Et sa LITTLE FREE LIBRARY, un système d'échange, de récolte et de redistribution gratuite de livres. Ne jetez pas vos livres, confiez-les nous, nous leur trouverons une nouvelle famille…Et aussi : CD musique, DVD film, cartes postales anciennes ou pas, vieux papiers…
Les couvertures brodées, dont les plus anciennes datent de la période médiévale, sont de luxueux petits objets qui réjouissent tous les amateurs de l’objet livre. Les fonds de couvertures sont le plus souvent en velours, le matériau le plus approprié. Ceux en soie ou en satin sont plus fragiles. Les broderies sont en fils de soie, d’or, d’argent et ornées de bandes en or et argent. Les bandes de métal (ou « passants ») battues fines sont cousues avec des fils de soie qui les traversent. Les ajouts de paillettes ne sont pas courants, les ajouts perles prévalaient au XVe siècle.
les fils d’or/argent étaient fabriqués en jumelant de longues et fines bandes d’or ou d’argent autour d’un fil de soie ou de lin, fil tissé ensuite dans la matière première ou utilisé pour la broderie. Des petits anneaux en forme de tire-bouchons fabriqués avec ces fils enroulés capturent la lumière et font étinceler le support. L’or et l’argent ressortent mieux sur le velours et le résultat valait la peine du long travail que cela représentait.
Certaines broderies ou certaines parties des broderies sont épaisses, ce qui ajoute un aspect encore plus riche à l’ouvrage.
Les broderies représentent un peu tous les sujets ou thèmes : des scènes religieuses, des saints, des anges, des scènes de chasse, des armoiries, des fleurs, des animaux…
Ces ouvrages luxueux n’étaient pas destinés (et ne le sont toujours pas) à être rangés debout, mais posés à plat. On pourrait penser qu’alors seul le premier plat (visible) aurait dû être brodé, mais presque toutes les anciennes reliures brodées le sont des deux côtés. Le dessous est plus usé mais les couleurs plus fraîches et vice-versa. Les couvertures en velours ont mieux passé l’épreuve du temps comparées à celles en soie ou satin qui délicatement rebrodées de soie sont très fragiles.
Les couvertures les plus riches, les plus travaillées, les plus spéctaculaires sont la plupart du temps issues de bibliothèques royales ou de celles de riches personnages. Ils appartiennent aussi aux trésors des cathédrales et des églises. Vous pourrez en admirer dans certains musées, certains châteaux ou dans les bibliothèques qui possèdent ce genre de fond. On ignore ce qu’il en est des collections privées.
Tous les ouvrages brodées ne sont pas là simplement pour montrer sa richesse, son bon goût ou pour leur l’aspect solennel, certains sont utilisés au quotidien tels les livres de messe (missels), les livres de poèmes… et pas extension le journal intime (surtout chez les jeunes filles)… La broderie est alors une simple personnalisation qui penche plus vers la mignonnerie que l’ostentatoire.
Le livre de poche ne date pas d’hier, cela fait plusieurs siècles que de petits ouvrages sont été conçus pour être réellement transportés une poche ou un réticule. On trouve encore assez facilement parmi tous ces anciens ‘livres de poche » des petits ouvrages brodés (notamment du XIXe siècle) à des prix très abordables (par exemple, la période victorienne a été friande de ces livres brodées ou protégés par un tissu brodé).
Les couvertures brodées qui avaient totalement disparues réapparaissent depuis quelques décennies par le biais des travaux manuels (DIY en anglais) et des forums dédiés qui mettent en avant créativité de tous à travers la personnalisation des objets du quotidien ou de collection. Broder une couverture pour ses livres préférés, un livre d’or ou un journal n’est pas rare.
Il faut préciser qu’il existe aussi des couvertures amovibles brodées (nous reparlerons bientôt de ces couvertures de protection). Elles sont très à la mode actuellement dans la mouvance du fait-maison fait-main (DIY).
Quelques images
(les copyright des visuels appartiennent aux auteurs,)
Court dress ca. 1750 British Blue silk taffeta brocaded with silver thread Purchase, Irene Lewisohn Bequest, 1965 (C.I.65.13.1aÐc) photography by mma, Digital File DT253710.tif retouched by film and media (jnc) 9_7_11
Commentaires fermés sur LES LIVRES A RELIURES BRODéES…
Le lièvre et le lapin sont omniprésents sur les enluminures des manuscrits anciens. Si l’anthropomorphisme semble dominer, certains lapins (ou lièvres) « au naturel » sont dessinés avec réalisme ou beaucoup d’originalité.
Lièvre et lapin font partie depuis la plus lointaine antiquité des symboles courants.Toutes les civilisations leurs ont accordé< tel ou tel pouvoir, savoir, vertu, etc.
Commentaires fermés sur LE LIEVRE ET LE MANUSCRIT…
Reprendre ses notes pour les taper (vous savez…parvenir à se relire….tout ça…) sera peut-être bientôt un lointain souvenir. Depuis quelques années, des stylos intelligents permettent de numériser directement nos gribouillis. L’objet a fait ses preuves et se démocratise, nous vous en rappelons donc l’existence. Livescribe de Moleskine, par exemple, est un bloc-notes papier qui numérise en temps réel sur l’écran de votre ordinateur, par l’intermédiaire du fameux stylo, les textes et dessins, permet de marquer la page, etc… A vous de trouver le modèle et la marque qui vous conviennent.
Les archives sont de plus en plus accessibles au grand public. Numérisées, elles s’ouvrent à tous en quelques secondes. Ici, ce sont les archives mises en ligne par le Comité International de la Croix Rouge dont nous vous proposons le lien. Vous y trouverez des photos, des cartes postales, des documents divers. Présente sur tous les conflits, la Croix Rouge a su engranger des documents, des témoignages incontournables pour ceux qui sont curieux de notre histoire récente : http://grandeguerre.icrc.org/fr
Les photos ci-dessous, prisent durant la guerre de 14/18, proviennent de leur site.
L’Allemagne met en ligne 700 000 archives inconnues du grand public
Environ 13,25 millions de soldats allemands ont servi durant la Première Guerre mondiale (BArch, Bild 183-S45825)
Trois années auront été nécessaires pour trier, numériser et mettre en ligne près de 330 km d’archives. Cette incroyable collection de plus de 700 000 documents, encore inconnue du grand public, vient d’être partagée sur le site de la Bundesarchiv, les archives centrales de l’Etat fédéral en Allemagne, à l’occasion du centenaire de la Première guerre mondiale.
L’ensemble de ces archives est valorisé au sein d’un portail (en allemand) très complet, proposant diverses portes d’entrée vers les documents et constamment actualisé. « Nous avons mis ce site web à la disposition du public car nous savons qu’il n’y a pas que les historiens qui s’intéressent à l’histoire », a expliquié le Dr. Tobias Hermann, le Chef adjoint de la Bundesarchiv ; certains veulent retrouver des archives sur leur famille, et d’autres sont juste curieux »
Galeries virtuelles
Constitué de milliers de lettres de soldats, de photos, de cartes postales, de vidéos et de documents sonores, ce fonds est organisé en différentes galeries virtuelles (Grand-père dans le Première Guerre mondiale, La politique allemande après l’assassinat de Sarajevo ou encore Les dirigeables dans la Première Guerre mondiales). Il est également possible de découvrir les archives via leur format. Enfin, une magnifique collection d’environ 300 photos panoramiques s’apprête à venir enrichir le portail ; des images prises par l’armée allemande afin de détecter les changements de position ennemis ou de constater le résultat de ses bombardements qui seront progressivement mise en ligne au fur et à mesure de leur numérisation.
Lorsque l’on parle de Jerome David Salinger, c’est L’Attrape-Coeurs qui revient toujours dans la conversation( que l’interlocuteur l’ait lu ou pas, ou simplement parcouru la quatrième de couverture.) C’est oublier quelques autres ouvrages que nous vous conseillons. Premièrement le recueil de nouvelles comportant celle nommée Un jour rêvé pour le poisson banane (celle qui me fit découvrir Salinger et qui inspire toujours autant de dessinateurs, sculpteurs et autres designers…) Le recueil propose neufs textes :
Sans oublier, pour entrer plus encore l’univers de cet auteur : Franny, Zooey, Dressez haut la poutre maitresse, charpentiers ! Salinger ayant écrit jusqu’à la fin de sa vie (à 91 ans), l’oeuvre est importante. Salinger n’est pas un écrivain facile, son univers ne fait ni rire ni sourire. Il manie une belle écriture très américaine, aisée à lire en version originale. Il a sa place dans toutes les bonnes bibliothèques.
