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POUR 2023
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Cette petite recherche a commencé par hasard. La lecture d’un ouvrage sur l’histoire de la Russie communiste a mené à la lecture de légendes sibériennes, dont celles concernant des chamans, des champignons et le solstice. Une seconde recherche, plusieurs mois plus tard, d’images pour illustrer un petit billet sur les anciennes décorations en verre coloré pour le sapin a abouti aux images de mignons champignons à suspendre…. de là nous sommes arrivés aux cartes de voeux et nous y avons croisé le même champignon….Cela commençait à faire beaucoup de champignons et la question s’est posée : mais que fait donc ce végétal toxique dans le contexte des fêtes de fin d’année ? Voilà pour la petite histoire.
Toutes les images ont été trouvées sur le web. le copyright appartient à leurs auteurs dont le nom n’était pas indiqué.
Le chamanisme sibérien est bien documenté grâce aux nombreux travaux d’ethnologues. Certains considèrent la Sibérie comme le pays d’origine du chamanisme. En raison des nombreuses ethnies sibériennes, les pratiques varient mais conservent un tronc commun. Le chamanisme n’est pas une religion mais une manière de vivre. Originellement, un chaman est une personne qui vit au contact de la nature et possède une grande connaissance des plantes. Il est un guérisseur et un intermédiaire, un lien entre le monde minéral, végétal, animal et les esprits. Pour entrer en contact avec les esprits, il utilise des plantes et des instruments de musique.
Les champignons sont très représentés sur les cartes de voeux. Ce sont ceux chapeautés de rouge à semis de points blancs (graphiquement une belle réussite de la nature) qui sont majoritaires. Leur présence sur les petits cartons est-elle uniquement esthétique ? Pourquoi ce choix ? D’autres éléments naturels agréables à l’oeil auraient pu être choisis…. Creusons un peu et…. spéculons (la spéculation étant une autre manière amusante de raconter une histoire en regroupant des faits)… On peut aussi parler d’ethnomycologie. Donc, amusons-nous un peu…
Le champignon représenté est le plus courant de l’espèce, l’Amanita muscaria, dite aussi amanite tue-mouche ou fausse oronge. C’est un champignon toxique, psychotrope, hallucinogène. Le diamètre du chapeau peut atteindre vingt centimètres de diamètre. Ce champignon serait apparu en Sibérie-Béringie au cours de l’ère tertiaire avant de se répandre à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord.
Dans sa Sibérie de naissance, le champignon étaient (est ?) utilisé par les chamans pour entrer dans le royaume des esprits. Il en sera de même, plus tard, dans les autres régions et les autres civilisations quand le champignon s’y implantera. Une plante hallucinogène fini toujours par avoir ses entrées dans divers rituels.
La littérature révèle que l’amanite n’a pas été réservée au seul chaman sibérien. Elle était plus largement utilisée de façon récréative par la population. De nombreux récits décrivent l’usage des champignons lors de fêtes communautaires ou d’événements familiaux . Pourrait-on aussi voir dans cette consommation un moyen de trouver de la vitamine D pour combattre les maladies hivernales durant les mois sans soleil ? Les exemplaires comestibles de l’espèce sont une source importante de cette vitamine. Des sources ethnographiques parlent, entre autres thèmes, des ouvriers sibériens qui prenaient une petite quantité de champignons avant de commencer le travail physiquement difficile pour profiter de l’explosion d’énergie et de la légère euphorie produite à cette faible dose.
Même si les amanites eurent une valeur récréative et médicinale en Sibérie, le lien entre le champignon magique et les fêtes de fin d’année est-il possible ? Que peuvent nous dire les pratiques locales dans l’antique Sibérie sur les raisons pour lesquelles nous échangeons des cadeaux au moment du solstice, les déposons sous des sapins décorés de guirlandes ou dans des chaussettes suspendues devant la cheminée, de la présence du rouge et du blanc, sans oublier les histoires de rennes volants ?
Les traditions, les rituels, les légendes ont généralement pour point de départ une raison ou un événement réel très simple, banal, souvent même très anecdotique et qui aurait dû ou pu le rester… Au fil du temps, la raison, le détail originel, se dilue, se mélange à d’autres au point de rendre difficile de remonter jusqu’à sa source. Dans les sociétés pré-chrétiennes européennes qui utilisaient un calendrier lunaire, le solstice d’hiver marquait la fin de la vieille année et inaugurait une période crépusculaire qui n’était ni l’ancienne ni la nouvelle. Comment se rassurer, espérer le retour du soleil, d’un quotidien moins dur ? Le chaman sibérien faisait alors le tour des habitations pour distribuer des cadeaux : des amanites séchées; cela pour redonner de l’énergie et un peu d’euphorie à la population. Le chaman faisaient sécher les champignons enfilés sur des ficelles qu’il accrochait aux branches des arbres (notamment des pins) ou les suspendait dans des sacs de toile humides devant le feu (détails documentés). Ajoutons que les rennes sont amateurs de ces champignons qui les rendent eux-aussi euphoriques. Et pour finir, ce champignon aime pousser sous les sapins (symbiote). Ainsi, tout le monde « plane »…. le chaman, la population, les rennes… alors de là à voir voler un traîneau et les rennes, rien de plus naturel…
Ce chaman qui apportait santé, euphorie, énergie s’est-il transformé petit à petit en une légende en occultant une partie des éléments réels ? L’histoire s’éloignant de son lieu de naissance donnant naissance à un personnage apportant furtivement des cadeaux au moment du solstice ? Un mythe beaucoup plus ancien raconte qu’une déesse passait par le ‘trou à fumée’ et déposait des présents ; cette histoire était connue dans toute l’Europe du Nord, de la Russie à l’Angleterre à l’époque médiévale.
Mais comment entrer dans une yourte dont la porte est bloquée par plusieurs mètres de neige ? En passant par le toit et le « trou de fumée ». Le chaman grimpait sur le toit et glissait le long d’un poteau central (il y a deux poteaux de chaque côté de l’ouverture centrale du toit dans une yourte traditionnelle). Tout comme y entrait les habitants de la yourte car il n’y a aucun autre moyen d’y entrer durant l’hiver. Est-ce en raison du terrible climat hivernal de la Sibérie que le Père Noël est domicilié au Pôle Nord, adresse on ne peut plus glaciale ?
Le Père Noël avatar du chaman sibérien ? Pourquoi pas ? Tout est déjà en place : les couleurs, les sapins, les champignons ( à la fois boules, guirlandes et cadeaux) qui sèchent sur les branches ou dans des sacs suspendus comme des chaussettes devant la cheminée, les rennes, le traîneau, le toit et la cheminée comme porte d’entrée…
Fait intéressant, jusqu’à l’époque victorienne, en Angleterre, le symbole traditionnel des ramoneurs était un champignon amanite tue-mouche – et de nombreuses premières cartes de Noël et du Nouvel An représentent ces ramoneurs avec leur champignon. Comment en est-on arrivé à lier ramoneur et champignon ? Un rapport avec le chaman, ses champignons et sa façon originale de les distribuer ? Une histoire délayée ayant mis des siècles pour passer de la Sibérie ancienne à l’Angleterre du XIXe siècle ?
Des petits détails liés à des éléments qui furent réels à des périodes très lointaines perdurent partout dans nos contes, nos légendes et même dans notre quotidien. Il est souvent très difficile de remonter jusqu’à la véritable source et aussi de comprendre pourquoi un détail, une anecdote, un rituel survivra plus qu’un autre, se métamorphosant au fil du temps, mais conservant toutefois un indéniable fil, parfois ténu mais toujours solide, avec son origine. Nous en avons un exemple récent très clair : la vraie bûche en bon bois d’arbre devenu un gâteau…. et qui l’aurait imaginé il y a quelques siècles ? Tout est possible avec les traditions, car elles ne sont pas figées, elles évoluent très vite, conservant leur souche, se débarrassant de certains éléments devenus obsolètes et absorbant toutes les nouveautés, toutes les évolutions de la société. Chaque année se fait une petite « mise à jour » et petit à petit des détails très anciens qui échappent au ménage deviennent incompréhensibles, on ne sait plus pourquoi ils sont là, mais ils sont toujours là. Aux curieux ensuite de mener l’enquête. Un exemple : on ne décore plus sa maison pour les fêtes en 2023 comme on la décorait pour celles de 1960. Si le canevas de base est presque resté le même, la différence est importante. Mais comme nous avons des documents visuels par millions, il est facile de comprendre comment a progressé cette évolution et pourquoi.
L’iconographie de ces beaux champignons est un thème commun à Noël et au Nouvel An. D’innombrables décorations ont la forme du champignon magique. On peut toutefois se poser la question : pourquoi envoyer l’image d’un champignon toxique pour souhaiter une bonne année et une bonne santé ? Pourquoi en décorer sa maison ? Un motif choisi uniquement pour son esthétique ? Peu crédible, il existait bien d’autres jolis candidats. L’image du champignon rouge et blanc à, de plus, été utilisé bien antérieurement à l’adoption des mêmes couleurs pour le costume du Père Noël Alors quelle est la filiation ?
A la fin de la recherche, comme souvent, on se retrouve avec quelques réponses (nous n’avons pu les insérer toutes ici …l’histoire des chamans sibériens est documentée) et de nouvelles questions….
Parce qu’il est beau, on a donné de ce champignon méchant une image de champignon gentil, image que l’on retrouve dans la littérature enfantine en tant que résidence pour petits personnages comme les fées, les elfes, des gobelins, les gnomes,etc.
Les images ont été trouvées sur le web sans la plupart du temps le nom des auteurs. Le copyright est leur.
La Fête de Saint-Nicolas est célébrée dans certaines parties de l’Europe le 06 décembre. La veille au soir a lieu la « Krampusnacht », la Nuit du Krampus. Ce diable poilu, compagnon de Nicolas, se montre dans les rues et visite les maisons. Le Krampuslauf était autrefois une manifestation de jeunes hommes déguisés qui semaient le désordre (et une certaine terreur) durant cette fameuse nuit. Il était d’usage d’offrir du « schnaps Krampus », une eau de vie fort titrée. Ces Krampus sont parfois accompagnés par des « perchten », sauvages esprits, et parfois par des femmes. (Mais les « perchten » sont plus souvent associés à la période entre le solstice d’hiver et le 06 janvier.) Désormais, sans éviter tous les débordements, la Nuit du Krampus est devenue un peu moins échevelée et se résume souvent à un défilé de personnes costumées, le moment est devenu plus convivial et familial.
Chaque année, le 06 décembre, alors que le gentil Nicolas, vêtu comme un évêque de rite oriental, récompense les enfants sages avec des bonbons et des cadeaux, le Krampus, son compagnon diabolique, va punir ceux qui ont été vilains… qui se sont mal comportés d’une manière ou d’une autre. Si on en croit l’iconographie, les punitions sont assez violentes. Krampus capture les enfants, les frappe et les emporte selon les régions : dans son antre, dans la Forêt Noire, dans les Enfers…pour ensuite les noyer, les cuire, les manger, les torturer… (liste non exhaustive). Il peux aussi, pour les plus chanceux, leur distribuer un morceau de charbon ou un ruten.
Le nom Krampus est dérivé de l’allemand « krampen » qui signifie « griffe ». Il serait le fils de Hel dans la mythologie nordique. La légende du Krampus fait partie de traditions séculaires en Allemagne où les traditions liées à Noël commencent début décembre. On trouve le Krampus en Autriche, en Bavière, en Croatie, en république Tchèque, en Hongrie, en Slovénie, dans le Nord de l’Italie… L’origine du Krampus n’est pas claire, il occupe un grand territoire géographique ce qui génère des variations concernant son origine, son identité et ses actes. Il est le résultat d’un mélange de figures mythologiques païennes et religieuses. Mais ses origines pré-chrétiennes sont indéniables. Le Krampus est sans aucun doute lié à toutes les anciennes festivités autour du solstice d’hiver. Toutes les fêtes annuelles actuelles, dont Noël, découlent des très anciens rites liés au passage des saisons.
Figure antropomorphe, parfois décrit comme mi-chèvre mi-démon, le Krampus est couvert de poils noirs ou bruns, ses pieds sont des sabots fendus, il porte des cornes et tire une longue langue rouge. C’est bien une image assez traditionnelle d’un diable qui est représentée. Un diable de Noël. Parfois ses pieds sont griffus, parfois (rare) une jambe (patte ?) montre un sabot et l’autre jambe un pied humain. Par son aspect, il se rapproche aussi des créatures de la mythologie tels les satyres et les faunes. Il tient des chaînes – qui parfois comportent des clochettes de différentes tailles. Il porte aussi les « ruten », des fagots de branches de bouleau dont il frappe les enfants. Les « ruten » avait une signification dans les rites d’initiation pré-chrétiens. Dans certaines représentations, les branches de bouleau sont remplacées par un fouet. Certaines images montre le Krampus portant un grand sac ou une hotte (ou un baquet) sur son dos. Le Krampus est généralement nu mais peut parfois porter quelques éléments de vêtements, plus rarement un vêtement qui le recouvre entièrement. Le Krampus déploie quelquefois des ailes rouges ou possède un corps rouge, ce qui le rapproche de la représentation du diable en tant qu’ange déchu. La représentation d’une « femme Krampus » reste marginale dans les CPA.
L’échange de cartes de voeux représentant le Krampus date des années 1800. On y lit souvent la phrase « Grub von Krampus » (Salutations du Krampus). On y trouve aussi bouts rimés ou poèmes humoristiques. Le Krampus y est montré menaçant et malmenant de préférences des enfants, voire des bébés. Les scènes sont terrifiantes et même souvent dérangeantes à nos regards d’aujourd’hui. On n’échappe pas à tous les genres de cartes, dont celles qui se veulent humoristiques et sont d’un mauvais goût parfait. Les cartes photos sont fidèles au genre.
