Et sa LITTLE FREE LIBRARY, un système d'échange, de récolte et de redistribution gratuite de livres. Ne jetez pas vos livres, confiez-les nous, nous leur trouverons une nouvelle famille…Et aussi : CD musique, DVD film, cartes postales anciennes ou pas, vieux papiers…
Cette petite recherche a commencé par hasard. La lecture d’un ouvrage sur l’histoire de la Russie communiste a mené à la lecture de légendes sibériennes, dont celles concernant des chamans, des champignons et le solstice. Une seconde recherche, plusieurs mois plus tard, d’images pour illustrer un petit billet sur les anciennes décorations en verre coloré pour le sapin a abouti aux images de mignons champignons à suspendre…. de là nous sommes arrivés aux cartes de voeux et nous y avons croisé le même champignon….Cela commençait à faire beaucoup de champignons et la question s’est posée : mais que fait donc ce végétal toxique dans le contexte des fêtes de fin d’année ? Voilà pour la petite histoire.
Toutes les images ont été trouvées sur le web. le copyright appartient à leurs auteurs dont le nom n’était pas indiqué.
Le chamanisme sibérien est bien documenté grâce aux nombreux travaux d’ethnologues. Certains considèrent la Sibérie comme le pays d’origine du chamanisme. En raison des nombreuses ethnies sibériennes, les pratiques varient mais conservent un tronc commun. Le chamanisme n’est pas une religion mais une manière de vivre. Originellement, un chaman est une personne qui vit au contact de la nature et possède une grande connaissance des plantes. Il est un guérisseur et un intermédiaire, un lien entre le monde minéral, végétal, animal et les esprits. Pour entrer en contact avec les esprits, il utilise des plantes et des instruments de musique.
Les champignons sont très représentés sur les cartes de voeux. Ce sont ceux chapeautés de rouge à semis de points blancs (graphiquement une belle réussite de la nature) qui sont majoritaires. Leur présence sur les petits cartons est-elle uniquement esthétique ? Pourquoi ce choix ? D’autres éléments naturels agréables à l’oeil auraient pu être choisis…. Creusons un peu et…. spéculons (la spéculation étant une autre manière amusante de raconter une histoire en regroupant des faits)… On peut aussi parler d’ethnomycologie. Donc, amusons-nous un peu…
Le champignon représenté est le plus courant de l’espèce, l’Amanita muscaria, dite aussi amanite tue-mouche ou fausse oronge. C’est un champignon toxique, psychotrope, hallucinogène. Le diamètre du chapeau peut atteindre vingt centimètres de diamètre. Ce champignon serait apparu en Sibérie-Béringie au cours de l’ère tertiaire avant de se répandre à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord.
Dans sa Sibérie de naissance, le champignon étaient (est ?) utilisé par les chamans pour entrer dans le royaume des esprits. Il en sera de même, plus tard, dans les autres régions et les autres civilisations quand le champignon s’y implantera. Une plante hallucinogène fini toujours par avoir ses entrées dans divers rituels.
La littérature révèle que l’amanite n’a pas été réservée au seul chaman sibérien. Elle était plus largement utilisée de façon récréative par la population. De nombreux récits décrivent l’usage des champignons lors de fêtes communautaires ou d’événements familiaux . Pourrait-on aussi voir dans cette consommation un moyen de trouver de la vitamine D pour combattre les maladies hivernales durant les mois sans soleil ? Les exemplaires comestibles de l’espèce sont une source importante de cette vitamine. Des sources ethnographiques parlent, entre autres thèmes, des ouvriers sibériens qui prenaient une petite quantité de champignons avant de commencer le travail physiquement difficile pour profiter de l’explosion d’énergie et de la légère euphorie produite à cette faible dose.
Même si les amanites eurent une valeur récréative et médicinale en Sibérie, le lien entre le champignon magique et les fêtes de fin d’année est-il possible ? Que peuvent nous dire les pratiques locales dans l’antique Sibérie sur les raisons pour lesquelles nous échangeons des cadeaux au moment du solstice, les déposons sous des sapins décorés de guirlandes ou dans des chaussettes suspendues devant la cheminée, de la présence du rouge et du blanc, sans oublier les histoires de rennes volants ?
Les traditions, les rituels, les légendes ont généralement pour point de départ une raison ou un événement réel très simple, banal, souvent même très anecdotique et qui aurait dû ou pu le rester… Au fil du temps, la raison, le détail originel, se dilue, se mélange à d’autres au point de rendre difficile de remonter jusqu’à sa source. Dans les sociétés pré-chrétiennes européennes qui utilisaient un calendrier lunaire, le solstice d’hiver marquait la fin de la vieille année et inaugurait une période crépusculaire qui n’était ni l’ancienne ni la nouvelle. Comment se rassurer, espérer le retour du soleil, d’un quotidien moins dur ? Le chaman sibérien faisait alors le tour des habitations pour distribuer des cadeaux : des amanites séchées; cela pour redonner de l’énergie et un peu d’euphorie à la population. Le chaman faisaient sécher les champignons enfilés sur des ficelles qu’il accrochait aux branches des arbres (notamment des pins) ou les suspendait dans des sacs de toile humides devant le feu (détails documentés).Ajoutons que les rennes sont amateurs de ces champignons qui les rendent eux-aussi euphoriques. Et pour finir, ce champignon aime pousser sous les sapins (symbiote).Ainsi, tout le monde « plane »…. le chaman, la population, les rennes… alors de là à voir voler un traîneau et les rennes, rien de plus naturel…
Ce chaman qui apportait santé, euphorie, énergie s’est-il transformé petit à petit en une légende en occultant une partie des éléments réels ? L’histoire s’éloignant de son lieu de naissance donnant naissance à un personnage apportant furtivement des cadeaux au moment du solstice ? Un mythe beaucoup plus ancien raconte qu’une déesse passait par le ‘trou à fumée’ et déposait des présents ; cette histoire était connue dans toute l’Europe du Nord, de la Russie à l’Angleterre à l’époque médiévale.
Mais comment entrer dans une yourte dont la porte est bloquée par plusieurs mètres de neige ? En passant par le toit et le « trou de fumée ». Le chaman grimpait sur le toit et glissait le long d’un poteau central (il y a deux poteaux de chaque côté de l’ouverture centrale du toit dans une yourte traditionnelle). Tout comme y entrait les habitants de la yourte car il n’y a aucun autre moyen d’y entrerdurant l’hiver.Est-ce en raison du terrible climat hivernal de la Sibérie que le Père Noël est domicilié au Pôle Nord, adresse on ne peut plus glaciale ?
