Ce petit article va clore la série que nous avons commencée avec celui consacré au thème de YULE, le Solstice d’Hiver. Le mélange des traditions, des rituels qui commence à Yule et se poursuit à Noël trouve sa scène finale au Nouvel An
On va retrouver, pour la nouvelle année, deux personnages : un vieil homme dans le rôle du Père du Temps (Father Time) et un jeune enfant dans le rôle du Nouvel An. Le Père du Temps porte les attributs de la Mort, le sablier et la faux. Il est marié à la Mère Terre. Il représente le passage du temps. Il faudrait là aussi aller voir du côté de l’Antiquité, chez les Grecs et Chronos, chez les Romains et Saturne. Sa représentation dans les arts se retrouve dans bien des cultures. Un amalgame s’est produit dans l’iconographie saisonnière entre le Père du Temps et le Vieil An.
L’enfant, le Bébé Nouvel An (Baby New Year), représente à la fois une naissance (le Nouvel An) et une renaissance(le cycle des saisons). L’année n’est jamais représentée que par ces deux âges : le bébé (ou un très jeune enfant) et le vieil homme.
On trouve parfois le Père du Temps accompagné d’une jeune fille ou femme. Nous ne trouvons pas d’explication pertinente. Est-ce une représentation de Mère Terre ? Peut-être s’agit-il simplement d’une recherche graphique ou de dessinateurs décidés à innover pour une raison quelconque.
La littérature et les archives concernant les fêtes et les traditions sont riches et il est possible de trouver des ouvrages pointus et des thèses sur ces sujets. Les différentes archives (municipales, départementales, régionales, notariales, religieuses, hospitalières, celles des présidiaux, des anciennes corporations, les archives privées et bien d’autres sont une mine sur les traditions et leur grande plasticité. Il faut se méfier des ouvrages qui ne se basent pas sur des recherches satisfaisantes. Il y a encore trop d’ouvrages en circulation qui sont le fait d’amateurs peu éclairés qui continuent à propager de vieilles erreurs.
Les traditions – et c’est un paradoxe – n’ont jamais une très longue existence, elles sont loin d’être statiques, définitives et persister dans un état donné, figé, fixé. Le point de départ, l’idée de départ ou l’événement originel reste généralement reconnaissable au fil des siècles malgré l’empilement des manipulations. Les dates (ou périodes), elles, restent pratiquement les mêmes car on ne peut modifier le cycle des saisons. Mais les rituels se déforment très rapidement. Le mythe d’une immémoriale ancienneté des festivités annuelles fit longtemps croire que les rites, les coutumes, les fêtes religieuses, les fêtes saisonnières agraires étaient vécus de la même manière qu’à des périodes très antérieures, que rien n’avait changé depuis le début. La faute en est aux folkloristes qui inventorièrent sur le terrain au XIXee siècle, cela mêlé à une vision naïve d’un passé idéalisé. En réalité, la majeure partie des éléments de cette culture populaire (grandement campagnarde) qu’ils collectèrent ne datait que de l’époque de Louis XV et de Louis XVI et avait déjà bien évoluée.
Les curieux qui fouillent sérieusement dans les Archives vont de surprises en surprises, obligés de reconnaître qu’entre ce que l’on raconte au café du Commerce ou au coin du feu et la réalité, la marge est large. A côté de la façon dévergondée (et le mot est faible), débridée, violente souvent dont nos ancêtres ont vécus les fêtes annuelles (même religieuses), comportant de plus des paramètres politiques et financiers non négligeables, les festivités actuelles sont bien sages pour ne pas dire bien insipides. Nous n’avons que deux modestes réveillons (et deux messes pour les Chrétiens, celle de Minuit et du Jour de Noël) alors que nos lointains ancêtres, privés de travail aux champs durant l’hiver, se défoulaient durant plusieurs jours. Quelquefois les festivités disparaissaient durant un temps, en raison d’une guerre, d’une famine, d’une sévère épidémie, un changement d’idéologie (comme lors de l’émergence du protestantisme qui – dans les villes et régions conquises – fit le ménage dans les coutumes qui allaient – il est vrai – parfois vraiment loin dans l’indécence.) Des moments de puritanisme croisent ainsi des moments de débauche (et là encore le mot n’est pas trop fort.) Des milliers de documents, décrets, jugements, procédures, lois, écrits de témoins, etc. nous peignent un tableau épique des fêtes d’autrefois qui n’ont rien d’un chromo ou d’une mignonne carte postale. Les autres fêtes , rurales ou citadines, religieuses ou non, de l’année étaient aussi prétextes à des débordements que nous serions bien en peine d’imiter aujourd’hui..
COMMENT PEUT NAITRE UNE TRADITION ?
Un événement, une observation de la nature, le développement d’une idéologie, etc. peut être un point de départ. Peu importe le prétexte.
Prenons l’exemple d’une tradition récente chez nos voisins britanniques, une tradition née d’un événement politique : la Guy Fawkes Night, la Nuit de Guy Fawkes. l’anniversaire de la Conspiration des Poudres ((ou encore : Bonfire Night, Plot Night,..). Le 05 novembre 1605, onze conspirateurs catholiques anglais menés par Guy Fawkes et Robert Catesby tentèrent de faire sauter, à l’aide de trente-si x barils de poudre, le bâtiment du Parlement, à Londres, alors que le roi James 1er y était présent. Le complot échoua, les conspirateurs arrêtés furent exécutés. Depuis, le 5 novembre, on commémore cette nuit. On confectionne des mannequins de paille à l’effigie de Guy Fawkes (the guy), ils seront brûlés sur les feux de joie. Les enfants portant un masque de Guy Fawkes, ou promenant un mannequin, mendient » A penny for the guy ». Avec le temps, des tirs de feux d’artifice ont été ajoutés. On chante aussi des chansons, des comptines populaires bien que celles chantées actuellement soient moins violentes que celles d’autrefois (vous les trouverez facilement sur le web.) Comme toutes les traditions, celle-ci connait des évolutions. Ainsi, des objets symbolisant le malheur sont parfois ajoutés au bûcher. Sans compter des variantes locales.
Le masque de Guy Fawkes est connu de tous car il est celui utilisé par les Anonymous, un groupe actif de cybermilitants. Guy Fawkes en personne, son nom ou son masque sont présents dans la littérature, au cinéma, dans des jeux.
Petits Objets de Compagnie aime le papier imprimé, tous les papiers imprimés et les incontournables cartes de voeux qui racontent tant de choses sur une si petite surface…
Les cartes anciennes nous proposent le Vieil An/Père du temps et le jeune Nouvel An, sur d’autres l’enfant est seul en scène sur des cartes qui se veulent légères, humoristiques.
Mais laissons les images conter tout cela….
Nous commençons par la rencontre du Vieil An et du Nouvel An…
Le petit enfant sans le vieil homme
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