) auraient été assimilées à la fête de Samain.

Livre et citrouille

Le grand classique : la citrouille réalisée en découpant les pages d’un vieux livre…

Au VIIe siècle, le pape Boniface IV n’ayant plus assez de jours sur le calendrier pour fêter tous les saints chrétiens décida de leur dédier un jour et transforma Feralia (21 février) en ce qui allait devenir la Toussaint. Il consacra le temple romain du Panthéon (dédié à tous les dieux, c’est le sens étymologique du mot) à la vierge Marie, à tous les martyrs, auxquels on ajouta ensuite les confesseurs. Ce n’est qu’au VIIIe siècle que la Toussaint sera déplacée au 1er novembre. Le 1er novembre, la fête de la Toussaint unit pour les catholiques l’Eglise du Ciel et l’Eglise de la Terre et relie le chrétien à tous les saints canonisés et ceux qui sont dans la béatitude divine. C’est en fait l’anniversaire de la dédicace du Panthéon qui se fête et c’est ainsi que la fête de tous les saints  finira par être fixée au 1er novembre. C’est  pourtant bien avant, dès le Ve siècle,  que Saint Patrick,  en Irlande, tentera déjà d’extirper des moeurs la coutume considérée comme païenne. Mais partout la coutume perdurera, plus ou moins officieusement.  On ne balaye pas du jour au lendemain un rendez-vous annuel qui date déjà d’environ 1200 ans à l’époque (on sait que cette fête en cette période de l’année est attestée depuis environ 700 ans avant J.C). L’Eglise ne pourra  qu’occuper la même date pour tenter de faire barrière. Privée de Samain et de 1er novembre, la communauté irlandaise s’approprie alors la veille, le 31 octobre, bien décidée à continuer à rendre hommage à son héritage celte. Dans ce contexte se développera  le terme « All Hallows Eve« , un nom qui laisse une place au mot ‘saints’. Très diplomate…

Citrouille en papier

Citrouille en papier…

Vers l’an 1000, pour que la Toussaint garde précisément sa vocation à célébrer les saints et  ne soit pas une journée consacrée aux  morts, Odilon, abbé de Cluny, imposa à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre. Cette fête liturgique est à la fois une journée de commémoration et une journée d’intercession ; on se souvient  des défunts, on prie pour eux. C’est là que le 2 novembre rejoint  Samain, l’antique « fête des morts ».  La Toussaint du 1er novembre est souvent confondue avec le jour des morts du 2 novembre alors que ce sont bien deux choses différentes.

Citrouille en papier

Citrouille en papier roulé. La technique du papier roulé permet de réaliser les compositions les plus simples comme les plus complexes…

D’hier à aujourd’hui

Toujours est-il que fêtes païennes et religieuses, Halloween et Toussaint pour ce qui nous occupe, cohabitent désormais de nos jours, pour le plaisir des uns et la fureur des autres. Des polémiques enflamment régulièrement pro et anti Halloween. Il serait préférable que chaque camp respecte les idées de l’autre  sans vouloir imposer les siennes. Il y a de la place pour tout le monde. Il  n’est pas rare encore actuellement dans des « Pardons » catholiques de voir le matin se dérouler les rituels  de types « magiques » et l’après-midi la messe.

Citrouille en papier

Ceux qui connaissent bien le  Royaume-Uni savent à quel point Halloween y est populaire, notamment en Ecosse, en Irlande, au Pays de Galles.

Halloween  ne s’implanta  aux Etats-Unis  que vers le milieu du XIXe siècle avec l’arrivée des émigrants écossais et irlandais fuyant la famine (la « Grande Famine » commença en 1845, son origine est due à l’introduction du mildiou qui ravagea les récoltes). Cela ne se fit pas tout seul, l’église protestante ne voyait pas ces pratiques d’un bon oeil. Les premières années, les Irlandais présentèrent la chose en mettant l’accent sur l’aspect communautaire de festivités célébrant la fin des récoltes. Tout cela animé par des parades déguisées et des lectures. Le caractère fantasmagorique de l’affaire fut presque occulté. C’est pourtant ce côté étrange et festif  des déguisements qui va séduire les Américains au bout de quelques années  et qui feront qu’ils finiront pas se joindre au mouvement. Au début des années 1920,  on peut dire qu’Halloween est enfin bien implanté sur le territoire américain et au Canada.

Citrouille en papier

Citrouille en papier…

De siècle en siècle, une fête qui ne cesse d’évoluer et de s’enrichir

Halloween est avec Noël l’une des rares fêtes qui année après année a évolué, s’est approprié les nouvelles technologies, s’est adaptée aux changements de la société, a absorbé tant les modes vestimentaires que littéraires ou cinématographiques, a inspiré les artistes… Halloween au fil des siècles a développé toute une imagerie fantastique, des amusements totalement  originaux et très variés, des déguisements de plus en plus différents, et même de la littérature haut de gamme. Halloween possède un énorme pouvoir d’absorption de tout ce qui, nouveau, peut rendre la coutume plus attractive, amusante, créative. Cette fête s’est enrichie alors que tant d’autres perdaient la faveur du public, s’affadissaient avant de disparaître ou restaient vivoter sans que l’on sache plus très bien ce à quoi elles correspondaient. Peut-être parce qu‘Halloween est  depuis longtemps une fête  très conviviale, simple, pas « intello » pour deux sous ni absconse, vraiment populaire dans le sens noble du terme, durant laquelle on s’amuse beaucoup toutes générations confondues. Elle fonctionne alimentée par la curiosité profonde de l’être humain pour le mystère et le fantastique, pour les choses cachées et magiques, pour le monde de l’invisible, l’univers de la nuit, des contes et des légendes  Autant dire que le moulin n’est pas à l’aube de manquer d’eau. C’est un moment pour s’offrir une bonne vieille régression à base de grosses farces enfantines et de sucreries, un soir et un nuit pour cesser quelques heures de se prendre tellement au sérieux. Sans doute un peu de tout cela  : jouer avec nos peurs les plus intimes emballées dans de grandes parties de rigolade.  Pas besoin de chercher midi à quatorze heure, de couper les cheveux en quatre et d’appeler à la rescousse les psychanalystes. Halloween, c’est drôle et poétique et c’est tout. Même le mot est pétillant.

Citrouille en papier

Citrouille en papier. A réaliser à l’aide des pages épaisses d’un vieux livre pour enfant…

Des histoires à dormir debout ou plutôt à ne pas dormir du tout !

Halloween, c’est aussi la nuit ou, dit l’une des nombreuses légendes, la porte entre le monde des morts et celui des vivants est ouverte. D’où cette avalanche de fantômes et autres créatures des ténèbres qui s’invitent chez nous (les morts récalcitrants des Celtes, voir plus haut). C’est une nuit durant laquelle on aime se faire peur et faire peur.

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Abordons un sujet moins connu en France qu’ailleurs (mais en voie de rattrapage dans l’hexagone depuis peu) :  Halloween et la littérature. Le roman gothique, genre littéraire anglais précurseur du roman noir, apparaît en 1764 avec Le Château d’Otrante d’Horace Walpole. En Europe continentale, le genre fantastique y fera suite à partir de 1830.  Les histoires de fantômes, de vampires, de sorcières, de meurtres, de cadavres ambulants et autres joyeusetés macabres, nocturnes et sanguinolentes vont être à la mode durant quelques décennies et l’habitude de lire particulièrement des histoires d’horreur ou fantastiques au moment d’Halloween va probablement entrer dans les moeurs en empruntant le chemin de cette littérature-là. On les nomme les « Halloween books« , les livres  d’Halloween, ceux que nous nous réservons de lire particulièrement durant cette période.  Ils doivent nous faire frissonner et bondir au moindre craquement d’une lame de parquet ou d’un volet qui claque (A lire – c’est bien meilleur, jouons le jeu jusqu’au bout – la nuit à la lueur d’une bougie vacillante). Une excellente greffe sur l’antique tradition permettant aux plus jeunes de découvrir des auteurs de qualité, classiques ou contemporains (tel Edgar Poe, pour ne citer que lui, qui rencontre un grand succès). Les livres purement sur le thème existent depuis fort longtemps et sont même de plus en plus nombreux;  cette année le choix, en langue française, pour la jeunesse (et les plus grands) est plutôt intéressant.

A la lecture se sont ajoutés les films d’épouvante. Le film le plus rediffusé ce soir-là est actuellement La Nuit des morts-vivants (1968), de George. A. Romero. C’est une occasion aussi de redécouvrir les films fantastiques qui connurent une heure de gloire au tout début du cinéma.

Une veillée mystérieusement disparue en France

Sans être très âgés, certains d’entre nous – les sexas ! –  se souviennent encore de la veillée de la Toussaint en France (jusque vers la fin des années 60). Les gens se réunissaient  entre voisins ou en famille, c’était même parfois l’occasion d’une fête au village (grand feu, bal costumé…). C’était les  vacances scolaires et pour les citadins des très grandes villes (c’était mon cas) cela voulait dire un séjour prolongé à la campagne et, choses exotiques, la cueillette des champignons, la chasse, et les soirées devant un feu de cheminée.  Autour du feu, de la table, au salon, on se racontait ces histoires qui font peur et des histoires tout court issues de la mémoire collective, de la saga familiale. Ainsi les histoires de revenants, de tombe qui parle, d’enterrements qui tournent à la farce et de veillée funèbre durant laquelle le mort se réveille, de curé un peu sorcier se transformant en corbeau..(mes propres souvenirs !) . faisaient le régal des convives. Tous les ans les mêmes histoires (plus longues de quelques phrases chaque fois), tous les ans le même plaisir, mais des histoires incontournables, piliers de la soirée. La transmission des événements passés, réels, imaginaires ou arrangés se faisait, une galerie d’événements et de personnages défilaient. Sur la table tous les fruits de l’automne et le gibier, période de chasse oblige, voisinaient. C’était une grande soirée soit de grignotage, soit de banquet (un peu comme à Noël).  C’était une  Fête de L’Automne et de l’abondance (retour aux origines, en fait).  Le point d’orgue de ces réunions et le plus attendu était la promenade de minuit. Le but étant de passer devant la maison hantée des environs (il y en a toujours une !), de passer le long du mur du cimetière et, pour les plus courageux, d’y entrer ( les garçons en profitant pour rassurer les filles.. qui faisaient semblant d’être effrayées…..) . La à base de belles feuilles mortes dorées de tous les ors de l’automne, de noisettes, de pommes, de champignons, de citrouilles et autres légumes était de rigueur.

Et puis tout cela a disparu. Un automne, les avances arrivèrent comme tous les ans mais il n’y eut plus de réunion, plus d’histoires. Si certaines familles continuèrent la tradition, la plupart oublièrent pratiquement du jour au lendemain, semble-t-il, l’une de nos plus anciennes et plus conviviales fêtes. Un vrai mystère que cette soudaine désaffection. Il est certain que cette fête était plus rurale que citadine et que les campagnes se vidant…ceci expliquerait cela…Mais pourquoi seulement en France ? Cette fête revient lentement  dans l’Hexagone  notamment par des chemins de traverse : la nouvelle littérature fantastique et le cinéma, la mode des  loisirs créatifs et du « fait main, fait maison » ; loisirs créatifs qui ont bien aidé à relancer, entre autres, le goût de décorer sa maison selon les saisons. Et nous revoilà finalement toujours reliés à ces activités spéciales liées au passage d’une saison à l’autre, aux événements du calendrier, (solstices, semailles, moissons,etc.). Finalement, nous ne sommes pas, sur le fond, si loin du comportement des anciens Celtes.

Citrouille

Citrouille en ficelle. Vous pouvez fabriquer votre ficelle en papier.

Citrouille en papier

Citrouille en papier.

Les Irlandais avaient une légende qui a été « intégrée » (pourrait-on dire) à Halloween, celle de Jack-o’-Lantern. Celui-ci était condamné à  errer sur Terre jusqu’au jour du jugement dernier. Ce personnage peu recommandable ne pouvait pas entrer au Paradis en raison de l’avarice  et du goût pour la beuverie dont il avait fait preuve durant sa vie. Il avait été aussi banni de l’Enfer pour avoir joué des tours pendables au Diable. Ce dernier lui fit toutefois don d’un tison déposé dans un navet évidé pour que l’ensemble lui serve de lanterne. Depuis Jack-o-Lantern, « Jack à la Lanterne »,  erre entre Ciel et Enfer avec sa lampe et revient hanter les vivants à chaque anniversaire de sa mort. Le navet se transforma en citrouille aux USA; c’est un légume plus facile à sculpter et  surtout plus décoratif.. L’habitude au début d’utiliser un navet ou un rutabaga comme lanterne viendrait aussi des Celtes.

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Carte postale ancienne d’origine allemande…

Grignotage ou banquet ? A chacun sa gastronomie !

Les traditions de se raconter des histoires à faire peur  (et cela bien avant l’arrivée du roman gothique et du fantastique) et de consommer des sucreries et autres pommes d’amour pendant Halloween, vient d’Angleterre. Avant d’adopter le nom Halloween, les Anglais nommaient cette fête « La Nuit de la Pomme Croquante ».
On se réunissait en famille, pour se raconter les fameuses histoires et manger des pommes ou des noisettes, on offrait des gâteaux aux pauvres. Voilà qui explique aussi l’une des origines de la récolte des bonbons.
Comme à l’occasion de toute festivité digne de ce nom, à Halloween on mange… Et on mange même très bien. Sont  seulement oubliées les beuveries d’antan qui allaient de pair avec des aspects relativement barbares de la commémoration. Avec les produits de saison, le nombre de plats savoureux est impressionnant et toute une pâtisserie thématique s’est développée depuis un siècle. Internet est fertile en menus amusants et/ou gastronomiques et colorés. La seule limite est l’imagination du cuisinier. Avec juste les mots-clefs « menu ou recette Halloween« , »Halloween recipes » ou « Halloween meal » vous trouverez sans doute votre bonheur en anglais et en français (et de belles photos de plats). Le plat le plus connu du dîner d‘Halloween reste, en dehors de la tarte au potiron qui est de saison, le potage à la citrouille proposé dans la citrouille creusée servant de soupière.
Citrouille
Des fantômes dans la purée...
patisserie
De maison en maison, de porte en porte…
Le fait d’aller de porte en porte réservé pratiquement aux seuls  enfants est une modification très récente puisqu’elle date des années 1950 et est né aux Etats-Unis (c’est leur apport avec la citrouille) !  Sinon l’origine de la pratique est encore une fois en partie  une antique coutume celte : « oídche na h-aimléise« , » La Nuit des Bêtises. La nuit d’Halloween, les gens se déguisaient et faisaient des farces à leurs voisins : frapper aux portes pour se faire passer pour un esprit, déranger les choses dans le jardin, les bêtes dans les prés, plus tard tirer les sonnettes, etc. Des bêtises pas méchantes. En creusant un peu, on s’aperçoit que cette activité typique de la soirée est issue de différentes coutumes.

Certes, en Irlande, depuis fort longtemps les enfants se maquillaient en noir et blanc, revêtaient de vieux habits, des draps, des chapeaux pointus et se rendaient dans le voisinage pour demander des cadeaux en chantant « Halloween arrive bientôt et les oies engraissent. S’il vous plait, mettez un penny dans le chapeau du vieil homme !  Si vous n’avez même pas un penny, la moitié d’un fera l’affaire. Si vous n’avez même pas un penny, que Dieu vous bénisse et votre père aussi ». Ils récoltaient des noix, des pommes et un peu d’argent. Mais les adultes participaient aussi au charivari.

Une autre coutume est anglaise. Le 2 novembre, les chrétiens allaient de maison en maison réclamer des « soul cakes« , « gâteaux des esprits« .  En échange des gâteaux, ils s’engageaient à prier pour que les esprits des morts de la famille des gens qui avaient donné les gâteaux pour qu’il puissent entrer au Paradis.