Le Père Noël avatar du chaman sibérien ? Pourquoi pas ? Tout est déjà en place : les couleurs, les sapins, les champignons ( à la fois boules, guirlandes et cadeaux) qui sèchent sur les branches ou dans des sacs suspendus comme des chaussettes devant la cheminée, les rennes, le traîneau, le toit et la cheminée comme porte d’entrée…
Fait intéressant, jusqu’à l’époque victorienne, en Angleterre, le symbole traditionnel des ramoneurs était un champignon amanite tue-mouche – et de nombreuses premières cartes de Noël et du Nouvel An représentent ces ramoneurs avec leur champignon. Comment en est-on arrivé à lier ramoneur et champignon ? Un rapport avec le chaman, ses champignons et sa façon originale de les distribuer ? Une histoire délayée ayant mis des siècles pour passer de la Sibérie ancienne à l’Angleterre du XIXe siècle ?
Des petits détails liés à des éléments qui furent réels à des périodes très lointaines perdurent partout dans nos contes, nos légendes et même dans notre quotidien. Il est souvent très difficile de remonter jusqu’à la véritable source et aussi de comprendre pourquoi un détail, une anecdote, un rituel survivra plus qu’un autre, se métamorphosant au fil du temps, mais conservant toutefois un indéniable fil, parfois ténu mais toujours solide, avec son origine. Nous en avons un exemple récent très clair : la vraie bûche en bon bois d’arbre devenu un gâteau…. et qui l’aurait imaginé il y a quelques siècles ? Tout est possible avec les traditions, car elles ne sont pas figées, elles évoluent très vite, conservant leur souche, se débarrassant de certains éléments devenus obsolètes et absorbant toutes les nouveautés, toutes les évolutions de la société. Chaque année se fait une petite « mise à jour » et petit à petit des détails très anciens qui échappent au ménage deviennent incompréhensibles, on ne sait plus pourquoi ils sont là, mais ils sont toujours là. Aux curieux ensuite de mener l’enquête.Un exemple : on ne décore plus sa maison pour les fêtes en 2023 comme on la décorait pour celles de 1960. Si le canevas de base est presque resté le même, la différence est importante. Mais comme nous avons des documents visuels par millions, il est facile de comprendre comment a progressé cette évolution et pourquoi.
L’iconographie de ces beaux champignons est un thème commun à Noël et au Nouvel An. D’innombrables décorations ont la forme du champignon magique.On peut toutefois se poser la question : pourquoi envoyer l’image d’un champignon toxique pour souhaiter une bonne année et une bonne santé ? Pourquoi en décorer sa maison ? Un motif choisi uniquement pour son esthétique ? Peu crédible, il existait bien d’autres jolis candidats. L’image du champignon rouge et blanc à, de plus, été utilisé bien antérieurement à l’adoption des mêmes couleurs pour le costume du Père Noël Alors quelle est la filiation ?
A la fin de la recherche, comme souvent, on se retrouve avec quelques réponses (nous n’avons pu les insérer toutes ici …l’histoire des chamans sibériens est documentée) et de nouvelles questions….
Parce qu’il est beau, on a donné de ce champignon méchant une image de champignon gentil, image que l’on retrouve dans la littérature enfantine en tant que résidence pour petits personnages comme les fées, les elfes, des gobelins, les gnomes,etc.
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Les couvertures brodées, dont les plus anciennes datent de la période médiévale, sont de luxueux petits objets qui réjouissent tous les amateurs de l’objet livre. Les fonds de couvertures sont le plus souvent en velours, le matériau le plus approprié. Ceux en soie ou en satin sont plus fragiles. Les broderies sont en fils de soie, d’or, d’argent et ornées de bandes en or et argent. Les bandes de métal (ou « passants ») battues fines sont cousues avec des fils de soie qui les traversent. Les ajouts de paillettes ne sont pas courants, les ajouts perles prévalaient au XVe siècle.
les fils d’or/argent étaient fabriqués en jumelant de longues et fines bandes d’or ou d’argent autour d’un fil de soie ou de lin, fil tissé ensuite dans la matière première ou utilisé pour la broderie. Des petits anneaux en forme de tire-bouchons fabriqués avec ces fils enroulés capturent la lumière et font étinceler le support. L’or et l’argent ressortent mieux sur le velours et le résultat valait la peine du long travail que cela représentait.
Certaines broderies ou certaines parties des broderies sont épaisses, ce qui ajoute un aspect encore plus riche à l’ouvrage.
Les broderies représentent un peu tous les sujets ou thèmes : des scènes religieuses, des saints, des anges, des scènes de chasse, des armoiries, des fleurs, des animaux…
Ces ouvrages luxueux n’étaient pas destinés (et ne le sont toujours pas) à être rangés debout, mais posés à plat. On pourrait penser qu’alors seul le premier plat (visible) aurait dû être brodé, mais presque toutes les anciennes reliures brodées le sont des deux côtés. Le dessous est plus usé mais les couleurs plus fraîches et vice-versa. Les couvertures en velours ont mieux passé l’épreuve du temps comparées à celles en soie ou satin qui délicatement rebrodées de soie sont très fragiles.
Les couvertures les plus riches, les plus travaillées, les plus spéctaculaires sont la plupart du temps issues de bibliothèques royales ou de celles de riches personnages. Ils appartiennent aussi aux trésors des cathédrales et des églises. Vous pourrez en admirer dans certains musées, certains châteaux ou dans les bibliothèques qui possèdent ce genre de fond. On ignore ce qu’il en est des collections privées.
Tous les ouvrages brodées ne sont pas là simplement pour montrer sa richesse, son bon goût ou pour leur l’aspect solennel, certains sont utilisés au quotidien tels les livres de messe (missels), les livres de poèmes… et pas extension le journal intime (surtout chez les jeunes filles)… La broderie est alors une simple personnalisation qui penche plus vers la mignonnerie que l’ostentatoire.
Le livre de poche ne date pas d’hier, cela fait plusieurs siècles que de petits ouvrages sont été conçus pour être réellement transportés une poche ou un réticule. On trouve encore assez facilement parmi tous ces anciens ‘livres de poche » des petits ouvrages brodés (notamment du XIXe siècle) à des prix très abordables (par exemple, la période victorienne a été friande de ces livres brodées ou protégés par un tissu brodé).
Les couvertures brodées qui avaient totalement disparues réapparaissent depuis quelques décennies par le biais des travaux manuels (DIY en anglais) et des forums dédiés qui mettent en avant créativité de tous à travers la personnalisation des objets du quotidien ou de collection. Broder une couverture pour ses livres préférés, un livre d’or ou un journal n’est pas rare.