Certaines cartes ont des connotations sexuelles plus ou moins larvées, surtout quand le Krampus s’y retrouve en compagnie d’une femme, mais pas seulement dans ce cas…Il suffit de bien analyser les images pour remarquer qu’elles sont loin d’être innocentes ; elles frôlent parfois des interdits absolus. Le Krampus semble aussi s’en prendre, pour changer, à des couples – que l’on imagine « illégitimes ». Il est parfois représenté comme un marionnettiste (obligeant les humains à mal se conduire ?) ou comme un tentateur. Dans la majeure partie de ces cartes, il y a une forme de sadisme et la sexualité latente y est assez glauque, ce que l’on peut retrouver dans les littératures de certaines contrées dans lesquelles sévit le Krampus. Ce n’est pas pour rien que le fantastique sous ses aspects terrifiants est né dans ces contrées.
Les créations graphiques récentes montrent que le Krampus a évolué physiquement et est encore plus effrayant qu’autrefois et plus désinhibé. Il a aussi parfois puisé dans la garde-robe des super-héros, des héros de fantasy ou des costumes vikings et médiévaux fantasmés. Réservées à un public adultes, les scènes à connotation sexuelle sont plus explicites, mais évitent, cette fois, d’y mêler des enfants. On peut désormais trouver le Krampus – infidèle à Saint Nicolas – en compagnie du Père Noël. Le krampus déguisé en Père Noël a aussi la faveur des graphistes de notre époque.. Il faut dire que le vilain monstre en tenue rouge montre toute l’ambivalence des personnages mythologiques et des héros. Le Père Noël n’est-il pas lui même une sorte de « monstre » pacifique ? L’histoire continue et se renouvelle.
Le Krampus s’est donc imposé dans la bande dessinée, les dessins animés, au cinéma et dans les jeux de rôles et videos. On peut acheter des figurines, des jouets, des vêtements et un large choix de bijoux à son effigie.
Le Krampus, dans la foulée de sa métamorphose graphique, a donné des idées aux amateurs de déguisements qui portent désormais des costumes très élaborés – avec tous les accessoires – lors de la Nuit du Krampus. Le spectacle est au rendez-vous.
Le personnage a de belles années devant lui, les vilains plaisent toujours et sans vilains pas de bonnes histoires.
Nous ne pouvons donner ici que quelques informations de base sur le personnage dont l’histoire tiendrait en plusieurs volumes. Si ce vilain vous séduit, il n’est pas très difficile d’aller plus loin dans l’étude en fouillant les grandes bibliothèques accessibles sur le web.
Voici quelques images anciennes et récentes de Krampus
Pawel Kuczynski est né en 1976 à Szczecin. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Poznań, avec une spécialisation en graphisme. Depuis 2004, il s’est tourné vers le dessin satirique et, jusqu’à présent, il a remporté plus de 102 prix et distinctions. En 2005, il a reçu le prix « Eryk » de l’Association des artistes caricaturistes polonais, confirmé par un nombre record de récompenses dans des concours internationaux, plus de 140 prix et distinctions
Si ses critiques du monde actuel sont très féroces, il traite aussi d’autres aspects de nos vies avec humour ou poésie.
Pour en savoir plus, voir sur son site : http://pawelkuczynski.com/Strona-g-owna/Home/
Nous nous sommes intéressés à la place du livre dans son oeuvre. Pour découvrir les autres thèmes, il suffit de taper son nom dans un moteur de recherche.
Visite en images d’une magnifique librairie chinoise ouverte à l’automne 2020. Cela se passe dans cette région ! https://www.dujiangyan.co/
Librairie Dujiangyan Zhongshuge
Chengdu, Wuhou District, 2
Sichuan, Chine
Zhongshuge est une chaîne de librairies au design particulier ou se mêlent tunnels, illusions d’optique, plafonds de miroirs. Imagination et prouesses architecturales y font un bon mariage.
Ce n’est pas la seule librairie exceptionnelle de Chine. On peut citer celle de Yangzhou Zhongshuge (2016), celle de Tianjin Binhai, (2017) et celle de Hubei à Wuhan, (2020).
Extérieur du batiment
« Nook » signifie coin, recoin, niche, alcôve, renfoncement….Le terme « book nook » était avant cela réservé à un petit espace confortable aménagé dans la maison et dédié exclusivement à la lecture.
nous vous souhaitons, à tous, la meilleure année possible
et la réalisation de vos VOEUX …
POUR PETITS OBJETS DE COMPAGNIE NOTRE VOEU PRINCIPAL EST DE POUVOIR RÉ-OUVRIR LA LITTLE FREE LIBRARY,
POUR PETITS OBJETS DE COMPAGNIE, NOTRE PRINCIPAL VOEU EST
DE POUVOIR RÉ-OUVRIR LA LITTLE FREE LIBRARY,
DE RETROUVER NOS HABITUÉS
ET D’ACCUEILLIR DE NOUVEAUX LECTEURS….
Voici de retour annuel de cette ancienne fête européenne (celte, pour préciser) et son cortège de personnages et d’objets réels ou imaginaires. C’est la seule fête très ancienne – avec les fêtes de fin d’année – dont la décoration évolue et d’enrichit d’année en année
Les faux livres de magie sont devenus un élément incontournable de la décoration d’Halloween depuis un peu plus de vingt ans. L’idéal est de les fabriquer soi-même avec les moyens du bord et d’associer le plaisir de la création à celui d’obtenir un objet unique à peu de frais.
La réalisation est simple : un vieux livre, du fil (ficelle, laine, fil de fer…), des brindilles, des feuilles mortes, des morceaux de bois, du papier mâché et de la pâte à modeler (pour des formes en reliefs), des tissus de différentes textures, des papiers de différents types, des petits objets pouvant être collés sur la couverture (les petits jouets en plastiques et autres objets miniatures, des petits bijoux de fantaisie, des clefs, des rouages de montre…), de la colle, des ciseaux, de la peinture, du vernis… La plupart des choses dont vous aurez besoin sont généralement déjà à portée de votre main, chez vous et dans votre jardin, dans la nature. Ne pas hésiter à détourner l’objet de sa fonction. Si tous les objets utilisés sont des objets de récupération ou en passe de finir dans la poubelle, c’est encore mieux. Le reste est une histoire d’imagination. A vous également de trouver votre technique.
Il est également facile de trouver des tutoriaux sur le web ; tapez dans un moteur « diy craft spell book » – (les tutoriaux étant le plus souvent déclinés en images, le langage des sites importe peu.) Vous pouvez aussi télécharger gratuitement des images sur le thème ainsi que des polices (choisir de préférence le moteur de recherche Bing.)
Ces livres personnalisés sont une décoration qui va permettre de sauver quelques vieux livres et qui vous servira pendant plusieurs années.
La majeure partie des créations ci-dessous l’ont été par des amateurs.
Petite piqûre de rappel, culturelle et historique, pour ceux qui cette année encore vont stupidement râler contre « cette fête américaine » : Halloween est une fête bien de chez nous, Européens de l’Ouest, elle est même présente chez tous les peuples européens et Nordiques (pas seulement les Celtes), sous d’autres noms parfois. Dans toutes les civilisations antiques (dont nous sommes les héritiers) et présentes , dans ABSOLUMENT toutes les cultures, quel que soit le costume ou le masque sous lequel elle se présente, cette fête existe. Et ces festivités sont bien antérieures à celles nommées par chez nous Hallowe’en, Toussaint et Fêtes des Morts (qui se bousculent dans un mouchoir de poche temporel). Au départ, c’est une fête en phase avec la saison. Alors, gens d’ici, de rejetez plus votre propre culture ! Parce que Hallowe’en, c’est d’abord une histoire de saison, de Lune, de Soleil et d’Etoiles… l’histoire de ce qui se passe naturellement dans le ciel et qui concerne tout le monde sur cette planète.
Et une occasion pour TOUS de se costumer, de passer une soirée entre amis, de s’amuser….
Ici, notre article paru il y quelques années… Ce n’est qu’un très bref résumé de l’histoire passé et présente de cette fête qui suit son petit bonhomme de chemin sans se laisser détruire, qui sait s’adapter graphiquement et intégrer toutes les nouvelles données pouvant la servir. Plusieurs volumes ne suffirait pas à explorer cette fête qui s’enracine dans la fameuse Nuit des Temps;;;
Chacun célèbre ce moment à sa façon. Halloween est restée au fil des slécles l’une des grandes fêtes automnales populaires. L’automne est une saison qui stimule l’imagination, pousse aux soirées entre amis et voisins. Son abondance et ses couleurs offrent mille idées de décorations, souvent à base de fruits, légumes, feuilles, mousse et de matière noble comme le bois, etc. Cette fête est en perpétuelle évolution alors que d’autres, trop figées, moins débordantes d’imagination, disparaissent faute de s’adapter. Halloween à une santé de fer car l’événement sait remettre ses pendules à l’heure, repenser son fond imaginaire et s’enrichir d’années en années des modes et des goûts contemporains . Les fantômes, squelettes et autres sorcières ont désormais des compagnons tout droit surgit des livres de fantasy et des histoires d’horreur (voir Stephen King, par exemple). La créature de Frankenstein fait désormais partie du décor avec les zombis et l’Ile du Docteur Moreau est mise à contribution ainsi que les vampires d’Anne Ryce et les corbeaux d’Alan Poe. La fête c’est énormément développée en puisant dans la littérature classique et dans la littérature récente. On retrouve aussi bien Gandalf que Dumbledore dans les personnages apparaissant lors des soirées costumées d’Halloween. Leur statut de sorciers leur a ouvert les portes du bal, ainsi qu’aux Elfes et autres créatures magiques. Halloween est comme Noël une fête ouverte que chacun peut vivre selon ses convictions. Les données religieuses récentes et les données plus antiques et plus complexes cohabitent depuis des siècles pour que chacun trouve sa place dans cette célébration.
Nous reproduisons ci-dessous l’article que nous avions écrit l’an passé et qui reste d’actualité.
HALLOWEEN, C’EST COMPLIQUé
Cette fête est originaire des îles anglo-celtes. Le point culminant en est la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint (nom de la fête chrétienne)… puis on enchaîne avec les multiples réjouissances de la nuit du 1er novembre, parce qu’on ne s’arrête point à minuit pile alors que l’on commence à vraiment bien s’amuser…
Halloween est aussi ancienne que les tribus celtes, nous pourrions remonter ainsi jusqu’à la protohistoire celte. Les origines et l’évolution de cette fête sont complexes, riches et vraiment passionnantes quand on s’intéresse à nos traditions et que l’on aime les grands rendez-vous conviviaux. En parler ne tiendrait pas sur les pages de plusieurs gros volumes, sans compter la vaste iconographie qui pourrait accompagner les textes. Voici donc des petites tranches, plus ou moins cousues, de la vie de cette si tenace tradition.
HALLOWEEN… Différentes appellations contrôlées…
« All Hallows Eve », tel est l’origine du mot Halloween (the Eve of All Saints’s Day), encore écrit « Hallowe »en ». On peut le traduire littéralement en vieil anglais par, « la veille de tous les saints ». » Hallow » est une forme altérée de « holy » (saint) et « eve » ou « even » est une forme raccourcie de « evening » (soirée). En Angleterre (nous verrons cela plus loin), ce fut même un temps « La Nuit de la Pomme Croquante ». Sinon l’origine de la pratique de créer un certain désordre dans les rues et les champs est encore une fois une coutume celte : « oídche na h-aimléise », » La Nuit des Bêtises« .
Halloween est issu d’une fête venue du fond des temps et qui se célébrait à la même période de l’année, la fameuse fête celte de Samain (Samhain). En gaélique, encore de nos jours, le nom en est Oiche Shamhna. « Samain » signifie « réunion », c’est la fête du passage de la saison claire (printemps et été) à la saison sombre (automne et hiver), la transition d’une année à l’autre annoncée par la fin des moissons et l’arrivée de l’hiver. Dans le folklore celte, Samain est une période un peu hors du temps propice aux rencontres et aux apparitions surnaturelles, une période durant laquelle morts et vivants, humains et divinités de l’Autre Monde (le « Sidh »), cohabitent. Et Samain était une fête importante puisqu’elle durait semble-t-il plusieurs jours.
Coutume(s) païenne(s) et fête(s) religieuse(s), un fil rouge partagé, une cohabitation de plusieurs siècles
C’est l’une de ces nombreuses fêtes païennes ou religieuses que l’on retrouve plus ou moins dans toutes les civilisations, dans tous les pays, sous différentes formes, avec des rituels évoluant en cours de route, mais que l’on arrive à recouper. Toutes se situent à des tournants saisonniers précis : le printemps et Pâques, l’hiver et Noël, l’automne et Halloween/Toussaint par chez nous, la date du début de l’année selon les époques et les sociétés, etc.
Cette fête fût donc célébrée par les Celtes de Gaulle (pour parler de chez nous et de certains de nos proches ancêtres) durant des siècles. C’est le Samanios des Gaulois (n’oublions pas que les Gaulois sont des celtes…) C’était pour eux le premier jour de leur année. C’est la fête de la fin d’une année et de la naissance d’une nouvelle symbolisée par l’extinction et le rallumage de tous les foyers. Les Celtes croyaient que le dieu Samain venait le 31 octobre juger les âmes des morts de l’année écoulée. C’est en même temps un moment consacré au culte des Ancêtres. Nous sommes toujours dans le même shéma de passage et/ou d’opposition, de l’opposition entre la lumière de l’été et l’obscurité de l’hiver, de la différence entre la terre qui produit et la terre qui dort, entre ce qui est vivant et ce qui est mort, entre ce qui est visible et ce qui est invisible, entre ce qui est réel et de ce qui est le fruit de l’imagination…
La nuit où les Morts font la vie dure aux Vivants et la solution pour s’en défaire : les effrayer !