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Les jeux d’Halloween

Parmi les jeux de société, on peut citer : Richesse, bobbing the apples : Des pommes sont mises dans un baquet d’eau et le jeu consiste à les attraper sans les mains. Plus la pomme attrapée est grosse, plus on deviendra riche. Le Snip Snap Dragon est, lui, un jeu spectaculaire à base de raisins qui flambent dans de l’alcool  alors que la pièce est plongée dans l’ombre. Il faut saisir les raisins avec les doigts sans se brûler et les manger; une chanson accompagne le jeu. Il existe aussi une foule de  petits jeux de prédiction en relation avec l’Amour, le futur mari ou la future épouse dont on tente de deviner l’identité.

Baquet de la Fortune

Récupérez, sans les mains, la plus grosse pomme et vous deviendrez la plus riche…Ce jeu est connu de tous les lecteurs d’Agathe Christie car il apparait dans « Le Crime d’Halloween » ainsi que celui de Snip Snap Dragon…

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Le Crime d’Halloween, par Agatha Christie, en BD.

Halloween Party

Agatha Christie, Le Crime d’Halloween (Hallowe’en Party)…

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Hallowe’en Party est aussi paru sous le titre « La Fête du Potiron »…

Halloween continue de se métamorphoser, de se renouveler et de proposer de nouvelles tendances. Des bals costumés, des concours de costumes,  des visites de lieux insolites et si possible lugubres (cimetières, maisons hantées, catacombes, souterrains…) sont de nos jours organisés.

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Costume de chauve-souris de l’époque victorienne.

Costume de sorcière de l’époque victorienne. Une peu sorcière, un peu bergère XVIIIe !

Epoque victorienne.

Epoque victorienne.

Décoration : un grand moment de bricolage maison

Cette fête a donné, au fil du temps, naissance à une riche iconographie (les cartes postales anciennes sur le thème sont magnifiques), elle a inspiré des artistes et donné naissance à une foule d’objets en tous genres et en toutes matières des plus kitchissimes aux plus charmants. Durant les semaines précédant Halloween, les petits et les grands  se lancent dans des travaux manuels créatifs pour décorer leur maison et leur jardin (voire leur quartier), se fabriquer un costume. Entre sculpter les citrouilles, préparer les menus et les déguisements, cela aligne déjà plusieurs journées ou soirées festives. Parce que la préparation de la fête, c’est déjà la fête.

Les heures consacrées à la fabrication des décorations d’Halloween  sont devenues de grands moments de bricolage en famille, comme le sont déjà  les jours dédiés à la confection des décorations de Noël ou Pâques.  Le « do it yourself » ou « faite-le vous-mêmes », à de plus en plus le vent en poupe depuis quelques décennies. On ne compte plus les livres  (en anglais généralement, mais ce n’est guère gênant car ils sont abondamment illustrés) relatifs à la fabrication d’une panoplie de parfois très délicieux « Petits Objets de Compagnie pour Halloween« . Et ces décorations sont parfois  très belles,  empruntant au style gustavien, cottage ou shabby, s’inspirant des mondes fantastiques. Des milliers de  tutoriaux sont disponibles gratuitement sur Internet.

Et c’est là aussi que Petits Objets de Compagnie et la Little Free Library retrouvent  leur jeu  favori  : fabriquer des choses avec les pages des vieux livres ou n’importe quel papier ou carton. Le plus emblématique des objets est la citrouille en papier. C’est très  simple à réaliser.  Les plus expérimentés et patients se lanceront dans des pliages savants ou autres montages plus subtils. Voici quelques pistes  (mais il existe des milliers de sites sur Internet qui vous étonneront) pour les fans ou les curieux.

Lanterne-citrouille.

Lanterne-citrouille.

Certaines décorations sont en papier, d’autres pas….(mais elles étaient si mignonnes….et puis cela donne des idées…)

http://ideespleinscrap.canalblog.com/archives/2009/10/28/15334732.html

http://valromey.e-monsite.com/pages/ateliers-creatifs/preparons-halloween.html

http://angefeeca.canalblog.com/archives/2012/11/05/25486634.html

http://scrapbook-chickadoodle.blogspot.fr/2011/10/paper-pumpkin.html

http://simplyalbany.blogspot.fr/2012/10/autumn-in-new-york_11.html

http://www.laminutedeco.com/2012/10/diy-une-citrouille-dans-ma-maison.html

Pour trouver d’autres sites et tutoriaux, deux mots clefs : ‘citrouille en papier » et « pumpkin paper » ou « pumpkin fall craft »

Des chats-citrouilles. Petits Objets de Compagnie aime les chats sous toute les formes…

A noter une tendance qui s’enracine de plus en plus : la décoration intérieure (et parfois extérieure) saisonnière. Les Anglo-saxons utilisent par exemple depuis longtemps le motif ou l’objet citrouille (pour une fois c’est Halloween qui voit l’une  de ses images emblématiques pour ainsi dire détournée) pour leur décoration intérieure automnale (Fall, Autumn). Une  mode qui a donné naissance à une foule de tutoriaux pour réaliser des objets uniques.  Le thème de l’hiver (flocon, objets argentés, peluches, dentelles blanches, etc…) trouve sa place durant les mois de décembre, janvier, février, avant que ne commencent les travaux créatifs pour célébrer le printemps…puis l’été. Le grand plaisir résidant dans le fait de réaliser de ses mains la fameuse déco. Ainsi se perpétue d’une certaine manière  l’hommage au passage des saisons, comme le faisaient nos très lointains ancêtres. L’automne et l’hiver sont pour l’instant les deux périodes ayant donné lieu aux créations les plus intéressantes.

Ces Pénitents qui défilent pour la Toussaint.

Depuis plus de six siècles, des confréries de Pénitents,  groupements d’obédience chrétienne, défilent dans les rues pour la Toussaint. Les participants ne sont pas des religieux mais des laïcs de tous les milieux. Ils portent des costumes particuliers et lorsque la manifestation a lieu de nuit, des flambeaux. Ces défilés sont impressionnant car très solennels.  Les costumes sont constitués de robes longues et d’un chapeau pointu  ou cône descendant jusque sur le visage avec deux trous pour les yeux. Les couleurs en usage sont principalement le blanc, le noir et le rouge. Crédit photo pour les trois photos qui suivent : Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.

Pénitents en costumes avec leurs flambeaux. Crédit photo Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.

Pénitents en costumes. Crédit photo Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.

l’Archiconfrérie de la Sanch ­célèbre le vendredi saint dans les vieilles rues de Perpignan. Trois heures de marche. Les statues portées sont prafois très lourdes. Ici, une très belle représentation du Christ sur le croix.Certains pénitent sont vêtus de costumes rouges, d’autres sont en noir. Crédit photo Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.

Citrouille confectionnée avec de simple bandes de papier.

Citrouille confectionnée avec de simple bandes de papier.

Voici quelques photos anciennes de déguisements. Nous ne savons pas si c’est le noir et blanc qui ajoute à l’ambiance, mais les personnages sont bien plus effrayants que ceux qui déambulent de nos jours dans des costumes plus élaborés. Elles sont intéressantes car elles montrent bien la participation active des adultes. Sur l’une des photos, des épis dressés sont un petit rappel à la moisson. Les plus anciennes datent de la fin du XIXe siècle. Ces photos ont été glanées au cours des derniers mois sur le Net, souvent sans source. Le copyright appartient aux auteurs ou possesseurs des originaux.

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Et tout cela en musique…

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il y a 100 ans.

Cette photo est particulièrement intéressante avec son motif de lune et ses épis dressés comme cela se faisait à la fin de la moisson.

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Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (9)

Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (8)

Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (7)

Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (3)

Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (1)

Old Halloween Costumes From Between the 1900's to 1920's (1)

Women in Witch Costumes, circa 1800s (5)

Women in Witch Costumes, circa 1800s (3)

Women in Witch Costumes, circa 1800s (4)

Samain, Halloween, La Fête des Potirons (ou des citrouilles), Toussaint, La Fête de l’Automne,Oktobertfest, Saint-Dimitri, Mabon ou Cucurbitades, etc., à chacun sa fête car il y a le choix…

Un peu de poésie…

She weaves the world into grasses and fruit,
She winds the world in her hair.
Ablaze with radiant power her face glows, clear light of the sun.
Blessings of golden fire upon you, of round sweet days
Circling each other like wheels,
And of the bounty, the beauty of ripe, fertile earth.
My starry blessings, my sunny blessings upon you _
Shine now and always in your hearts.

                  Cait Johnson, Witch in the Kitchen.

Elle tisse le monde d’herbes et de fruits,
Elle enroule le monde dans ses cheveux.
Son visage scintille, puissance flamboyante, claire lumière du soleil.
Les bénédictions du feu d’or sont sur vous, des jours ronds et sucrés
L’un l’autre tournoient  comme des  roues,
Et  la générosité, la beauté de la  terre mûre et fertile.
Mes bénédictions étoilées, mes bénédictions ensoleillées vont vers vous _
Et brillent  maintenant et toujours dans vos coeurs.

Cait Johnson, La Sorcière dans la Cuisine.

 

CARTES POSTALES ANCIENNES : HALLOWEEN…

CARTES POSTALES ANCIENNES : HALLOWEEN…

Halloween  est l’une des fêtes les plus anciennes et des plus saines de notre patrimoine festif. Comme toutes les traditions vraiment anciennes (et non inventées au XIXe voire au début du XXe), elle est le fruit d’une constatation simple : il y a des moments clefs au cours des saisons. A l’époque de l’année qui deviendra, bien longtemps après, notre actuel 31 Octobre, les cueillettes se raréfient, les récoltes sont rentrées, les greniers sont pleins, la chasse apportent du gibier. La nature s’endort et va basculer vers les mois froids.

Avec ses décorations de légumes, champignons, noix, noisettes, gibiers (surtout autrefois),etc. Halloween est aussi une fête de l’abondance, une fête au plus près de la nature.

 La nuit du 31 se situe entre la fin  visible d’un cycle et le début d’un autre,  une nuit entre passé et futur, la nuit entre deux mondes. De cette nuit entre passé et futur, l’imagination va  faire, suite logique, une nuit durant laquelle se croisent les morts et les vivants. Ce nocturne devient un théâtre idéal pour s’y réjouir ou s’en effrayer.Au fil des siècles, les festivités ont évolué ainsi que le monde imaginaire (ou pas….) qui les accompagnent. 

Halloween est désormais, plus que toute autre, la fête de l’imaginaire, de l’imagination. de la fiction… C’est  pour cela que sont dynamisme ne fléchit  pas. Elle s’enrichie perpétuellement sachant intégrer de nouveaux monstres, de nouvelles peurs (vraies ou supposées ), accueillir de nouveaux personnages, de nouveaux univers graphiques. 

Il est bon de rappeler la véritable origine des choses. Toutes les civilisations et religions se servent des anciennes fêtes liées à la Nature (entre autres) pour imposer leurs propres fêtes. Les religions ont tenté de les neutraliser en les intégrant dans leur calendrier. Seulement, les saisons et leurs temps forts ont vu passer bien des dieux et des déesses. Et en verront certainement passer bien d’autres. 

Toute la poésie et la fantaisie se retrouve notamment dans les cartes postales anciennes, véritables friandises colorées pour les collectionneurs. Halloween est ,avec Noël/ Solstice d’Hiver, la fête qui offre la plus riche des iconographies. (Encore de nos jours, avec le retour des belles illustrations, notamment par le biais du numérique).  Sa forte identité visuelle réjouit les collectionneurs.

Voici quelques images. Il en existe des milliers (plus de 150 ans d’édition !). A vous d’en découvrir d’autres sur le Web.

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NEW YORK, NY - C.1910: This colorful holdiay postcard that celebrates Halloween with a creepy reflection in a mirror, was printed in New York City circa 1910. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***

NEW YORK, NY – C.1910: This colorful holdiay postcard that celebrates Halloween with a creepy reflection in a mirror, was printed in New York City circa 1910. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***

UNKNOWN - CIRCA 1910: This halloween illustration by Wilfred Bronson is printed around 1910 by an unknown printer. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***

UNKNOWN – CIRCA 1910: This halloween illustration by Wilfred Bronson is printed around 1910 by an unknown printer. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***

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DECOUVERTE D’UNE NOUVELLE ET COURTE HISTOIRE, SIGNéE DOYLE, DONT SHERLOCK HOLMES EST LE HEROS…

La statue de Sherlock Holmes à Londres (MANUEL COHEN/AFP)
La statue de Sherlock Holmes à Londres

 

Walter Elliot, Ecossais de 80 ans, habite la petite ville de Selkirk, au sud d’Edimbourg. Ce poète et historien a découvert une courte histoire qui a pour personnage principal le célèbre détective de Baker Street. Le récit serait signé Arthur Conan Doyle.

Alors que monsieur Elliot faisait du tri dans son grenier, il a retrouvé un recueil de nouvelles rédigé par plusieurs écrivains dans le cadre d’une vente de charité. L’argent récolté devait permettre de financer la reconstruction d’un pont de Selkirk, détruit en 1902. Imprimé en 1904, l’ouvrage s’intitule The Book o’ the Brig. L’ histoire qu’aurait écrit Conan Doyle, Sherlock Holmes: Discovering the Border Burghs and, by deduction, the Brig Bazaar, est un court texte de 1300 mots.

Extrait de la nouvelle: Sherlock Holmes: Discovering the Border Burghs and, by deduction, the Brig Bazaar.

Le récit raconte comment Holmes fait preuve de son légendaire sens de l’observation et de la déduction concernant les activités de son compagnon Watson. Le détective explique a son associé qu’il sait que ce dernier compte se rendre à Selkirk, pour participer à une vente de charité après la destruction d’un pont. Le récit fait ainsi directement référence au contexte dans lequel il a été écrit, un clin d’oeil qui pourrait bien être signé Conan Doyle, familier de la ville écossaise.

Ci-dessous, un article paru dans le Daily Record  et comportant l’intégralité de cette nouvelle démonstration du pouvoir d’observation et de déduction de Holmes  (en fin d’article) :

Read first unseen Sherlock Holmes story in over 80 YEARS written to help save Selkirk wooden bridge

WALTER Elliot, 80, found the 1,300 word tale starring the famous sleuth in a collection of short stories written for a local bazaar.

 Walter Elliot, 80, with the book containing a short Sherlock Holmes story by Sir Arthur Conan Doyle

AN historian has unearthed the first unseen Sherlock Holmes story in over 80 YEARS -which Sir Arthur Conan Doyle wrote to help save a town bridge.

Walter Elliot, 80, found the 1,300 word tale starring the famous sleuth in a collection of short stories written for a local bazaar.

The wooden bridge in the Scottish town of Selkirk was destroyed by the great flood of 1902 and locals organised a three-day event to raise funds for a new one in 1904.

As part of the event, organisers sold a collection of short stories by locals called « The Book o’ the Brig ».

The famed author – who loved visiting Selkirk and the surrounding area – contributed a tale before opening the final day.

Walter has now unearthed a copy of the book and spotted his story -‘Sherlock Holmes: Discovering the Border Burghs and, by deduction, the Brig Bazaar’ .

He was given the 48-page pamphlet more than 50 years ago by a friend but more or less forgot about it until recently after he looked in the attic.

He was prompted to dig out the incredibly rare papers – tired together with string – and put it on display as part of an upcoming local pop-up museum.

It is believed the story – about Holmes deducing Watson is going on a trip to Selkirk – is the first unseen Holmes story by Doyle since the last was published over 80 years ago.

Great-grandfather Walter said: « It is written by Sir Arthur Conan Doyle about Holmes and Watson.

« In Selkirk there was a wooden bridge that was put up some time before it was flooded in 1902.

« The town didn’t have the money to replace it so they decided to have a bazaar to replace the bridge in 1904.

« They had various people to come and do things and just about everyone in the town did something.