Il faut préciser qu’il existe aussi des couvertures amovibles brodées (nous reparlerons bientôt de ces couvertures de protection). Elles sont très à la mode actuellement dans la mouvance du fait-maison fait-main (DIY).
Quelques images
(les copyright des visuels appartiennent aux auteurs,)
Court dress ca. 1750 British Blue silk taffeta brocaded with silver thread Purchase, Irene Lewisohn Bequest, 1965 (C.I.65.13.1aÐc) photography by mma, Digital File DT253710.tif retouched by film and media (jnc) 9_7_11
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Durant la seconde moitié du XIXe siècle, des livres aux reliures incrustées de nacre furent pendant quelques années à la mode. Ouvrages de poésies sentimentales, romans d’amour à l’eau de rose, contenus religieux, maximes moralisatrices, gentilles pensées, etc., ils étaient le plus souvent offerts, tel le missel lors de la communion catholique. Mais, la plupart du temps, le texte était secondaire, il s’agissait avant tout d’un ‘livre objet » , d’un livre cadeau habillé d’une reliure décorée le plus souvent à l’extrême.
Ces ornements, réalisés à partir de coquilles de mollusques, représentent un moment isolé, intriguant, des Arts décoratifs. A une époque durant laquelle les reliures deviennent de plus en plus élaborées, ces couvertures irisées, à la fois sombres et scintillantes sont étranges, cela hésitant entre une élégance baroque, gothique, et un mauvais goût clinquant.
Que ce soit les reliures à fonds sombres ornées de nacre naturellement blanche ou colorée ou celles entièrement en nacre blanche des missels, les incrustations sont parfois remarquablement exécutées.
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Ce petit article va clore la série que nous avons commencée avec celui consacré au thème de YULE, le Solstice d’Hiver. Le mélange des traditions, des rituels qui commence à Yule et se poursuit à Noël trouve sa scène finale au Nouvel An
On va retrouver, pour la nouvelle année, deux personnages : un vieil homme dans le rôle du Père du Temps (Father Time) et un jeune enfant dans le rôle du Nouvel An. Le Père du Temps porte les attributs de la Mort, le sablier et la faux. Il est marié à la Mère Terre. Il représente le passage du temps. Il faudrait là aussi aller voir du côté de l’Antiquité, chez les Grecs et Chronos, chez les Romains et Saturne. Sa représentation dans les arts se retrouve dans bien des cultures. Un amalgame s’est produit dans l’iconographie saisonnière entre le Père du Temps et le Vieil An.
L’enfant, le Bébé Nouvel An (Baby New Year), représente à la fois une naissance (le Nouvel An) et une renaissance(le cycle des saisons). L’année n’est jamais représentée que par ces deux âges : le bébé (ou un très jeune enfant) et le vieil homme.
On trouve parfois le Père du Temps accompagné d’une jeune fille ou femme. Nous ne trouvons pas d’explication pertinente. Est-ce une représentation de Mère Terre ? Peut-être s’agit-il simplement d’une recherche graphique ou de dessinateurs décidés à innover pour une raison quelconque.
La littérature et les archives concernant les fêtes et les traditions sont riches et il est possible de trouver des ouvrages pointus et des thèses sur ces sujets. Les différentes archives (municipales, départementales, régionales, notariales, religieuses, hospitalières, celles des présidiaux, des anciennes corporations, les archives privées et bien d’autres sont une mine sur les traditions et leur grande plasticité. Il faut se méfier des ouvrages qui ne se basent pas sur des recherches satisfaisantes. Il y a encore trop d’ouvrages en circulation qui sont le fait d’amateurs peu éclairés qui continuent à propager de vieilles erreurs.
Les traditions – et c’est un paradoxe – n’ont jamais une très longue existence, elles sont loin d’être statiques, définitives et persister dans un état donné, figé, fixé. Le point de départ, l’idée de départ ou l’événement originel reste généralement reconnaissable au fil des siècles malgré l’empilement des manipulations. Les dates (ou périodes), elles, restent pratiquement les mêmes car on ne peut modifier le cycle des saisons. Mais les rituels se déforment très rapidement. Le mythe d’une immémoriale ancienneté des festivités annuelles fit longtemps croire que les rites, les coutumes, les fêtes religieuses, les fêtes saisonnières agraires étaient vécus de la même manière qu’à des périodes très antérieures, que rien n’avait changé depuis le début. La faute en est aux folkloristes qui inventorièrent sur le terrain au XIXee siècle, cela mêlé à une vision naïve d’un passé idéalisé. En réalité, la majeure partie des éléments de cette culture populaire (grandement campagnarde) qu’ils collectèrent ne datait que de l’époque de Louis XV et de Louis XVI et avait déjà bien évoluée.
Les curieux qui fouillent sérieusement dans les Archives vont de surprises en surprises, obligés de reconnaître qu’entre ce que l’on raconte au café du Commerce ou au coin du feu et la réalité, la marge est large. A côté de la façon dévergondée (et le mot est faible), débridée, violente souvent dont nos ancêtres ont vécus les fêtes annuelles (même religieuses), comportant de plus des paramètres politiques et financiers non négligeables, les festivités actuelles sont bien sages pour ne pas dire bien insipides. Nous n’avons que deux modestes réveillons (et deux messes pour les Chrétiens, celle de Minuit et du Jour de Noël) alors que nos lointains ancêtres, privés de travail aux champs durant l’hiver, se défoulaient durant plusieurs jours. Quelquefois les festivités disparaissaient durant un temps, en raison d’une guerre, d’une famine, d’une sévère épidémie, un changement d’idéologie (comme lors de l’émergence du protestantisme qui – dans les villes et régions conquises – fit le ménage dans les coutumes qui allaient – il est vrai – parfois vraiment loin dans l’indécence.) Des moments de puritanisme croisent ainsi des moments de débauche (et là encore le mot n’est pas trop fort.) Des milliers de documents, décrets, jugements, procédures, lois, écrits de témoins, etc. nous peignent un tableau épique des fêtes d’autrefois qui n’ont rien d’un chromo ou d’une mignonne carte postale. Les autres fêtes , rurales ou citadines, religieuses ou non, de l’année étaient aussi prétextes à des débordements que nous serions bien en peine d’imiter aujourd’hui..
COMMENT PEUT NAITRE UNE TRADITION ?
Un événement, une observation de la nature, le développement d’une idéologie, etc. peut être un point de départ. Peu importe le prétexte.