Un éditeur indépendant, The Devault-Graves Agency, va sortir les trois récits du discret écrivain américain. Une initiative qui ne lui aurait probablement pas plu.
Les lecteurs de Salinger se souviennent du recueil Three Stories qui avait fuité l’année dernière. Ces trois nouvelles inconnues du public avaient été mystérieusement mises en ligne. Cette fois-ci, il s’agit d’une publication légale par un éditeur indépendant, The Devault-Graves Agency. Selon le site Publishers Weekly, cette édition regroupe sous le nom de Three Early Stories les nouvelles The Young Folks, Go See Eddie (ses deux premières nouvelles publiées) et Once A Week Won’t Kill You, toutes publiées dans les 1940 dans le magazine Story et dans l‘Univesity of Kansas City Review.
Salinger était connu pour être un fervent protecteur de ses droits d’auteur de son vivant et la Salinger Trust, qui détient ses droits, veille au grain. Les éditeurs associés Tom Graves et Darrin Devault ont donc commencé leurs recherches après avoir visionné le documentaire de Shane Salerno Salinger, dans lequel ils apprennent l’existence des trois histoires, en sachant que le combat serait âpre pour obtenir les droits. Après un long processus impliquant une batterie d’avocats de la propriété intellectuelle et une recherche menée par la Bibliothèque du Congrès, ils finissent par les obtenir. Tout en gardant à l’esprit qu’au moindre problème, la Salinger Trust dégainerait.
Le recueil est disponible en édition imprimée sur demande, en livre numérique et audio. Selon Graves, il s’agit du premier ouvrage de Salinger publié en cinquante ans. Le credo de l’éditeur et de son associé est d’ailleurs de sortir de l’ombre les livres oubliés pour les proposer en format numérique. «Le vieil homme n’aurait peut-être pas apprécié ce que nous venons de faire […] Mais nous faisons tout notre possible pour respecter son héritage et présenter un produit de qualité qui ne l’aurait pas embarrassé», a expliqué Graves au Publishers Weekly.
Le discret Salinger est devenu célèbre notamment son roman L’Attrape-Cœurs (1951) mais il a vécu reclus dans le New Hampshire, jusqu’à sa mort en 2010, à l’âge de 91 ans. Ses proches ont affirmé que l’auteur avait continué à écrire jusqu’à sa mort, sans qu’on en sache plus sur ces écrits. «Salinger était un perfectionniste et aurait eu horreur de voir certaines de ses histoires diffusées alors qu’elles ont encore besoin d’être travaillées. En même temps elles montrent comment travaillait l’auteur et c’est rare que les lecteurs puissent voir cela», avait déclaré le biographe Kenneth Slawenski à l’AFP au moment de la fuite des trois autres nouvelles sur Internet. En espérant qu’il ne se retourne pas dans sa tombe…
On appréciera la touche d’humour noir dans la phrase citée : « C’est tout ce qui me reste de mon cher ami… » Le livre, ci-contre, à gauche, est quant à lui, un livre sur la criminalité relié en… peau d’assassin… Encore une touche d’humour noir ?
Des livres reliés avec de la peau humaine ont été découverts à Harvard
Par Anne-Yasmine Machet
Trois livres reliés avec de la peau humaine ont été découverts dans trois bibliothèques différentes de l’Université de Harvard.
Macabre découverte : des universitaires d’Harvard ont découvert que trois livres de leur bibliothèque étaient reliés avec… de la peau humaine ! En effet, des ouvrages, dont le cuir leur paraissait suspect et qui traitent de lois médiévales, de poésie romaine et de philosophie française, ont été trouvés dans trois bibliothèques différentes du campus. Dans un exemplaire des Métamorphoses, une simple note « relié avec de la peau humaine » en témoigne. #VULU // DES LIVRES RELIÉS AVEC DE LA PEAU HUMAINE ONT ÉTÉ DÉCOUVERTS À HARVARD Tweet
Un paragraphe dans le livre Practicarum quaestionum circa leges regias donne plus de détails : « Ce livre est tout ce qu’il me reste de mon cher ami Jonas Wright, qui fut écorché vif le 4 août 1632. Qu’il repose en paix. » Et il se pourrait qu’il y ait davantage de reliures de ce genre, seul un test ADN pourrait l’en attester. Une trouvaille assez morbide, qui ne manquera pas de fasciner les étudiants d’Harvard et ailleurs.
La méthode n’est pourtant pas aussi surprenante que cela : ce type de reliage, nommé « Anthropodermic bibliopegy » était plutôt commun durant le 17e siècle, en particulier pour les livres sur l’anatomie, sur les testaments et dernières volontés. La peau humaine était le plus souvent prélevée à partir de criminels exécutés.
Quelques informations complémentaires sur ces pratiques :
La reliure des livres en peau humaine : L’Anthropodermic bibliopegy.
L’Anthropodermic bibliopegy, ou la pratique de la reliure des livres en peau humaine, remonte au moins au 17e siècle. Peut-être le plus extraordinaire exemple de cet art est un livre datant de 1837 et intitulé « Récit de la vie de James Allen, alias George Walton ». Walton a toujours insisté sur le fait qu’il était » maître de sa propre peau « , et à son exécution, il demanda que sa vie criminelle devait être relié avec son épiderme d’où l’inscription sur la couverture de la mention suivante « HIC LIBER WALTONIS CUTE COMPACTUS EST » – » qui traduit donne :
« Ce livre a été écrit par Robert Walton et relié dans sa propre peau »
On soupçonne à juste titre aujourd’hui que plusieurs ouvrages de ce type figureraient dans plusieurs bibliothèques de par le monde.
Très souvent la peau était « léguée » par la personne, pour qu’elle soit utilisée de cette manière particulière mais l’essentiel des peaux destinées à la reliure de livres provenaient surtout de criminels exécutés.
Dans L’ami de la religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire, Tome 145 de 1850, on peut remarquer l’extrait suivant :
Une tannerie de peau humaine en 1793
Dans un catalogue de livres de la bibliothèque de M. Villenave, en novembre 1849 vendus publiquement à Paris, on lisait, sous le numéro 889, le singulier article que voici : Constitution de la république française. Dijon, 1795,1 volume ia-48, relié en peau humaine.
En tête de ce livre, éminemment démocratique, comme on le voit, et par le fond, et par la forme, était écrite la Déclaration des droits de l’homme. Le volume était réellement relié en- peau humaine imitant le veau fauve : il a été acheté par un libraire du quai Malaquais, qui dut assurément le payer fort cher.
Beaucoup de personnes vont s’imaginer peut-être que cette reliure en peau humaine est une de ces diaboliques inventions réactionnaires que les blancs se plaisent à propager sur te compte des amis de ce bon M. de Robespierre et de son digne rival M. Marat. La chose est pourtant bien certaine. Il est même fort étonnant qu’il ne se rencontre pas plus souvent de ces catéchismes révolutionnaires reliés en peau d’aristocrate, car à cette bienheureuse époque, il se faisait un assez grand usage de ce genre de reliures ; il y avait des fabriques où l’on tannait la peau humaine, absolument comme le cuir de bœuf et de cheval, et l’on en faisait de beaux volumes qui se vendaient à un prix fou.
Et ceci n’est pas encore un conte fait à plaisir pour faire peur aux enfants, et appeler la défaveur sur ces bénins philanthropes de 93.
De 1792 à 1794, il existait à Meudon, près de Paris, une tannerie de peau humaine. Selon l’historien Montgaillard :
On tannait à Meudon la peau humaine, et il est sorti de cet affreux atelier des peaux parfaitement préparées. Les bons et beaux cadavres des suppliciés étaient écorchés, et leur peau tannée avec un soin particulier. La peau des hommes avait une consistance et un degré de bonté supérieurs à la peau des chamois ; celle des femmes présentait moins de solidité, a raison de la mollesse des tissus. (Montgaillard, Histoire de France, 3e édition, tom. 7, p. 64 en note.)