« The local MPs and landowners and everyone in two days I think took in £560, which was quite some sum then.

« The Saturday was opened by Sir Arthur Conan Doyle. He had written a wee story about Sherlock Holmes and Watson and this was in the book.

« I can’t remember how much they raised but they wanted it to be a carriage bridge but they didn’t get quite enough for that, but they built an iron bridge and it’s still there today.

« He really must have thought enough of the town to come down and take part and contribute a story to the book. It’s a great little story. »

 

The great flood of 1902 washed away the Wood Brig crossing the Ettrick in the Scottish Borders.

To raise money to build a new bridge, the town organised a three-day bazaar in December 1904 and sold the booklet of contributed stories, called The Book o’ the Brig.

Conan Doyle came to Selkirk to open the festival’s last day and spoke about his story – a legendary local tale which has been passed down through the town’s residents since.

His 1,339 word tale starts with a newspaper editor dispatching a journalist to London to find ‘a word from Sherlock Holmes’ and Watson.

The writer finds the pair and watches them in conversation – as Holmes declares he’s going to Edinburgh to solve the « mysteries of the Secret Cabinet ».

He asks Watson if he’d like to go with him but when Watson says he can’t go Holmes sounds surprises and says he thought he was « going to the Border country ».

Watson then asks him how he knows that and Holmes, using his usual powers says it is a « matter of deduction ».

He says Watson had recently discussed politics of the north and had used a term ‘huz’ which is only found in a certain area of Scotland.

Holmes also says he heard Watson « crooning a weird song » which he must have read or heard while previously in Hawick, Scotland.

He says « later still the plot deepened » when Watson began « lilting » another local song and then showed knowledge of James IV.

Homes says the clues means Watson must be heading to either Hawick, Galashiels, or Selkirk.

He says he then « smoked a ton of tobacco » and spent the night in thought and worked out he was heading to Selkirk.

Watson then admits he is indeed « going to Selkirk in aide of a Bridge » and Holmes wishes him well on his journey.

The book – around ten inches long and three inches wide with a soft brown paper cover – contained stories from local people, as well as the famous author.

The back cover details a programme of events and proudly states « the famous litterateur » was due to open the day before the ladies orchestra performed and local piano recitals.

« It was a varied book with lots of bits and pieces and stories, » said Walter, a retired woodcutter and father-of-three.

« I have no idea how many they made and sold. I’ve had this book for about 40 or 50 years.I must have got it from a friend because I can’t remember buying it from anyone.

« Usually people would throw out these books or sell them off. It has been in my family for quite a while now.

« I have no idea if it has ever been published – I’ve never seen it. I’ve always been interested in history and my family has always passed on stories and I suppose this was one of the stories that was passed down. »

It wasn’t the last time Sir Conan Doyle visited the town, and he returned a few months later with a cricket team to play Selkirk.

In 1905 he gifted a now-lost Border league football trophy, called the Conan Doyle Cup, last won by Kelso in 1937-38.

A year later, Conan Doyle stood as a Unionist candidate for Westminster in the nearby Hawick Burghs constituency.

The booklet will be on show at the Cross Keys Selkirk Pop-up Community Museum from Saturday, along with Walter’s painting of the replaced bridge.

The Sherlock Holmes story in full

The full story of ‘Sherlock Holmes: Discovering the Border Burghs and, by deduction, the Brig Bazaar’:

We’ve had enough of the old romancists and the men of travel, said the Editor. As he blue-pencilled his copy, and made arrangements for the great Saturday edition of the Bazar Book. ‘We want something up-to-date. Why not have a word from « Sherlock Holmes »?’

Editors have only to speak and it is done, at least, they think so. ‘Sherlock Holmes!’ As well talk of interviewing the Man in the Moon. But it does not do to tell Editors all that you think. I had no objections whatever, I assured the Editor, to buttonhole ‘Sherlock Holmes,’ but to do so I should have to go to London.

‘London!’ scornfully sniffed the Great Man. ‘And you profess to be a journalist? Have you never heard of the telegraph, the telephone, or the phonograh? Go to London! And are you not aware that all journalists are supposed to be qualified members of the Institute of Fiction, and to be qualified to make use of the Faculty of Imagination? By the use of the latter men have been interviewed, who were hundreds of miles away; some have been « interviewed » without either knowledge or consent. See that you have a topical article ready for the press for Saturday. Good day’.’

I was dismissed and had to find copy by hook or by crook. Well, the Faculty of Imagination might be worth a trial.

The familiar house in Sloan Street met my bewildered gaze. The door shut, the blinds drawn. I entered; doors are no barrier to one who uses the Faculty of Imagination. The soft light from an electric bulb flooded the room. ‘Sherlock Holmes’ sits bu the side of the table’ Dr Watson is on his feet about to leave for the night. Sherlock Holmes, as has lately been shown by a prominent journal, is a pronounced Free Trader. Dr Watson is a mild Protectionist, who would take his gruelling behind a Martello tower, as Lord Goschen wittily put it, but not ‘lying down!’ The twain had just finished a stiff argument on Fiscal policy. Holmes log.-

‘And when shall I see you again, Watson? The inquiry into the « mysteries of the Secret Cabinet » will be continued in Edinburgh on Saturday. Do you mind a run down to Scotland? You would get some capital data which you might turn to good account later.’

‘I am very sorry,’ replied Dr Watson. ‘I should have liked to have gone with you, but a prior engagement prevents me. I will, however, have the pleasure of being in kindly Scottish company that day. I, also, am going to Scotland.’

‘Ah! Then you are going to the Border country at that time?’

‘How do you know that?’

‘My dear Watson, it’s all a matter of deduction.’

‘Will you explain?’

‘Well, when a man becomes absorbed in a certain theme, the murder will out some day. In many discussions you and I have on the fiscal question from time to time I have not failed to notice that you have taken up an attitude antagonistic to a certain school of thought, and on several occasions you have commented on the passing of « so-called’ reforms, as you describe them, which you say were not the result of a spontaneous movement from or by the people, but solely due to the pressure of the Manchester School of politicians appealing to the mob. One of these allusions you made a peculiar reference to « Huz an’ Mainchester » who had « turned the world upside down. » The word « Huz » stuck to me, but after consulting many authors without learning anything as to the source of the word, I one day in reading a provincial paper noticed the same expression, which the writer said was descriptive of the way Hawick people looked at the progress of Reform. « Huz an’ Mainchester’ led the way. So, thought I, Watson has a knowledge of Hawick. I was still further confirmed in this idea by hearing you in several absent moments crooning a weird song of the Norwegian God Thor. Again I made enquires, and writing to a friend in the Sounth country I procured a copy of « Teribus. » So, I reasoned, so – there’s something in the air! What attraction has Hawick for Watson?’

‘Wonderful,’ Watson said, ‘and – ‘

‘Yes, and when you characterised the action of the German Government in seeking to hamper Canadian trade by raising her tariff wall against her, as a case of :Sour Plims, » and again in a drawing room asked a mutual lady friend to sing you that fine old song, « Braw, braw lads, » I was curious enough to look up the old ballad, and finding it had reference to a small town near to Hawick, I began to see a ray of daylight. Hawick had a place in your mind; likewise so had Galashiels – so much was apparent. The question to be decided was why?’

‘So far so good. And – ‘

‘Later still the plot deepened. Why, when I was retaiing to you the steps that led up to the arrest of the Norwood builder by the impression of his thumb, I found a very great surprise that you were not listening at all to my reasoning, but were lilting a very sweet – a very sweet tune Watson – « The Flowers of the Forest; » then I in turn consulted an authority on the subject, and found that that lovely if tragic song had a special reference to Selkirk. And you remember, Watson, how very enthusiastic you grew all of a sudden on the subject of Common0Ridings, and how much you studied the history of James IV., with special reference to Flodden Field. All these things speak, Watson, to the orderly brain of a thinker. Hawick, Galashiels, and Selkirk. What did the combination mean? I felt I must sold the problem, Watson; so that night when you left me, after we had discussed the « Tragedy of a Divided House, » I ordered in a ton of tobacco, wrapped my cloak about me, and spent the night in thought. When you came round in the morning the problem was solved. I could not on the accumulative evidence but come to the conclusion that you contemplated another Parliamentary contest. Watson, you have the Border Burghs in your eye!’

‘In my heard, Holmes,’ said Watson.

‘And where do you travel to on Saturday, Watson?’

‘I am going to Selkirk; I have an engagement there to open a Bazaar.’

‘Is it in aide of a Bridge, Watson?’

‘Yes,’ replied Watson in surprise; ‘but how do you know? I have never mentioned the matter to you.’

‘By word, no’ but by your action you have revealed the bent of your mind.’

‘Impossible!’

‘Let me explain. A week ago you came round to my rooms and asked for a look at « Macaulay’s Lays of Ancient Rome. » (You know I admire Macaulay’s works, and have a full set.) That volume, after a casual look at, you took with you. When you returned it a day or two later I noticed it was marked with a slip of paper at the « Lay of Horatius, » and I detected a faint pencil mark on the slip noting that the closing stanza was very appropriate. As you know, Watson, the lay is all descriptive of the keeping of a bridge. Let me remind you how nicely you would perorate –

When the goodman mends his armour And trims his helmet’s plume, When the goodwife’s shuttle merrily Goes flashing through the loom, With weeping and with laughter. Still the story told – How well Horatius kept the bridge, In the brave days of old.

Could I, being mortal, help thinking you were bent on such exploit yourself?’

‘Very true!’

‘Well, goodbye, Watson; shall be glad of your company after Saturday. Remember Horatius’s words when you go to Border Burghs :- « How can man die better than facing fearful odds. » But there, these words are only illustrations. Safe journey, and success to the Brig!’

 

 

 

 

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LA FETE DE NORMANDS…26, 27 et 28 SEPTEMBRE…

LA FETE DE NORMANDS…26, 27 et 28 SEPTEMBRE…

C’est tout jeune  (2ème année) et c’est une excellente idée. Ce grand événement régional s’attache à faire redécouvrir notre patrimoine et toutes les créations en cours ou futures sur le territoire de notre région exceptionnellement riche en Histoire et en potentiel.

Tout ce que vous voulez savoir sur cette manifestation est ici : http://fetedesnormands.com/

Vous y trouverez des affiches et tracts à imprimer pour aider à la promotion. (Différents formats en trois langues)…

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NOUS SERONS FERMéS LE DIMANCHE 06 JUILLET 2014…

NOUS SERONS FERMéS LE DIMANCHE 06 JUILLET 2014…

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Vous seront proposés des bijoux en étain et de la céramique, ainsi qu’un petit coin brocante.

Pendentif tête de viking. Médaille en étain trempée dans un bain d'argent.

Pendentif tête de viking. Médaille en étain trempée dans un bain d’argent.

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Pendentif en étain. Série limitée.

Plusieurs modèles de bijoux sur le thème du DDAY, tous en séries limitées.

Nos objets sont tous fabriqués en France par des artisans et artistes déclarés.

 

 

 

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PARADE OF THE MILITARY CARS OF THE DDAY / LES VOITURES MILITAIRES ANCIENNES,BAYEUX 08 JUIN 2014…

PARADE OF THE MILITARY CARS OF THE DDAY / LES VOITURES MILITAIRES ANCIENNES,BAYEUX 08 JUIN 2014…

Un défilé exceptionnel. Les voitures présentées, de leurs équipements et des participants costumés, tout était de grande qualité. Une manifestation émouvante.

Nous avons pris de très nombreuses photos, vous les trouverez sur la page dédiée dont vous trouverez le lien dans le bandeau.

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An exceptional parade as for the quality of the presented cars, their equipments and the dressed up participants. A moving feast. We took very numerous photos, you will find them on the dedicated page the link of which you will find in the header. Enjoy !

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DDAY PHOTOS DU 70e : PETITS OBJETS DE COMPAGNIE EN REPORTAGE…

DDAY PHOTOS DU 70e : PETITS OBJETS DE COMPAGNIE EN REPORTAGE…

PETITS OBJETS DE COMPAGNIE part en reportage photographique. Nous suivrons les manifestations qui se dérouleront à Bayeux. Vous trouverez ces images sur la page dédiée dont le lien se trouve dans le bandeau.

Vous y découvrirez également des photos prises au hasard des rues et des rencontres car nous croisons des véhicules anciens et des personnes en costume, des décorations originales dans les vitrines, aux fenêtres…

Nous me mettrons pas ici toutes les photos car nous en aurons des centaines. Aujourd’hui, premier jour des festivités avec le TATOO… et aussi fruit de déambulations dans quelques rues… nous sommes revenus avec plus de 200 photos !

Voici quelques images…. Si elles vous plaisent, servez-vous !

En haut, en costume à bord d’une voiture ancienne, des visiteurs nous saluent et ralentissent pour nous laisser les photographier. Comme toutes les personnes en costumes que nous avons rencontrées, ils ont l’air vraiment très heureux d’être là (et nous aussi !) Plus bas : Les Ecossais qui nous ont offert une magnifique prestation (ils sont beaux, ils sont (très) grands, leur musique est hypnotique), voiture et motos garées rue Larcher, soldats en vadrouille rue Saint-Jean…

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EXPO 2014 : LES BIJOUX SUR LE THEME DU D-DAY SONT DISPONIBLES ! JEWELS ON THE SUBJECT OF THE D-DAY ARE AVAILABLE!

EXPO 2014 : LES BIJOUX SUR LE THEME DU D-DAY SONT DISPONIBLES  ! JEWELS ON THE SUBJECT OF THE D-DAY ARE AVAILABLE!

LA PREMIERE EXPOSITION – VENTE de l’année est enfin ouverte chez PETITS OBJETS DE COMPAGNIE.

Vous y trouverez les bijoux de monsieur Mir. Orfèvre de profession, reconnu Artisan d’Art, notre artiste est bien connu, depuis une trentaine d’années, des amateurs d’Histoire en raison de la qualité de ses copies de bijoux anciens et de ses créations sur des thèmes aussi variés que l’époque médiévale, les Templiers, la chasse, l’héraldique, les thèmes celtes, vikings, la franc-maçonnerie, la Renaissance, la féérie….

Ses bijoux sont dessinés et fabriqués à Paris dans le XVe.

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Pour célébrer le 70e anniversaire du Débarquement, une gamme de bijoux a été spécialement conçue. Ils sont édités en séries limitées et sont d’or et déjà du domaine du « collector ». Ils sont d’autant plus rares que les produits Made in France vendus en cette période de commémoration sont, eux-aussi, rares…

Ces bijoux en étain sont déclinés sous formes de pendentifs, boucles d’oreilles, bracelets, porte-clefs, pin’s, etc.

L’originalité de cette exposition-vente est que vous aurez le choix entre des bijoux déjà montés ou celui de sélectionner les éléments de votre futur bijou que nous monterons immédiatement devant vous (en collier, en bracelet, en boucles d’oreilles, en porte-clef…)

A partir de cinq euros, vous pourrez vous offrir un authentique souvenir.