Prenons l’exemple d’une tradition récente chez nos voisins britanniques, une tradition née d’un événement politique : la Guy Fawkes Night, la Nuit de Guy Fawkes. l’anniversaire de la Conspiration des Poudres ((ou encore : Bonfire Night, Plot Night,..). Le 05 novembre 1605, onze conspirateurs catholiques anglais menés par Guy Fawkes et Robert Catesby tentèrent de faire sauter, à l’aide de trente-si x barils de poudre, le bâtiment du Parlement, à Londres, alors que le roi James 1er y était présent. Le complot échoua, les conspirateurs arrêtés furent exécutés. Depuis, le 5 novembre, on commémore cette nuit. On confectionne des mannequins de paille à l’effigie de Guy Fawkes (the guy), ils seront brûlés sur les feux de joie. Les enfants portant un masque de Guy Fawkes, ou promenant un mannequin, mendient » A penny for the guy ». Avec le temps, des tirs de feux d’artifice ont été ajoutés. On chante aussi des chansons, des comptines populaires bien que celles chantées actuellement soient moins violentes que celles d’autrefois (vous les trouverez facilement sur le web.) Comme toutes les traditions, celle-ci connait des évolutions. Ainsi, des objets symbolisant le malheur sont parfois ajoutés au bûcher. Sans compter des variantes locales.
Le masque de Guy Fawkes est connu de tous car il est celui utilisé par les Anonymous, un groupe actif de cybermilitants. Guy Fawkes en personne, son nom ou son masque sont présents dans la littérature, au cinéma, dans des jeux.
Petits Objets de Compagnie aime le papier imprimé, tous les papiers imprimés et les incontournables cartes de voeux qui racontent tant de choses sur une si petite surface…
Les cartes anciennes nous proposent le Vieil An/Père du temps et le jeune Nouvel An, sur d’autres l’enfant est seul en scène sur des cartes qui se veulent légères, humoristiques.
Mais laissons les images conter tout cela….
Nous commençons par la rencontre du Vieil An et du Nouvel An…
Assez rare, le Nouvel An représenté avec le Père du Temps est une petite fille. Le Bébé Nouvel An, bien que le sexe soit indéterminé est considéré comme un garçon.
Le petit enfant sans le vieil homme
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Toute nouvelle informations concernant Shakespeare est accueillie avec une pétillante satisfaction. Toute nouvelle raison d’aller à Londres (si toutefois il en fallait une…) est la bienvenue…
De nouvelles recherches ont permis de trouver où habitait William Shakespeare à Londres lorsqu’il écrivait Roméo et Juliette. On savait, jusqu’à présent, que le dramaturge vivait à proximité du site de la gare de Liverpool Street dans les années 1590, mais sans plus. Ce lieu avait déjà été identifié comme celui où vivait Shakespeare, alors connue sous le nom de paroisse de St. Helens, grâce à son inscription sur les registres des contribuables en 1597/98, mais son emplacement exact n’a jamais été identifié.
Registre des contribuables de la paroisse St Helen sur lequel figure, avant-dernier, le nom de William Shakespeare
L’historien Geoffrey Marsh, directeur du département théâtre du Victoria and Albert Museum. a passé une dizaine d’années à rechercher méticuleusement le domicile du dramaturge et poète en se référant aux documents officiels pour déterminer exactement où Shakespeare avait vécu durant ces années-là.
Les preuves suggèrent que le barde logeait dans ce qui est maintenant le 35 Great St Helen’s, un site à côté de l’église St Helen’s occupée actuellement par un immeuble de bureaux. Sa maison était probablement située dans un groupe de propriétés qui surplombait le cimetière St Helen, à quelques mètres de l’endroit où se trouve aujourd’hui le « Gherkin », (le cornichon), le gratte-ciel de l’architecte Norman Foster
A l’époque ou il écrivait Roméo et Juliette, le dramaturge habitait donc le quartier St Helen. Il ne reste presque plus rien à cet endroit du Londres qu’il connu.
Selon G. March, W. Shapespeare vivait dans un maison située à l’emplacement du bâtiment de gauche sur cette photo de Great St Helen’s. L’église St Helen’s Bishopgate est au centre avec le « Gherkin » en arrière-plan.
Shakespeare était le locataire de la Compagnie des vendeurs de Cuir (Company of Leathersellers), guilde qui organisait le commerce du cuir dans l’Angleterre élisabéthaine.. La situation de ce domicile nous en apprend un peu plus sur l’environnement dans lequel vivait et travaillait l’écrivain. Il vivait dans l’une des paroisses les plus riches de Londres, près de personnages publics puissants, de personnalités influentes, de marchands fortunés, de scientifiques, d’intellectuels divers et de musiciens reconnus. Les marchands avaient des contacts dans toute l’Europe et au-delà, les intellectuels connaissaient tous les courants d’idées dont les grandes thèses progressistes des universités italiennes et allemandes. Un milieu exceptionnel, brassage d’une population active, de chercheurs, propre à nourrir une oeuvre et qui expliquerait la richesse de détails, de propos, de réflexion dans de ces pièces de théâtre d’une rare érudition dans de nombreux domaines. Shakespeare avait à sa porte les personnes les plus à même de le renseigner sur mille sujets.
Vivre parmi les puissants dans un quartier riche apportait également un amélioration au statut social de l’écrivain qui avait pour ambition d’acquérir le blason familial et une maison cossue à Stratford.
Les textes du théâtre élisabéthain sont d’un niveau exceptionnel. Ce théâtre était pourtant un véritable théâtre populaire, nourrissant et divertissant tous les Londoniens, les érudits ainsi que les gens du peuple qui n’avaient jamais fait d’études, voire fréquenté une l’école.
Durant les années 1590, Shakespeare se produisait avec la troupe du Lord Chamberlain au Theatre, qui fut le premier théâtre permanent de Londres. En 1598, le Theatrefut démonté et ses matériaux réutilisés pour construire le célèbre Globe Theatre sur l’autre rive de la Tamise. Le Globe fut détruit par un incendie en 1613. C’est suite à la découverte des vestiges du Theatre dans le quartier de Shoreditch, à environ un kilomètre de le résidence de Shakespeare, que G. March a commencé ses investigations.
ST HELEN BISHOPGATE AUTREFOIS
Il était tentant de rechercher des images de cette église , vestige du Londres médiéval, dans un environnement ante-Gerkin
L’église date du XIIe siècle et se trouve dans la City of London. Son existence est attestée en 1210 comme prieuré des Bénédictines et décrit comme un vaste édifice avec deux nefs parallèles. Lorsque le prieuré fut dissous en 1538, l’église fut divisée en deux, les nonnes conservant la partie nord et les paroissiens la partie sud. Le bâtiment a échappé au Grand Incendie de Londres de 1666. D’importantes restaurations ont été effectuées à la fin du XIXe siècle.