Voici un autre morceau de l’histoire qui entre dans la construction de la tradition d’Halloween. La nuit du 31, dans le lointain de notre Histoire, les esprits des morts de l’année devaient donc partir pour l’Autre Monde. Ce dont ils n’avaient pas forcément tous envie. Au lieu de prendre la route sans faire d’histoire, paisiblement, certains rebroussaient chemin pour tenter de s’installer dans le corps des vivants. Mais les vivants ne voulaient pas de ces morts récalcitrants.
Cette nuit là, ils éteignaient le feu et les lumières dans leurs maisons pour les rendre moins accueillantes, moins attirantes, se promenaient affublés de costumes effrayants, faisant grand bruit pour faire fuir les esprits. S’ils allumaient des feux de joie pour souhaiter bon voyage aux morts et les honorer, c’était aussi pour les éloigner. (On peut retrouver ici la pratique du feu allumé pour éloigner les bêtes sauvages menaçantes, pratique qui remonte aux origines, on tente d’éloigner ce qui fait peur en allumant une lumière). On sacrifiait aussi des animaux…….des fruits…… et des légumes… (et, parait-il, parfois quelques personnes qui semblaient déjà habitées par un esprit.) C’était la fête.
Ne pas attirer les Créatures de l’Autre Monde, leur courroux, ou d’autres manifestations inconfortables, justifia à partir d’un moment non datable le port de masques et de déguisements comme moyen d’échapper à la possible emprise des sombres esprits sur les hommes; et d’une manière générale de conjurer le mauvais sort pour l’année à venir. Nous sommes là encore dans une continuité puisque déjà, du temps de Samain, nous savons que les Celtes sacrifiaient des animaux, les dépeçaient pour se parer de leur peau et de leur fourrure en guise de protection.
De la fête ancestrale à l’arrivée de la fête chrétienne, les débuts d’une cohabitation
Une grande fête populaire ou religieuse n’est souvent qu’un avatar. Une nouvelle festivité ou commémoration poussant l’autre dehors pour prendre la place. C’est bien plus pratique de réutiliser une date déjà implantée dans les habitudes. On ne change pas (ou presque) une date qui gagne. Lorsque les Romains envahirent les territoires celtes leurs fêtes Feralia (en l’honneur des morts, célébrée le 21 février) et Pomona (en l’honneur de la déesse des arbres fruitiers et par extension de ce qui est fructueux, célébrée le 1er novembre) auraient été assimilées à la fête de Samain.
Au VIIe siècle, le pape Boniface IV n’ayant plus assez de jours sur le calendrier pour fêter tous les saints chrétiens décida de leur dédier un jour et transforma Feralia (21 février) en ce qui allait devenir la Toussaint. Il consacra le temple romain du Panthéon (dédié à tous les dieux, c’est le sens étymologique du mot) à la vierge Marie, à tous les martyrs, auxquels on ajouta ensuite les confesseurs. Ce n’est qu’au VIIIe siècle que la Toussaint sera déplacée au 1er novembre. Le 1er novembre, la fête de la Toussaint unit pour les catholiques l’Eglise du Ciel et l’Eglise de la Terre et relie le chrétien à tous les saints canonisés et ceux qui sont dans la béatitude divine. C’est en fait l’anniversaire de la dédicace du Panthéon qui se fête et c’est ainsi que la fête de tous les saints finira par être fixée au 1er novembre. C’est pourtant bien avant, dès le Ve siècle, que Saint Patrick, en Irlande, tentera déjà d’extirper des moeurs la coutume considérée comme païenne. Mais partout la coutume perdurera, plus ou moins officieusement. On ne balaye pas du jour au lendemain un rendez-vous annuel qui date déjà d’environ 1200 ans à l’époque (on sait que cette fête en cette période de l’année est attestée depuis environ 700 ans avant J.C). L’Eglise ne pourra qu’occuper la même date pour tenter de faire barrière. Privée de Samain et de 1er novembre, la communauté irlandaise s’approprie alors la veille, le 31 octobre, bien décidée à continuer à rendre hommage à son héritage celte. Dans ce contexte se développera le terme « All Hallows Eve », un nom qui laisse une place au mot ‘saints’. Très diplomate…
Vers l’an 1000, pour que la Toussaint garde précisément sa vocation à célébrer les saints et ne soit pas une journée consacrée aux morts, Odilon, abbé de Cluny, imposa à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre. Cette fête liturgique est à la fois une journée de commémoration et une journée d’intercession ; on se souvient des défunts, on prie pour eux. C’est là que le 2 novembre rejoint Samain, l’antique « fête des morts ». La Toussaint du 1er novembre est souvent confondue avec le jour des morts du 2 novembre alors que ce sont bien deux choses différentes.
D’hier à aujourd’hui
Toujours est-il que fêtes païennes et religieuses, Halloween et Toussaint pour ce qui nous occupe, cohabitent désormais de nos jours, pour le plaisir des uns et la fureur des autres. Des polémiques enflamment régulièrement pro et anti Halloween. Il serait préférable que chaque camp respecte les idées de l’autre sans vouloir imposer les siennes. Il y a de la place pour tout le monde. Il n’est pas rare encore actuellement dans des « Pardons » de voir le matin se dérouler les rituels de types « magiques » et l’après-midi la messe.
Ceux qui connaissent bien le Royaume-Uni savent à quel point Halloween y est populaire, notamment en Ecosse, en Irlande, au Pays de Galles.
Halloween ne s’implanta aux Etats-Unis que vers le milieu du XIXe siècle avec l’arrivée des émigrants écossais et irlandais fuyant la famine (la « Grande Famine » commença en 1845, son origine est due à l’introduction du mildiou qui ravagea les récoltes). Cela ne se fit pas tout seul, l’église protestante ne voyait pas ces pratiques d’un bon oeil. Les premières années, les Irlandais présentèrent la chose en mettant l’accent sur l’aspect communautaire de festivités célébrant la fin des récoltes. Tout cela animé par des parades déguisées et des lectures. Le caractère fantasmagorique de l’affaire fut presque occulté. C’est pourtant ce côté étrange et festif des déguisements qui va séduire les Américains au bout de quelques années et qui feront qu’ils finiront pas se joindre au mouvement. Au début des années 1920, on peut dire qu’Halloween est enfin bien implanté sur le territoire américain et au Canada.
De siècle en siècle, une fête qui ne cesse d’évoluer et de s’enrichir
Halloween est avec Noël l’une des rares fêtes qui année après année a évolué, s’est approprié les nouvelles technologies, s’est adaptée aux changements de la société, a absorbé tant les modes vestimentaires que littéraires ou cinématographiques, a inspiré les artistes… Halloween au fil des siècles a développé toute une imagerie fantastique, des amusements totalement originaux et très variés, des déguisements de plus en plus différents, et même de la littérature haut de gamme. Halloween possède un énorme pouvoir d’absorption de tout ce qui, nouveau, peut rendre la coutume plus attractive, amusante, créative. Cette fête s’est enrichie alors que tant d’autres perdaient la faveur du public, s’affadissaient avant de disparaître ou restaient vivoter sans que l’on sache plus très bien ce à quoi elles correspondaient. Peut-être parce qu’Halloween est depuis longtemps une fête très conviviale, simple, pas « intello » pour deux sous ni absconse, vraiment populaire dans le sens noble du terme, durant laquelle on s’amuse beaucoup toutes générations confondues. Elle fonctionne alimentée par la curiosité profonde de l’être humain pour le mystère et le fantastique, pour les choses cachées et magiques, pour le monde de l’invisible, l’univers de la nuit, des contes et des légendes Autant dire que le moulin n’est pas à l’aube de manquer d’eau. C’est un moment pour s’offrir une bonne vieille régression à base de grosses farces enfantines et de sucreries, un soir et un nuit pour cesser quelques heures de se prendre tellement au sérieux. Sans doute un peu de tout cela : jouer avec nos peurs les plus intimes emballées dans de grandes parties de rigolade. Pas besoin de chercher midi à quatorze heure, de couper les cheveux en quatre et d’appeler à la rescousse les psychanalystes. Halloween, c’est drôle et poétique et c’est tout. Même le mot est pétillant.
Des histoires à dormir debout ou plutôt à ne pas dormir du tout !
Halloween, c’est aussi la nuit ou, dit l’une des nombreuses légendes, la porte entre le monde des morts et celui des vivants est ouverte. D’où cette avalanche de fantômes et autres créatures des ténèbres qui s’invitent chez nous (les morts récalcitrants des Celtes, voir plus haut). C’est une nuit durant laquelle on aime se faire peur et faire peur.
Abordons un sujet moins connu en France qu’ailleurs (mais en voie de rattrapage dans l’hexagone depuis peu) : Halloween et la littérature. Le roman gothique, genre littéraire anglais précurseur du roman noir, apparaît en 1764 avec Le Château d’Otrante d’Horace Walpole. En Europe continentale, le genre fantastique y fera suite à partir de 1830. Les histoires de fantômes, de vampires, de sorcières, de meurtres, de cadavres ambulants et autres joyeusetés macabres, nocturnes et sanguinolentes vont être à la mode durant quelques décennies et l’habitude de lire particulièrement des histoires d’horreur ou fantastiques au moment d’Halloween va probablement entrer dans les moeurs en empruntant le chemin de cette littérature-là. On les nomme les « Halloween books », les livres d’Halloween, ceux que nous nous réservons de lire particulièrement durant cette période. Ils doivent nous faire frissonner et bondir au moindre craquement d’une lame de parquet ou d’un volet qui claque (A lire – c’est bien meilleur, jouons le jeu jusqu’au bout – la nuit à la lueur d’une bougie vacillante). Une excellente greffe sur l’antique tradition permettant aux plus jeunes de découvrir des auteurs de qualité, classiques ou contemporains (tel Edgar Poe, pour ne citer que lui, qui rencontre un grand succès). Les livres purement sur le thème existent depuis fort longtemps et sont même de plus en plus nombreux; cette année le choix, en langue française, pour la jeunesse (et les plus grands) est plutôt intéressant.
A la lecture s’est ajouté désormais le visionnage de films d’épouvante. Le film le plus rediffusé ce soir-là est actuellement La Nuit des morts-vivants (1968), de George. A. Romero. C’est une occasion aussi de redécouvrir les films fantastiques qui connurent une heure de gloire au tout début du cinéma.
Une veillée mystérieusement disparue en France
Sans être très âgés, certains d’entre nous – moins de 60 ans – se souviennent encore de la veillée de la Toussaint en France (jusque vers la fin des années 60). Les gens se réunissaient entre voisins, en famille, c’était même parfois l’occasion d’une fête au village (grand feu, bal costumé…). C’était les vacances et pour les citadins des très grandes villes cela voulait dire un séjour prolongé à la campagne et, choses exotiques, la cueillette des champignons, la chasse, et les soirées devant un feu de cheminée. A la campagne ( mais aussi en ville), dans tous les milieux, les uns se rendaient chez les autres à la nuit tombée, une lanterne sourde ou une petite lanterne en papier à la main, petites lucioles défilant dans le noir (avec pour les plus courageux une petite visite au cimetière du village, les garçons en profitant pour rassurer les filles….) Autour du feu, de la table, au salon, on se racontait ces histoires qui font peur et des histoires tout court issues de la mémoire collective, de la saga familiale. Ainsi les histoires de revenants, de tombe qui parle, d’enterrements qui tournent à la farce et de veillée funèbre durant laquelle le mort se réveille, de curé un peu sorcier se transformant en corbeau… faisaient le régal des convives. Tous les ans les mêmes histoires (plus longues de quelques phrases chaque fois), tous les ans le même plaisir. Mais histoires incontournables, piliers de la soirée. La transmission des événements passés, réels, imaginaires ou arrangés se faisait, une galerie d’événements et de personnages défilaient.Sur la table tous les fruits de l’automne et le gibier, période de chasse oblige, voisinaient. C’était une grande soirée soit de grignotage, soit de banquet (un peu comme à Noël) C’était comme une sorte de Fête de L’Automne et de l’abondance, en attendant les fêtes religieuses du lendemain et surlendemain pour les paroissiens. Une décoration à base de belles feuilles mortes dorées de tous les ors de l’automne, de noisettes, de pommes, de champignons, de citrouilles et autres légumes tenant dans le temps était de rigueur. Et puis tout cela a disparu. Un automne, il n’y eut plus de réunion, plus d’histoires. Si certaines familles continuèrent la tradition, la plupart oublièrent pratiquement du jour au lendemain, semble-t-il, l’une de nos plus anciennes et plus conviviales fêtes. Un vrai mystère que cette soudaine désaffection. Il est certain que cette fête était plus rurale que citadine et que les campagnes se vidant…ceci expliquerait cela…Mais pourquoi seulement en France ? Cette fête revient lentement dans l’Hexagone notamment par des chemins de traverse : la nouvelle littérature fantastique/le cinéma de même et la mode des loisirs créatifs et du « fait main, fait maison » ; loisirs créatifs qui ont bien aidé à relancer, entre autres, le goût de décorer sa maison selon les saisons. Et nous revoilà finalement toujours reliés à ces activités spéciales liées au passage d’une saison à l’autre, aux événements du calendrier, (solstices, semailles, moissons,etc.). Finalement, nous ne sommes pas, sur le fond, si loin du comportement des anciens Celtes.