Mais laissons parler les photos…

(Tous les modèles n’ont pas été photographiés)

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The first exhibition (and sale) of the year is open at PETITS OBJETS DE COMPAGNIE, 50, rue Saint-Malo, Bayeux (open only on Sunday from 2pm to 6pm).
You will find mister Mir’s jewels there. Silversmith of profession, recognized creative craftsman, our artist is well known by the History lovers because of the quality of his copies of ancient jewels and his creations on themes so varied as the medieval period, the Knight Templars, hunting, heraldry, Celtic themes, Vikings, the freemasonry, the Renaissance, the enchantment….
These jewels are designed and made in Paris in the XVth.
To celebrate the 70th anniversary of the Landing, a range of jewels has been specially designed. They are edited serial limited and are already  collector.These jewels are made in pewter an declined under forms of pendants, earrings, bracelets, key ring, pin’s , etc.
(taken)
You can, on the spot, choose between an already gone up jewel or select the charms of your future jewel which we shall make immediately in front of you (necklace,  bracelet,  earrings,  door-key)
From five euros you can offer yourselves an authentic souvenir, creates and made in France
But let speak the pictures !
La première série représente les plages du Débarquement :  First range is about the Landing beaches.
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Les cartes de France – Maps of France

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SHAKESPEARE ET LES PATHOLOGIES …

SHAKESPEARE ET LES PATHOLOGIES …
Dans les pièces de Shakespeare, tout est d’une précision diabolique. Que ce soit le vocabulaire technique, les parlures, les descriptions, Will s’y montrait érudit… Peut-être avait-il accès à de la documentation étendue qu’il alliait à un sens aiguë de l’observation… La psychologie de ses personnages montrent une connaissance particuliérement pointue de l’âme humaine et de ses désordres. Voici un texte sur le sujet,  paru en 1876. L’orthographe d’époque est respectée.
La psychologie médicale dans les drames de Shakspeare
E. Onimus

 

Tout semble avoir été dit sur Shakspeare. Depuis des siècles déjà, chez tous les peuples, la critique aurait épuisé ses recherches sur le poète et sur le philosophe, si un tel sujet n’était de sa nature inépuisable. Cependant le côté scientifique de cette vaste et puissante intelligence, la profondeur et la finesse de ses intuitions psychologiques, si j’ose le dire, la pénétration et la justesse de son coup d’œil d’aliéniste, n’ont guère été encore étudiés. Des médecins anglais et américains, M. Bucknill et M. Kellog surtout, ont naguère appelé l’attention sur la singulière exactitude des observations et de la science intuitive de Shakspeare dans le domaine des maladies mentales. Ces médecins se sont presque uniquement occupés des personnages atteints d’aliénation mentale ou simulant la folie ; tous ont admiré avec raison la science de Shakspeare et l’exactitude vraiment étonnante avec laquelle il a décrit cette maladie. Ce n’est pas seulement dans l’étude de la folie que Shakspeare se montre observateur profond ; il a su, presque dans chacun de ses drames, interpréter scientifiquement les troubles de nos sens et ceux de notre cerveau. Comment le poète qui a si bien connu l’humanité, qui a scruté si avant le cœur de l’homme, qui en a exprimé les passions avec une vie aussi intense, n’aurait-il pas été un grand psychologue, possédant toutes les qualités du véritable savant ? Aussi, parmi les auteurs dramatiques, nul n’a poussé plus loin la connaissance des phénomènes de cet ordre, le sentiment intime des rapports de nos sensations et de nos idées. Il a dépeint en médecin l’homme tel que la nature l’a créé, jouet inconscient de son tempérament et de son organisation physique. A cet égard, il est arrivé à une telle justesse d’observation qu’aujourd’hui même, et malgré les progrès de la science, on ne saurait décrire plus rigoureusement qu’il ne l’a fait certains symptômes de la folie, les troubles de nos sens et la plupart des phénomènes de l’hallucination. C’est sous ces différens aspects que nous nous proposons d’examiner successivement les principales créations de Shakspeare,

 

image048I« Mon père ! Il me semble que je le vois par l’œil de mon âme, » dit Hamlet à Horatio, donnant ainsi en quelques mots la définition la plus courte et la plus exacte de l’hallucination. Aucun ouvrage spécial n’a mieux dépeint les phases et les conditions de ces illusions sensorielles que le monologue de Macbeth : « Est-ce un poignard que je vois devant moi, le manche tourné vers ma main ? Viens, laisse-moi te saisir ; je ne te tiens pas, et cependant je te vois toujours. Fatale vision, n’es-tu donc pas sensible au toucher comme à la vue ? ou bien n’es-tu qu’un poignard imaginaire, la fausse création d’un cerveau opprimé par la fièvre ? Je te vois encore et sous une forme aussi palpable que le poignard que je tiens maintenant. C’est d’un instrument tel que toi que j’allais me servir ; mes yeux sont devenus les fous des autres sens, ou bien ils ne valent pas mieux que les autres… Je te vois toujours, et sur ta lame et ta poignée sont des gouttes de sang qui n’y étaient pas auparavant. Il n’existe rien de pareil, c’est cette entreprise sanguinaire qui fait surgir cette vision devant mes yeux. » Toute la théorie de l’hallucination se trouve indiquée en ce passage. Remarquons d’abord que cette vision, la première qu’ait elle Macbeth, est parfaitement reconnue et analysée par lui, tandis que plus tard il ne saura plus reconnaître son erreur au moment même où se produira l’hallucination. Cette gradation psychologique est celle qu’on observe chez la plupart des malades : dans les premiers temps, ils se rendent compte de l’illusion de leurs sens, mais bientôt ils ne savent plus discerner leurs impressions fausses de celles qui sont vraies.

Que nous sommes loin ici du merveilleux de la plupart des auteurs, de ces apparitions invraisemblables et souvent ridicules qu’ils introduisent sans raison ! A la lecture, la beauté de ces détails se fait peut-être moins sentir ; mais, lorsqu’on a l’occasion d’assister à des représentations de Macbeth et d’Hamlet, on est vivement frappé de la vérité des situations où intervient le merveilleux. Dans la plupart des drames anciens ou modernes, spectres et ombres n’apparaissent que comme des moyens commodes d’émouvoir le spectateur ; souvent ils remplissent un rôle secondaire et ne servent qu’à mener l’action, comme dans les féeries ordinaires. Dans Shakspeare au contraire, la scène est vraie ; c’est bien une hallucination telle qu’elle devait forcément se produire d’après toutes les données de la psychologie. Plus d’intervention d’un merveilleux factice ; c’est le merveilleux réel, si l’on peut dire, tel que le crée le cerveau de l’homme en proie à la fièvre ou aux passions. C’est cette réalité qui fait de Shakspeare le plus dramatique et le plus puissant des poètes. Lorsque le spectre de Banquo apparaît à Macbeth, notre impression est d’autant plus forte que le spectre n’est visible que pour Macbeth. Comment mettre mieux en évidence à la fois les troubles de l’âme et le supplice moral du criminel ? Étant donné le tempérament de Macbeth, cette nature où l’on trouve un mélange si bizarre de courage et de superstition, de férocité et de pusillanimité, les illusions sensorielles devaient se produire fatalement et au moment précis où les place le poète.

Par quel effort de génie, par quelle intuition mystérieuse Shakspeare, à une époque où médecins et public croyaient encore que les affections nerveuses dépendaient de puissances occultes, est-il arrivé à se débarrasser complètement de ces préjugés et à indiquer la vraie cause de ces maladies ? Ces affections, les plus compliquées et aujourd’hui encore les plus difficiles à bien reconnaître, ont toujours eu le privilège d’étonner, de terrifier même ceux qui on étaient témoins. Les manifestations de ces maladies prêtent singulièrement à la croyance à des êtres surnaturels, comme l’a fait remarquer M. Maury dans son livre de la Magie et de l’Astrologie ; l’agitation des malades, leurs visions, les cris qu’ils poussent, les paroles étranges qu’ils prononcent, leurs mouvemens incohérens, leur aspect souvent effrayant, tout cela semble l’effet d’une puissance étrangère qui les domine et les subjugue. Le malade perd visiblement dans ces crises sa liberté et sa raison ; il éprouve un sentiment d’oppression et de constriction, et semble lutter contre un être invisible qui a pris possession de son corps. Si, à l’époque où vivait Shakspeare, quelques-unes des plus simples et des plus communes de ces affections nerveuses avaient déjà été reconnues, la croyance au surnaturel trouvait encore un aliment dans la plupart de ces phénomènes. Comment s’en étonner, puisque aujourd’hui même ce penchant invétéré au merveilleux est si vivace qu’à chaque instant on le voit reparaître sous de nouvelles formes ?

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Dans les drames shakspeariens, nous aurons toujours à signaler l’exactitude des considérations médicales ou psychologiques ; mais c’est surtout au point de vue des hallucinations que l’analyse de ces œuvres présente un intérêt de premier ordre. Avant tout, il convient de rappeler en quelques mots les faits principaux qui accompagnent ces sortes d’affections. L’hallucination est un trouble de l’intelligence qui fait croire à la réalité de choses qui n’existent point. Sous l’influence d’émotions vives, d’une grande excitation cérébrale, notre âme crée des images sensorielles subjectives que nous prenons pour des formes réelles, et ces représentations internes sont constituées par de véritables images extérieures, comme celles que produisent les objets devant « l’œil vivant et ouvert, » selon l’expression de Burdach. Ces images subjectives ont pour l’halluciné absolument la même réalité que les perceptions qui lui viennent du monde extérieur. Cela se comprend de reste, car nous sommes habitués à nous en rapporter aux impressions et aux indications de nos sens, et toute notre éducation intellectuelle résulte de cette relation entre l’activité des sens et la perception ; la conscience en effet ne connaît le monde que par l’intermédiaire des impressions transmises par les nerfs sensuels. A l’état ordinaire, ces impressions répondent à un objet réel, mais dans certains cas anormaux, et c’est là justement ce qui constitue l’hallucination, les impressions naissent spontanément et sans cause extérieure ; elles sont perçues cependant par notre cerveau tout comme les premières, sans qu’il soit alors possible de distinguer ce qui est la vérité de ce qui est l’illusion. Notre conscience est relativement au monde extérieur comme un individu enfermé dans une chambre et qui ne connaîtrait ce qui se passe au dehors qu’au moyen de signaux spéciaux du dehors au dedans. On peut la comparer à l’employé d’un bureau télégraphique qui n’apprend ce qui se passe au bureau expéditeur que par les indications de l’aiguille aimantée. Au signal convenu, il croit à la réalité du fait indiqué, que la transmission ait eu lieu en réalité ou par accident. Il existe de même dans notre organisme un appareil expéditeur qui est représenté par les nerfs périphériques, et un appareil récepteur, le cerveau, où l’impression est sentie et comme enregistrée. Quand les nerfs périphériques transmettent une excitation, l’impression est réelle, et l’idée exacte ; lorsqu’au contraire il n’y a aucune action extérieure et que l’idée est provoquée par l’activité spontanée, mais anormale, de nos appareils internes, l’idée devient erronée et donne lieu à une hallucination.

En effet, ce qui est impossible à réaliser pour les instrumens physiques, c’est-à-dire la spontanéité et l’indépendance des appareils récepteurs et enregistreurs, existe au contraire pour les organes vivans qui remplissent ce rôle. Nos cellules nerveuses cérébrales, qui reçoivent les impressions des nerfs périphériques, non-seulement entrent en fonction lorsqu’elles y sont sollicitées par une excitation venue de ces nerfs, mais elles peuvent encore entrer en activité d’elles-mêmes, sans la moindre impression externe. Or la conscience ne connaît que ce qui se passe dans ces cellules, elle n’a aucune relation directe avec les appareils périphériques, et de toute nécessite elle admet comme vrai et réel ce que les centres nerveux lui indiquent. Si les hallucinations dépendent de l’activité anormale de nos sens internes, on comprend que les excitations cérébrales les plus vives sont seules capables de les produire ; il faut que tous nos sens soient troublés en même temps, afin qu’aucun ne puisse contrôler l’erreur des autres, et pour cela il est nécessaire, en dehors des cas pathologiques, que notre intelligence tout entière soit envahie et dominée par une seule et même idée.

Les circonstances qui favorisent la production de ces troubles intellectuels sont, en même temps qu’un esprit faible et facilement impressionnable, la frayeur, l’exaltation des passions, la solitude, l’obscurité. Chez les malades atteints d’affections cérébrales, l’hallucination est chose commune ; dans le cerveau sain, il faut, pour qu’elles se manifestent, tout un ensemble de conditions dont Shakspeare, surtout dans Macbeth, nous offre une étude très complète.

Shakspeare a commencé par nous montrer un soldat vaillant, mais dont l’âme crédule est dominée par une femme. Ambitieux et cruel, il demeure indécis, « laissant le je n’ose pas accompagner le je voudrais, » Lady Macbeth au contraire est d’une rare puissance de volonté ; son audace, sa froide résolution est inaccessible à la pitié. Ce n’est qu’aux heures du sommeil, quand sa volonté est absente, que ses sens et ses terreurs reprennent le dessus ; éveillée, elle redevient calme, et méprise alors avec une superbe ironie les hallucinations de son mari. Macbeth n’est pas un criminel fait d’une seule pièce ; ce n’est que peu à peu et par les côtés les plus vulgaires de la nature humaine que l’ambition et la convoitise entrent dans son âme. Ses succès à la guerre le gonflent d’orgueil ; aussitôt une vanité puérile, si commune chez les héros barbares, s’empare de tout son être ; c’est le moment que choisissent les sorcières pour le saluer thane de Cawdor et roi. N’est-ce pas l’histoire de bien des chefs d’armée ? Que de capitaines, jusque-là honnêtes et loyaux, sont devenus des ambitieux sans scrupule dès qu’ils ont acquis un peu de gloire et de puissance ! Que de généraux victorieux ont entendu dans l’exaltation du triomphe des voix intérieures qui leur criaient : « Tu pourrais être roi ! » A partir de cette heure, eux aussi ont été capables de tout.

Un criminel de sang-froid, Shakspeare le sait, n’aurait aucune hallucination ; il accumule toutes les circonstances favorables à l’éclosion du trouble : la peur, le réveil de la conscience et de la reconnaissance, l’obscurité, l’isolement. Avant le crime, Macbeth est seul dans une vaste salle, Banquo vient de le quitter ; il lui a fait connaître les nouveaux bienfaits du roi, il lui a parlé de loyauté et de vertu. L’obscurité et le silence se font tout à coup. Au milieu des pensées qui assaillent son esprit de toutes parts, une seule finit par le dominer, c’est la promesse qu’il vient de faire à sa femme. Il va plonger son poignard au cœur de son bienfaiteur et de son roi ; il s’est assuré de son arme. C’est alors qu’il voit devant lui un poignard « tel que celui dont il allait se servir. » Rien de plus vrai que cette scène. Shakspeare pourtant n’a pas voulu que la raison perdît si vite tous ses droits : Macbeth cherche à vérifier l’erreur du sens de la vue par le sens du toucher, et il se rend lui-même un compte exact de cette vision, qui n’est que « la fausse création d’un cerveau opprimé par la fièvre. » Aussitôt la vision disparaît, mais l’excitation cérébrale persiste. C’est là encore une observation pleine de justesse, car les paroles que prononce Macbeth en cet instant sont toutes d’exaltation et presque de délire.

Au moment du meurtre, le trouble de l’esprit est extrême ; mais ce ne sont plus que des hallucinations de l’ouïe qu’il n’ose rectifier, tant son être tout entier est bouleversé : il a la gorge serrée ; ses mains crispées retiennent les poignards qu’il aurait dû laisser dans la chambre, il oublie de se laver les mains, le moindre bruit l’effraie, tout l’épouvante, et c’est au milieu de ces angoisses qu’il entend les voix crier à travers toute la maison : « Ne sommeille plus ! Macbeth tue le sommeil ! » Ici encore rien n’est forcé, rien n’est exagéré, l’hallucination arrive naturellement et au moment précis.

Toutefois, en dépit de ces troubles de son esprit, Macbeth est un simple criminel ; ce n’est pas un malade, il n’est atteint d’aucune affection mentale, et Shakspeare a si bien saisi cette nuance qu’il ne lui prête aucun penchant bizarre, aucune anomalie de l’intelligence ; ce n’est que dans des circonstances extraordinaires que les troubles des sens reparaissent. Il ne voudrait pas le rendre inconscient de ses actes, et montrer son intelligence aux prises avec des symptômes morbides ; ce ne sont que des rêves qui l’agitent quand il est endormi ; lorsqu’il est éveillé, il semble avoir puisé dans le meurtre une nouvelle énergie virile. C’est lui maintenant qui médite l’assassinat de Banquo, il a tué, il faut qu’il tue encore ; mais il n’hésite plus, il n’a plus de remords, il a banni tous ses scrupules, et n’aspire désormais qu’à trouver la sécurité dans de nouveaux crimes.