De l’extérieur, c’est un bâtiment sobre pour ne pas dire assez rébarbatif. La façade nous laisse penser que l’église est petite, mais il n’en est rien, elle est vaste et haute. De belles surprises attendent le visiteurs, tels de magnifiques gisants polychromes.
Le lièvre et le lapin sont omniprésents sur les enluminures des manuscrits anciens. Si l’anthropomorphisme semble dominer, certains lapins (ou lièvres) « au naturel » sont dessinés avec réalisme ou beaucoup d’originalité.
Lièvre et lapin font partie depuis la plus lointaine antiquité des symboles courants.Toutes les civilisations leurs ont accordé< tel ou tel pouvoir, savoir, vertu, etc.
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Avec la sortie du film CA (IT en anglais), Stephen King, auteur du roman éponyme, est de nouveau accusé d’avoir porté un coup presque fatal au métier de clown. La grogne des clowns a envahi les médias en quelques heures. Seulement, il serait bien de fouiner un peu dans les archives avant de tirer des conclusions et hâtives et fausses….Il ressort de cette grogne que les clowns eux-mêmes ne connaissent pas l’histoire de leur métier, de ses facettes et les diverses perceptions que le public peut avoir de leurs prestations. L’image du clown n’a pas attendu Stephen King pour véhiculer, à la frontière de son métier d’humoriste, un parfum un peu maléfique. La chose est là, déjà existante et viable depuis longtemps dans l’imaginaire local.
En tant qu’ Américain, Stephen King sait bien que le clown est AUSSI vu comme un personnage qui peut faire peur. Le gentil monsieur rigolo peut se métamorphoser en psychopathe. Et rien de plus effrayant que quelque chose de pacifique (ou d’apparence pacifique) qui part en vrille dans le mauvais sens(un peu comme si votre gentil chaton se transformait en tigre mangeur d’homme et vous traquait pour vous mettre à son menu). On retrouve aux USA, surtout pour Halloween, cette image du clown dont il serait peut-être bon de se méfier. Utiliser un clown dans son roman comme vecteur d’épouvante est donc pour King en lien direct avec son environnement culturel. Il a seulement rendu perenne de façon magistrale, et dans le monde entier, le personnage du clown psychopathe.
Et, franchement, nous n’allons pas nous plaindre quand un BON personnage apparaît dans la littérature. Car cet événement est très rare. Par le biais des films, des non lecteurs en sont venus à lire les romans de King avant de passer à toutes la merveilleuse littérature fantastique puis à lire tout simplement (ne pas oublier le rôle des films pour amener les gens à la lecture, ce rôle est immense…) Sans compter le riche univers graphique qui s’est développé à partir de toute cette matière première.
Toutefois, l’image du clown redevient positive sur les anciennes cartes de la Saint-Valentin, du Nouvel An ou sur des images publicitaires. (quoique…)
On retrouve cette utilisation fréquente du déguisement de clown pour Halloween sur les cartes postales et les photos anciennes aux USA. En réalité, deux représentations du clown s’y côtoient : le clown maléfique et le clown gentil. Le premier est représenté comme s’il s’agissait d’une entité réelle (non un humain déguisé mais un monstre à par entière), le second comme un humain déguisé (souvent un enfant). Parfois le clown semble sympathique même si l’on sent qu’il ne faudrait pas le pousser de trop pour qu’il vous arrache un bras….
Le sourire et le regard de cet enfant n’inspirent pas vraiment confiance
Le clown du dernier film est magnifique, mais la costumière n’a pas eu besoin d’aller chercher loin (en ajoutant cependant une touche élisabéthaine avec les élégantes manches à crevés). Sur les anciennes cartes postales, nous retrouvons le même type de costume et également peu ou prou sur les photos. La différence fondamentale entre le clown du film et ceux visibles dans l’iconographie courante est la différence de coiffure : les clowns des images portent souvent un chapeau pointu ou un court cône, le Pierrot lunaire porte, lui, une calotte noire qui masque les cheveux. Les deux touffes de cheveux roux sur le front et le crâne dégarnis du Pennywise sont une bonne trouvaille. A noter aussi que ce style de costume de clown est proche de celui d’un Pierrot (Le Pierrot est un type de clown.) Et n’oublions pas le costume blanc du « Gilles » de Watteau. La première apparition du nouveau Pennywise tout blanc, fantomatique, souriant et malsain suffit à nous mettre dans l’ambiance.( Le film aurait parfaitement pu se passer des effets spéciaux, le personnage n’en avait guère besoin pour s’imposer, rien que son sourire vaut tous les effets numériques ajoutés.)
Il ne faut pas oublier que l’on se déguise à Halloween pour EFFRAYER les fantômes, spectres et autres morts-vivants qui profitent que la porte soit ouverte entre le monde des vivants et celui des morts pour venir nous chercher noise.
Quelques images…..
On retrouve l’origine du costume du dernier film facilement en consultant des photos anciennes(prises en dehors d’Halloween). Ce costume a toujours rencontré beaucoup de succès lors de fêtes et autres bals costumés. On y retrouve tous les éléments que la costumière a parfaitement maîtrisés pour créer son superbe ensemble. En noir, en blanc et certainement en couleurs pour certains, les voici en photos.
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Halloween est l’une des fêtes les plus anciennes et des plus saines de notre patrimoine festif. Comme toutes les traditions vraiment anciennes (et non inventées au XIXe voire au début du XXe), elle est le fruit d’une constatation simple : il y a des moments clefs au cours des saisons. A l’époque de l’année qui deviendra, bien longtemps après, notre actuel 31 Octobre, les cueillettes se raréfient, les récoltes sont rentrées, les greniers sont pleins, la chasse apportent du gibier. La nature s’endort et va basculer vers les mois froids.
Avec ses décorations de légumes, champignons, noix, noisettes, gibiers (surtout autrefois),etc. Halloween est aussi une fête de l’abondance, une fête au plus près de la nature.
La nuit du 31 se situe entre la fin visible d’un cycle et le début d’un autre, une nuit entre passé et futur, la nuit entre deux mondes. De cette nuit entre passé et futur, l’imagination va faire, suite logique, une nuit durant laquelle se croisent les morts et les vivants. Ce nocturne devient un théâtre idéal pour s’y réjouir ou s’en effrayer.Au fil des siècles, les festivités ont évolué ainsi que le monde imaginaire (ou pas….) qui les accompagnent.
Halloween est désormais, plus que toute autre, la fête de l’imaginaire, de l’imagination. de la fiction… C’est pour cela que sont dynamisme ne fléchit pas. Elle s’enrichie perpétuellement sachant intégrer de nouveaux monstres, de nouvelles peurs (vraies ou supposées ), accueillir de nouveaux personnages, de nouveaux univers graphiques.