On voit par cette citation, dont nous indiquons l’auteur, le volume et la page, que nous n’inventons pas. La chose n’a d’ailleurs rien d’impossible, s’il est une fois admis que nos terroristes de la première heure aient aimé assez peu les aristocrates pour les peler et passer leur peau tout comme celle des quadrupèdes, car la science nous apprend que la peau humaine se prépare exactement par le même procédé que celle des animaux. On peut lire, à cet effet, l’article sur la Peau de l’Encyclopédie, qui donne tous les détails désirables sur le traitement des peaux humaines, et leur conversion en livres patriotiques par la méthode de 1793.
II est encore certain que les peaux aristocratiques ont servi à confectionner d’autres objets que des reliures, car la même Encyclopédie nous apprend qu’un chirurgien de Paris, qui porte le nom et est probablement l’aïeul de notre célèbre romancier socialiste, fit présent au cabinet du roi d’une paire de pantoufles, faites avec de la peau humaine, et sortant de la tannerie de Meudon.
Depuis 1793, l’usage des peaux humaines a totalement disparu de l’industrie française ; c’est pourquoi beaucoup le prenaient pour une pure fable, avant la découverte d’un volume de la Constitution de la République française, vendu, naguère à Paris. » Et l’on dira, après cela que les révolutionnaires de 95 n’étaient pas des hommes de génie, et qu’ils ramenaient la France à la barbarie ! Le progrès humain alla-t-il jamais plus loin : la peau humaine appliquée à l’industrie en général et aux cordonniers en particulier !…
On ne nomme pas le relieur du siècle dernier qui avait confectionné la reliure d’un petit volume in-18 de 103 pages, vendu à la vente de feu Villenave, intitulé : Constitution de la république française, et imprimé a Dijon en 1793, du, P. Causse. H est sur papier vélin et doré sur tranche. La reliure, avec trois filets dorés sur plat, imite le veau fauve, et une note écrite de la main de Villenave, sur un feuillet placé avant le titre, indique que le livre est relié en peau humaine. On a parlé à la même époque de culottes, de bottes, de pantoufles en cuir humain. Aussi bien, ce n’était pas la un premier essai, comme on serait tenté de le croire ; et une vingtaine d’années auparavant le célèbre Hunier avait absolument tenu à faire relier en peau humaine un traité sur les maladies de la peau. C’est un procès entre lui et son relieur qui révéla cet acte d’excentricité.
On a relié des livres avec toutes sortes de peaux : ainsi l’on a employé les peaux de truie pour recouvrir les gros livres de plain-chant ; et l’on cite même quelques exemples de reliure singulière, dus à des fantaisies d’amateur. Le bibliophile anglais Dibdin raconte qu’un particulier avait fait relier en peau de cerf un traité sur la chasse ; qu’un autre fit couvrir d’une peau de renard, l’Histoire de Jacques II, par Fox, et que le docteur Askew possédait un livre sur l’anatomie, relié en peau humaine. Il y’a quelques années, nous pouvions lire :
Dans quelques jours va être mis en vente aux enchères un ouvrage publié en Angleterre en 1606 relatant par le menu les accusations portées par la couronne britannique contre les conspirateurs catholiques ayant cherché à faire sauter le parlement (la mémoire protestante a conservé vivace le nom d’un d’entre eux : Guy Fawkes).
Son titre est tout un programme “ A True and Perfect Relation of the Whole Proceedings Against the Late Most Barbarous Traitors Garnet, a Jesuit, and His Confederates”.
On trouve dans ce texte les détails scabreux de l’exécution particulièrement cruelle d’un jésuite anglais, Henry Garnet, qui avait reconnu être au courant de la conspiration et de n’avoir rien fait pour l’arrêter. Propriété d’un collectionneur qui souhaite demeurer anonyme, l’ouvrage présente la particularité d’être relié, selon la légende, en peau humaine. Plus précisément avec la peau du jésuite exécuté. D’ailleurs certains remarquent que l’empreinte de son visage serait sur le livre.
Maria Teresa de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, une amie proche de Marie-Antoinette assassinée en 1792 qui selon la tradition, fût trainée dans les rues, tête exposée sur un pic et selon la légende,la peau de ses cuisses fut utilisé pour relier un livre.
Maria Teresa de Savoie-Carignan
Un autre exemple est celui de John Horwood, qui a été pendu à l’âge de 18 New Bristol (Royaume-Uni) en 1821 pour le meurtre d’Eliza Balsum. Sa peau servit à la reliure de ses propres mémoires, Le texte sur la couverture montre un crâne avec une légende centrale « Johannis Horwood Cutis vera» ( La véritable peau de John Horwood).
Le livre est aujourd’hui conservé au Bristol Record Office.
En 1827, William Corden tue sa maitresse Maria Martin à Red Barn (Royaume-Uni). Il fut pendu à Bury St.Edmunds en 1828. Après son exécution la peau de son dos servit à relier le livre pour la confection d’une histoire de la criminalité. L’exemplaire est actuellement au Moyse’s Hall Museum à Bury St. Edmunds.
William Corder
La bibliothèque publique de Cleveland possède un Coran relié avec la peau d’un chef d’une tribu arabe. Acquis en 1941 et qui appartenait à Bushiri ibn Salim.
Dans les années 90, David Ferris de la bibliothèque de la faculté de droit de l’Université de Harvard, trouva une curieuse note écrite à la dernière page d’un livre de loi espagnol datant de 1605 : La couverture de ce livre est tout ce qui reste de mon ami Jonas Wright qui a été écorché vif le 4 aout 1632 par les Wavuma. (Une tribu africaine). En 1992, un petit bout du livre fut l’objet d’un test ADN, mais l’essai ne fut pas concluant car le tannage avait complètement détruit l’ADN. Sur la base de ses recherches sur l’histoire du livre, David Ferris croit que l’inscription est exacte et que le livre est en effet relié en peau humaine.
Enfin, la bibliothèque de Harvard possède un des nombreux exemplaires de la Danse Macabre, datant de 1816 mais un exemplaire relié en peau humaine par le grand relieur londonien Joseph Zaehnsdorf en 1893.
Selon plusieurs sources, certains fétichistes ont eu des livres recouvert de la peau de poitrine féminine. Les frères Goncourt dans Mémoires de la vie littéraire (1888) relatent, en 1866, que des médecins de l’hôpital de l’intérieur de Clamart (Paris) ont été licenciés après qu’on ait découvert qu’ils avaient vendu la peau de la poitrine d’une femme morte dans une morgue du Faubourg Saint-Germain .
C’est l’éditeur de livres érotiques Isidoro Liseux (1835-1894), qui déclara avoir vu le premier volume de la huitième édition de Justine du marquis de Sade, relié de cette façon.
Iwan Bloch (1872-1922), dermatologue de Berlin et le père de la sexologie moderne, qui possédait une bibliothèque de plus de 40.000 exemplaires, a également noté l’utilisation de cette peau .
La bibliothèque de Camille Flammarion, à l’observatoire de Juvisy contenait un exemplaire de son astronomie populaire reliée en peau humaine. c’est Une admiratrice de Camille, qui avait demandé à ce qu’à sa mort sa peau soit utilisée pour relier ce livre qu’elle appréciait par dessus tout.
La peau humaine est si malléable pendant le processus de tannage que n’importe quel autre animal. Le tannage augmente l’épaisseur et la transforme en un cuir souple et grains fins.
Selon certains auteurs, la peau humaine est semblable à celle du veau, mais il est difficile de supprimer complètement les poils de l’épiderme.
D’autres chercheurs disent que la texture de la peau humaine ressemblerait énormément à celle du porc. Un dernier exemple avec la peau de James Johnson, pendu en 1818 à Norwich (Royaume-Uni) qui a été utilisé pour relier une copie du dictionnaire Samuel Johnson.
A-t-il existé des tanneries de peau humaine ? Par le Docteur Cabanes
Le texte qui suit est tiré de l’ouvrage Les Indiscrétions de l’histoire, cinquième série, Librairie mondiale, Paris, 1908, p. 303-323.
Une légende qui a cours encore dans certains milieux, et qui de temps à autre reparaît, veut qu’aient fonctionné, en pleine Terreur, des tanneries de peau humaine. Cette légende mérite-t-elle d’être discutée ? Repose-t-elle sur des bases sérieuses ? Nous allons dire sans plus tarder quel en a été le point de départ.