La plupart des critiques nous semblent s’être trompés en prêtant à Macbeth, après le meurtre du roi, des sentimens de remords. Au contraire il désire uniquement profiter de son crime ; il s’en applaudirait presque, s’il se croyait assuré de conserver la couronne. Plus de sentimens humains dans son cœur, sa conscience est morte, ce n’est plus l’horreur de son meurtre qui pourra ébranler son cerveau et amener une hallucination, c’est l’insuffisance du crime. Dès qu’il apprend que le fils de Banquo a échappé aux meurtriers, son esprit se trouble, et le délire des sens apparaît : « Sans cela, j’aurais été en repos absolu, entier comme le marbre assis comme le rocher, libre et sans plus d’entraves que l’air ambiant tandis que maintenant je suis enragé, enfermé, emprisonné, enchaîné dans des doutes et des effrois insolens. » Au moment même où il prononce ces paroles apparaît le spectre de Banquo, et tandis qu’après l’assassinat du roi il s’était écrié : « Il vaudrait mieux pour moi ne pas me connaître que de connaître l’acte que j’ai commis. Oh ! si Duncan pouvait se réveiller ! .. » maintenant, dès que l’apparition a disparu, ses premiers mots sont : « Cela voudra du sang, le sang appellera le sang, » et il arrête aussitôt dans son esprit le meurtre de Macduff.

Le génie de Shakspeare pouvait seul varier d’une façon aussi exacte les causes, de l’hallucination chez un individu médicalement sain. Combien sa conception est plus élevée que celle que lui ont prêtée certains critiques ! Macbeth a beau étouffer la voix de sa conscience, s’endurcir dans le crime, et n’avoir plus à redouter les angoisses du remords : il ne peut se soustraire aux tempêtes de l’âme, aux tortures morales qu’amènent les troubles des sens et de l’intelligence.

L’apparition du spectre de Banquo est encore accompagnée d’une grande excitation cérébrale, et ce détail n’est pas moins remarquable que le soin qu’a eu Shakspeare de ne rien ajouter qui dépasse les phénomènes ordinaires de ces perturbations intellectuelles. Le poignard est pareil à celui que Macbeth tient à la main ; le spectre de Banquo n’offre aucune forme étrange, surtout il ne prononce aucune des paroles que les auteurs dramatiques ont l’habitude de prêter aux fantômes. Il est muet, immobile, le visage sanglant, car Macbeth vient d’apprendre que Banquo a reçu vingt blessures énormes à la tête, et il a vu à l’instant du sang au visage du meurtrier. En effet, les impressions vives qui ont eu lieu récemment à l’état normal reparaissent presque toujours pendant l’hallucination, de même que dans le rêve on retrouve les impressions qui se sont produites quelque temps auparavant, pendant l’état de veille. Il est donc naturel que le spectre de Banquo apparaisse à Macbeth couvert de sang, d’autant plus que Shakspeare a eu soin non-seulement d’en provoquer l’idée par le récit du meurtrier, mais de déterminer une impression physique par les taches de sang qui lui couvrent le visage.

Le tempérament de Macbeth était bien choisi pour la production des hallucinations ; celui de lady Macbeth au contraire ne prête qu’à des accès de somnambulisme. Il y a une différence considérable entre ces deux formes de vésanies. Les hallucinations résultent du jeu de l’imagination, des émotions violentes, de l’excitation excessive du système nerveux, avec un manque d’équilibre cérébral. Le somnambulisme est un acte machinal, passif, dans lequel le cerveau proprement dit n’intervient que très faiblement ; c’est toujours la répétition inconsciente de choses faites pendant la veille, le corps et les sens agissant mécaniquement tandis que la volonté et la raison dorment. Le somnambulisme est un simple phénomène réflexe, c’est-à-dire qu’il se produit de lui-même sans que l’intelligence y participe ; c’est le jeu régulier des sens violemment affectés qui continue d’une manière automatique. Aussi, comme pour mieux indiquer que les troubles intellectuels de lady Macbeth ne sont pas les mêmes que ceux de son mari et pour marquer qu’ils n’ont rien d’incompatible avec son énergie morale, sa férocité froide et lucide, Shakspeare fait dire au médecin : « J’en ai connu qui se promenaient dans leur sommeil et qui sont morts saintement dans leur lit. »

Dans tous les cas, ce sont surtout les impressions des sens qui prédominent dans le somnambulisme, et les passions ne peuvent agir que comme cause prédisposante. La description minutieuse du somnambulisme de lady Macbeth est de tous points en harmonie avec les données de la science ; elle n’a ni délire, ni idée proprement dite, elle ne fait que se souvenir ; ce ne sont pas ses pensées ou ses impressions morales qu’elle évoque, c’est l’impression toute physique de ses sens. Comme chez son mari, ce n’est pas le remords personnel et conscient qui agite lady Macbeth, c’est pour ainsi dire le remords fatal et organique. Ils sont tous deux trop criminels pour se repentir et comprendre l’énormité de leur faute : ils arriveraient peut-être alors à exciter la pitié et la compassion du spectateur ; mais, à défaut de conscience, l’ordre naturel des événemens et les seules lois de l’organisme vont amener forcément leur châtiment. Chez l’un, le cerveau se congestionne, le sommeil disparait, la surexcitation cérébrale et la fièvre sont continues et il meurt en proie à d’indicibles rages ; dans l’autre, les troubles organiques sont moins apparens et moins fébriles, mais le système nerveux se fatigue à la fin par excès d’énergie et de dépense, les impressions violentes, un instant contenues, n’en ont pas moins été ressenties, et cette influence agit lentement, mais constamment : c’est un foyer permanent et indestructible qui mine le corps peu à peu et chaque jour gagne du terrain. Chez l’un, c’est la fièvre du cerveau, chez l’autre l’action passive et lente des actes réflexes cérébraux.

Lorsque lady Macbeth revient de la chambre où Duncan a été tué, après avoir frotté de sang les visages des deux valets, elle reproche à son mari ses terreurs à la vue de ses mains couvertes de sang. « Mes mains sont de la couleur des vôtres, mais je serais honteuse de porter un cœur si blanc. — Un peu d’eau vous lavera de cet acte : combien la chose est facile alors ! » En parlant ainsi, elle devait sentir le sang tiède se coaguler sur sa peau, rider et serrer l’épiderme, engluer ses doigts et en embarrasser tous les mouvemens. Quiconque s’est trouvé dans le cas d’avoir du sang chaud sur les mains se rappelle la sensation désagréable que donne cette coagulation. C’est cette impression qui revient à lady Macbeth dans son somnambulisme ; elle se frotte les mains comme pour redonner à la peau sa souplesse et sa netteté, car la tache de sang irrite l’épiderme et produit une sorte de démangeaison. Ce n’est pas non plus un peu d’eau qui enlève aussitôt toute trace de sang ; sa couleur rouge se trahit longtemps dans les plis de la peau, sous les ongles, et, quand tout est bien lavé, l’odeur subsiste encore pendant bien des heures. Longtemps après le meurtre, lady Macbeth a dû retrouver sur sa main l’odeur du sang, cette odeur si caractéristique qu’elle est même spéciale d’un animal à l’autre. Plus tard, sans doute bien souvent, sa pensée a dû se reporter involontairement à ces sensations, la faire tressaillir d’horreur et de dégoût. Ce sont ces impressions toutes physiques des sens, du toucher, de la vue et de l’odorat, qui réapparaissent d’une manière inconsciente, pendant ses accès de somnambulisme, alors que sa volonté est endormie. Qu’ils sont vrais, ces cris entrecoupés : « qui aurait cependant pensé que ce vieillard avait tant de sang ? Quoi ! ces mains ne seront donc jamais propres ? Il y a toujours là l’odeur du sang ! » et comme tous les détails sont en harmonie : la lumière, que garde toujours à côté d’elle lady Macbeth parce que rien ne contribue autant que l’obscurité à augmenter les terreurs, — la promenade silencieuse, — le retour direct au lit les yeux fixes grands ouverts, mais ne percevant aucune sensation lumineuse ! Cette dernière observation est également des plus exactes, car beaucoup de somnambules ont les yeux ouverts ; Magenlie a même remarqué que la vue ne s’exerce chez eux que sur les objets qui ont trait à l’action dont ils sont occupés, et que la rétine reste insensible à la plus vive lumière éclairant un objet étranger à leur préoccupation. Après le drame de Macbeth, celui d’Hamlet offre les observations les plus dignes d’être notées. Dans la première apparition du fantôme, il n’y a pas précisément un cas d’hallucination ; d’autres qu’Hamlet ont vu le même fantôme, et maints détails semblent favorables à la réalité de l’apparition. Que l’intérêt du drame gagne ou non à cette mise en scène, qu’il fût ou non nécessaire qu’Hamlet n’eût aucun doute sur la réalité de cette vision, c’est ce que nous n’avons pas à examiner ici. Toutefois ce n’est qu’à contre-cœur et comme malgré lui que Shakspeare renonce un instant à tout expliquer par les phénomènes naturels de l’hallucination. Dès le commencement, il nous montre Hamlet mélancolique, porté au suicide, obsédé de visions, car il lui semble voir « l’image de son père par l’œil de son âme. » Pour mieux marquer qu’il n’y a rien de surnaturel dans cette apparition, il nous fait assister aux hésitations du prince danois, qui craint même un instant d’avoir été le jouet de ses sens.

C’est au milieu d’une froide et sombre nuit, quand on entend au loin l’orgie du roi criminel, que le fantôme apparaît. Quoique philosophe et sceptique, Hamlet ne cherche point à redresser l’illusion de ses sens ; comme le remarque Horatio, dès les premiers instans « le délire s’est emparé de son imagination. » A mesure que l’hallucination envahit l’esprit d’Hamlet, l’excitation cérébrale augmente, et elle se prolonge encore longtemps après ; ce n’est évidemment que sous l’influence d’une exaltation considérable qu’il s’écrie : « Bien dit, vieille taupe, comment peux-tu travailler si vite sous terre ? » Plus Hamlet. avance, plus le fantôme fuit devant lui. Il s’arrête alors : « Où veux-tu me conduire ? Parle, je n’irai pas plus loin. » Rien de plus juste ; la plupart du temps la vision semble s’éloigner à mesure qu’on marche vers elle. J’ai sous les yeux la relation d’un cas semblable : un halluciné, croyant voir une figure près de son lit, se lève, la vision lui apparaît alors près de la porte de sa chambre ; il la suit, mais plus il approche, plus la vision fuit, et dans le corridor, et sur l’escalier, et jusqu’à la porte de la maison. Arrivé là, le malade se rendit enfin compte de l’illusion de ses sens.

La seconde vision d’Hamlet [1] a tous les caractères de l’hallucination réelle ; la reine en effet ne voit pas le fantôme, et elle en indique elle-même la cause quand elle parle de « cette apparition sans corps, qui est une de ces œuvres que le délire est puissant à produire. » Hamlet répond comme tous les hallucinés : « Le délire ! Mon pouls bat avec la même régularité que le vôtre et chante la même musique de santé. Ce n’est point la folie qui m’a fait parler ; mettez-moi à l’épreuve, et je répéterai la chose mot pour mot. » C’est le raisonnement de tous les malades de ce genre : ils ne comprennent pas qu’on n’ajoute point foi à ce qu’ils croient voir et entendre. Comme Hamlet, ils demandent qu’on les mette à l’épreuve, car ils voient, sentent, entendent réellement ; ils ne croient pas simplement voir, entendre et sentir, et si l’on veut combattre leurs illusions par des raisonnemens, ils vous répondent comme répondait un malade au docteur Leuret : « J’entends des voix parce que je les entends. Comment cela se fait-il ? Je n’en sais rien ; mais elles sont pour moi aussi distinctes que votre voix, et si vous voulez que j’admette la réalité de vos paroles, laissez-moi croire aussi à la réalité des paroles qui me viennent je ne sais d’où, car la réalité des unes et des autres est également sensible pour moi. » Cette foi profonde dans la réalité de l’hallucination existe surtout chez l’halluciné malade ; elle se rencontre plus rarement chez les individus qui n’ont que des hallucinations passagères. Ainsi Macbeth, dans sa première vision, se rend parfaitement compte de l’erreur de ses sens ; dans la seconde, il ne sait pas distinguer son erreur pendant qu’elle existe, mais, dès qu’elle a disparu, il en reconnaît la cause. Il en est de même pour l’hallucination de Brutus dans le drame de Jules César. Il n’existe en effet chez ces personnages que des troubles passagers d’une intelligence d’ailleurs saine ; l’équilibre physiologique se rétablit bientôt, d’autant plus que tous deux sont des hommes énergiques qui ne se livrent guère aux rêves de l’imagination. Hamlet est d’une tout autre nature ; il a de longues rêveries mélancoliques, et, comme il le dit lui-même, les illusions ont une grande puissance sur son âme. Une cherche jamais à démêler le vrai de ses visions, il les affirme, et loin de croire à une illusion de ses sens, il accuse les autres de ne pas voir ou de ne pas entendre ; lorsque sa mère lui dit qu’il n’y a pas de spectre dans la salle, il s’écrie : « Mais, regardez donc là ! Regardez de quel pas il s’éloigne ! Regardez, le voici qui à ce moment même passe la porte ! » Quelle variété dans ces scènes, et comme Shakspeare décrit toutes les formes d’hallucination selon le tempérament de ses personnages ! Le drame entier d’Hamlet offre une étude psychologique des plus intéressantes ; à notre point de vue, demandons-nous d’abord, pour employer une expression médicale, quel est le diagnostic de l’organisation d’Hamlet. Est-ce un mélancolique qui bientôt va être saisi par la folie ? Est-ce un tempérament pathologique ou un individu sain, mais d’une nature impressionnable et délicate, doué d’une âme généreuse, ardente pour chercher, puissante pour sentir, que le spectacle du monde jette dans le découragement, les vagues malaises de l’esprit et le dégoût de la vie ?

Le docteur Bucknill est convaincu qu’Hamlet est pathologiquement mélancolique, et qu’il y a peu de simulation dans ses paroles et dans ses actes ; il déclare cependant que sa folie n’en est encore qu’à la période d’incubation. Certes on peut trouver dans Hamlet plusieurs symptômes de la mélancolie pathologique, et l’on pourrait donner une analyse fidèle de son caractère en copiant presqu’à la lettre la description de cette maladie dans un ouvrage spécial, au chapitre : Folie mélancolique. Quant à nous, il nous répugne de croire qu’Hamlet est un fou ou qu’il n’a plus qu’un pas à franchir pour le devenir. D’abord Shakspeare aurait mieux marqué cette tendance, car il a l’habitude de bien indiquer ce que doivent être ses personnages ; or nulle part on ne trouve qu’il ait voulu faire d’Hamlet un malade qui doit bientôt succomber à la folie. Peut-on affirmer que, s’il avait vécu plus longtemps, Hamlet serait devenu fou ? Rien ne le prouve ; au contraire il semble qu’à la fin du drame une sorte d’apaisement se fait dans son esprit. Plus d’hallucination ni de conception délirante, aucun prodrome manifeste de folie : il montre seulement une grande exaltation sur la tombe d’Ophélie. D’autre part, s’il est vrai que la maladie commence souvent avec les idées dominantes qu’on retrouve chez Hamlet, il est impossible de considérer ces idées comme la preuve de perturbations cérébrales. Ces idées peuvent exister chez des individus qui jamais ne seront fous, qui ne donneront même jamais le moindre signe réel de trouble intellectuel, mais dont l’âme trop impressionnable, trop émue et ouverte, trop peu égoïste, s’affecte de toutes les injustices du monde. « Ils ne peuvent supporter les coups de fouet et les mépris du monde, les injustices de l’oppresseur, les affronts de l’homme orgueilleux, les tortures de l’amour dédaigné, les lenteurs de la justice, l’insolence des gens en place et les coups de pied que le mérite patient reçoit des indignes. » Que d’âmes d’élite qui ont pensé ainsi et chez lesquelles le spectacle du monde a amené le désenchantement et le dégoût de la vie !