Il est bon de rappeler la véritable origine des choses. Toutes les civilisations et religions se servent des anciennes fêtes liées à la Nature (entre autres) pour imposer leurs propres fêtes. Les religions ont tenté de les neutraliser en les intégrant dans leur calendrier. Seulement, les saisons et leurs temps forts ont vu passer bien des dieux et des déesses. Et en verront certainement passer bien d’autres.
Toute la poésie et la fantaisie se retrouve notamment dans les cartes postales anciennes, véritables friandises colorées pour les collectionneurs. Halloween est ,avec Noël/ Solstice d’Hiver, la fête qui offre la plus riche des iconographies. (Encore de nos jours, avec le retour des belles illustrations, notamment par le biais du numérique). Sa forte identité visuelle réjouit les collectionneurs.
Voici quelques images. Il en existe des milliers (plus de 150 ans d’édition !). A vous d’en découvrir d’autres sur le Web.
NEW YORK, NY – C.1910: This colorful holdiay postcard that celebrates Halloween with a creepy reflection in a mirror, was printed in New York City circa 1910. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***
UNKNOWN – CIRCA 1910: This halloween illustration by Wilfred Bronson is printed around 1910 by an unknown printer. (Photo Reproduction by Transcendental Graphics/Getty Images) *** Local Caption ***
Ce grimoire dos-à-dos regroupe en réalité six livres. Cet ouvrage appartient à la Bibliothèque nationale de Suède à Stockholm. Il pourrait avoir été lié et imprimé en Allemagne entre 1550 et 1570. Les six parties peuvent se lire indépendamment les unes des autres grâce à un ingénieux système de fermoirs métalliques. Les textes proposés sont religieux dont Der kleine Catechismus de Martin Luther.
C’est tout jeune (2ème année) et c’est une excellente idée. Ce grand événement régional s’attache à faire redécouvrir notre patrimoine et toutes les créations en cours ou futures sur le territoire de notre région exceptionnellement riche en Histoire et en potentiel.
Quand les bibliothèques Smithsonian font se rencontrer des illustrations anciennes et un logiciel de traitement d’images, cela donne de petites fantaisies sans prétention pleines de charme et de poésie.
Une technologie à la portée de tous puisqu’il s’agit de simples animation GIF.
Les archives sont de plus en plus accessibles au grand public. Numérisées, elles s’ouvrent à tous en quelques secondes. Ici, ce sont les archives mises en ligne par le Comité International de la Croix Rouge dont nous vous proposons le lien. Vous y trouverez des photos, des cartes postales, des documents divers. Présente sur tous les conflits, la Croix Rouge a su engranger des documents, des témoignages incontournables pour ceux qui sont curieux de notre histoire récente : http://grandeguerre.icrc.org/fr
Les photos ci-dessous, prisent durant la guerre de 14/18, proviennent de leur site.
L’Allemagne met en ligne 700 000 archives inconnues du grand public
Environ 13,25 millions de soldats allemands ont servi durant la Première Guerre mondiale (BArch, Bild 183-S45825)
Trois années auront été nécessaires pour trier, numériser et mettre en ligne près de 330 km d’archives. Cette incroyable collection de plus de 700 000 documents, encore inconnue du grand public, vient d’être partagée sur le site de la Bundesarchiv, les archives centrales de l’Etat fédéral en Allemagne, à l’occasion du centenaire de la Première guerre mondiale.
L’ensemble de ces archives est valorisé au sein d’un portail (en allemand) très complet, proposant diverses portes d’entrée vers les documents et constamment actualisé. « Nous avons mis ce site web à la disposition du public car nous savons qu’il n’y a pas que les historiens qui s’intéressent à l’histoire », a expliquié le Dr. Tobias Hermann, le Chef adjoint de la Bundesarchiv ; certains veulent retrouver des archives sur leur famille, et d’autres sont juste curieux »
Galeries virtuelles
Constitué de milliers de lettres de soldats, de photos, de cartes postales, de vidéos et de documents sonores, ce fonds est organisé en différentes galeries virtuelles (Grand-père dans le Première Guerre mondiale, La politique allemande après l’assassinat de Sarajevo ou encore Les dirigeables dans la Première Guerre mondiales). Il est également possible de découvrir les archives via leur format. Enfin, une magnifique collection d’environ 300 photos panoramiques s’apprête à venir enrichir le portail ; des images prises par l’armée allemande afin de détecter les changements de position ennemis ou de constater le résultat de ses bombardements qui seront progressivement mise en ligne au fur et à mesure de leur numérisation.
On appréciera la touche d’humour noir dans la phrase citée : « C’est tout ce qui me reste de mon cher ami… » Le livre, ci-contre, à gauche, est quant à lui, un livre sur la criminalité relié en… peau d’assassin… Encore une touche d’humour noir ?
Des livres reliés avec de la peau humaine ont été découverts à Harvard
Par Anne-Yasmine Machet
Trois livres reliés avec de la peau humaine ont été découverts dans trois bibliothèques différentes de l’Université de Harvard.
Macabre découverte : des universitaires d’Harvard ont découvert que trois livres de leur bibliothèque étaient reliés avec… de la peau humaine ! En effet, des ouvrages, dont le cuir leur paraissait suspect et qui traitent de lois médiévales, de poésie romaine et de philosophie française, ont été trouvés dans trois bibliothèques différentes du campus. Dans un exemplaire des Métamorphoses, une simple note « relié avec de la peau humaine » en témoigne. #VULU // DES LIVRES RELIÉS AVEC DE LA PEAU HUMAINE ONT ÉTÉ DÉCOUVERTS À HARVARD Tweet
Un paragraphe dans le livre Practicarum quaestionum circa leges regias donne plus de détails : « Ce livre est tout ce qu’il me reste de mon cher ami Jonas Wright, qui fut écorché vif le 4 août 1632. Qu’il repose en paix. » Et il se pourrait qu’il y ait davantage de reliures de ce genre, seul un test ADN pourrait l’en attester. Une trouvaille assez morbide, qui ne manquera pas de fasciner les étudiants d’Harvard et ailleurs.
La méthode n’est pourtant pas aussi surprenante que cela : ce type de reliage, nommé « Anthropodermic bibliopegy » était plutôt commun durant le 17e siècle, en particulier pour les livres sur l’anatomie, sur les testaments et dernières volontés. La peau humaine était le plus souvent prélevée à partir de criminels exécutés.