Les Irlandais avaient une légende qui a été « intégrée » (pourrait-on dire) à Halloween, celle de Jack-o’-Lantern. Celui-ci était condamné à errer sur Terre jusqu’au jour du jugement dernier. Ce personnage peu recommandable ne pouvait pas entrer au Paradis en raison de l’avarice et du goût pour la beuverie dont il avait fait preuve durant sa vie. Il avait été aussi banni de l’Enfer pour avoir joué des tours pendables au Diable. Ce dernier lui fit toutefois don d’un tison déposé dans un navet évidé pour que l’ensemble lui serve de lanterne. Depuis Jack-o-Lantern, « Jack à la Lanterne », erre entre Ciel et Enfer avec sa lampe et revient hanter les vivants à chaque anniversaire de sa mort. Le navet se transforma en citrouille aux USA; c’est un légume plus facile à sculpter et surtout plus décoratif.. L’habitude au début d’utiliser un navet ou un rutabaga comme lanterne viendrait aussi des Celtes.
Grignotage ou banquet ? A chacun sa gastronomie !
Une autre coutume est anglaise. Le 2 novembre, les chrétiens allaient de maison en maison réclamer des « soul cakes », « gâteaux des esprits ». En échange des gâteaux, ils s’engageaient à prier pour que les esprits des morts de la famille des gens qui avaient donné les gâteaux pour qu’il puissent entrer au Paradis.
Les jeux d’Halloween
Parmi les jeux de société, on peut citer : Richesse, bobbing the apples : Des pommes sont mises dans un baquet d’eau et le jeu consiste à les attraper sans les mains. Plus la pomme attrapée est grosse, plus on deviendra riche. Le Snip Snap Dragon est, lui, un jeu spectaculaire à base de raisins qui flambent dans de l’alcool alors que la pièce est plongée dans l’ombre. Il faut saisir les raisins avec les doigts sans se brûler et les manger; une chanson accompagne le jeu. Il existe aussi une foule de petits jeux de prédiction en relation avec l’Amour, le futur mari ou la future épouse dont on tente de deviner l’identité.
Halloween continue de se métamorphoser, de se renouveler et de proposer de nouvelles tendances. Des bals costumés, des concours de costumes, des visites de lieux insolites et si possible lugubres (cimetières, maisons hantées, catacombes, souterrains…) sont de nos jours organisés.
Décoration : un grand moment de bricolage maison
Cette fête a donné, au fil du temps, naissance à une riche iconographie (les cartes postales anciennes sur le thème sont magnifiques), elle a inspiré des artistes et donné naissance à une foule d’objets en tous genres et en toutes matières des plus kitchissimes aux plus charmants. Durant les semaines précédant Halloween, les petits et les grands se lancent dans des travaux manuels créatifs pour décorer leur maison et leur jardin (voire leur quartier), se fabriquer un costume. Entre sculpter les citrouilles, préparer les menus et les déguisements, cela aligne déjà plusieurs journées ou soirées festives. Parce que la préparation de la fête, c’est déjà la fête.
Les heures consacrées à la fabrication des décorations d’Halloween sont devenues de grands moments de bricolage en famille, comme le sont déjà les jours dédiés à la confection des décorations de Noël ou Pâques. Le « do it yourself » ou « faite-le vous-mêmes », à de plus en plus le vent en poupe depuis quelques décennies. On ne compte plus les livres (en anglais généralement, mais ce n’est guère gênant car ils sont abondamment illustrés) relatifs à la fabrication d’une panoplie de parfois très délicieux « Petits Objets de Compagnie pour Halloween ». Et ces décorations sont parfois très belles, empruntant au style gustavien, cottage ou shabby, s’inspirant des mondes fantastiques. Des milliers de tutoriaux sont disponibles gratuitement sur Internet.
Et c’est là aussi que Petits Objets de Compagnie et la Little Free Library retrouvent leur jeu favori : fabriquer des choses avec les pages des vieux livres ou n’importe quel papier ou carton. Le plus emblématique des objets est la citrouille en papier. C’est très simple à réaliser. Les plus expérimentés et patients se lanceront dans des pliages savants ou autres montages plus subtils. Voici quelques pistes (mais il existe des milliers de sites sur Internet qui vous étonneront) pour les fans ou les curieux.
Certaines décorations sont en papier, d’autres pas….(mais elles étaient si mignonnes….et puis cela donne des idées…)
http://ideespleinscrap.canalblog.com/archives/2009/10/28/15334732.html
http://valromey.e-monsite.com/pages/ateliers-creatifs/preparons-halloween.html
http://angefeeca.canalblog.com/archives/2012/11/05/25486634.html
http://scrapbook-chickadoodle.blogspot.fr/2011/10/paper-pumpkin.html
http://simplyalbany.blogspot.fr/2012/10/autumn-in-new-york_11.html
http://www.laminutedeco.com/2012/10/diy-une-citrouille-dans-ma-maison.html
Pour trouver d’autres sites et tutoriaux, deux mots clefs : ‘citrouille en papier » et « pumpkin paper » ou « pumpkin fall craft »
A noter une tendance qui s’enracine de plus en plus : la décoration intérieure (et parfois extérieure) saisonnière. Les Anglo-saxons utilisent par exemple depuis longtemps le motif ou l’objet citrouille (pour une fois c’est Halloween qui voit l’une de ses images emblématiques pour ainsi dire détournée) pour leur décoration intérieure automnale (Fall, Autumn). Une mode qui a donné naissance à une foule de tutoriaux pour réaliser des objets uniques. Le thème de l’hiver (flocon, objets argentés, peluches, dentelles blanches, etc…) trouve sa place durant les mois de décembre, janvier, février, avant que ne commencent les travaux créatifs pour célébrer le printemps…puis l’été. Le grand plaisir résidant dans le fait de réaliser de ses mains la fameuse déco. Ainsi se perpétue d’une certaine manière l’hommage au passage des saisons, comme le faisaient nos très lointains ancêtres. L’automne et l’hiver sont pour l’instant les deux périodes ayant donné lieu aux créations les plus intéressantes.
Ces Pénitents qui défilent pour la Toussaint.
Depuis plus de six siècles, des confréries de Pénitents, groupements d’obédience chrétienne, défilent dans les rues pour la Toussaint. Les participants ne sont pas des religieux mais des laïcs de tous les milieux. Ils portent des costumes particuliers et lorsque la manifestation a lieu de nuit, des flambeaux. Ces défilés sont impressionnant car très solennels. Les costumes sont constitués de robes longues et d’un chapeau pointu ou cône descendant jusque sur le visage avec deux trous pour les yeux. Les couleurs en usage sont principalement le blanc, le noir et le rouge. Crédit photo pour les trois photos qui suivent : Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.
Samain, Halloween, La Fête des Potirons (ou des citrouilles), Toussaint, La Fête de l’Automne,Oktobertfest, Saint-Dimitri, Mabon ou Cucurbitades, etc., à chacun sa fête car il y a le choix…
Un peu de poésie…
She weaves the world into grasses and fruit,
She winds the world in her hair.
Ablaze with radiant power her face glows, clear light of the sun.
Blessings of golden fire upon you, of round sweet days
Circling each other like wheels,
And of the bounty, the beauty of ripe, fertile earth.
My starry blessings, my sunny blessings upon you _
Shine now and always in your hearts.
Cait Johnson, Witch in the Kitchen.
Elle tisse le monde d’herbes et de fruits,
Elle enroule le monde dans ses cheveux.
Son visage scintille, puissance flamboyante, claire lumière du soleil.
Les bénédictions du feu d’or sont sur vous, des jours ronds et sucrés
L’un l’autre tournoient comme des roues,
Et la générosité, la beauté de la terre mûre et fertile.
Mes bénédictions étoilées, mes bénédictions ensoleillées vont vers vous _
Et brillent maintenant et toujours dans vos coeurs.
Cait Johnson, La Sorcière
Amusant à fabriquer, les livres en tissu ont diverses destinations. Ils sont utiles ou décoratifs… ou les deux à la fois. Voici quatre catégories de livres en tissu :
Le livre pour enfant qui saura raconter une histoire et pourra également servir de doudou.
Le livre utile: y sont référencées des modèles de broderies. Ce n’est pas nouveau, c’est extrêmement pratique pour se rendre compte du rendu d’un point et….c’est joli. Les ouvrages de ce genre se collectionnent comme des livres d’art. On peut en trouver de relativement anciens.
Dépassé le porte-aiguilles en forme de livre avec sa page ou ses pages en tissu ? Pas du tout ! Le « fait-main fait-maison »et le goût renouvelé pour la pièce unique artisanale lui donne un nouveau départ. Si certaines de ces petites créations serviront vraiment, d’autres ont, des leur conception, la vocation de seulement devenir un joli petit objet (de compagnie) décoratif.
Enfin, les purs livres objets, une forme de livres artistiques mâtiné de techniques utilisées pour les « altered’ books » (livres modifiés) en papier.
Toutes les techniques sont possibles en mélange : couture, broderie, collage, teinture, peinture, pliage, découpage, les déchirures… Si le tissu reste la matière dominante, il est possible d’y adjoindre des éléments dans d’autres matières et de petits objets.Il n’y a pas d’autres règles que l’imagination.
Tout en ayant des destinations diverses, ces livres en tissu se retrouvent reliés par l’intermédiaire du mouvement créatif né du renouveau du fait-main fait-maison et finalement les genres se mélangent en puisant dans toutes les techniques nourries de la créativités de millions d’amateurs et d’artistes professionnels. Et, bien souvent, entre amateurs et professionnels, il est bien difficile de faire la différence…
Tous ces objets permettent aussi de recycler des bouts de tissu, tout comme nous le faisons avec le papier des vieux livres.
(les copyright des visuels appartiennent aux auteurs,)
Les tranchefiles sont de ces petits détails, à la fois utiles et décoratifs, qui font la différence. Voici ce qu’en dit un dictionnaire : (Définitions issues de ce site : https://www.cnrtl.fr/definition/tranchefile )
Tranchefile : Petit bourrelet tissé qui garnit les deux extrémités du dos d’un livre relié, pour maintenir les cahiers assemblés et consolider la partie débordante de la couverture. La tranchefile, qui est sans objet dans la reliure industrielle (…), a été conservée comme ornement, ou plutôt (…) [elle] n’est qu’une imitation de la tranchefile des anciennes reliures. Elle décore la coiffe, c’est-à-dire le repli formé par la peau, en tête et en queue du dos des livres (Civilis. écr., 1939, p. 12-3). Dans les reliures courantes, la tranchefile est une simple ficelle, entourée d’un ruban de soie multicolore (Comte–Pern.1974).
Sauf pour les reliures d’art et les « belles » éditions, les tranchefiles disparurent, les éditions à bon marché puis industrielles n’étant pas conçues pour elles. Elles ont fait leur retour dans le grand public depuis un peu plus de vingt ans, et dans notre quotidien, par le biais, encore une fois, des travaux manuels, du fait-maison (DIY en anglais, pour « do it yourself ») et du goût renouvelé pour les pièces uniques et la personnalisation des objets. Ceux qui s’adonnent à la reliure en amateurs en profitent pour installer de belles tranchefiles et d’innover en inventant de nouveaux styles. On fabrique ou enjolive ainsi le journal intime, le livre d’or, l’album photos que l’on fabrique (ou pas) de a à z, on offre une nouvelle reliure à ses livres préférés, etc. Les artistes relieurs les soignent particulièrement.
Les très nombreux « tutos » circulant sur le web qui permettent d’apprendre à maîtriser les aspects techniques de la fabrication des tranchefiles ont largement participé à propager leur renouveau.
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Ce petit article va clore la série que nous avons commencée avec celui consacré au thème de YULE, le Solstice d’Hiver. Le mélange des traditions, des rituels qui commence à Yule et se poursuit à Noël trouve sa scène finale au Nouvel An
On va retrouver, pour la nouvelle année, deux personnages : un vieil homme dans le rôle du Père du Temps (Father Time) et un jeune enfant dans le rôle du Nouvel An. Le Père du Temps porte les attributs de la Mort, le sablier et la faux. Il est marié à la Mère Terre. Il représente le passage du temps. Il faudrait là aussi aller voir du côté de l’Antiquité, chez les Grecs et Chronos, chez les Romains et Saturne. Sa représentation dans les arts se retrouve dans bien des cultures. Un amalgame s’est produit dans l’iconographie saisonnière entre le Père du Temps et le Vieil An.
L’enfant, le Bébé Nouvel An (Baby New Year), représente à la fois une naissance (le Nouvel An) et une renaissance(le cycle des saisons). L’année n’est jamais représentée que par ces deux âges : le bébé (ou un très jeune enfant) et le vieil homme.
On trouve parfois le Père du Temps accompagné d’une jeune fille ou femme. Nous ne trouvons pas d’explication pertinente. Est-ce une représentation de Mère Terre ? Peut-être s’agit-il simplement d’une recherche graphique ou de dessinateurs décidés à innover pour une raison quelconque.
La littérature et les archives concernant les fêtes et les traditions sont riches et il est possible de trouver des ouvrages pointus et des thèses sur ces sujets. Les différentes archives (municipales, départementales, régionales, notariales, religieuses, hospitalières, celles des présidiaux, des anciennes corporations, les archives privées et bien d’autres sont une mine sur les traditions et leur grande plasticité. Il faut se méfier des ouvrages qui ne se basent pas sur des recherches satisfaisantes. Il y a encore trop d’ouvrages en circulation qui sont le fait d’amateurs peu éclairés qui continuent à propager de vieilles erreurs.