L’organisation physique contribue sans doute à exalter cette tendance, qui consiste à ne voir que le côté affligeant des choses, et Shakspeare a eu soin de nous montrer Hamlet « gras et ayant l’haleine courte. » En faisant cette remarque, il ne songeait certes pas à l’acteur qui remplissait ce rôle, comme l’ont admis des critiques malavisés. C’est une organisation peu vigoureuse que celle d’Hamlet, une nature maladive, un tempérament nerveux et lymphatique, n’ayant pas, même à la fleur de l’âge, les allures juvéniles et violentes que donnent la force et la santé exubérantes et qu’accompagnent l’insouciance, la gaîté, l’ardeur au plaisir et au travail propres au tempérament sanguin. Les natures comme celles d’Hamlet sont de bonne heure rêveuses et souffrantes ; elles sont toutes de sensibilité, d’expansion, d’enthousiasme ou de désillusion, selon les circonstances ; mais malgré leur bizarrerie, leur originalité et leur conduite qui souvent est opposée aux règles communes, ces individus ne deviendront jamais des aliénés ; tels ils sont nés et tels ils resteront ; ce sont des misanthropes généreux ou moroses, sympathiques ou ridicules, souvent brusques et méfians, mais capables de reparties fines et d’aperçus justes. Voilà pourquoi nous ne croyons pas avec le docteur Brierre de Boismont et le docteur Bucknill, qu’Hamlet soit dans un de ces états intermédiaires entre la raison et la folie, qu’on a nommés la période d’incubation, période où des milliers de malades succombent, d’où des centaines d’autres sortent pour revenir à la santé. Pour nous, Hamlet ne saurait devenir vraiment fou : il ne saurait davantage être plus raisonnable ; ce n’est pas un type intermédiaire, c’est un type réel et complet. S’il a des hallucinations, c’est que son âme est envahie par la douleur et par l’immensité du crime qu’il entrevoit. Son cerveau est mal équilibré, non par la maladie, mais par l’excès de la méditation et de la souffrance. Il faut considérer qu’à peine a-t-il eu le temps de se reconnaître et de comparer le monde tel qu’il est avec le monde tel qu’il a cru le voir dans sa naïve bonté, qu’il est obligé, lui si aimant, si respectueux, de se détourner avec horreur de la conduite de sa mère !

Il est des enfans nés musiciens qu’une fausse note irrite ; dès leurs premières années, ils ont le sentiment de l’harmonie. Aucune note discordante ne leur échappe, et ils ne peuvent comprendre qu’il existe d’autres organisations d’où le sens de l’harmonie soit absent. D’autres naissent avec un sens exquis des couleurs et des lignes, et tout ce qui est contraire à leur art les blesse et leur répugne. Hamlet est une de ces natures d’artistes ; c’est un artiste du sens moral. Né avec le sentiment le plus délicat de ce qui est honnête et généreux, il se passionne pour la loyauté et la vérité comme le musicien pour l’harmonie et le sculpteur pour la forme idéale ; nos vices et nos faiblesses l’étonnent ; ce sont pour lui des monstruosités.

Avec quel dégoût il souffre le contact des flatteurs et des hypocrites, et comme il les humilie à l’occasion ! C’est avec un secret plaisir qu’il torture ce pauvre courtisan Osric, à qui il laisse voir tout le ridicule de ses bassesses et de ses flatteries ; il s’amuse à le faire patauger dans sa propre fange comme un animal immonde. C’est qu’Hamlet a reconnu son ennemi naturel, qui, contrairement à lui, est né avec l’amour du mensonge et « qui, avant de le sucer, faisait déjà des révérences au sein de sa nourrice. » Il hait les méchans ou plutôt il sent son cœur se soulever quand il les rencontre sous ses pas, au milieu de la cour de son oncle. On dirait le tressaillement involontaire de terreur et de dégoût qu’éprouve Marguerite près de Méphistophélès. Quelle joie au contraire lorsqu’il rencontre un honnête homme ! Son âme épanouie se livre à l’idéal. Avec quel plaisir il serre la main loyale et franche d’Horatio ! Chaque fois qu’il se retrouve avec lui, son cœur est soulagé et l’humanité lui paraît alors moins mauvaise. Que Shakspeare, pour créer ce type, ait connu les délicatesses de sentiment qu’il prête à Hamlet, on n’en saurait douter ; c’est bien l’œuvre de l’homme honnête et affectueux que Ben-Jonson nous dépeint « civil de manières, d’un naturel, ouvert et franc. » Lui aussi, comme il le dit dans ses sonnets, a été fatigué du spectacle du monde, de ce mélange d’injustices et de basse jalousie que crée la concurrence vitale.

Plusieurs critiques ont voulu trouver de l’analogie entre Hamlet et Werther, et les Allemands ont cru reconnaître dans Hamlet la personnification de leurs idées et de leurs sentimens. L’un d’eux s’est écrié : « Hamlet, c’est l’Allemagne ! » Ce rapprochement n’est peut-être pas bien exact, car, s’il est vrai qu’Hamlet et que Werther sont tous deux de nature rêveuse, quelle différence dans leur caractère ! Werther aime sans doute l’idéal et la vérité, mais il est égoïste, orgueilleux ; il ne nous entretient que de ses rêves, de ses désirs, de ses douleurs ; il estime que la nature humaine est chose de peu, que le spectacle du monde est désolant, uniquement parce qu’il ne jouit pas de tous les biens auxquels il aspire. Hamlet ne se préoccupe jamais de sa personne, il sacrifie sans plaintes jusqu’à son amour pour Ophélie ; prince et héritier d’un trône, il ne laisse percer ni orgueil ni vanité ; bon et affectueux envers tous, il souffre moins de ses maux que des vices de la société ; c’est une nature expansive qui confond ses intérêts personnels avec ceux de l’humanité tout entière. C’est bien plutôt avec Alceste qu’Hamlet a le plus de ressemblance ; l’un et l’autre aiment la loyauté et la franchise, prennent peu soin de leur intérêt personnel et ne sont misanthropes que parce qu’ils ne trouvent pas autour d’eux l’écho de leurs propres sentimens. C’est avec raison qu’on a rapproché ces natures qui se ressemblent tant en dépit des apparences, créations de génie de deux écrivains qui ne manquaient point d’affinités, car ils furent, comme l’a dit M. Taine, « des philosophes d’instinct pour lesquels il faut avec les sens et le cœur le contentement du cerveau. »

Cette absence de préoccupation personnelle et d’égoïsme est une preuve de plus qu’Hamlet n’est point dans la période d’incubation de la folie ; les mélancoliques aliénés en effet restent froids et indifférens à toutes les questions générales. Concentrés en eux-mêmes, ils n’étendent pas leurs idées au-delà de leur personne et ne songent qu’à leurs propres maux. D’autre part, la mélancolie d’Hamlet n’est pas absolue : ses lettres à Ophélie ne sont pas d’un hypocondriaque ; pendant qu’il étudiait à l’université de Wittemberg, il fréquentait le théâtre et les acteursi II revoit avec plaisir ses anciens compagnons d’étude Rosencrantz et Guildenstern, et ne retombe dans ses tristesses et dans ses méfiances que lorsqu’il s’aperçoit que ses amis ne sont venus que pour le surveiller et pour l’épier. En un mot, si Hamlet présente des bizarreries de caractère qui rappellent les premiers symptômes de la folie, il est certain qu’il n’est nullement un aliéné, même à la période prodromique. Indécis, livré au cours des événemens, il est parfois possédé d’une activité sans frein. Ainsi, dans la scène de l’a représentation, il ne peut attendre le moment où la tragédie va commencer ; il pose sa tête sur les genoux d’Ophélie, s’asseoit, se lève, interrompt les acteurs pour expliquer la pièce et hâter le dénoûment ; dès qu’il voit pâlir le roi, il est pris d’un rire involontaire et spasmodique comme à la fin d’une crise nerveuse. Quant à ses hallucinations, elles ne permettent pas d’affirmer l’aliénation ; il n’est point rare que des individus parfaitement sains aient des hallucinations ; tous les médecins aliénistes sont d’accord sur ce point que ce symptôme ne suffit pas pour caractériser la folie. Dans la pièce Comme il vous plaira, le caractère de Jacques se rapproche beaucoup de celui d’Hamlet : lui aussi est un philosophe mélancolique qui se plaît à être seul et à récriminer contre la société ; « ce sont les spectacles variés contemplés durant ses voyages qui, ruminés sans cesse par sa pensée, l’enveloppent dans une tristesse très originale. » On croirait entendre Hamlet, lorsqu’il s’écrie : « Morbleu ! il fait bon être triste. »

Malgré toutes ses bizarreries, Jacques, pas plus qu’Hamlet, n’est un aliéné. Tout autre est le caractère de Timon d’Athènes. Riche ou pauvre, Timon n’a ni raisonnement, ni jugement, ni discernement ; ses prodigalités sont aussi ridicules que son optimisme est aveugle. C’est déjà une altération morale qui, sous le coup de l’infortune, va dégénérer en folie ; aussi la misanthropie de Timon est-elle loin de ressembler à la misanthropie raisonnée et philosophique d’Hamlet et de Jacques ; ce n’est même pas de la misanthropie, c’est une série de conceptions délirantes engendrées par la haine et la colère.

Avant de quitter le drame d’Hamlet, remarquons encore combien la folie d’Ophélie est traitée avec science. Malgré ses pleurs et le souvenir terrible du trépas de son père, elle a des momens de gaîté exagérée. Quel contraste émouvant et vrai entre ces chants, ces fleurs dont elle fait des couronnes, ces rires nerveux et ces brusques retours de tristesse ! C’est bien la folie d’une jeune fille, différant essentiellement par ses symptômes de celle d’autres malades du même genre, de celle du roi Lear par exemple. La vivacité et les grâces charmantes de la jeunesse percent dans tous les actes d’Ophélie ; on sent que l’affection est accidentelle et subite, qu’elle ne résulte point d’un organisme prédisposé aux troubles de l’intelligence. Il y a encore bien de la finesse d’observation à montrer cette jeune fille si pure, si naïve, perdant tout à coup, par le fait même de la maladie, le sentiment de la pudeur ; la veille, elle eût rougi en entendant la chanson qu’elle chante elle-même. C’est surtout lorsque l’on compare ces scènes à celles où d’autres auteurs ont cherché à dépeindre des situations analogues qu’on admire le génie de Shakspeare. Marguerite en prison est sans doute dramatique, mais elle n’agit ni ne parle comme une folle ; elle est uniquement en proie à une violente excitation cérébrale, à un accès de délire.

Le drame du Roi Lear est une étude complète sur la folie. Dès les premières scènes, Shakspeare nous montre un vieillard orgueilleux se livrant à des actes qui témoignent d’une intelligence bizarre et mal équilibrée. Le roi sans doute paraît être en pleine santé ; mais le germe de sa maladie existe déjà et tous les prodromes en sont nettement indiqués par la brusquerie de ses décisions, le manque de jugement, l’orgueil effréné, l’amour des hommages flatteurs. C’est le pouvoir suprême qui semble avoir causé ce trouble de l’esprit ; il n’a jamais trouvé de contradicteurs, tout doit obéir à sa volonté ; il croit même commander à l’avenir et ne doute pas que tout n’arrive comme il l’ordonne. Ainsi dès le début on assiste au développement de la maladie qui éclatera plus tard. Les événemens tragiques qui vont suivre ne seront que la cause apparente et occasionnelle de cette folie ; mais, comme il arrive presque toujours, le germe de cette affection mentale remonte plus haut. Le caractère du roi est si nettement dessiné dès le premier acte, qu’il a frappé par sa justesse non-seulement les médecins aliénistes, mais des critiques littéraires. C’est ainsi qu’on peut approuver complètement, au point de vue médical, la réflexion suivante de M. É. Montégut : « de l’enquête poétique à laquelle Shakspeare nous fait assister, il résulte que Lear était fou, même en pleine santé, longtemps avant LA PSYCHOLOGIE DE SHAKSPEARE. 651 que le délire ne se déclarât, que cette folie n’aurait jamais été connue, si Gonéril et Régane ne lui avaient fourni par les procédés de leur ingratitude une raison d’éclater. »

L’exaltation maniaque suit chez Lear la marche ordinaire. L’impressionnabilité exagérée du roi, sa faiblesse irritable, se traduisent par une extravagance de caractère et par des emportemens que rien ne motive. Il quitte avec hauteur Gonéril pour se rendre chez son autre fille Régane, il ne doute pas un seul instant qu’il ne soit reçu avec tous les honneurs qui lui sont dus ; mais déjà son caractère change, il devient moins hautain, et il écoute sans irritation les vérités que lui dit son fou. Il sent que ses pensées se troublent, que son esprit est ébranlé par ce coup imprévu. Comme il arrive chez beaucoup d’aliénés, Lear a le sentiment de son état, il supplie le ciel de ne pas permettre qu’il devienne fou : « Que je ne devienne pas fou, ciel clément ! Gardez-moi en équilibre, je ne voudrais pas être fou ! »

Repoussé par sa seconde fille, humilié dans son orgueil de roi, blessé dans son amour de père, le roi Lear pourrait encore conserver sa dignité et se retirer dépouillé, mais fier, le cœur gonflé de mépris pour ses filles ; mais, par cela seul qu’il est dans un état pathologique, il va tomber d’une exagération dans une autre ; il s’humiliera jusqu’à renoncer à tous ses désirs, il s’abaissera à mendier ce qu’il rejetait avec dédain, il écoutera ses filles avec résignation, il essaiera même de se méprendre sur le sens de leurs paroles ! Cette succession si rapide de douleurs et d’émotions violentes chez un homme qui a déjà présenté tous les symptômes de la manie à l’état d’exaltation devait ébranler profondément sa raison ; mais Shakspeare ne se contente pas de toutes ces causes morales, il appelle à son aide le concours de la nature. C’est par une nuit de tempête que le vieux roi erre au milieu de la campagne, sans abri, tête nue, inconscient de ses souffrances physiques, « la tempête de son âme enlevant à ses organes tout autre sentiment. » Bientôt son exaltation s’apaise, la fatigue du corps l’emporte sur la surexcitation de son âme, il commence à sentir le froid ; aux émotions violentes succède l’abattement, il s’attendrit, sanglote, et c’est lui, ce roi autrefois si superbe, qui dit à son fou : « Comment vas-tu, mon enfant ? as-tu froid ? Mon pauvre enfant, j’ai encore dans mon cœur une place qui souffre pour toi. » La colère est tombée, l’énergie est brisée, le cerveau est déprimé par une excitation trop violente ; c’est la fin de la lutte avec la raison.

Chacune de ces observations est remarquable de justesse et la gradation des symptômes est observée avec une science que ne saurait surpasser un médecin aliéniste. Les scènes suivantes nous montrent peut-être d’une façon encore plus manifeste à quelle profondeur a pénétré l’intuition de Shakspeare dans l’étude de la folie.