Quelques informations complémentaires sur ces pratiques :
La reliure des livres en peau humaine : L’Anthropodermic bibliopegy.
L’Anthropodermic bibliopegy, ou la pratique de la reliure des livres en peau humaine, remonte au moins au 17e siècle. Peut-être le plus extraordinaire exemple de cet art est un livre datant de 1837 et intitulé « Récit de la vie de James Allen, alias George Walton ». Walton a toujours insisté sur le fait qu’il était » maître de sa propre peau « , et à son exécution, il demanda que sa vie criminelle devait être relié avec son épiderme d’où l’inscription sur la couverture de la mention suivante « HIC LIBER WALTONIS CUTE COMPACTUS EST » – » qui traduit donne :
« Ce livre a été écrit par Robert Walton et relié dans sa propre peau »
On soupçonne à juste titre aujourd’hui que plusieurs ouvrages de ce type figureraient dans plusieurs bibliothèques de par le monde.
Très souvent la peau était « léguée » par la personne, pour qu’elle soit utilisée de cette manière particulière mais l’essentiel des peaux destinées à la reliure de livres provenaient surtout de criminels exécutés.
Dans L’ami de la religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire, Tome 145 de 1850, on peut remarquer l’extrait suivant :
Une tannerie de peau humaine en 1793
Dans un catalogue de livres de la bibliothèque de M. Villenave, en novembre 1849 vendus publiquement à Paris, on lisait, sous le numéro 889, le singulier article que voici : Constitution de la république française. Dijon, 1795,1 volume ia-48, relié en peau humaine.
En tête de ce livre, éminemment démocratique, comme on le voit, et par le fond, et par la forme, était écrite la Déclaration des droits de l’homme. Le volume était réellement relié en- peau humaine imitant le veau fauve : il a été acheté par un libraire du quai Malaquais, qui dut assurément le payer fort cher.
Beaucoup de personnes vont s’imaginer peut-être que cette reliure en peau humaine est une de ces diaboliques inventions réactionnaires que les blancs se plaisent à propager sur te compte des amis de ce bon M. de Robespierre et de son digne rival M. Marat. La chose est pourtant bien certaine. Il est même fort étonnant qu’il ne se rencontre pas plus souvent de ces catéchismes révolutionnaires reliés en peau d’aristocrate, car à cette bienheureuse époque, il se faisait un assez grand usage de ce genre de reliures ; il y avait des fabriques où l’on tannait la peau humaine, absolument comme le cuir de bœuf et de cheval, et l’on en faisait de beaux volumes qui se vendaient à un prix fou.
Et ceci n’est pas encore un conte fait à plaisir pour faire peur aux enfants, et appeler la défaveur sur ces bénins philanthropes de 93.
De 1792 à 1794, il existait à Meudon, près de Paris, une tannerie de peau humaine. Selon l’historien Montgaillard :
On tannait à Meudon la peau humaine, et il est sorti de cet affreux atelier des peaux parfaitement préparées. Les bons et beaux cadavres des suppliciés étaient écorchés, et leur peau tannée avec un soin particulier. La peau des hommes avait une consistance et un degré de bonté supérieurs à la peau des chamois ; celle des femmes présentait moins de solidité, a raison de la mollesse des tissus. (Montgaillard, Histoire de France, 3e édition, tom. 7, p. 64 en note.)
On voit par cette citation, dont nous indiquons l’auteur, le volume et la page, que nous n’inventons pas. La chose n’a d’ailleurs rien d’impossible, s’il est une fois admis que nos terroristes de la première heure aient aimé assez peu les aristocrates pour les peler et passer leur peau tout comme celle des quadrupèdes, car la science nous apprend que la peau humaine se prépare exactement par le même procédé que celle des animaux. On peut lire, à cet effet, l’article sur la Peau de l’Encyclopédie, qui donne tous les détails désirables sur le traitement des peaux humaines, et leur conversion en livres patriotiques par la méthode de 1793.
II est encore certain que les peaux aristocratiques ont servi à confectionner d’autres objets que des reliures, car la même Encyclopédie nous apprend qu’un chirurgien de Paris, qui porte le nom et est probablement l’aïeul de notre célèbre romancier socialiste, fit présent au cabinet du roi d’une paire de pantoufles, faites avec de la peau humaine, et sortant de la tannerie de Meudon.
Depuis 1793, l’usage des peaux humaines a totalement disparu de l’industrie française ; c’est pourquoi beaucoup le prenaient pour une pure fable, avant la découverte d’un volume de la Constitution de la République française, vendu, naguère à Paris. » Et l’on dira, après cela que les révolutionnaires de 95 n’étaient pas des hommes de génie, et qu’ils ramenaient la France à la barbarie ! Le progrès humain alla-t-il jamais plus loin : la peau humaine appliquée à l’industrie en général et aux cordonniers en particulier !…
On ne nomme pas le relieur du siècle dernier qui avait confectionné la reliure d’un petit volume in-18 de 103 pages, vendu à la vente de feu Villenave, intitulé : Constitution de la république française, et imprimé a Dijon en 1793, du, P. Causse. H est sur papier vélin et doré sur tranche. La reliure, avec trois filets dorés sur plat, imite le veau fauve, et une note écrite de la main de Villenave, sur un feuillet placé avant le titre, indique que le livre est relié en peau humaine. On a parlé à la même époque de culottes, de bottes, de pantoufles en cuir humain. Aussi bien, ce n’était pas la un premier essai, comme on serait tenté de le croire ; et une vingtaine d’années auparavant le célèbre Hunier avait absolument tenu à faire relier en peau humaine un traité sur les maladies de la peau. C’est un procès entre lui et son relieur qui révéla cet acte d’excentricité.
On a relié des livres avec toutes sortes de peaux : ainsi l’on a employé les peaux de truie pour recouvrir les gros livres de plain-chant ; et l’on cite même quelques exemples de reliure singulière, dus à des fantaisies d’amateur. Le bibliophile anglais Dibdin raconte qu’un particulier avait fait relier en peau de cerf un traité sur la chasse ; qu’un autre fit couvrir d’une peau de renard, l’Histoire de Jacques II, par Fox, et que le docteur Askew possédait un livre sur l’anatomie, relié en peau humaine. Il y’a quelques années, nous pouvions lire :
Dans quelques jours va être mis en vente aux enchères un ouvrage publié en Angleterre en 1606 relatant par le menu les accusations portées par la couronne britannique contre les conspirateurs catholiques ayant cherché à faire sauter le parlement (la mémoire protestante a conservé vivace le nom d’un d’entre eux : Guy Fawkes).