Citons, tout d’abord, les témoignages contemporains. Voici ce que rapporte le conventionnel Harmand (de la Meuse) :
« Une demoiselle, jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de Saint-Just: il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution, il voulut qu’on lui représentât le cadavre, et que la peau fût levée. Quand ces odieux outrages furent commis, il la fit préparer (la peau) par un chamoiseur et la porta en culotte. Je tiens ce fait révoltant de celui même qui a été chargé de tous les préparatifs et qui a satisfait le monstre ; il me l’a raconté, avec des détails accessoires que je ne peux pas répéter, dans mon cabinet, au Comité de Sûreté générale, en présence de deux autres personnes qui vivent encore. Il y a plus : c’est que, d’après ce fait, d’autres monstres, à l’exemple de Saint-Just, s’occupèrent des moyens d’utiliser la peau des morts et de la mettre dans le commerce. Ce dernier fait est encore constant. Il ne l’est pas moins que, il y a environ trois ans, on mit aussi dans le commerce de l’huile tirée des cadavres humains : on la vendait pour la lampe des émailleurs.
« Quant au fait relatif à Saint-Just, on m’a raconté depuis, qu’un homme bien connu, ayant perdu une dame à laquelle il était très attaché, avait employé le même moyen, pour conserver un reste ou un souvenir matériel de l’objet de ses affections [1]. »
Cette historiette nous paraît suspecte par son exagération même ; elle a pourtant trouvé crédit auprès d’historiens qui ne se sont pas contentés de l’adopter, mais qui l’ont encore agrémentée d’amplifications plus ou moins ingénieuses.
Le vicomte de Beaumont-Vassy, qui s’est fait l’écho de maints autres racontars [2], assure avoir eu entre les mains un manuscrit se rapportant à divers épisodes de la Révolution. Ce manuscrit, ou plutôt cette chronique des événements de l’époque, avait pour auteur un brave propriétaire picard, qui s’était rendu à Paris beaucoup moins par curiosité que pour ses affaires et qui avait eu l’idée de tenir avec une grande exactitude une sorte de journal, dans lequel se trouvaient relatés, sans réflexions compromettantes d’ailleurs, les faits auxquels il lui avait été donné d’assister. L’original de ce manuscrit était tombé entre les mains du vicomte, grâce à l’obligeance du fils du propriétaire picard, devenu, sans y penser, un intéressant chroniqueur. M. de Beaumont-Vassy reconnaît y avoir puisé, mais l’avoir résumé – lisez : tripatouillé – avant de le présenter à ses lecteurs.
Le journal en question parlait, prétend-il, de la vénalité de Danton, de celle de Mirabeau, qui ne se défendait pas de s’être laissé acheter, mais qui ne voulait pas s’être vendu ; des dernières séances du procès de Louis XVI, rapportées par un témoin oculaire, etc.
Notre bourgeois avait également fréquenté les clubs, particulièrement celui des Jacobins. Là, il avait entendu Gonchon, l’orateur du faubourg Antoine, demander que le ci-devant château des Tuileries fût démoli, qu’on mît en vente les matériaux de démolition… et qu’on livrât à la culture des plantes potagères le jardin, « délices de la gent aristocrate » ! C’est à cette même assemblée que Cambacérès, le futur archichancelier de l’Empire, avait demandé la mise hors la loi de tous ceux qui arboreraient le signe de la royauté, motion qu’il reproduisit à la Convention, et qu’il fit convertir en décret.
Quelques mois plus tard, notre Picard se promenait dans les quartiers voisins du Temple. À certain moment, il se trouva engagé dans la rue des Vieilles-Haudriettes, presque en face de la boutique d’un corroyeur, que son odeur spéciale faisait reconnaître à distance. Tandis qu’il était plongé dans ses réflexions, il vit venir à lui un jeune homme marchant d’un pas pressé : il n’eut pas de peine à reconnaître un de ses compatriotes, le déjà célèbre Saint-Just, député du département de l’Aisne à la Convention, le séide, l’ami fidèle de Robespierre.
Saint-Just, alors âgé de vingt-quatre ans, était doué d’un physique agréable, d’une tournure élégante, pourvu, en un mot, de tous les attraits qui rendent la jeunesse séduisante.
– Par quel hasard nous rencontrons-nous ici ce soir ? demanda, du ton sec qui lui était habituel, le beau conventionnel à son compatriote.
– Je profite de mon séjour dans la capitale pour la visiter dans ses moindres recoins, lui répondit l’interpellé.
– Pouvez-vous m’attendre quelques instants ? J’entre chez ce corroyeur, à qui je n’ai que quelques mots à dire et je vous retrouve ; nous causerons du pays, tout en marchant.
Soit qu’il eut mal compris, soit plutôt qu’il feignit, poussé par la curiosité, d’avoir mal interprété les paroles de Saint-Just, notre bourgeois rentra avec ce dernier dans la boutique du mégissier. Rentré chez lui, il consignait sur ses tablettes le dialogue suivant, qu’il affirme avoir entendu, et dont nous lui laissons, ou plutôt dont nous laissons à celui qui le rapporte d’après lui, l’entière responsabilité.
– On m’a assuré, citoyen (Saint-Just avait le premier pris la parole), que tu tannes la peau humaine ?
– C’est vrai, citoyen, mais franchement, cela ne fait pas de fameuse marchandise. Pourtant, il y a près de Charenton un établissement, où la chose se fait en gros, et qui marche assez bien ; par exemple, pour la reliure des livres, cela remplace admirablement de la peau de veau. Dernièrement on a relié de la sorte un exemplaire de la Constitution et on doit l’offrir à la Convention nationale, si ce n’est déjà fait.
– Fort bien ; mais on peut en faire des culottes, n’est-ce pas ? cela doit être agréable à porter. – Sans doute on en fait, mais ce n’est pas bien solide, quelque soin qu’on prenne pour les apprêter. – Peau de femme ou peau d’homme, c’est la même chose, n’est-ce pas ? – Oh ! que non, il y a même une assez grande différence et celle-là demande beaucoup plus de précautions, la peau de femme étant généralement plus fine que celle de l’homme. – Enfin on peut l’employer. – Pour culottes ou pour gants ? – Ah ! c’est vrai, on pourrait aussi en faire des gants. Mais pour culottes ? – On essayera ; seulement, je vous l’ai dit, citoyen, la peau d’homme serait infiniment plus solide. Les deux meilleures que j’aie préparées étaient celle d’un soldat suisse et d’un autre gaillard guillotiné dans toute la force de l’âge. – C’est bon, je verrai cela, et si je me décide, je renverrai une peau de ma connaissance. – Soyez tranquille, je vous arrangerai cela de mon mieux. – J’y compte. – Mais je ne garantis rien. – C’est entendu, bonsoir. »
Et Saint-Just sortit de la boutique, suivi de son compagnon, qui ne savait s’il devait en croire ses oreilles.
Quelle pouvait bien être cette peau de la connaissance de Saint-Just ? Était-ce une peau de femme, comme le langage du conventionnel pouvait le faire supposer ?
Après un silence calculé, notre bon Picard se prit à dire d’un air narquois : – Ah ! citoyen représentant, tu veux te faire faire des culottes avec la peau d’une femme, d’une jolie femme, bien sûr ? – Peut-être, dit Saint-Just d’un air sombre et singulier. Et il changea de conversation. La citoyenne à laquelle il était fait allusion, était-ce la jeune Sartines ou la toute belle Mlle de Sainte-Amaranthe, qui aurait eu, dit-on, le rare courage de repousser les avances du fougueux Saint-Just ?
Le conventionnel, s’entendant avec un aide du bourreau, aurait-il fait mettre de côté le cadavre de celle qui avait refusé d’être sa maîtresse, et aurait-il envoyé sa peau au corroyeur de la rue des Vieilles-Haudriettes ? Rien n’autorise à l’affirmer, pas plus qu’on ne pourrait tenir pour certaines les relations intimes de Saint-Just avec la belle Emilie. On objectera qu’il assista, impassible, à l’exécution de la jeune femme, sur la place de la Révolution. Adossé au Garde-Meuble, et ne se dissimulant même pas, il aurait suivi dans ses détails l’exécution ; mais ceci n’a rien de surprenant. Fouquier-Tinville s’était bien dérangé pour ce spectacle rare, de soixante têtes coupées le même soir, et tous les pourvoyeurs de la guillotine voulurent voir si l’héroïsme des Chemises Rouges ne se démentirait pas.
Pour en revenir au récit de notre bourgeois ; nous aurions pu, à la rigueur, le tenir pour véridique, si sa publication n’était postérieure à celle du conventionnel Harmand, dont il semble n’être que la réédition, revue et considérablement augmentée ; et surtout si l’on n’y relevait des erreurs manifestes.