Les premiers symptômes bien caractéristiques de l’aliénation apparaissent au moment où le roi Lear rencontre Edgar ; au milieu de pensées incohérentes et d’illusions des sens, une seule idée le domine, il y revient sans cesse ; c’est celle de l’ingratitude de ses filles. Avec la logique de la folie et grâce au travail instinctif de l’association des idées qui persiste dans ces états pathologiques, il attribue l’état misérable d’Edgar aux mêmes causes qui ont produit son malheur : « En es-tu venu là pour avoir tout donné à des filles ? » Et lorsque Kent lui fait remarquer qu’Edgar n’a pas de filles, il s’écrie : « A mort, traître ! Rien n’aurait pu précipiter la nature dans un tel degré d’abjection, si ce n’est des filles ingrates. »

Les idées et les émotions violentes qui ont amené la folie exercent en effet presque toujours une influence déterminée sur la nature et l’objet des conceptions délirantes. Il est même souvent difficile d’établir une limite bien précise entre la folie et ce qui est encore le résultat physiologique, mais exagéré, de l’émotion qui a été éprouvée ; la folie paraît ainsi souvent la continuation de l’émotion. Les hallucinations et les illusions portent dans ces cas le cachet de la douleur morale, et dans chaque cas particulier, à côté des symptômes généraux et communs à la plupart des malades, il y a une note dominante qui dépend de la violence du premier choc et surtout de la disposition d’esprit dans laquelle se trouve l’individu au moment où il est frappé. Cela explique les hallucinations du roi Lear, qui croit voir ses filles dans des escabeaux, et qui les fait juger par son fou, par Kent et par Edgar, qu’il proclame des justiciers. La simulation de la folie par Edgar sert de même à mieux faire ressortir tous les vrais caractères de la folie réelle du roi. Dès les premiers mots, ce contraste apparaît, nouvelle preuve et des plus remarquables du génie d’observation de Shakspeare. Edgar, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à parler et à agir comme un fou réel ; il ne faut pas une grande habileté pour reconnaître la simulation dans ses paroles. Comme tous ceux qui cherchent à simuler, il tombe dans des exagérations, suit les préjugés et les superstitions que le public prête aux aliénés. A l’entendre, un démon le tourmente, des esprits de différens noms habitent son corps ; il répète à satiété : « Le méchant démon hante le pauvre Tom. »

Une des plus importantes questions, de la médecine aliéniste, et sur laquelle on a vivement discuté, est touchée par Shakspeare. Le séjour des aliénés parmi d’autres malades du même genre leur est-il favorable, ou bien augmente-t-il et entretient-il les symptômes de la folie ? On a prétendu qu’une telle société avait une influence fâcheuse et qu’il fallait autant que possible isoler les malades. Un grand nombre de médecins au contraire repoussent la séquestration et l’isolement ; Shakspeare semble être du même avis. Le roi Lear en effet paraît plus tranquille lorsqu’il est en compagnie d’Edgar ; il demande à rester près de lui, veut qu’il l’accompagne, se plaît à causer avec lui et le prend en affection. Cette influence morale qu’exerce la société est expliquée par ces réflexions d’Edgar : « Qui souffre seul, souffre surtout dans son âme, parce qu’il laisse derrière lui des êtres exempts de chagrins et des spectacles de bonheur ; mais lorsque le malheureux a des compagnons et que la douleur est associée à d’autres douleurs, l’âme esquive de grandes souffrances. »

Au début de la maladie du roi Lear, les conceptions délirantes sont fixes, de nature persistante et en petit nombre. C’est en effet ce qui arrive dans la première phase de la folie ; plus tard, l’incohérence devient plus manifeste : aussi, quand au dernier acte nous retrouvons le roi Lear, il est moins exalté, mais le mal est plus profond. Il a des momens de gaîté, il se couronne de fleurs et chante à haute voix ; les idées se succèdent constamment les unes aux autres, elles sont isolées, sans liaison ; chaque circonstance occasionnelle en faisant surgir de nouvelles, leur association est légère et instable. L’intelligence cependant ne s’est point entièrement obscurcie ; en dépit de la confusion des idées, la mémoire est fidèle, et quelquefois les pensées du roi Lear atteignent une élévation inattendue. Lorsqu’il se retrouve près de Cordélia, il semble avoir de courts éclairs de raison. Comme chez tous les malades de ce genre, alors même que leur état est plus ou moins susceptible d’être amélioré, Shakspeare nous montre l’intelligence du vieux roi incapable d’un effort prolongé et toujours d’une sensibilité exagérée. Il s’abandonne maintenant à son amour paternel pour sa fille Cordélia avec autant d’exaltation qu’il en avait mis autrefois dans ses colères et dans ses violences.

M. Bucknill et M. Brierre de Boismont ont remarqué avec raison que tout autre auteur dramatique n’aurait pas manqué de faire revenir à la raison le pauvre roi par la force de l’amour filial. Loin de tomber dans cette faute, Shakspeare n’indique que le degré d’amélioration qui était possible pour un individu dont la constitution était originairement d’une sensibilité exagérée, et dont le cerveau avait été profondément troublé par la maladie. A ne considérer que la science mentale, on serait tenté d’appliquer à chacun des épisodes du drame du Roi Lear les paroles que Voltaire eût voulu inscrire au bas de chacune des pages de Racine. Un trait caractéristique de Shakspeare est que, chaque fois qu’il met en scène des personnages atteints d’aliénation mentale, il cherche à émouvoir le public en leur faveur, et on doit lui savoir encore plus de gré d’avoir parlé de la folie avec ces sentimens de sincère pitié que d’avoir su analyser si admirablement tous les symptômes de cette maladie. Partout il nous la représente digne de compassion, inoffensive, et il s’efforce d’attirer sur elle notre intérêt. En même temps il montre le ridicule du préjugé qui veut voir dans les aliénés des possédés et des êtres dangereux. Il faut se rappeler qu’à l’époque où vivait Shakspeare les fous étaient traités avec une cruauté sauvage ; on les enfermait dans des maisons de correction, où ils étaient mêlés et confondus avec les criminels, ou bien on les jetait chargés de chaînes dans des cages, le plus souvent dans des réduits sombres et malsains. Ce fut peut-être un acte de courage d’avoir montré que la folie peut atteindre un roi aussi bien que le dernier des mortels ; mais ce fut à coup sûr une pensée humanitaire qui fit affirmer à Shakspeare que l’aliénation mentale est une maladie qui a droit à tous nos soins et qui peut être guérie. Shakspeare, dans cette voie, a devancé Pinel, et c’est sans doute à son influence que l’Angleterre doit d’avoir été la première à élever un asile spécial pour les malades atteints de folie ; c’est à l’hospice Saint-Luc de Londres, construit au siècle dernier, qu’ont été faites les premières tentatives en faveur de l’amélioration du sort des aliénés.

Les héros des drames de Shakspeare ont ce caractère particulier qu’ils nous apparaissent dans la plénitude de la vie avec tous les signes distinctifs de l’individualité. Dès les premières scènes, nous connaissons leur tempérament et nous pouvons prévoir comment ils vont agir dans toutes les circonstances. Avant qu’on ait aucune raison de supposer qu’Othello devienne jaloux, on peut déjà deviner comment il se conduira quand il le sera. Shakspeare ne cherche jamais à personnifier une idée abstraite ; ses héros ne sont ni absolument vertueux, ni tout à fait criminels : ils sont humains. Lady Macbeth elle-même a les qualités de sa bestialité féroce, elle est épouse fidèle et aimante, « elle a nourri, et sait combien il est doux d’aimer l’enfant que l’on allaite. » Une telle conception des caractères est bien plus morale et plus vraie que celle des auteurs qui créent des types d’une telle perfection qu’ils ne répondent à rien de réel dans la nature. Qu’importent à lago ou à Macbeth, d’un autre côté, les lois abstraites de la morale ? Us savent fort bien qu’ils font mal. H nous semble qu’il serait ridicule, comme ne manqueraient point de le faire certains moralistes, de les montrer repentans après leurs crimes, en proie aux tortures de leur conscience et édifiant le monde par leurs remords. Ceux qui ont pu commettre de tels crimes sont incapables de ces beaux retours à la vertu. Malgré l’autorité et la puissance de la religion aux époques où vivent les personnages de Shakspeare, le poète n’a pas songé un instant à ces dénoûmens faux et mièvres ; il a montré au contraire combien, en dehors de toute influence morale, le cours naturel des choses amène le châtiment.

Non-seulement les personnages de Shakspeare vivent et agissent selon leur tempérament, ils conservent leur caractère propre jusque dans leurs maladies et dans leur genre de mort. Le gros et gras Falstaff, bon viveur et buveur, a des accès de goutte qui attristent son humeur ; « il lui est arrivé de quelque peu malmener les femmes, mais alors il souffrait de ses rhumatismes. » Comme la plupart des alcooliques, il meurt d’une congestion du cerveau et des méninges ; « il bavarde de campagnes vertes, remue ses draps, joue avec des fleurs et sourit à ses bouts de doigts. » Cette agitation automatique des doigts et des mains, que les médecins appellent carphologie, est le signe d’un danger imminent et survient particulièrement dans les affections des méninges. En même temps, comme le décrit Shakspeare, « le nez est effilé et froid, » le sang se retire des membres, et la température s’abaisse peu à peu des extrémités au centre ; « alors, raconte l’hôtesse qui assistait à l’agonie de Falstaff, il m’ordonna de mettre d’autres couvertures sur ses pieds : je mis ma main dans le lit et je les touchais ; ils étaient aussi froids qu’une pierre ; alors je touchais ses genoux, et puis je touchais plus haut et puis plus haut, et tout était aussi froid qu’une pierre. »

La mort d’Henri IV d’Angleterre est également en parfait accord avec la vie de ce prince soucieux, triste, indécis, épuisé d’insomnie. Les détails du drame permettent d’affirmer qu’il est emporté par une maladie du cœur. Il tombe en de fréquentes syncopes ; des angoisses l’étouffent, il demande de l’air, et il prie qu’on le mette sur son séant. Le roi Jean, mort empoisonné, se plaint surtout de la soif qui le dévore ; c’est en effet le symptôme caractéristique des inflammations du tube digestif. « Nul de vous ne voudra donc ordonner à l’hiver de venir et de mettre ses doigts glacés dans ma gorge ou de faire couler les rivières de mon royaume à travers ma poitrine haletante. » La description de l’état cadavérique de Glocester (Henri VI, acte III, scène II) est un vrai modèle d’expertise médico-légale ; on ne saurait mieux dépeindre les signes de la strangulation : « cette face noire et infiltrée de sang, ces yeux sortant de leur orbite, ces narines ouvertes sous l’effort de la lutte, ces mains étendues comme celles de quelqu’un qui a étreint fortement, la barbe mise en désordre et emmêlée… » Que d’autres descriptions du même genre nous pourrions encore citer, où l’on retrouve cette exactitude, cette délicate observation des faits ! Ainsi dans un rêve agité Hotspur non-seulement par le haut de ses préoccupations de guerre ; des gouttes de sueur coulent le long du front, et, remarque bien plus originale, « sur le visage passent d’étranges mouvemens pareils à ceux que nous voyons passer sur le visage d’un homme qui retient son souille sous la nécessité de quelque grande hâte soudaine. »

Dans le Conte d’hiver, pour augmenter les remords du roi criminel, Shakspeare fait mourir son fils unique « par l’effet des terreurs d’imagination et des craintes que lui a inspirées le sort de la reine sa mère. » Cette mort peut paraître étrange ; il semble qu’il y ait quelque exagération, au moins pour l’époque, à faire mourir si vite un jeune prince par suite du chagrin qu’il éprouve des malheurs de sa mère. Remarquez cependant avec quel art Shakspeare rend ce dénouaient naturel et logique, avec quelle science médicale il montre dès les premières scènes un enfant doux, aimable, d’une délicieuse gentillesse, un peu frêle, et, comme il arrive souvent chez les enfans de constitution délicate, d’une intelligence des plus précoces ! On le voit se blottir dans les genoux de sa mère, la fatiguer de ses embrassemens, et dire à une dame d’honneur : « Je ne veux pas de vous, vous m’embrasseriez trop fort, et vous me parleriez comme si j’étais toujours un bébé ! » Sa mère lui demande de lui réciter un conte, il le choisit triste, plein d’esprits et de revenans. « Il y avait un homme qui habitait près d’un cimetière ; — je vais le dire tout bas, — les cri-cris là-bas ne l’entendront point. » Ces quelques mots, si insignifians en apparence, nous expliquent comment l’emprisonnement de sa mère fera naître dans cette jeune imagination, d’une nature si délicate, les terreurs mortelles de la fièvre.

Quelle vérité dans les scènes de Tout est bien qui finit bien, où le roi croit devoir sa guérison à une drogue secrète ! Du temps de Shakspeare comme aujourd’hui, il existait, paraît-il, des spécifiques d’une souveraine infaillibilité, et des remèdes pour guérir les maladies les plus désespérées, « alors que les écoles, à bout de leurs doctrines, ont laissé le mal à lui-même. »

Nous n’avons pas épargné les éloges au profond psychologue qui est dans Shakspeare ; nous ne dissimulerons pas ses erreurs médicales, d’ailleurs peu nombreuses. L’action toxique de la jusquiame, telle que l’a dépeinte le spectre dans Hamlet, est loin d’être exacte ; il est impossible que cette substance versée dans l’oreille d’un homme endormi puisse aussitôt déterminer des ulcères et amener la mort. Nous n’insisterions pas, si Shakspeare ne spécifiait avec soin la nature et les effets du poison. Du moment qu’il prétend discuter doctement sur cette matière, on a le droit de lui demander quelque exactitude. A en juger par le choix qu’il fait de la jusquiame, il paraît que de son temps cette substance passait pour le poison le plus énergique.

La plus grosse erreur de Shakspeare se trouve dans la scène où Desdémone est étouffée par Othello. Le Maure ne frappe Desdémone d’aucun instrument tranchant, il ne lui fait aucune contusion, il ne se livre sur elle à aucune violence, il l’étouffe sous les oreillers. La mort arrive uniquement par asphyxie ; c’est une action étrangère à toute lésion grave de l’organisme. Si cette cause mécanique cessait, la vie reviendrait aussitôt, alors même que déjà l’asphyxie aurait été presque complète. Une personne qui aurait été privée d’air pendant quelque temps échapperait à la mort, si elle pouvait encore respirer. Or, après avoir été étouffée, Desdémone proteste encore de son innocence et excuse Othello. Si elle peut parler, elle respire, et, si elle respire, il est impossible qu’elle meure asphyxiée, On conçoit qu’il ait répugné à Shakspeare de faire périr Desdémone par un meurtre sanglant : Othello ne saurait mutiler ce beau corps ! Il fallait alors supprimer les paroles suprêmes de Desdémone.

Nous pouvons conclure de cette étude qu’il y a en Shakspeare, à côté du poète et du philosophe, un observateur des plus profonds, qui s’est rarement écarté de la vérité, quelle qu’ait été l’audace de son imagination. Il a donné à chacun de ses personnages le caractère spécial de son époque et même de sa race, et il a su, en même temps, marquer les qualités morales et les états psychologiques de chacun d’eux, selon son tempérament et son organisation physique. Il a ainsi imprimé à toutes ses œuvres le sceau de la réalité et de la vie. Dédaignant le merveilleux factice, il se sépare également de tous ceux qui ont cherché à introduire dans leurs drames ou dans leurs romans les données physiologiques et médicales, et dont les œuvres littéraires ne sont la plupart que des amplifications bizarres et fantastiques. Au lieu de reproduire avec une servile exactitude les élémens que fournissent les connaissances scientifiques, Shakspeare les domine, il leur assigne leur place et leur rôle, et en dépit des préjugés du temps, il leur donne leur signification réelle avec une clarté et une précision que l’on ne saurait assez admirer. Ce que nous réclamons pour lui, c’est le privilège d’une intuition merveilleuse et d’une puissance de conception qui restent toujours dans les limites de la vérité et du bon sens, tandis que son génie idéalise les faits les plus vulgaires et illumine les points les plus obscurs des passions humaines.
E. ONIMUS.