Les traditions – et c’est un paradoxe – n’ont jamais une très longue existence, elles sont loin d’être statiques, définitives et persister dans un état donné, figé, fixé. Le point de départ, l’idée de départ ou l’événement originel reste généralement reconnaissable au fil des siècles malgré l’empilement des manipulations. Les dates (ou périodes), elles, restent pratiquement les mêmes car on ne peut modifier le cycle des saisons. Mais les rituels se déforment très rapidement. Le mythe d’une immémoriale ancienneté des festivités annuelles fit longtemps croire que les rites, les coutumes, les fêtes religieuses, les fêtes saisonnières agraires étaient vécus de la même manière qu’à des périodes très antérieures, que rien n’avait changé depuis le début. La faute en est aux folkloristes qui inventorièrent sur le terrain au XIXee siècle, cela mêlé à une vision naïve d’un passé idéalisé. En réalité, la majeure partie des éléments de cette culture populaire (grandement campagnarde) qu’ils collectèrent ne datait que de l’époque de Louis XV et de Louis XVI et avait déjà bien évoluée.
Les curieux qui fouillent sérieusement dans les Archives vont de surprises en surprises, obligés de reconnaître qu’entre ce que l’on raconte au café du Commerce ou au coin du feu et la réalité, la marge est large. A côté de la façon dévergondée (et le mot est faible), débridée, violente souvent dont nos ancêtres ont vécus les fêtes annuelles (même religieuses), comportant de plus des paramètres politiques et financiers non négligeables, les festivités actuelles sont bien sages pour ne pas dire bien insipides. Nous n’avons que deux modestes réveillons (et deux messes pour les Chrétiens, celle de Minuit et du Jour de Noël) alors que nos lointains ancêtres, privés de travail aux champs durant l’hiver, se défoulaient durant plusieurs jours. Quelquefois les festivités disparaissaient durant un temps, en raison d’une guerre, d’une famine, d’une sévère épidémie, un changement d’idéologie (comme lors de l’émergence du protestantisme qui – dans les villes et régions conquises – fit le ménage dans les coutumes qui allaient – il est vrai – parfois vraiment loin dans l’indécence.) Des moments de puritanisme croisent ainsi des moments de débauche (et là encore le mot n’est pas trop fort.) Des milliers de documents, décrets, jugements, procédures, lois, écrits de témoins, etc. nous peignent un tableau épique des fêtes d’autrefois qui n’ont rien d’un chromo ou d’une mignonne carte postale. Les autres fêtes , rurales ou citadines, religieuses ou non, de l’année étaient aussi prétextes à des débordements que nous serions bien en peine d’imiter aujourd’hui..
COMMENT PEUT NAITRE UNE TRADITION ?
Un événement, une observation de la nature, le développement d’une idéologie, etc. peut être un point de départ. Peu importe le prétexte.
Prenons l’exemple d’une tradition récente chez nos voisins britanniques, une tradition née d’un événement politique : la Guy Fawkes Night, la Nuit de Guy Fawkes. l’anniversaire de la Conspiration des Poudres ((ou encore : Bonfire Night, Plot Night,..). Le 05 novembre 1605, onze conspirateurs catholiques anglais menés par Guy Fawkes et Robert Catesby tentèrent de faire sauter, à l’aide de trente-si x barils de poudre, le bâtiment du Parlement, à Londres, alors que le roi James 1er y était présent. Le complot échoua, les conspirateurs arrêtés furent exécutés. Depuis, le 5 novembre, on commémore cette nuit. On confectionne des mannequins de paille à l’effigie de Guy Fawkes (the guy), ils seront brûlés sur les feux de joie. Les enfants portant un masque de Guy Fawkes, ou promenant un mannequin, mendient » A penny for the guy ». Avec le temps, des tirs de feux d’artifice ont été ajoutés. On chante aussi des chansons, des comptines populaires bien que celles chantées actuellement soient moins violentes que celles d’autrefois (vous les trouverez facilement sur le web.) Comme toutes les traditions, celle-ci connait des évolutions. Ainsi, des objets symbolisant le malheur sont parfois ajoutés au bûcher. Sans compter des variantes locales.
Le masque de Guy Fawkes est connu de tous car il est celui utilisé par les Anonymous, un groupe actif de cybermilitants. Guy Fawkes en personne, son nom ou son masque sont présents dans la littérature, au cinéma, dans des jeux.
Petits Objets de Compagnie aime le papier imprimé, tous les papiers imprimés et les incontournables cartes de voeux qui racontent tant de choses sur une si petite surface…
Les cartes anciennes nous proposent le Vieil An/Père du temps et le jeune Nouvel An, sur d’autres l’enfant est seul en scène sur des cartes qui se veulent légères, humoristiques.
Mais laissons les images conter tout cela….
Nous commençons par la rencontre du Vieil An et du Nouvel An…
Le petit enfant sans le vieil homme
Tous les ans revient la même question concernant la couleur du costume du Père Noël.
On cite souvent l’histoire de la publicité Coca-Cola pour expliquer la couleur rouge. Mais ce n’est pas si simple. Cette publicité à – sans doute – fixé UN style costume très épuré, une bonne image publicitaire jouant avec le rouge (couleur que l’oeil humain détecte le plus rapidement) : veste rouge courte ceinturée, pantalon rouge, bottes sombres, bonnet rouge, fourrure blanche, vieil homme dodu avec une longue barbe fournie…. On trouve cependant la couleur rouge, la veste courte ceinturée et le pantalon dans les bottes (pantalon pas toujours de la même couleur que la veste), le bonnet, la fourrure (pas toujours blanche) et la barbe bien avant la publicité Coca-Cola, même si cet habit n’était pas majoritaire dans les représentations anciennes du personnage…
Une riche iconographie (notamment de la période victorienne) nous présente un vieux monsieur barbu, pas du tout enrobé, vêtu de couleurs diverses. Ces images sont intéressantes à décrypter car s’y mélangent toutes les légendes, tous les mythes, les symboles et les faits réels anciens ou contemporains concernant cette fin de décembre : Saint Nicolas, le Bonhomme Hiver/le Vieil An, le roi Houx et sa couronne, Wotan/Odin, le sapin et ses bougies allumées (le retour de la lumière, Solstice), les cadeaux, les enfants (le renouveau de la vie), etc. Concernant l’actualité, les jouets permettent de voir quels étaient ceux qui étaient alors à la mode.
Ces petites images racontent des histoires qui finissent par n’en faire qu’une, une histoire qui débuta dans un « il était une fois » lointain, un jour qu’en attendant le retour de jours plus longs quelques hommes s’en racontèrent le premier chapitre…Une histoire sans fin.
Father Christmas and other Christmas-themed characters parading through the snow. Date: 1844
Green Robe Santa
P
En ce qui concerne les dates, ne jamais oublier que nous avons connus plusieurs calendriers et que nous utilisons, pour plus de clarté, les dates du calendrier actuel. A vous de faire les conversions.
La semaine prochaine, nous parlerons du rapport entre Yule et Noël.
Y
Le livre est un objet coquet qui ajoute à ses tenues variées (couvertures en cuir, tissu, incrustations diverses….), des accessoires tel le marque-page, l’ex-libris ou le fermoir. C’est ce dernier accessoire qui nous intéresse ici.
Il y a quelque chose de mystérieux, de captivant, d’hypnotique, de magique dans un fermoir, ce mécanisme qui ferme un autre objet magique : le livre…Quels secrets protègent-ils ces petits bijoux en cuir, cuivre, étain, fer, laiton, argent, etc….. et parfois en or ou incrustés de gemmes ? Même le plus banal livre de lois prend l’allure d’un grimoire plein de merveilles…
Faisant suite au volumen, l’ancêtre du livre moderne – en Occident – est le codex constitué d’un assemblage de planchettes de bois couvertes de cire qui seront, petit à petit, remplacées par du papyrus et du parchemin par les Romains au IIe siècle avant l’ère commune. Vers la fin du premier siècle, les premiers livres, avec ce que l’on peur appeler les premières reliures, prennent leur essor.
Dès le Moyen Âge l’habitude d’ajouter des fermoirs aux reliures est prise. Au début de l’apparition des livres, les ouvrages (manuscrits) étaient rangés couchés, les fermoirs servaient autant à maintenir la reliure qu’à un usage décoratif. Les fermoirs fabriqués par les ferronniers et les forgerons étaient gravés par les ciseleurs, les orfèvres….,recouvert de cuir par les cordonniers, de simples lanières furent aussi en usage. Les livres sont alors encore rares et très précieux. A partir du XVIe siècle, les livres se multipliant (les caractères mobiles et le papier sont passés par là depuis un moment…), on les rangea debout, sans fermoir. Les fermoirs continuèrent cependant à orner les ouvrages religieux, les beaux livres que commandaient les riches personnages, les ouvrages épais qu’il fallait à tout prix maintenir fermer. L’histoire des fermoirs est complexe avec ses périodes fastes et les autres…
Depuis une quarantaine d’années, le goût pour le médiéval (à travers les fêtes) et la fantasy a donné un regain de prospérité populaire à ce bel objet qu’est le fermoir, le faisant sortir de la sphère des bibliophiles, des collectionneurs et des reliures d’art.
L’histoire des fermoirs fait partie de l’histoire de la reliure, une histoire longue et passionnante que tout amoureux des livres devraient explorer….(tout comme l’histoire du papier….)
Nous nous contenterons ici de quelques images, du simple fermoir au plus travaillé…. Anciens ou modernes, voici de petits bijoux pour livre coquet….A vous d’aller plus loin, si l’objet vous séduit…
Rockwell a décrit ce modus operandi comme «une forme de basse tricherie, une béquille déshonorante pour dessinateurs paresseux, une trahison des principes artistiques», traitant son projecteur opaque comme «une machine perverse, inartistique, créant des habitudes, paresseuse et vicieuse… J’en utilise un souvent et j’en ai honte. Je le cache chaque fois que j’entends des gens venir. »
Nos Petits Objets de Compagnie préférés déclinés en verre…
En savoir plus sur l’auteur, c’est ici : http://www.pascalconvert.fr
Copyright Pascal Convert, photographes et galeries
Kenjio, de son vrai nom Daniel Lai, est d’origine chinoise. Il est né et a grandi à Kuala Lumpur, en Malaisie. Il s’est installé aux États-Unis en 2000. Il est titulaire d’un BA en linguistique (2003) et d’un MA en études d’Art / Histoire de l’Art (2006) de la Montclair State University. Il poursuit actuellement un doctorat en criminologie. Lorsqu’il fait une pause dans ses études, il crée des sculptures en utilisant des livres et des figurines en argile. Kenjio décrit ses sculptures comme un « reflet de la contemplation de nouvelles connaissances. » Il utilise uniquement des livres périmés ou jetés. Il avoue toutefois que lorsque qu’il trouve un livre dont le contenu est odieux, il trouve satisfaisant de le découper et de le transformer en un objet d’art qui fait sourire.
Vous pouvez acquérir l’un de ces sculptures dans la boutique Etsy de Kenjio : https://www.etsy.com/shop/Kenjio
Ici une video pour découvrir les très sympathique Kenjio dans son atelier : https://www.youtube.com/watch?v=EjeMP-doCD8&list=PLDB7BE6C232D65B76
Parfois, nous pensons (presque) avoir (presque) tout vu dans le domaine du book art et des « altered books », domaines explorés depuis tant d’années par tant de créateurs, que désormais cela ne fera plus que se répéter, se copier, se décliner, se cloner… C’est alors qu’un autre créateur apparaît, qui innove avec poésie et humour, nous étonne encore une fois…et la magie recommence…
Copyright des photos Daniel Lai/Kenjio
Bronia Sawyer est britannique. Elle utilise souvent les livres comme matière première et/ou comme inspiration. Elle explore différentes techniques, différents styles. Son site est ici : http://www.broniasawyer.co.uk/home/4547930967
Quelques images de ses créations…Copyright Bronia Sawyer.
La forme du livre inspire. L’objet-livre réel avec sa couverture et ses pages, ou simplement sa silhouette très épurée, se décline en porcelaine, grès, faïence…
Un nouvel exemple qui démontre, si cela était encore nécessaire, que le livre fait partie des quelques objets de compagnie qui titillent toutes les imaginations.
Découvrez, ci-dessous, quelques créations contemporaines…
WENDY KERSHAW et ses livres en porcelaine. Les pages sont en porcelaine illustrée.
SJER JACOBS
AMANDA SILK
NIKKI KOMMERKAMP
EINGEL
ERIN L. SHAFKIND
Voici, juste pour rêver, une bibliothèque « made in China »…. Une petite bourgade perdue dans un paysage grandiose s’est dotée d’un bâtiment central, mélange de structure traditionnelle et de sobre élégance contemporaine….Ce n’est pas immense, mais chaleureux et reposant, plein d’humanité comme une chaumière. Certains architectes ont du goût, tout simplement.
Le texte ci-dessous, est un copié/collé de l’article du journal Le Figaro et le crédit photos est à eux : Pour voir le diaporama : https://immobilier.lefigaro.fr/article/faites-le-plein-de-serenite-avec-cette-audacieuse-bibliotheque-chinois
Plus de photos ici : https://www.designboom.com/architecture/suspended-wooden-book-house-shulin-architectural-design-12-18-2018/
TRES INTERESSANT : Le site du cabinet d’architecture avec les dessins préparatoires et les plans ainsi que des photos : http://new.rushi.net/Home/Works/detail/id/174014.html
Copié/Collé depuis Le Figaro :
Mêlant forme traditionnelle et matériaux contemporains, cette bibliothèque rurale installée dans le sud de la Chine est une réussite. Elle crée un cadre idéal pour les lecteurs tout en étant un lieu de rencontre dans sa partie extérieure.