Il y est, par exemple, fait mention d’une tannerie de peau humaine « près de Charenton » : or, c’est à Meudon, d’après toutes les versions du temps, qu’existait un établissement où l’on tannait les peaux (nous ne disons pas les peaux humaines), et nous ne sachions pas que Meudon soit dans le voisinage de Charenton. C’est aussi de Meudon que nous parle un romancier qui se donne des apparences de mémorialiste [3] et qui aurait fait un excellent dramaturge, pour peu qu’il en eût eu la velléité. C’est à Meudon qu’avait été édifié l’établissement dont il nous fait un épouvantail. À la fête du 20 prairial, la fête de l’Être Suprême, plusieurs représentants, parmi lesquels Drouet, Lebas, Choudieu, Billaud-Varennes, etc., auraient porté des culottes en peau de chrétien ou de chrétienne, provenant de la fameuse tannerie.
« Je n’affirme ni ne conteste la chose, dit prudemment notre fabricant de légendes ; je n’ai pas été à même de la vérifier ; mais ce que j’affirme en pleine sûreté de conscience, c’est que tout le monde le croyait alors ; c’est que, malgré la terreur qui était à l’ordre du jour, cela se disait à peu près tout haut ; c’est qu’à Meudon surtout, personne n’en doutait, et que les habitants de ce village montraient avec une mystérieuse terreur les fenêtres de la salle du vieux château où se faisaient, suivant eux, ces horribles manipulations ; c’est qu’ils assuraient que chaque nuit l’on entendait le roulement lugubre des chariots couverts, qui voituraient là les troncs humains, que l’échafaud de la place de la Révolution envoyait alimenter la tannerie… »
Le commentaire qui suit va malheureusement tout gâter : « Et pourquoi pas ? conclut le narrateur. Pensez-vous que ce fût, en effet, calomnier beaucoup les chefs du gouvernement révolutionnaire, que de les supposer assez peu scrupuleux pour se faire des pantalons collants avec les peaux de leurs victimes ? »
In cauda venenum… C’est un homme de parti qui se révèle : sa déposition nous est désormais suspecte. Devons-nous ajouter plus de foi aux assertions d’un écrivain qui, sur un ton dogmatique et tranchant, vient appuyer de son autorité contestable ce qu’ont proclamé avant lui, sans plus de preuves, des témoins de seconde ou de troisième main ? « Aucun homme instruit, ayant sérieusement étudié la fin du dernier siècle, écrit Granier de Cassagnac [4], ne peut ignorer qu’on essaya avec un plein succès de tanner les peaux humaines. Il y a un mémoire de Roland, le célèbre Girondin, qui proposait à l’Académie de Lyon de distiller les os et la graisse des morts pour en faire de l’huile… »
Ailleurs, le même écrivain atteste avoir reçu deux lettres qui, selon son expression, lèvent « tous les doutes ». La première émanait d’un avocat à la Cour d’appel, qui tenait de son père, âgé de quinze ans à l’époque, qu’un mégissier d’Étampes « passait » pour préparer des peaux humaines, dont il faisait des culottes pour les officiers. La deuxième lettre était celle d’un ancien commissaire des guerres, prétendant avoir connu plusieurs camarades de régiment, qui revêtaient les grands jours des culottes de même provenance. Enfin, un M. Bérard aurait raconté, en 1847, à l’historien des Girondins, l’anecdote suivante :
M. Bérard tenait d’un vieillard, qu’avant la Révolution, celui-ci avait fait tanner la peau d’une servante pendue pour vol domestique, et qu’il s’en était fait une culotte ; quand il était en colère, il tapait vigoureusement sur ses cuisses en s’écriant : « Tiens ! voilà pour toi, coquine ! » Pour donner plus de poids à sa thèse, qu’il sentait bien n’être appuyée que sur des ragots et des cancans de portière, Cassagnac cite des auteurs de l’époque, qu’il considère comme des autorités, et qui sont, on l’a démontré depuis, fort sujets à caution : tels Prud’homme, dont L’Histoire impartiale des Révolutions est un tissu de calembredaines, entremêlées de quelques rares vérités ; Danican, qui parle vaguement, en quelque endroit de ses Brigands démasqués, d’un homme qui serait venu, il ne dit pas à quelle date, à la barre de la Convention, annoncer un procédé simple et nouveau, pour se procurer du cuir en abondance : ce procédé, on devine quel il est, quand on lit, dans le même ouvrage, que Barère et Vadier furent les premiers à porter des bottes faites de cuir humain. Ajoutons que Danican a été à la solde de tous les gouvernements ; c’est un espion qui a écrit son pamphlet loin de France, où il était allé mendier le pain de la trahison ; il n’y a pas lieu de s’arrêter à ses divagations subventionnées. Passons à des arguments plus sérieux.
Il y aurait, dit-on, « un fait matériel, constatant d’une manière péremptoire (sic) l’existence des tanneries dont il s’agit [5] ». Cette preuve ou plutôt ces preuves matérielles seraient : une affiche du temps, et un exemplaire de la Constitution de 1793, reliés tous deux en peau humaine. M. Louis Combes [6] a fait connaître le texte du placard, copié sur l’original même. Le titre se détache bien en relief :
RÉPONSE À L’AFFICHE De BILLAUD-VARENNE, VADIER, COLLOT et BARÈRE Contre le Rédacteur du Journal des Lois Signé : F. GALETTI. et au-dessous on lit :
Plusieurs journaux avaient parlé avant nous des prétendues tanneries de Meudon. Le fait nous parut si hasardé que nous le reléguâmes dans les on-dit, et nous nous contentâmes, dans un mémoire suivant, de rapporter littéralement les détails que donnait à ce sujet une feuille accréditée. Billaud-Varenne, Vadier, Collot et Barère ont cru bon et utile de signer une grande affiche bleue contre nous seuls ; elle couvre tous les murs de Paris, et nous voilà dénoncés par des hommes que toute la France dénonce !!!
À la première explication que nous venons de donner, nous n’ajouterons que le fait de la tannerie humaine, s’il n’a pas existé à Meudon, a certainement existé ailleurs, puisqu’un de nos abonnés nous envoie, comme un digne monument des décemvirs, une Constitution de 1783, imprimée à Dijon chez Causse, sur un papier vélin et reliée en peau humaine, qui imite le veau fauve. Nous offrons de la montrer à tous ceux qui seraient curieux de la voir…
Cette Constitution devint plus tard la propriété d’un historien de la Révolution, Villenave, qui y joignit un exemplaire de l’affiche et une note destinée à l’authentifier. Muni de telles références, le livre fut mis en vente et acquis en 1849, à un prix assez élevé, par un libraire parisien. Nous en perdons la trace jusqu’en 1864 ; le 13 février, le volume qui avait déjà fait tant de bruit, était vendu, par les soins de M. France, le père du maître styliste et délicieux conteur, pour la coquette somme de 231 francs. Cet exemplaire, qui a eu depuis plusieurs possesseurs, dont le marquis de Turgot, fut acheté en 1889 par la bibliothèque Carnavalet. C’est à cette bibliothèque que nous avons vu, il y a quelques années, ce curieux volume. C’est un in-12, très joliment relié, avec filets sur les plats, dentelle intérieure et des gardes en papier coquille, doré sur tranches ; la note autographe de Villenave y était encore annexée. « On dirait du veau », assure le rédacteur de l’affiche. Nous y reconnaîtrions plutôt de la basane fauve, avec cette différence que le grain est ferme, poli et serré, doux au toucher.
Rien, en tout cas, ne décèlerait l’origine humaine de cette peau, sans la note de Villenave. Au surplus, même en admettant qu’il s’agit bien de peau humaine, rien ne prouve qu’elle ait été tannée, par ordre de la Convention, dans un établissement de l’État, aux dépens des contre-révolutionnaires.
Mais nous ne sommes pas au bout de notre démonstration ; nous avons encore des témoins à entendre.
Le bibliophile Jacob, qu’il ne faut pas toujours croire sur parole, prétendait avoir connu « un vieil escompteur de la librairie, du nom de Souterre, – drôle de nom, – qui avait été jadis Hussard de la Mort », lequel lui avait assuré avoir porté une culotte en peau ou en cuir humain, faite d’une seule pièce. Notre bibliophile avait été également en relation avec un architecte, qui était, en 1823, un des plus terribles exécuteurs de la Bande Noire : il rasait les châteaux, aussi impitoyablement que la guillotine faisait tomber les têtes. Cet architecte lui avait confié que, se trouvant à l’armée, il avait porté une culotte de peau humaine « fort bien tannée, fort souple et fort convenable ».