  1. Au théâtre, on fait toujours apparaître le fantôme assez loin de la place où le portrait du roi est suspendu. Le fantôme devrait au contraire être visible en premier lieu près de ce portait, car l’hallucination d’Hamlet est préparée par l’attention avec laquelle il a contemplé la figure de son père. En pareil cas, les personnages des tableaux revêtent peu à peu les apparences de la vie et semblent sortir du cadre, comme le démontrent plusieurs hallucinations religieuses où les fidèles en adoration, les yeux fixés sur les figures saintes, ont vu celles-ci s’animer et s’avancer vers eux.

A lire aussi :

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LA FETE DE L’HIVER ET NOEL ARRIVENT …

LA FETE DE L’HIVER ET NOEL ARRIVENT …

De nombreux articles sont prévus, mais en raison d’un manque de temps ne seront en ligne que dans quelques jours;

En attendant quelques idées de pliages de saison…

 

Terry Pratchett, Discworld et VLC

Terry Pratchett, Discworld et VLC

Quel rapport ne direz-vous entre l’auteur  anglais Terry Pratchett et le fameux lecteur audio-vidéo VLC  de Videolan ?  C’est que tout simplement chacune des dernières versions porte le nom d’un personnage qui habite le monde créé par Sir Terry.

Version VLC 1.1.x :The Luggage (Le Bagage – Le Bagage est une malle avec des jambes construite en bois de poirier magique et  qui suit son maître comme son ombre.)

Version VLC 2.0.x : Twoflower (Deux Fleurs – Deux Fleurs est un (adorable) touriste. Touriste……voilà… tout est dit !

Version VLC 2.1.x : Rincewind (Rincevent – Rincevent est une sorte de….mage ? Aventurier malgré lui, sa vie est une suite d’aventures dont il se passerait bien…. (mais pas nous…)

Version VLC 2.2.x : Weatherwax (Ciredutemps) Mémé Ciredutemps est une sorcière….une vraie…et elle est très forte dans sa partie.

VLC est un logiciel  lecteur média gratuit assez répandu. Ses multiples qualités et sa facilité d’utilisation font qu’il est très connu. Il peut lire les cd de musiques, les dvd, les vôtres et ceux du commerce et vous pouvez y regarder la télé ou des films/vidéos issus de YouTube ou d’autres plateformes dédiées aux vidéos. Vous y avez un grand choix de radios. Cerise sur le gâteau, VLC est un programme Open Source.

Cette anecdote n’est qu’un prétexte pour citer Discworld (les Annales Disque-Monde) l’univers inventé   par Terry Prachett. Et de parlez d’un des auteurs fétiches de PETITS OBJETS DE COMPAGNIE. D’ailleurs rares sont  ceux qui échappent à la magie du monde et de l’esprit de PTerry.  L’homme est drôle et profond, féroce, tendre, iconoclaste, fin philosophe, grand explorateur de l’âme humaine et même des âmes non-humaines, explorateur des travers de nos sociétés humaines ou pas. Et cette transposition des bonnes et moins bonnes choses de notre monde sur le Disque-Monde est  magistrale, ce monde fou se révélant aussi cohérent que détaillé.Terry Pratchett, c’est aussi une écriture, un vrai style. S’il manie      un humour qui n’appartient qu’à lui, il sait aussi être grave, raconter des histoires d’une immense poésie et vous voler parfois une larme. Les non anglicistes ont la chance d’avoir en Patrick Couton un excellent traducteur pour le français. Sir Terry écrit pour tous, il offre un banquet à chacun de ses lecteurs, ses livres se lisent et se relisent et on y découvrent toujours une petite pépite à chaque relecture. Le tout est redoutablement intelligent. L’auteur délaisse quelquefois ses Annales pour nous proposer des histoires se déroulant sous d’autres cieux. Addictif  ce monde-là? Bien plus que ça !

Envie de découvrir cet auteur ? Choisissez ci-dessous.

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PRESTONPANS, L’ECOSSE, LES LIVRES ET LE TARTAN…

PRESTONPANS, L’ECOSSE, LES LIVRES ET LE TARTAN…

Ce matin s’est déroulé, à Bayeux, une amicale cérémonie en l’honneur de nos amis Ecossais et de la Tapisserie de Prestonpans.

Durant les Journées du Patrimoine, la Tapisserie de Prestonpans est exposée au musée de la Tapisserie de Bayeux. Un groupe d’Ecossais, vêtus de vêtements reconstitués d’après ceux de l’époque. Chanteurs, musiciens et danseurs, ils animeront le musée et les rues.

 Vous pourrez admirer l’oeuvre jusqu’au  03 Novembre 2013. Ses cent cinq mètres de long déroule le fruit du travail de deux cents Ecossais bénévoles. Elle a été brodée en 2010. Sa confection a nécessité vingt-cinq mille heures de travail.

Elle raconte les aventures de « Bonnie Prince Charlie ». Sous ce petit nom affectueux se cachait le prince Charles Edouard Stuart. En 1745, il débarqua en Ecosse afin de reprendre le trône dont il estimait avoir été dépouillé par les Hanovre. Il vaincra avec ses partisans l’armée anglaise à Prestonpans. Une bataille devenue légendaire.

Pour en savoir plus, existe cet ouvrage :

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D’autres ouvrages sur le sujet ici : http://www.prestoungrangeartsfestivalboutique.org/

En savoir encore plus ? http://www.prestonpanstapestry.org/tapestry/

Lire en musique ? Pourquoi pas… : prestonpans music
C’est l’occasion pour PETITS OBJETS DE COMPAGNIE et sa LITTLE FREE LIBRARY, de proposer quelques images de deux choses que nous aimons particulièrement  : le tartan et les livres. Marions les deux, nous sommes-nous dit ce matin au saut du lit. Et cela nous donne quelques jolies images de quelques jolis objets au contenu alléchant, d’autant que depuis fort longtemps les différents tissus sont  utilisés pour enjoliver les couvertures. Un petit clin d’oeil sur des ouvrages à grignoter  (et/ou à collectionner) un jour de pluie avec une tasse de thé… ou un whisky pour les plus audacieux…

What-is-my-Tartan Old-Kirk-Burns-Memories Master-Ballantrae Highland-Dress Scottish-Clans Modern-Athenians Robert-Burns-Collection Duffers-Guide-Golf Sing-Song-Scotland Rapt-Plaid Caledonia Bonnie-Prince-Charlie Journal-Life-Highlands Lady-Lake Clans-Tartans-Scotland-lg Halstatt textile tartan5

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UN BIBLIOTHEQUE DANS UNE CABINE TELEPHONIQUE

UN BIBLIOTHEQUE DANS UNE CABINE TELEPHONIQUE

C’est en Angleterre, of course ! 

Le Docteur  W. est-il dans le coup ? Allez savoir…

Petit copié/collé de l’article paru sur http://news.bbc.co.uk

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The traditional phone box was bought from BT for £1
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A traditional red phone box has been recycled into one of the country’s smallest lending libraries – stocking 100 books.

Villagers from Westbury-sub-Mendip in Somerset can use the library around the clock, selecting books, DVDs and CDs.

Users simply stock it with a book they have read, swapping it for one they have not.

« It’s really taken off. The books are constantly changing, » said parish councillor Bob Dolby.

He added: « It is completely full at the moment with books. Anyone is free to come and take a book and leave one that you have already read.

« This facility has turned a piece of street furniture into a community service in constant use. »

A resident dreamed up the idea when the village lost its phone box and mobile library in quick succession.

Westbury-sub-Mendip Parish Council bought the phone box from BT in a national scheme for a token £1.

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BT has received 770 applications for communities to ‘adopt a kiosk’, and so far 350 boxes have been handed over to parish councils.

Phone boxes have been turned into art installations, a shower and even a public toilet.

…Ou comment métamorphoser avec intelligence et malice, et à peu de frais, des bâtiments ou du mobilier urbain…

Et si nous utilisions aussi chez nous  les espaces que nous possédons déjà avant de construire à grand frais de nouveaux locaux souvent  sous- exploités et d’un entretien coûteux ?

 

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OUVERTURE DE LA NOUVELLE BIBLIOTHQUE DE BIRMINGHAM…la plus grande d’Europe…

OUVERTURE DE LA NOUVELLE BIBLIOTHQUE DE BIRMINGHAM…la plus grande d’Europe…

Voici une excellente nouvelle. La plus grande bibliothèque d’Europe  vient d’ouvrir !  Le nouveau bâtiment  se trouve à Birmingham, au centre de l’ Angleterre. Il a été conçu par l’architecte néerlandaise Francine Houben.

Birmingham est la deuxième ville du Royaume-Uni. Ses travaux de réaménagements et de constructions lancés un peu partout dans le centre-ville sont connus  sous le nom de Plan Big City. Cette nouvelle bibliothèque de dix étages  domine le Centenary Square de Birmingham. Pour Brian Gambles du service des bibliothèques , elle représente le « deuxième acte de naissance de Birmingham ».

birmingham2 birmingham4 birmingham3 birmingham1 birmingham5 Auteur des photos inconnu.

31.000 mètres carrés abritent d’importantes collections d’archives, des photographies et des livres rares et bien sûr une bibliothèque de prêt : 400.000 livres,  plus de deux fois la capacité de la bibliothèque précédente.

Le bâtiment est..hum….moderne ?  L’extérieur réalisé en anneaux entrelacés reflète les canaux et tunnels de la ville. Le bâtiment a été pensé comme une « ode au cercle » explique l’architecte Francine Houben. »Nous voyons le cercle comme un motif de la ville » souligne Houben .  » La façade rappelle les gazomètres industriels ainsi que l’histoire de la joaillerie d’ici « .

L’endroit accueillera 10 000 personnes par jour. Des espaces de lectures plus intimes ont été installés ainsi qu’une terrasse plantée de fruitiers comestibles depuis laquelle une magnifique vue des collines s’offre aux visiteurs.

La bibliothèque abrite également une salle dédiée à Shakespeare, avec un intérieur reconstitué à partir de la bibliothèque victorienne de Birmingham remplie de copies d’objets d’époque.

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Nous me perdrons pas notre temps à épiloguer sur l’aspect un peu « rébarbatif » de cette bibliothèque en forme de centre commercial  ? ou d’aéroport  ? ou de….on ne sait… (MJC améliorée version 2013 ? …..). Le principal reste que c’est un magnifique lieu de rencontre avec le livre.

Vous en avez de la chance à Birmingham !

 

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FETE MEDIEVALE DE BAYEUX EN JUILLET

FETE MEDIEVALE DE BAYEUX EN JUILLET

PETITS OBJETS DE COMPAGNIE participera encore cette année à la Fête Médiévale de Bayeux, les 6 et 7 juillet prochain.

Sur notre stand vous trouverez comme tous les ans de la céramique en grès cuite à très haute température : écuelles médiévales, salières magiques, boîtes à sel, boîtes, oiseaux siffleurs…

Des bijoux créés par un orfèvre seront à l’honneur : des copies d’anciens modèles, mais aussi des créations revisitant des thèmes médiévaux français et anglais ainsi que quelques grandes heures ou figures historiques :  blason normand (Twocats), blason de Richard Coeur de Lion, sceau de Guillaume le Conquérant, Jeanne d’Arc,fleur de lys, templiers, wicca, chasse, animaux, Viking…).

Pendentif

Pendentif tête de Vking, étain recouvert d’argent par électrolyse. Fabrication française.

Ces bijoux sont en étain trempé dans un bain d’or ou d’argent (électrolyse). Vous découvrirez des pin’s normands (avec les TWOCATS), des médailles, des porte-clefs, des broches…

Tous les produits présentés sont l’oeuvre d’artisans français et fabriqués en France (Bayeux, Guérande, Paris.) Certains produits sont même finalisés par nos soins bénévoles ( pose d’anneaux sur les bijoux, émaillage des oiseaux siffleurs.) Tous sont édités en séries limitées et montrent des différences à l’intérieur de ces mêmes séries dues au fait qu’ils sont réalisés à la main.

Vous trouverez aussi sur le stand tous les renseignements concernant la LITTLE FREE LIBRARY. Nous recueillerons les dons de livres sur le stand durant tout le week-end pour ceux qui voudraient nous aider à étoffer les rayonnages.

 

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ENGLISH BOOKS ARE HERE ! What a beautiful day ! Arrivage de livre en anglais…

ENGLISH BOOKS ARE HERE  !  What a beautiful day !  Arrivage de livre en anglais…

La journée d’aujourd’hui à été fertile en dons. Il y a ainsi des jours fastes. Le temps, moins froid, a libéré des livres !

Madame Henriette a ouvert le bal en offrant un  gros sac de livres en tout genres, en excellent état, comme neufs. Merci à vous madame.

Le second visiteur fut notre premier donateur, monsieur Albert. Il nous a cette fois apporté des livres en quantité et surtout des livres en anglais qu’il nous avait promis lors de son premier passage.

Désormais la LITTLE FREE LIBRARY est vraiment bilingue. Une fois encore ce sont des livres intéressants, comme neufs. Merci à  monsieur Albert qui n’hésite pas à franchir le By Pass pour venir nous voir. Et bienvenue à nos amis Anglais, Ecossais, Irlandais, Américains, Canadiens, à tous les anglophones qui auraient des envies de lecture, après une longue journée de tourisme.

Et pour finir, c’est monsieur Dominique qui est venu avec  des livres pour enfants.  Son fils, Arthur, qui l’accompagnait, à été notre premier jeune FREE LECTEUR puisqu’il est reparti avec un ouvrage.

Chat qui fait son malin

Nous allons bientôt manquer d’étagères et nous recherchons un meuble bibliothèque basique, rien de sophistiqué, mais stable et comportant au moins cinq étagères. Si vous avez cela à donner, nous sommes intéressés et nous disposerons d’un véhicule pour  aller chercher le meuble. Merci par avance à deux qui pourraient faire ce don afin que les lecteurs aient plus de choix.

PUCE DRAPEAU ANGLAIS ENGLISH FLAG

The day of today has been good in donations of books. There are lucky days sometime, isn’t it ?

It is madam Henriette who opened the ball by offering a full big bag of books in quite genres, in excellent state, as new. Thanks to you madam.

The second visitor was our first historic  donor, mister Albert. He brought us books in quantity and especially books in English. From now  the LITTLE FREE LIBRARY is really bilingual. Thanks once more to mister Albert.who did not hesitate to cross the  terrible By Pass to bring those interesting books.

And welcome to our friends, English people , Scottish people, Irishs people , Peoples from United States, Canada, to all the english speaking people  who can now read for free. After à long day dedicated to the discovery of magnificent Normandy, you are welcome at the Little Free Library in Bayeux, 50 rue Saint Malo.

drapeau normand

.And frenchs who are english language lovers are welcome too.

And to finish,  mister Dominique came with books for children. His son, Arthur, who accompanied him has been  our first young FREE LECTEUR because he left with a book !

Chat qui fait son malin

We are soon going to be lacking shelves and we look for a basic bookcase, nothing sophisticated, but stable and with at least five shelves. If you have one to give, we are interested and we have a vehicle to get it in the area. Thank you in advance to any one who would gives shelves, with books or not.

 

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PETITS OBJETS DE COMPAGNIE EN BILINGUE – BILINGUAL BLOG

PETITS OBJETS DE COMPAGNIE EN BILINGUE – BILINGUAL BLOG

Le blog de Petits Objets de Compagnie est désormais en partie  bilingue. Les anglophones étant nombreux dans notre ville, à demeure ou de passage, leurs place est aussi avec nous. Si nous trouvons quelqu’un susceptible de traduire les messages en allemand, le blog deviendra peut-être trilingue. A voir, à suivre… La Little Free Library proposera donc des ouvrages en anglais et allemand. Plus de langues s’ajouteront s’il y a une demande.

The blog of PETITS OBJETS DE COMPAGNIE is from now on bilingual. The English speakers were many in our city, permanently or of passage, their place is also with us. If we find somebody susceptible to translate messages into German, the blog will become maybe trilingual. Please, have a look here time to time to folow our adventure. The  Little Free Library will  propose first books in french, English and German. More languages will be added if there is a request.

 

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