C’est une élégante manière de mêler le yin et le yang, l’ancien et le moderne, le calme et la sérénité nécessaires à une lecture confortable dans une bibliothèque et l’animation nécessaire dans une bourgade rurale. Voici l’une des dernières réalisations du cabinet chinois Shulin architectural design réalisé dans le village de Liangjiashan, dans le sud-est du pays. Installée sur 10 pilotis de bois, la construction semble littéralement flotter. L’intérêt est double: cela permet aux lecteurs de la bibliothèque de bénéficier de meilleures vues sur la superbe nature environnante tout en créant un espace abrité au rez-de-chaussée, accessible à tous les villageois, qu’ils soient lecteurs ou non.
Selon les architectes, il y a là une référence à «l’architecture rurale» qui crée un état où la population coexiste harmonieusement avec l’espace, la nature et son époque. C’est ainsi que malgré la dimension réduite de la construction (156 m² au sol), elle reçoit en son centre un patio. Quand il pleut, le petit bassin devient sonore et renvoie le bruit de la pluie vers l’intérieur tandis que par beau temps, le miroir crée de jolis effets d’ombre et de lumière.
Une fois parvenu à l’étage supérieur par un escalier extérieur, le lecteur accède à une série d’étagères à livres, à divers espaces de lecture desservis par un couloir. La déambulation est très aérienne grâce aux parois transparentes du bâtiment. Au fil des heures et des saisons, la luminosité évolue à l’intérieur mais reste toujours douce et propice à la lecture.
Dès le 1er Septembre, nous entrons dans la série des mois les plus attendus par les amateurs de décorations saisonnières. Du premier jour jusque vers la fin Mars, les décorations couvrant ces périodes sont les plus riches car elles puisent dans un grand réservoir d’éléments traditionnels tout en étant également celles qui évoluent continuellement au fil des ans depuis des siècles. L’arrivée du led à, par exemple, totalement bouleversé la façon de mettre en lumière une décoration tout comme la littérature et le cinéma y apportent leurs influences. Les échanges sur le web d’idées et de techniques multiplient pratiquement à l’infini les sources auxquelles puiser.
Nous avons une fois encore réuni un petit échantillon de décorations sobres simplement automnale suivi de quelques idées pour les décorations d’Halloween, Pour cette fête, on peut tout se permettre, de la décoration minimaliste à l’orgie débridée de clichés de plus ou moins bon goût (et on assume). Halloween, bien campé sur un solide héritage culturel enraciné dans la nuit des temps celtiques est un prétexte pour un petit voyage dans un univers de fantaisie qui n’a d’autre but que la légèreté absolue de l’amusement bon enfant….autrement dit : « grincheux s’abstenir »…..
Nous retrouvons le papier pour les éléments à réaliser à la maison, en famille, en utilisant, comme de coutume, les vieux livres et des outils très simples (ciseaux, colle, peinture, fil, ruban, etc.) Du thème de la feuille pour fêter l’Automne qui vient à l’incontournable citrouille, des faux livres de sorts (vous trouverez des centaines d’impressions pour fausses couvertures à télécharger et de tutoriaux sur le web) en passant par les guirlandes et les couronnes, il y en a pour tous les styles. Si nous parlons en priorité des vieux livres pour la récupération du papier, il va de soi que tous les papiers sont utilisables, du papier d’emballage basique au très épais papier peint…Dans le papier, comme dans le cochon, tout est bon !
Voici deux sites qui vous permettront de découvrir ou d’aller plus loin dans votre connaissance des travaux de William Blake :
William Blake n’était pas seulement un poète, mais aussi un peintre, un aquarelliste et un graveur prolifique. Ou peintre et aussi poète… Son travail graphique est aussi puissant que son travail d’écriture. Il a illustré, entre autresles oeuvres de Shakespeare, Milton, Dante et des passages de la Bible. Voici, ci-dessous, quelques images de ses créations.
Il ne faut pas oublier, en regardant ses tableaux, ses dessins que W. Blake est mort en 1827. De même que ses poèmes, ses oeuvres picturales ont largement été mise à contribution dans divers domaines. Vous pouvez voir ses oeuvres dans différents musées, dont la TATE, à Londres.
Toujours à la recherche de nouveaux lecteurs à alimenter, nous nous sommes aperçus qu’une catégorie de lecteurs rencontraient des difficultés pour se procurer de la lecture et/ou pour échanger leurs livres : il s’agit des personnes qui travaillent toute la semaine avec des horaires fixes.
Le midi au moment de la pause déjeuner et à la fin de la journée, les lieux où se procurer des livres sont souvent déjà fermés; ou le jour d’ouverture entre midi et deux (des bibliothèques officielles par exemple) ne correspond pas à l’attente et la disponibilité de la plupart de ces lecteurs.
Nous avons enquêté auprès des employés du centre ville et des zones commerciales des alentours pour déterminer quel serait le jour et les horaires les plus favorables pour leur ouvrir notre porte.
Il en ressort que la plupart des personnes qui travaillent consacrent leur samedi, leur dimanche (et/ou leur lundi) à leur famille, à leurs enfants, s’occupent de leur maison, de leur administration, des urgences et de tout ce dont ils ne peuvent pas s’occuper durant la semaine. Leur temps de congé hebdomadaire est déjà donc déjà bien occupé. De même tout le monde nous a dit avoir hâte de rentrer chez soi après la journée de travail et la proposition d’ouvrir la Little Free Library après 19 h. n’a pas été retenue.
Le seul moment propice s’est avéré être celui de la pause entre 12h et 14h et le jour retenu le vendredi, veille du week-end, jour qui a déjà un (tout petit) avant-goût de vacances. Notre local est idéalement placé, central, pour que la plupart des personnes concernées aient largement le temps d’y venir et d’explorer les rayons avant de retourner travailler. Ce sera un vrai moment de détente d’avant week-end
PETITS OBJETS DE COMPAGNIE ouvrira donc désormais le VENDREDI ENTRE 12H ET 14 H (en plus du samedi dont les horaires restent 14 h. -18 h.) Nous commençons par une période de test sur deux mois pour voir s’il sera nécessaire d’ouvrir tous les vendredis de 12 h. à 14 h.. pour le reste de l’année. C’est avec vous, lecteurs, que nous affinerons notre proposition.Tout changement concernant les ouvertures sera annoncé sur ce blog et affiché sur la porte.
Parlez-en autour de vous, plus il y a des visiteurs-lecteurs et plus le choix de livres est riche et se renouvelle. Nous proposons actuellement environ 10 000 ouvrages en tous genres récents ou moins récents : romans, romans policiers, essais, philosophie, spiritualité, politique, religions, économie, bandes dessinées, science-fiction, fantasy, anticipation, romans policiers, espionnage, histoire (tous les siècles), livres d’art, vieilles éditions, litterature jeunesse, etc.Tous les livres proposés sont en très bon état.
Vous trouverez aussi un petit rayon consacré au DVD (films° et au CD(musique).
Nous pourrons également vous donner beaucoup d’informations sur les différentes manière de recycler les vieux livres, notamment en ce qui concerne le « book art », mais aussi en ce pour l’utilisation de vieux livres pour rénover, décorer, construire des choses étonnantes pour la maison.
Il n’y a ni inscription ni cotisation et cela se passe 50, rue Saint-Malo à Bayeux en Normandie…
La LITTLE FREE LIBRARY de PETITS OBJETS DE COMPAGNIE existe depuis 5 ans et demi.
Valentin, Valentine… le temps des pluies de petits coeurs en tous genres. On concocte donc une décoration romance eau de rose et fleur bleue la praline et on l’ASSUME….. parce que c’est bon pour le moral !…
Et la décoration papier pour l’occasion? C’est sans doute la plus facile à réaliser de toutes les décorations saisonnières. Et, si nous mettons toujours en avant l’usage des pages des vieux livres pour ces réalisations, il ne faut pas oublier que toutes les sortes de papiers sont utilisables (papier peint, emballage, cartonnage, etc.). Dans le papier, ce matériau extraordinaire, comme dans le cochon, tout est bon..
Il est temps de penser aux décorations d’hiver et à celles des fêtes de fin d’année. Décorations réalisées, comme toujours, à partir de pages de vieux livres ; guirlandes, sapins, boules, étiquettes, étoiles, couronnes, flocons et bien d’autres idées à découvrir ci-dessous et quelques milliers, sinon plus, de didacticiels – « tutorial », en anglais, abrégé en « tuto » ou « tutos », à dénicher sur le web.
Les pages des dictionnaires sont souvent, surtout dans les éditions anciennes, de grand format. Ces dictionnaires (et les encyclopédies) nous parviennent souvent dans un état de délabrement ultime. Cependant, il est toujours possible de sauver une partie de ces ouvrages. Sur les pages de ces vieux livres dont le papier est de bonne qualité, le temps a souvent laissé des traces, des marques qui forment autant de textures de base;
Sur ces grandes pages Kristy Patterson dessine, colorie, peint et donne naissance à de jolies images aux tons chaleureux.
Des livres « cristallisés » qui font parfois penser à des minéraux, mais qui peuvent aussi évoquer des objets givrés ou saupoudrés de sucre … ou des chose fraîches, croustillantes…
Pour en savoir plus le site du créateur est ici : https://www.alexisarnold.com/
Les amateurs d’opéra connaissent ce nom : LEPORELLO. Leporello est le valet de Don Juan. Dans le premier acte de l’opéra éponyme de Mozart, il présente à Donna Elvira la liste des conquêtes de son maître notées sur un document plié en accordéon sur l’air de « Madamina, im catalago é questo ».
Le leporello, appelé livre accordéon ou livre frise (« concertina book » ou « accordion book » pour les anglo-saxons) fait partie de la famille des LIVRES, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un support papier organisé en pages. Nous parlons ici du laporello utilisé en tant que livre objet d’art (car le principe, alors appelé « dépliant », est très utilisé à des fins commerciales, promotionnelles, etc.)
LE VRAI LEPORELLO EST UNE PIECE UNIQUE, une création artistique, un travail manuel, pas un objet manufacturé.
Le principe premier repose sur une simple bande de papier pliée en accordéon. Mais d’autres montages sont possibles : les pages peuvent être indépendantes puis reliées entre elles par des rubans, des anneaux, etc. Mais à la fin, quel que soit le montage, l’objet doit se déplier.
Le principe de base , c’est ceci :
Originellement, le leporello fermé ressemble à un livre. Mais il peut aussi être plié en triangle ou en toutes autres formes possibles. Le leporello peut être vierge (pourquoi pas…) mais il est généralement ornés de dessins, de photos, de textes, de collages, de découpages, de broderies, d’ajouts de choses diverses. Tout ce que l’on peut faire subir au papier est de mise. C’est une occasion d’utiliser de très beaux papiers ou du papier de récupération (fabriquer les feuilles à une taille voulue avec du papier de vieux livres, par exemple.) Il n’y a pas de format obligatoire, ni en hauteur ni en longueur, le leporello peut être minuscule ou gigantesque, le nombre de plis n’est pas limité.
Le leporello fermé se doit d’avoir une couverture (protectrice), et (souvent) une fermeture (ruban, cordon, ficelle…), à la hauteur du contenu; il peut aussi être présenté dans une boîte. Livre objet et objet d’art, il se collectionne. Plus modestement fait à la maison, il reste une bonne idée de cadeau personnalisé. Il peut se métamorphoser en album photos, journal, herbier…
Il est possible de s’aventurer avec un autre matériau que le papier : tissu, cuir, métal, verre…ou mélanger un peu tout cela.
Mais restons-en au papier. Le leporello est un bon terrain pour lâcher la bride à son imagination créative en investissant un support au format orignal.
Quelques images de ce PETIT OBJET DE COMPAGNIE…
PETITS OBJETS DE COMPAGNIE vous souhaite un JOYEUX NOEL...
Le tatouage saisonnier, cela existe bel et bien.
Noël et son imagerie (père Noël, sapin, boules et guirlandes) y trouve sa place, tout comme l’Hiver avec ses motifs traditionnels : flocon, bonhomme de neige, petit oiseau sur sa branche, paysage enneigé, etc.
Du mignon tatouage à l’image passée à la moulinette de la dérision, du gothique ou du gore, la palette est large…
Ci-dessus, inspiré de GOT.
JOYEUX HALLOWEEN
NOUS VOUS SOUHAITONS UNE SOIRéE ET UNE NUIT DE RIRES ET DE FRISSONS
Chacun célèbre ce moment à sa façon. Halloween est restée au fil des slècles l’une des grandes fêtes automnales populaires. L’automne est une saison qui stimule l’imagination. Son abondance et ses couleurs offrent mille idées de décorations, souvent à base de fruits, légumes, feuilles, mousse et de matière noble comme le bois, etc. Cette fête est en perpétuelle évolution alors que d’autres, trop figées, moins débordantes d’imagination, disparaissent faute de s’adapter. Halloween à une santé de fer car l’événement sait remettre ses pendules à l’heure, repenser son fond imaginaire et s’enrichir d’années en années des modes et des goûts contemporains . Les fantômes, squelettes et autres sorcières ont désormais des compagnons tout droit surgit des livres de fantasy et des histoires d’horreur. La créature de Frankenstein fait désormais partie du décor avec les zombis et l’Ile du Docteur Moreau est mise à contribution ainsi que les vampires d’Anne Ryce et les corbeaux d’Edgar Poe. La fête c’est fortement développée en puisant dans la littérature classique et dans la littérature récente, absorbant tous les imaginaires. On retrouve aussi bien Gandalf que Dumbledore dans les personnages apparaissant lors des soirées costumées d’Halloween. Leur statut de sorciers leur a ouvert les portes du bal, ainsi qu’aux Elfes et autres créatures magiques. Halloween est comme Noël une fête ouverte que chacun peut vivre selon ses convictions. Les données religieuses récentes et les données plus antiques et plus complexes ancrées dans la course des saisons cohabitent depuis des siècles pour que chacun trouve sa place dans cette célébration.