« Vous ne me ferez pas croire, lui dit en plaisantant l’excellent Jacob, que votre culotte était sans coutures [7] ».
Paul Lacroix ajoutait qu’il lui était passé entre les mains un ouvrage, où il est question, en termes circonstanciés, des tanneries de peau humaine. L’auteur de cet ouvrage [8] devait, dit-il, savoir la vérité, puisqu’il avait été l’ami de Camille Desmoulins et son collaborateur ; il est vrai qu’il avait été aussi l’ami et le compagnon de détention, à Saint-Lazare, d’André Chénier, qui ne partageait pas précisément les sentiments politiques de Camille. Quoi qu’il en soit, voici ce que rapporte ledit ouvrage :
Quel est le peuple d’Europe qui ne prend pas pour une fable l’établissement de la tannerie de peau humaine à Meudon ? On se souvient cependant qu’un homme vint à la barre de la Convention, annoncer un procédé simple et nouveau pour se procurer du cuir en abondance ; que le Comité de Salut public lui accorda l’emplacement de Meudon, dont les portes furent soigneusement fermées, et qu’enfin plusieurs membres de ce comité furent les premiers qui portèrent des bottes faites de cuir humain. Ce n’était pas au figuré que Robespierre écorchait son peuple, et comme Paris fournissait des souliers aux armées, il a pu arriver à plus d’un défenseur de la patrie d’être chaussé avec la peau de ses parents et amis.
Cette déclaration est, comme les précédentes, une assertion sans preuves. Nous y retrouvons, presque sans modification, des phrases empruntées à Danican, dont nous avons établi la valeur testimoniale.
Il y a cependant un fait à retenir de ce qui précède : c’est qu’il a existé à Meudon un établissement où l’on se livrait à des manipulations mystérieuses. De plus, la tradition s’était conservée que, dans ce même château de Meudon, on avait fait des essais de tannage de peau humaine, mais à une époque antérieure à la Révolution : ne racontait-on pas que, vers la fin du règne de Louis XV, un anatomiste, qui n’était autre que le grand-père d’Eugène Sue, avait remis au roi une paire de pantoufles, confectionnées dans son laboratoire ; que le duc d’Orléans était apparu un soir, dans les salons du Palais-Royal, vêtu d’une culotte de peau humaine ? Un Dictionnaire d’histoire naturelle de l’époque n’allait-il pas jusqu’à donner la recette, à la portée de qui voulait en faire l’épreuve, pour tanner la peau de son semblable ? Aussi, quand le Comité de Salut public décida la création, à Meudon, d’un établissement dont on ne faisait pas connaître la destination, établissement qui était entouré de murailles épaisses, dont il était défendu d’approcher ; quand on arrêta, comme émissaires de l’étranger, des individus qui avaient tenté d’enfreindre la consigne ; qu’on décréta la peine de mort contre quiconque se hasarderait à les imiter, le peuple eut vite fait de créer la légende du tannage des peaux, provenant des suppliciés.
Bientôt on murmura tout haut ce qu’on avait jusqu’alors chuchoté tout bas. Quelques feuilles de l’opposition firent allusion à la tannerie des sans-culottes, surtout après la chute du dictateur. Les représentants, – des thermidoriens, – récemment chargés de la surveillance de l’établissement de Meudon, crurent devoir, pour couper court à ces bruits, répondre par la voix du Moniteur :
Les représentants du peuple envoyés à Meudon pour surveiller les épreuves des nouvelles inventions, adressent à la Convention une lettre par laquelle ils réclament contre un bruit calomnieux inséré dans plusieurs journaux, que sous la tyrannie (celle de Robespierre), on tannait à Meudon des peaux humaines pour en faire des cuirs.
La Convention passe à l’ordre du jour.
Le Journal des hommes libres, le Journal des Débats et Décrets, organes des partis modérés tous les deux – détail important à noter – publiaient le même démenti, sous une forme légèrement différente.
En réalité, l’établissement de Meudon avait une double destination : c’était une vaste usine, où se fabriquaient sans relâche des munitions de guerre; c’était, en outre, un laboratoire d’expériences relatives à des machines nouvelles, à des engins destructeurs, à tout ce qui touchait, en un mot, à la défense nationale. C’est là que furent faits les premiers essais, qui s’y sont poursuivis de nos jours, d’aérostation militaire ; on comprend que le plus grand secret devait entourer de pareilles opérations.
Il y fut bien établi une tannerie, mais seulement après le 9 thermidor. La Tannerie de l’île de Sèvres, postérieure à la chute de Robespierre et au régime de la Terreur, avait été placée sous la direction du citoyen Séguin, « inventeur de nouveaux procédés pour le tannage des cuirs ». Cet établissement avait été créé pour fournir le cuir dont on manquait et qui servait à la confection de souliers destinés aux soldats de la République : c’était le temps où les volontaires allaient se faire tuer aux frontières, les pieds nus dans la neige et la boue ; les mieux partagés portaient des sabots garnis de foin.
Séguin fut présenté au Comité de Salut Public par Berthollet et c’est sur le rapport très étudié de Fourcroy, que la Convention avait décrété la fondation de la Tannerie de Sèvres. Le Comité y attachait une telle importance, qu’il crut devoir procurer au citoyen Séguin « toutes espèces possibles de facilités ». Le 11 brumaire, il mettait à sa disposition tout le tan que l’on pourrait recueillir dans les propriétés nationales et il ajoutait que l’intérêt de la République exigeait que le gouvernement le secondât de tout son pouvoir.
En faveur du nouvel établissement, on faisait enlever la pompe de la maison nationale de Passy, connue sous le nom de couvent de Sainte-Marie. On transformait les grandes écuries du ci-devant roi, à Versailles, en dépôt pour les peaux à tanner. Enfin, la propriété nationale connue sous le nom de Maison Brancas, à Sèvres, ainsi que l’île qui touche au pont de cette commune et une propriété située à Ravanny, dans le district de Nemours, étaient vendues à Séguin, pour l’agrandissement de sa tannerie [9].
C’était donc une grosse industrie, qui exigeait toute l’activité de celui qui en était le chef et l’âme dirigeante.
Comment supposer qu’un homme aussi occupé ait pu songer, même pour se délasser dans ses moments de loisirs, à tanner de la peau humaine ?
On a prétendu que son fils, ou l’un de ses parents, avait longtemps conservé une paire de gants de cette matière, qu’il montrait à ses visiteurs comme un objet de haute curiosité. Même au cas où ils seraient l’oeuvre d’Armand Séguin, nous n’aurions pas là un argument suffisant en faveur d’une fabrication continue et systématique de culottes de peaux, ordonnées par des sans-culottes. Reléguons donc cette fable au magasin d’accessoires des Alexandre Dumas père et des Ponson du Terrail et déchargeons la Révolution d’une imputation aussi sotte qu’elle est odieuse.
NOTES
[1] Anecdotes relatives à quelques personnes et à plusieurs événements remarquables de la Révolution, par J.-B. HARMAND, de la Meuse, (Paris, Maradan, 1820, in-8), p. 78.
[2] V. Les Mémoires secrets du dix-neuvième siècle, Paris, 1874.
[3] Souvenirs de la Terreur, par Georges Duval.
[4] Histoire des Girondins et des Massacres de Septembre.
[5] GRANIER DE CASSAGNAC, op. cit.
[6] Épisodes et Curiosités révolutionnaires.
[7] Cf. Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 1873.
[8] DUSAULCHOY DE BERGEMONT, Mosaïque historique, littéraire et politique, ou glanage instructif et divertissant d’anecdotes inédites ou très peu connues, de recherches bibliographiques, de traits curieux, de bons mots et de médisances, (Paris, Rosa, 1818), 2 vol. In-12, avec 2 lithographies de Charlot, p. 140 du premier volume : Tannerie de peau humaine.