Nous reproduisons ci-dessous l’article que nous avions écrit l’an passé et qui reste d’actualité.
HALLOWEEN, C’EST COMPLIQUé
Cette fête est originaire des îles anglo-celtes. Le point culminant en est la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint (nom de la fête chrétienne)… puis on enchaîne avec les multiples réjouissances de la nuit du 1er novembre, parce qu’on ne s’arrête point à minuit pile alors que l’on commence à vraiment bien s’amuser…
Halloween est aussi ancienne que les tribus celtes, nous pourrions remonter ainsi jusqu’à la protohistoire celte. Les origines et l’évolution de cette fête sont complexes, riches et vraiment passionnantes quand on s’intéresse à nos traditions et que l’on aime les grands rendez-vous conviviaux. En parler ne tiendrait pas sur les pages de plusieurs gros volumes, sans compter la vaste iconographie qui pourrait accompagner les textes. Voici donc des petites tranches, plus ou moins cousues, de la vie de cette si tenace tradition.
HALLOWEEN… Différentes appellations contrôlées…
« All Hallows Eve« , tel est l’origine du mot Halloween (the Eve of All Saints’s Day), encore écrit « Hallowe »en« . On peut le traduire littéralement en vieil anglais par, « la veille de tous les saints« . » Hallow » est une forme altérée de « holy » (saint) et « eve » ou « even » est une forme raccourcie de « evening » (soirée). En Angleterre (nous verrons cela plus loin), ce fut même un temps « La Nuit de la Pomme Croquante ». Sinon l’origine de la pratique de créer un certain désordre dans les rues et les champs est encore une fois une coutume celte : « oídche na h-aimléise« , » La Nuit des Bêtises« .
Halloween est issu d’une fête venue du fond des temps et qui se célébrait à la même période de l’année, la fameuse fête celte de Samain (Samhain). En gaélique, encore de nos jours, le nom en est Oiche Shamhna. « Samain » signifie « réunion« , c’est la fête du passage de la saison claire (printemps et été) à la saison sombre (automne et hiver), la transition d’une année à l’autre annoncée par la fin des moissons et l’arrivée de l’hiver. Dans le folklore celte, Samain est une période un peu hors du temps propice aux rencontres et aux apparitions surnaturelles, une période durant laquelle morts et vivants, humains et divinités de l’Autre Monde (le « Sidh »), cohabitent. Et Samain était une fête importante puisqu’elle durait semble-t-il plusieurs jours.
Coutume(s) païenne(s) et fête(s) religieuse(s), un fil rouge partagé, une cohabitation de plusieurs siècles
C’est l’une de ces nombreuses fêtes païennes ou religieuses que l’on retrouve plus ou moins dans toutes les civilisations, dans tous les pays, sous différentes formes, avec des rituels évoluant en cours de route, mais que l’on arrive à recouper. Toutes se situent à des tournants saisonniers précis : le printemps et Pâques, l’hiver et Noël, l’automne et Halloween/Toussaint par chez nous, la date du début de l’année selon les époques et les sociétés, etc.
Cette fête fût donc célébrée par les Celtes de Gaulle (pour parler de chez nous et de certains de nos proches ancêtres) durant des siècles. C’est le Samanios des Gaulois (n’oublions pas que les Gaulois sont des celtes…) C’était pour eux le premier jour de leur année. C’est la fête de la fin d’une année et de la naissance d’une nouvelle symbolisée par l’extinction et le rallumage de tous les foyers. Les Celtes croyaient que le dieu Samain venait le 31 octobre juger les âmes des morts de l’année écoulée. C’est en même temps un moment consacré au culte des Ancêtres. Nous sommes toujours dans le même shéma de passage et/ou d’opposition, de l’opposition entre la lumière de l’été et l’obscurité de l’hiver, de la différence entre la terre qui produit et la terre qui dort, entre ce qui est vivant et ce qui est mort, entre ce qui est visible et ce qui est invisible, entre ce qui est réel et de ce qui est le fruit de l’imagination…
La nuit où les Morts font la vie dure aux Vivants et la solution pour s’en défaire : les effrayer !
Voici un autre morceau de l’histoire qui entre dans la construction de la tradition d’Halloween. La nuit du 31, dans le lointain de notre Histoire, les esprits des morts de l’année devaient donc partir pour l’Autre Monde. Ce dont ils n’avaient pas forcément tous envie. Au lieu de prendre la route sans faire d’histoire, paisiblement, certains rebroussaient chemin pour tenter de s’installer dans le corps des vivants. Mais les vivants ne voulaient pas de ces morts récalcitrants.
Cette nuit là, ils éteignaient le feu et les lumières dans leurs maisons pour les rendre moins accueillantes, moins attirantes, se promenaient affublés de costumes effrayants, faisant grand bruit pour faire fuir les esprits. S’ils allumaient des feux de joie pour souhaiter bon voyage aux morts et les honorer, c’était aussi pour les éloigner. (On peut retrouver ici la pratique du feu allumé pour éloigner les bêtes sauvages menaçantes, pratique qui remonte aux origines, on tente d’éloigner ce qui fait peur en allumant une lumière). On sacrifiait aussi des animaux…….des fruits…… et des légumes… (et, parait-il, parfois quelques personnes qui semblaient déjà habitées par un esprit.) C’était la fête.
Ne pas attirer les Créatures de l’Autre Monde, leur courroux, ou d’autres manifestations inconfortables, justifia à partir d’un moment non datable le port de masques et de déguisements comme moyen d’échapper à la possible emprise des sombres esprits sur les hommes; et d’une manière générale de conjurer le mauvais sort pour l’année à venir. Nous sommes là encore dans une continuité puisque déjà, du temps de Samain, nous savons que les Celtes sacrifiaient des animaux, les dépeçaient pour se parer de leur peau et de leur fourrure en guise de protection.
De la fête ancestrale à l’arrivée de la fête chrétienne, les débuts d’une cohabitation
Une grande fête populaire ou religieuse n’est souvent qu’un avatar. Une nouvelle festivité ou commémoration poussant l’autre dehors pour prendre la place. C’est bien plus pratique de réutiliser une date déjà implantée dans les habitudes. On ne change pas (ou presque) une date qui gagne. Lorsque les Romains envahirent les territoires celtes leurs fêtes Feralia (en l’honneur des morts, célébrée le 21 février) et Pomona (en l’honneur de la déesse des arbres fruitiers et par extension de ce qui est fructueux, célébrée le 1er novembre) auraient été assimilées à la fête de Samain.
Au VIIe siècle, le pape Boniface IV n’ayant plus assez de jours sur le calendrier pour fêter tous les saints chrétiens décida de leur dédier un jour et transforma Feralia (21 février) en ce qui allait devenir la Toussaint. Il consacra le temple romain du Panthéon (dédié à tous les dieux, c’est le sens étymologique du mot) à la vierge Marie, à tous les martyrs, auxquels on ajouta ensuite les confesseurs. Ce n’est qu’au VIIIe siècle que la Toussaint sera déplacée au 1er novembre. Le 1er novembre, la fête de la Toussaint unit pour les catholiques l’Eglise du Ciel et l’Eglise de la Terre et relie le chrétien à tous les saints canonisés et ceux qui sont dans la béatitude divine. C’est en fait l’anniversaire de la dédicace du Panthéon qui se fête et c’est ainsi que la fête de tous les saints finira par être fixée au 1er novembre. C’est pourtant bien avant, dès le Ve siècle, que Saint Patrick, en Irlande, tentera déjà d’extirper des moeurs la coutume considérée comme païenne. Mais partout la coutume perdurera, plus ou moins officieusement. On ne balaye pas du jour au lendemain un rendez-vous annuel qui date déjà d’environ 1200 ans à l’époque (on sait que cette fête en cette période de l’année est attestée depuis environ 700 ans avant J.C). L’Eglise ne pourra qu’occuper la même date pour tenter de faire barrière. Privée de Samain et de 1er novembre, la communauté irlandaise s’approprie alors la veille, le 31 octobre, bien décidée à continuer à rendre hommage à son héritage celte. Dans ce contexte se développera le terme « All Hallows Eve« , un nom qui laisse une place au mot ‘saints’. Très diplomate…
Vers l’an 1000, pour que la Toussaint garde précisément sa vocation à célébrer les saints et ne soit pas une journée consacrée aux morts, Odilon, abbé de Cluny, imposa à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre. Cette fête liturgique est à la fois une journée de commémoration et une journée d’intercession ; on se souvient des défunts, on prie pour eux. C’est là que le 2 novembre rejoint Samain, l’antique « fête des morts ». La Toussaint du 1er novembre est souvent confondue avec le jour des morts du 2 novembre alors que ce sont bien deux choses différentes.
D’hier à aujourd’hui
Toujours est-il que fêtes païennes et religieuses, Halloween et Toussaint pour ce qui nous occupe, cohabitent désormais de nos jours, pour le plaisir des uns et la fureur des autres. Des polémiques enflamment régulièrement pro et anti Halloween. Il serait préférable que chaque camp respecte les idées de l’autre sans vouloir imposer les siennes. Il y a de la place pour tout le monde. Il n’est pas rare encore actuellement dans des « Pardons » catholiques de voir le matin se dérouler les rituels de types « magiques » et l’après-midi la messe.
Ceux qui connaissent bien le Royaume-Uni savent à quel point Halloween y est populaire, notamment en Ecosse, en Irlande, au Pays de Galles.
Halloween ne s’implanta aux Etats-Unis que vers le milieu du XIXe siècle avec l’arrivée des émigrants écossais et irlandais fuyant la famine (la « Grande Famine » commença en 1845, son origine est due à l’introduction du mildiou qui ravagea les récoltes). Cela ne se fit pas tout seul, l’église protestante ne voyait pas ces pratiques d’un bon oeil. Les premières années, les Irlandais présentèrent la chose en mettant l’accent sur l’aspect communautaire de festivités célébrant la fin des récoltes. Tout cela animé par des parades déguisées et des lectures. Le caractère fantasmagorique de l’affaire fut presque occulté. C’est pourtant ce côté étrange et festif des déguisements qui va séduire les Américains au bout de quelques années et qui feront qu’ils finiront pas se joindre au mouvement. Au début des années 1920, on peut dire qu’Halloween est enfin bien implanté sur le territoire américain et au Canada.
De siècle en siècle, une fête qui ne cesse d’évoluer et de s’enrichir
Halloween est avec Noël l’une des rares fêtes qui année après année a évolué, s’est approprié les nouvelles technologies, s’est adaptée aux changements de la société, a absorbé tant les modes vestimentaires que littéraires ou cinématographiques, a inspiré les artistes… Halloween au fil des siècles a développé toute une imagerie fantastique, des amusements totalement originaux et très variés, des déguisements de plus en plus différents, et même de la littérature haut de gamme. Halloween possède un énorme pouvoir d’absorption de tout ce qui, nouveau, peut rendre la coutume plus attractive, amusante, créative. Cette fête s’est enrichie alors que tant d’autres perdaient la faveur du public, s’affadissaient avant de disparaître ou restaient vivoter sans que l’on sache plus très bien ce à quoi elles correspondaient. Peut-être parce qu‘Halloween est depuis longtemps une fête très conviviale, simple, pas « intello » pour deux sous ni absconse, vraiment populaire dans le sens noble du terme, durant laquelle on s’amuse beaucoup toutes générations confondues. Elle fonctionne alimentée par la curiosité profonde de l’être humain pour le mystère et le fantastique, pour les choses cachées et magiques, pour le monde de l’invisible, l’univers de la nuit, des contes et des légendes Autant dire que le moulin n’est pas à l’aube de manquer d’eau. C’est un moment pour s’offrir une bonne vieille régression à base de grosses farces enfantines et de sucreries, un soir et un nuit pour cesser quelques heures de se prendre tellement au sérieux. Sans doute un peu de tout cela : jouer avec nos peurs les plus intimes emballées dans de grandes parties de rigolade. Pas besoin de chercher midi à quatorze heure, de couper les cheveux en quatre et d’appeler à la rescousse les psychanalystes. Halloween, c’est drôle et poétique et c’est tout. Même le mot est pétillant.
Des histoires à dormir debout ou plutôt à ne pas dormir du tout !
Halloween, c’est aussi la nuit ou, dit l’une des nombreuses légendes, la porte entre le monde des morts et celui des vivants est ouverte. D’où cette avalanche de fantômes et autres créatures des ténèbres qui s’invitent chez nous (les morts récalcitrants des Celtes, voir plus haut). C’est une nuit durant laquelle on aime se faire peur et faire peur.
Abordons un sujet moins connu en France qu’ailleurs (mais en voie de rattrapage dans l’hexagone depuis peu) : Halloween et la littérature. Le roman gothique, genre littéraire anglais précurseur du roman noir, apparaît en 1764 avec Le Château d’Otrante d’Horace Walpole. En Europe continentale, le genre fantastique y fera suite à partir de 1830. Les histoires de fantômes, de vampires, de sorcières, de meurtres, de cadavres ambulants et autres joyeusetés macabres, nocturnes et sanguinolentes vont être à la mode durant quelques décennies et l’habitude de lire particulièrement des histoires d’horreur ou fantastiques au moment d’Halloween va probablement entrer dans les moeurs en empruntant le chemin de cette littérature-là. On les nomme les « Halloween books« , les livres d’Halloween, ceux que nous nous réservons de lire particulièrement durant cette période. Ils doivent nous faire frissonner et bondir au moindre craquement d’une lame de parquet ou d’un volet qui claque (A lire – c’est bien meilleur, jouons le jeu jusqu’au bout – la nuit à la lueur d’une bougie vacillante). Une excellente greffe sur l’antique tradition permettant aux plus jeunes de découvrir des auteurs de qualité, classiques ou contemporains (tel Edgar Poe, pour ne citer que lui, qui rencontre un grand succès). Les livres purement sur le thème existent depuis fort longtemps et sont même de plus en plus nombreux; cette année le choix, en langue française, pour la jeunesse (et les plus grands) est plutôt intéressant.
A la lecture se sont ajoutés les films d’épouvante. Le film le plus rediffusé ce soir-là est actuellement La Nuit des morts-vivants (1968), de George. A. Romero. C’est une occasion aussi de redécouvrir les films fantastiques qui connurent une heure de gloire au tout début du cinéma.
Une veillée mystérieusement disparue en France
Sans être très âgés, certains d’entre nous – les sexas ! – se souviennent encore de la veillée de la Toussaint en France (jusque vers la fin des années 60). Les gens se réunissaient entre voisins ou en famille, c’était même parfois l’occasion d’une fête au village (grand feu, bal costumé…). C’était les vacances scolaires et pour les citadins des très grandes villes (c’était mon cas) cela voulait dire un séjour prolongé à la campagne et, choses exotiques, la cueillette des champignons, la chasse, et les soirées devant un feu de cheminée. Autour du feu, de la table, au salon, on se racontait ces histoires qui font peur et des histoires tout court issues de la mémoire collective, de la saga familiale. Ainsi les histoires de revenants, de tombe qui parle, d’enterrements qui tournent à la farce et de veillée funèbre durant laquelle le mort se réveille, de curé un peu sorcier se transformant en corbeau..(mes propres souvenirs !) . faisaient le régal des convives. Tous les ans les mêmes histoires (plus longues de quelques phrases chaque fois), tous les ans le même plaisir, mais des histoires incontournables, piliers de la soirée. La transmission des événements passés, réels, imaginaires ou arrangés se faisait, une galerie d’événements et de personnages défilaient. Sur la table tous les fruits de l’automne et le gibier, période de chasse oblige, voisinaient. C’était une grande soirée soit de grignotage, soit de banquet (un peu comme à Noël). C’était une Fête de L’Automne et de l’abondance (retour aux origines, en fait). Le point d’orgue de ces réunions et le plus attendu était la promenade de minuit. Le but étant de passer devant la maison hantée des environs (il y en a toujours une !), de passer le long du mur du cimetière et, pour les plus courageux, d’y entrer ( les garçons en profitant pour rassurer les filles.. qui faisaient semblant d’être effrayées…..) . La à base de belles feuilles mortes dorées de tous les ors de l’automne, de noisettes, de pommes, de champignons, de citrouilles et autres légumes était de rigueur.
Et puis tout cela a disparu. Un automne, les avances arrivèrent comme tous les ans mais il n’y eut plus de réunion, plus d’histoires. Si certaines familles continuèrent la tradition, la plupart oublièrent pratiquement du jour au lendemain, semble-t-il, l’une de nos plus anciennes et plus conviviales fêtes. Un vrai mystère que cette soudaine désaffection. Il est certain que cette fête était plus rurale que citadine et que les campagnes se vidant…ceci expliquerait cela…Mais pourquoi seulement en France ? Cette fête revient lentement dans l’Hexagone notamment par des chemins de traverse : la nouvelle littérature fantastique et le cinéma, la mode des loisirs créatifs et du « fait main, fait maison » ; loisirs créatifs qui ont bien aidé à relancer, entre autres, le goût de décorer sa maison selon les saisons. Et nous revoilà finalement toujours reliés à ces activités spéciales liées au passage d’une saison à l’autre, aux événements du calendrier, (solstices, semailles, moissons,etc.). Finalement, nous ne sommes pas, sur le fond, si loin du comportement des anciens Celtes.
Les Irlandais avaient une légende qui a été « intégrée » (pourrait-on dire) à Halloween, celle de Jack-o’-Lantern. Celui-ci était condamné à errer sur Terre jusqu’au jour du jugement dernier. Ce personnage peu recommandable ne pouvait pas entrer au Paradis en raison de l’avarice et du goût pour la beuverie dont il avait fait preuve durant sa vie. Il avait été aussi banni de l’Enfer pour avoir joué des tours pendables au Diable. Ce dernier lui fit toutefois don d’un tison déposé dans un navet évidé pour que l’ensemble lui serve de lanterne. Depuis Jack-o-Lantern, « Jack à la Lanterne », erre entre Ciel et Enfer avec sa lampe et revient hanter les vivants à chaque anniversaire de sa mort. Le navet se transforma en citrouille aux USA; c’est un légume plus facile à sculpter et surtout plus décoratif.. L’habitude au début d’utiliser un navet ou un rutabaga comme lanterne viendrait aussi des Celtes.
Grignotage ou banquet ? A chacun sa gastronomie !
Une autre coutume est anglaise. Le 2 novembre, les chrétiens allaient de maison en maison réclamer des « soul cakes« , « gâteaux des esprits« . En échange des gâteaux, ils s’engageaient à prier pour que les esprits des morts de la famille des gens qui avaient donné les gâteaux pour qu’il puissent entrer au Paradis.
Les jeux d’Halloween
Parmi les jeux de société, on peut citer : Richesse, bobbing the apples : Des pommes sont mises dans un baquet d’eau et le jeu consiste à les attraper sans les mains. Plus la pomme attrapée est grosse, plus on deviendra riche. Le Snip Snap Dragon est, lui, un jeu spectaculaire à base de raisins qui flambent dans de l’alcool alors que la pièce est plongée dans l’ombre. Il faut saisir les raisins avec les doigts sans se brûler et les manger; une chanson accompagne le jeu. Il existe aussi une foule de petits jeux de prédiction en relation avec l’Amour, le futur mari ou la future épouse dont on tente de deviner l’identité.
Halloween continue de se métamorphoser, de se renouveler et de proposer de nouvelles tendances. Des bals costumés, des concours de costumes, des visites de lieux insolites et si possible lugubres (cimetières, maisons hantées, catacombes, souterrains…) sont de nos jours organisés.
Décoration : un grand moment de bricolage maison
Cette fête a donné, au fil du temps, naissance à une riche iconographie (les cartes postales anciennes sur le thème sont magnifiques), elle a inspiré des artistes et donné naissance à une foule d’objets en tous genres et en toutes matières des plus kitchissimes aux plus charmants. Durant les semaines précédant Halloween, les petits et les grands se lancent dans des travaux manuels créatifs pour décorer leur maison et leur jardin (voire leur quartier), se fabriquer un costume. Entre sculpter les citrouilles, préparer les menus et les déguisements, cela aligne déjà plusieurs journées ou soirées festives. Parce que la préparation de la fête, c’est déjà la fête.
Les heures consacrées à la fabrication des décorations d’Halloween sont devenues de grands moments de bricolage en famille, comme le sont déjà les jours dédiés à la confection des décorations de Noël ou Pâques. Le « do it yourself » ou « faite-le vous-mêmes », à de plus en plus le vent en poupe depuis quelques décennies. On ne compte plus les livres (en anglais généralement, mais ce n’est guère gênant car ils sont abondamment illustrés) relatifs à la fabrication d’une panoplie de parfois très délicieux « Petits Objets de Compagnie pour Halloween« . Et ces décorations sont parfois très belles, empruntant au style gustavien, cottage ou shabby, s’inspirant des mondes fantastiques. Des milliers de tutoriaux sont disponibles gratuitement sur Internet.
Et c’est là aussi que Petits Objets de Compagnie et la Little Free Library retrouvent leur jeu favori : fabriquer des choses avec les pages des vieux livres ou n’importe quel papier ou carton. Le plus emblématique des objets est la citrouille en papier. C’est très simple à réaliser. Les plus expérimentés et patients se lanceront dans des pliages savants ou autres montages plus subtils. Voici quelques pistes (mais il existe des milliers de sites sur Internet qui vous étonneront) pour les fans ou les curieux.
Certaines décorations sont en papier, d’autres pas….(mais elles étaient si mignonnes….et puis cela donne des idées…)
http://ideespleinscrap.canalblog.com/archives/2009/10/28/15334732.html
http://valromey.e-monsite.com/pages/ateliers-creatifs/preparons-halloween.html
http://angefeeca.canalblog.com/archives/2012/11/05/25486634.html
http://scrapbook-chickadoodle.blogspot.fr/2011/10/paper-pumpkin.html
http://simplyalbany.blogspot.fr/2012/10/autumn-in-new-york_11.html
http://www.laminutedeco.com/2012/10/diy-une-citrouille-dans-ma-maison.html
Pour trouver d’autres sites et tutoriaux, deux mots clefs : ‘citrouille en papier » et « pumpkin paper » ou « pumpkin fall craft »
A noter une tendance qui s’enracine de plus en plus : la décoration intérieure (et parfois extérieure) saisonnière. Les Anglo-saxons utilisent par exemple depuis longtemps le motif ou l’objet citrouille (pour une fois c’est Halloween qui voit l’une de ses images emblématiques pour ainsi dire détournée) pour leur décoration intérieure automnale (Fall, Autumn). Une mode qui a donné naissance à une foule de tutoriaux pour réaliser des objets uniques. Le thème de l’hiver (flocon, objets argentés, peluches, dentelles blanches, etc…) trouve sa place durant les mois de décembre, janvier, février, avant que ne commencent les travaux créatifs pour célébrer le printemps…puis l’été. Le grand plaisir résidant dans le fait de réaliser de ses mains la fameuse déco. Ainsi se perpétue d’une certaine manière l’hommage au passage des saisons, comme le faisaient nos très lointains ancêtres. L’automne et l’hiver sont pour l’instant les deux périodes ayant donné lieu aux créations les plus intéressantes.
Ces Pénitents qui défilent pour la Toussaint.
Depuis plus de six siècles, des confréries de Pénitents, groupements d’obédience chrétienne, défilent dans les rues pour la Toussaint. Les participants ne sont pas des religieux mais des laïcs de tous les milieux. Ils portent des costumes particuliers et lorsque la manifestation a lieu de nuit, des flambeaux. Ces défilés sont impressionnant car très solennels. Les costumes sont constitués de robes longues et d’un chapeau pointu ou cône descendant jusque sur le visage avec deux trous pour les yeux. Les couleurs en usage sont principalement le blanc, le noir et le rouge. Crédit photo pour les trois photos qui suivent : Gilles Brassignac pour Le Figaro Magazine.
Samain, Halloween, La Fête des Potirons (ou des citrouilles), Toussaint, La Fête de l’Automne,Oktobertfest, Saint-Dimitri, Mabon ou Cucurbitades, etc., à chacun sa fête car il y a le choix…
Un peu de poésie…
She weaves the world into grasses and fruit,
She winds the world in her hair.
Ablaze with radiant power her face glows, clear light of the sun.
Blessings of golden fire upon you, of round sweet days
Circling each other like wheels,
And of the bounty, the beauty of ripe, fertile earth.
My starry blessings, my sunny blessings upon you _
Shine now and always in your hearts.
Cait Johnson, Witch in the Kitchen.
Elle tisse le monde d’herbes et de fruits,
Elle enroule le monde dans ses cheveux.
Son visage scintille, puissance flamboyante, claire lumière du soleil.
Les bénédictions du feu d’or sont sur vous, des jours ronds et sucrés
L’un l’autre tournoient comme des roues,
Et la générosité, la beauté de la terre mûre et fertile.
Mes bénédictions étoilées, mes bénédictions ensoleillées vont vers vous _
Et brillent maintenant et toujours dans vos coeurs.
Cait Johnson, La Sorcière dans la Cuisine.
Voici une décoration à faire soi-même à partir de vieux livres, de colle, de ciseaux et de tout ce que votre imagination vous dictera d’utiliser comme outil. Vous trouverez des images à imprimer par centaines sur le web, ainsi que des tutoriaux, pour créer de fausses couvertures et de fausses pages de recettes. Il suffit de bien formuler sa demande dans le moteur de recherche.
La plupart de ces livres sont plus du domaine du « livre objet » que du simple livre. Nous sommes là dans ce que l’on appelle la technique « altered book », ce que l’on peut traduire par « livre modifié », ayant connu des modifications, des altérations. Les modifications s’obtiennent par diverses manipulations : déchirer, lacérer, peindre, teindre, tordre, coudre, brûler, sculpter, rajouts divers (tissu, petits objets, minéraux, insectes, plumes, métal, etc.), découpage, pliage….. enfin tout ce que vous pouvez faire subir à un livre. Bien mené, ce type de travail peut donner des résultats étonnants pour un prix extrêmement modique.
Vaste bibliothèque imaginaire ou bibliothèque-bureau intime et confortable…. des lieux dont tous les amoureux des livres aimeraient franchir la porte (quand il y en a encore une)…Quelques images sur ces thèmes…
Les copyrights des photos appartiennent à leurs auteurs dont nous ne connaissons pas le nom.
Voici du papier mâché, du papier déchiqueté, lacéré, frisotté pour donner vie à des chiens assez réalistes. C’est le travail de NANCY WINN.
Nancy Winn ne donne pas vie qu’à des chiens, ces autres créations sont visibles sur son site :http://www.nancywinnsundawg.com/
Mais il y a encore plus réaliste : les chiens de WILL KURTZ. Voici ce que cet artiste fait avec des journaux…..(C’est le seul artiste capable de transformer les canards en chiens…)
Kurts sculpte aussi d’autres animaux et personnages grandeur nature et vous pouvez découvrir son impressionnant univers ici : http://www.willkurtz.com/yaxacftqmbwtiglqu9olgax88wm50r
Du papier, un cutter/scalpel et CALVIN NICHOLLS donne naissance à des sculptures d’une finesse extraordinaire.
Pour en savoir plus, son site est ici : http://www.calvinnicholls.com/).
Le copyright lui appartient.
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