[9] « Le 5 ventôse, ordre était donné de fournir cinquante milliers (de livres) de sels pour saler les peaux provenant de l’abattage de Paris et déposées dans la Chapelle des Orfèvres, en attendant qu’elles soient transportées à Sèvres. La difficulté des transports par la Seine avait exigé la salaison des peaux restées depuis plusieurs jours dans les échaudoirs. Pour peu que l’on eût tardé à les saler, il s’en perdait pour des valeurs très considérables et la putréfaction enlevait à la république des matières devenues extrêmement précieuses par leur rareté. » Catalogue d’une importante collection de documents autographes et historiques sur la Révolution française, etc. Paris, Charavay, 1862.
C’est un moment toujours émouvant que celui ou nous pouvons approcher des manuscrits. Le moment où nous pouvons poser nos yeux sur la page qui fut un jour feuille blanche sur la table d’un de ces grands de la musique ou de la littérature. C’est un instant qui nous fait voyager dans le temps avec cette impression d’entrer en contact avec ces auteurs, de sentir leur présence, de nous pencher sur leur épaule pour les voir tracer ces notes ou ces mots qui vont nous ravir.
Copié/collé d’un article paru dans Le Figaro
Manuscrits de Beethoven et de Mozart exposés
Par Le Figaro.fr avec AFP. Mis à jour le 04/04/2014 à 08:25
Une fois par an, à la veille de Pâques, la Bibliothèque de Cracovie sort de ses coffres-forts ses trésors musicaux: des manuscrits de Beethoven et de Mozart provenant des collections de la Bibliothèque de l’ancien État Prussien, dont elle est le dépositaire depuis la Seconde guerre mondiale.
Manuscrit de Beethoven
A cette occasion, les mélomanes pourront admirer jusqu’au 22 avril des esquisses pour les symphonies n. 9 (L’Ode à la Joie) et n. 3 (Eroica) de Ludwig van Beethoven, ou les autographes de son unique opéra Leonore (Fidelio). Y sont également exposés ceux de ses derniers quatuors, le n. 14 et la Grande fugue en Si Bémol majeur. Parmi d’autres manuscrits de la Bibliothèque de Berlin exposés à Cracovie, figurent le Concerto pour piano n. 27 en si bémol majeur de Mozart et le concerto pour piano et orchestre de Ferrucio Busoni n. 39.
Beethoven en 1815
« Le but est de donner aux mélomanes l’occasion à la fois de voir les notes vivantes de grands compositeurs et d’écouter le soir en concert la musique interprétée par de grands musiciens », précise Elzbieta Penderecka, épouse du compositeur polonais Krzysztof Penderecki. Au travers de ces manuscrits, « on voit les personnalités des compositeurs: Mozart était très ordonné. Il écrivait sans apporter de corrections. Beethoven en revanche, c’est une tout autre personnalité. Ses manuscrits sont désordonnés, il y a des fragments barrés, des corrections. Et d’ailleurs cette passion s’entend dans ses symphonies et sa musique », commente le directeur de la Bibliothèque Jagellonne de Cracovie, Zdzislaw Pietrzyk.
Manuscrit Requiem de Mozart
Ces trésors musicaux de la « Preusische Staatsbibliothek » se sont retrouvés en Pologne après la Seconde guerre mondiale. « Craignant des bombardements à Berlin, les nazis avaient divisé les collections et caché une partie dans un couvent à Krzeszowa, en Silésie », explique Zdzislaw Pietrzyk. Après 1945, la Silésie est revenue à la Pologne suite à des modifications de frontières, avec tous les biens qui s’y trouvaient.
Mozart
Mais l’Allemagne souhaite la restitution de la collection. En 1977, pour entretenir de bonnes relations entre les « pays frères » du bloc communiste, au cours d’une visite d’État en République Démocratique Allemande (RDA) le gouvernement polonais avait restitué le manuscrit de la Symphonie n. 9 de Beethoven, ainsi que des manuscrits de Bach et Mozart, suscitant la consternation de chercheurs polonais qui voulaient les garder à Cracovie. Selon Varsovie, la Pologne avait perdu pendant la Seconde guerre mondiale un demi-million d’oeuvres d’art, d’une valeur estimée à vingt milliards de dollars actuels.
Un manuscrit de l’auteur d’Alice au pays des merveilles a été adjugé 16.000 euros dans une vente aux enchères à Londres. Elle met en lumière la détestation du romancier pour toute forme d’ostentation sentimentale.
La maison londonienne, Bonhams, vient de vendre aux enchères une lettre de Lewis Carroll adressée à son amie Anne Symonds. Dans celle-ci l’auteur du conte fantastique Alice au pays des merveilles explique sans détour sa détestation viscérale de la célébrité. Ce manuscrit qui révèle la pensée intime du romancier a été adjugé 16. 000 euros. Cette épistole autographe était initialement estimée entre 5000 et 6000 euros.
Il est l’un des romanciers anglais les plus célèbres de la littérature britannique. Et pourtant, Lewis Caroll n’a cessé durant toute sa carrière de fuir les trompettes de la renommée chantées et dénoncées malicieusement par Georges Brassens un siècle plus tard. Signé de son vrai nom, Charles Dodgson, il écrit notamment dans cette missive «qu’il déteste être pointé du doigt et regarder comme un bête étrange, tel un lion en cage».
«J’aurais aimé n’avoir jamais écrit aucun livre»
Le talent de Carroll est au moins aussi connu que sa pudeur. Sa lettre est un véritable plaidoyer contre l’ostentation et la recherche de la célébrité à tout prix. Il y décrit avec précision la nature de ses sentiments: «… Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas pourquoi je ne veux pas révéler mes sentiments … mais nous ne sommes pas tous faits du même bois…».
Sa volonté de se préserver de toute intrusion dans sa vie lui fait même écrire le définitif: «Je hais la notoriété si intensément que parfois j’aurais aimé n’écrire aucun livre».
Plus d’un siècle après sa mort, Lewis Carroll est toujours l’un des plus célèbres romanciers du monde. Des dizaines d’essais ont été écrits sur son œuvre majeure Alice au pays des merveilles. Une histoire fantastique, onirique qui a suscité de nombreuses interprétations. Mystérieuse, insaisissable, à multiples facettes… comme son créateur.
Une nouvelle base de données exceptionnelle est accessible à tous. Documents « papier », iconographie et objets racontent mieux que quiconque une période de notre Histoire non seulement fertile en documents écrits et imprimés mais très créative dans les domaines des arts et de l’artisanat populaire. Un vrai bonheur que de pouvoir consulter les sources sans qu’elles aient été passées par le tamis des historiens, pour se faire sa propre idée sur l’époque. La certitude de nombreuses heures de plaisir à explorer ce nouveau grand grenier numérique.
Les archives de la Révolution française désormais accessibles sur InterneT / http://frda.stanford.edu/fr/catalog
Une plateforme dotée d’un moteur de recherche, développée par la BnF et l’université de Stanford, publie les archives de la Révolution française en huit tomes de débats parlementaires et 14.000 images.
La Révolution française numérisée en texte et en images. Pas moins de 82 tomes de retranscription de travaux des assemblées entre 1789 et 1794, accompagnés de 14.000 documents iconographiques publiés entre 1787 et 1799 sont désormais consultables sur une plateforme en ligne. «C’est un portail unique en son genre, explique Corinne Le Bitouzé, conservateur à la Bibliothèque nationale de France (BnF) qui a collaboré au projet. Il permet de faire des recherches qui combinent textes et images, ce qui créé une richesse unique pour les historiens de la Révolution française.» La BnF a partagé sa masse documentaire, tandis que l’université de Stanford a apporté son savoir faire technique dans la conception de la plateforme. Le projet a nécessité plus de deux ans de collaboration entre les deux institutions.
Recherches par périodes
Hébergée sur le site de Stanford, la plateforme se présente sous la forme d’une frise historique. Elle permet une consultation chronologique des documents autour de grandes périodes: la convocation des états généraux en 1788, la Terreur en 1792 ou encore la révolte vendéenne de 1793 à 1795. Une recherche «plein texte» développée par Stanford permet de scanner la masse documentaire à la recherche d’un mot clé. Mais le site propose également une recherche par noms propres (Louis XVI, Robespierre ou La Fayette) ou encore par type de document. La masse d’images a été soigneusement triée et documentée par la BnF, ce qui permet de lancer des recherches par grands chapitres (grandes journées, fêtes et célébrations, allégories et symboles…) mais aussi par artiste, sujet, personnage ou lieu. «On aimerait beaucoup développer ce projet sur d’autres périodes historiques, glisse Corinne Le Bitouzé. Nous avons plus de 200.000 estampes, dessins, photos et affiches exploitables sur l’histoire de France.»
Le travail de numérisation de ces archives par la BnF a commencé en 1989, pour le bicentenaire de la Révolution. Un corpus de textes et d’images provenant de ses collections avait été mis à la disposition du public sous forme de microfilms et d’un vidéo-disque d’images. Mais l’obsolescence technologique de ces supports avait rendu ces documents quasiment inaccessibles.
Ci-dessus, le fonds des archives notariales aux Archives départementales du Calvados à Caen.
Les photos qui illustrent cet article ont été trouvées sur le site calvados.fr. Le copyright leur appartient.
NOMbreuses sont les personnes qui gravitent autour de notre Association qui ont souvent joué ou jouent toujours les détectives dans les archives de tous poils (départementales, nationales, diocésaines, notariales, amirautés, évêchés, présidiaux, etc.) pour des besoins professionnels. Et toutes vous dirons que la généralisation, il y a longtemps – (à peu près à l’époque des dinosaures, semble-t-il pour les plus âgés d’entre nous) – des microfilms, pour certains cotes, fut déjà une belle avancée.
Les Archives départementales à Caen. Copyright : calvados.fr
LE confort que les nouvelles technologies apportent pour la consultation des archives (plus d’attente pour un document déjà en main, moins de manipulation de documents fragiles, moins de déplacements fastidieux) est accueilli depuis que la numérisation à grande échelle à débuté avec enthousiasme tant par les professionnels que par les amateurs.
C’est le vieux rêve de notre LITTLE FREE LIBRARY de donner accès aux livres tous les jours et à toute heure grâce à une carte magnétique permettant l’ouverture de la porte. Nous suivrons de près l’aventure irlandaise pour nous rendre compte de la viabilité de ce système basé entièrement sur la confiance couplé à la technologie. Si la LITTLE pourrait éventuellement s’offrir une porte automatisée, elle n’a pas les moyens de s’offrir des caméras haut de gamme autre que la webcam existante.
L’expérience est tentée en Irlande. Dès le début de l’année certaines bibliothèques municipales seront ouvertes au public 24 h sur 24 sans présence de personnel.
Les usagers possédant une carte de bibliothèque pourront au moment où ils le désirent rendre un livre emprunter, en prendre de nouveaux, utiliser le Wifi de l’espace public ou encore se connecter aux ordinateurs mis à disposition. La bibliothèque sera entièrement ouverte (mise à part les bureaux du personnel). Pour mettre en place ce projet, les autorités font confiance aux citoyens et à la technologie.
Dans le cadre du projet pilote, les bâtiments des bibliothèques participant au programme seront équipées de portes automatiques. Les utilisateurs auront accès en utilisant leur carte de membre et un numéro d’identification. Ils seront suivis dans leurs déplacements à travers le bâtiment par les deux caméras de sécurité. Des étiquettes d’identification radio-fréquence seront attachées aux livres, qui seront scannés avant l’emprunt.
Cette expérience est actuellement menée dans plusieurs pays, Danemark, la Suède, la Norvège et Taiwan, et selon les bibliothécaires les retours sont positifs et il n’y a pas eu de problèmes majeurs à déplorer.
Lu dans Le Figaro de ce jour, une nouvelle qui réjouira les amateurs d’ouvrages anciens : la réédition de livres archivés à la Bibliothèque Nationale de France. Voir, ci-dessous, en rouge, le copié-collé de l’article.
Il vous faut tout de même savoir, amis lecteurs, que la plupart des ouvrages de la BNF sont depuis longtemps déjà lisibles en ligne (souvent sous forme de fac-similé) et/ou téléchargeables. En fouillant dans la base de données, vous découvrirez moult ouvrages qui sont soit de bonne tenue littéraire, soit porteurs d’informations pratiques ou historiques, soit des curiosités traitant de milliers de sujets plus originaux les uns que les autres. Une véritable mine d’or pour les aventuriers de la lecture !
Article du Figaro, copyright : Le Figaro, 27 juin 2013
Des milliers de livres anciens vont retrouver le chemin des librairies grâce à un service associant Hachette Livre et la Bibliothèque nationale de France qui permet de réimprimer à l’identique et à l’unité des trésors du patrimoine littéraire et historique français.
Plusieurs milliers d’ouvrages publiés entre le XVe et le XIXe siècles et sélectionnés parmi les titres les plus consultés de Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, peuvent désormais être commercialisés par l’ensemble du réseau des libraires, indique jeudi Hachette Livre (Lagardère) dans un communiqué.
Un site web dédié, http://www.hachettebnf.fr, lancé mercredi soir, permet à chacun de consulter par thématiques l’ensemble des références disponibles et de visualiser un extrait de chaque ouvrage avant d’en commander un exemplaire chez le libraire de son choix.
Ces ouvrages vendus de 6 à 40 euros sont livrés dans les librairies dans les mêmes délais qu’un exemplaire prélevé sur stock grâce à l’impression à la demande, technologie numérique qui permet d’imprimer un seul exemplaire en quelques heures.
Plus de 40.000 titres sont aujourd’hui disponibles et ce catalogue s’enrichira dans les mois qui viennent pour atteindre 65.000 ouvrages choisis parmi les 200.000 références accessibles sur Gallica.
Lecteurs, chercheurs et passionnés y dénicheront des ouvrages rares, comme « La bonne cuisine française d’Emile Dumont », primé à l’Exposition universelle de 1889 et réédité 32 fois au début du XXe siècle, l’édition de 1858 du « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » de François-Joseph Cazin, ou encore une édition de 1484 des « Fables d’Esope », traduite du latin en français et comportant de remarquables illustrations.
LE livre par excellence, le manuscrit enluminé, (rêve de tout bibliophile….) entre dans l’univers de la 3D. Au lieu d’ôter de la magie à ces ouvrages magnifiques et fragiles,cela semble y ajouter une pincée de sorcellerie…S’ils faisaient un petit effort en direction d’une décoration moins…dépouillée… nous pourrions presque nous croire dans la bibliothèque de l’Université de l’Invisible d’Ankh-Morpork, bibliothèque un peu particulière sortie de l’imagination du célébre auteur anglais Sir Terry Pratchett.
« Les ouvrages médiévaux vont connaître une nouvelle vie, grâce à un processus de numérisation qui permet de les consulter en 3D. Le système, présenté aujourd’hui même à l’occasion du CEBIT, le plus important salon high-tech, qui se déroule en Allemagne, à Hanovre, a été développé par l’institut allemand Fraunhofer.
Ouvrage médiéval enluminé.
Les utilisateurs et les curieux ne verront plus au travers d’une vitrine les textes anciens : le procédé de numérisation mis en place présente des livres en latin, avec des illustrations, offre de manipuler en temps réel et en trois dimensions les ouvrages. Le lecteur, pour se faire, se positionne à quelques mètres d’un écran, et doit serrer la main, tout en la levant, pour faire fonctionner les capteurs de la caméra. Ainsi, il lui est possible de déplacer le livre et de le parcourir.
Cette détection des mouvements, sur le principe d’un jeu vidéo, capte et identifie alors quelques gestes précis, conçus pour faire tourner les pages, et déplacer le livre.
En collaboration avec la Bibliothèque d’État de Bavière, à Munich, l’institut a souhaité développer une technologie qui permet au plus grand nombre de pouvoir consulter des livres rares et anciens. « Je pense que le plus ancien ouvrage qui a été numérisé à ce jour à au moins 1000 ans », explique le chef du projet, Paul Chojecki. « La prochaine étape serait d’améliorer le contenu numérique. Parvenir à faire une recherche ou présenter une traduction immédiate si, par exemple, vous ne parlez pas latin. »
Ouvrage médiéval enluminé.
La technologie pourrait d’ailleurs avoir d’autres applications, plus commerciales, dans le cadre de librairies qui offriraient alors de consulter des titres qu’elles n’auraient pas en stock, tout en permettant au client de les feuilleter. L’institut avait réalisé les premières présentations de son service en octobre 2012. « Nous pouvons créer des livres en 3D grâce à la numérisation. Et puis, comme on peut le voir, nous pouvons les présenter de manière interactive, les ouvrir, les faire pivoter, juste d’un geste, sans toucher l’écran. »
Les premières expérimentations ont été faites avec la Bibliothèque nationale de Monaco. « Ils voulaient obtenir que leurs livres soient en trois dimensions, mais également les rendre accessibles au public », explique Paul. »
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