Son titre est tout un programme “ A True and Perfect Relation of the Whole Proceedings Against the Late Most Barbarous Traitors Garnet, a Jesuit, and His Confederates”.
On trouve dans ce texte les détails scabreux de l’exécution particulièrement cruelle d’un jésuite anglais, Henry Garnet, qui avait reconnu être au courant de la conspiration et de n’avoir rien fait pour l’arrêter. Propriété d’un collectionneur qui souhaite demeurer anonyme, l’ouvrage présente la particularité d’être relié, selon la légende, en peau humaine. Plus précisément avec la peau du jésuite exécuté. D’ailleurs certains remarquent que l’empreinte de son visage serait sur le livre.
Maria Teresa de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, une amie proche de Marie-Antoinette assassinée en 1792 qui selon la tradition, fût trainée dans les rues, tête exposée sur un pic et selon la légende,la peau de ses cuisses fut utilisé pour relier un livre.
Maria Teresa de Savoie-Carignan
Un autre exemple est celui de John Horwood, qui a été pendu à l’âge de 18 New Bristol (Royaume-Uni) en 1821 pour le meurtre d’Eliza Balsum. Sa peau servit à la reliure de ses propres mémoires, Le texte sur la couverture montre un crâne avec une légende centrale « Johannis Horwood Cutis vera» ( La véritable peau de John Horwood).
Le livre est aujourd’hui conservé au Bristol Record Office.
En 1827, William Corden tue sa maitresse Maria Martin à Red Barn (Royaume-Uni). Il fut pendu à Bury St.Edmunds en 1828. Après son exécution la peau de son dos servit à relier le livre pour la confection d’une histoire de la criminalité. L’exemplaire est actuellement au Moyse’s Hall Museum à Bury St. Edmunds.
William Corder
La bibliothèque publique de Cleveland possède un Coran relié avec la peau d’un chef d’une tribu arabe. Acquis en 1941 et qui appartenait à Bushiri ibn Salim.
Dans les années 90, David Ferris de la bibliothèque de la faculté de droit de l’Université de Harvard, trouva une curieuse note écrite à la dernière page d’un livre de loi espagnol datant de 1605 : La couverture de ce livre est tout ce qui reste de mon ami Jonas Wright qui a été écorché vif le 4 aout 1632 par les Wavuma. (Une tribu africaine). En 1992, un petit bout du livre fut l’objet d’un test ADN, mais l’essai ne fut pas concluant car le tannage avait complètement détruit l’ADN. Sur la base de ses recherches sur l’histoire du livre, David Ferris croit que l’inscription est exacte et que le livre est en effet relié en peau humaine.
Enfin, la bibliothèque de Harvard possède un des nombreux exemplaires de la Danse Macabre, datant de 1816 mais un exemplaire relié en peau humaine par le grand relieur londonien Joseph Zaehnsdorf en 1893.
Selon plusieurs sources, certains fétichistes ont eu des livres recouvert de la peau de poitrine féminine. Les frères Goncourt dans Mémoires de la vie littéraire (1888) relatent, en 1866, que des médecins de l’hôpital de l’intérieur de Clamart (Paris) ont été licenciés après qu’on ait découvert qu’ils avaient vendu la peau de la poitrine d’une femme morte dans une morgue du Faubourg Saint-Germain .
C’est l’éditeur de livres érotiques Isidoro Liseux (1835-1894), qui déclara avoir vu le premier volume de la huitième édition de Justine du marquis de Sade, relié de cette façon.
Iwan Bloch (1872-1922), dermatologue de Berlin et le père de la sexologie moderne, qui possédait une bibliothèque de plus de 40.000 exemplaires, a également noté l’utilisation de cette peau .
La bibliothèque de Camille Flammarion, à l’observatoire de Juvisy contenait un exemplaire de son astronomie populaire reliée en peau humaine. c’est Une admiratrice de Camille, qui avait demandé à ce qu’à sa mort sa peau soit utilisée pour relier ce livre qu’elle appréciait par dessus tout.
La peau humaine est si malléable pendant le processus de tannage que n’importe quel autre animal. Le tannage augmente l’épaisseur et la transforme en un cuir souple et grains fins.
Selon certains auteurs, la peau humaine est semblable à celle du veau, mais il est difficile de supprimer complètement les poils de l’épiderme.
D’autres chercheurs disent que la texture de la peau humaine ressemblerait énormément à celle du porc. Un dernier exemple avec la peau de James Johnson, pendu en 1818 à Norwich (Royaume-Uni) qui a été utilisé pour relier une copie du dictionnaire Samuel Johnson.
A-t-il existé des tanneries de peau humaine ? Par le Docteur Cabanes
Le texte qui suit est tiré de l’ouvrage Les Indiscrétions de l’histoire, cinquième série, Librairie mondiale, Paris, 1908, p. 303-323.
Une légende qui a cours encore dans certains milieux, et qui de temps à autre reparaît, veut qu’aient fonctionné, en pleine Terreur, des tanneries de peau humaine. Cette légende mérite-t-elle d’être discutée ? Repose-t-elle sur des bases sérieuses ? Nous allons dire sans plus tarder quel en a été le point de départ.
Citons, tout d’abord, les témoignages contemporains. Voici ce que rapporte le conventionnel Harmand (de la Meuse) :
« Une demoiselle, jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de Saint-Just: il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution, il voulut qu’on lui représentât le cadavre, et que la peau fût levée. Quand ces odieux outrages furent commis, il la fit préparer (la peau) par un chamoiseur et la porta en culotte. Je tiens ce fait révoltant de celui même qui a été chargé de tous les préparatifs et qui a satisfait le monstre ; il me l’a raconté, avec des détails accessoires que je ne peux pas répéter, dans mon cabinet, au Comité de Sûreté générale, en présence de deux autres personnes qui vivent encore. Il y a plus : c’est que, d’après ce fait, d’autres monstres, à l’exemple de Saint-Just, s’occupèrent des moyens d’utiliser la peau des morts et de la mettre dans le commerce. Ce dernier fait est encore constant. Il ne l’est pas moins que, il y a environ trois ans, on mit aussi dans le commerce de l’huile tirée des cadavres humains : on la vendait pour la lampe des émailleurs.
« Quant au fait relatif à Saint-Just, on m’a raconté depuis, qu’un homme bien connu, ayant perdu une dame à laquelle il était très attaché, avait employé le même moyen, pour conserver un reste ou un souvenir matériel de l’objet de ses affections [1]. »
Cette historiette nous paraît suspecte par son exagération même ; elle a pourtant trouvé crédit auprès d’historiens qui ne se sont pas contentés de l’adopter, mais qui l’ont encore agrémentée d’amplifications plus ou moins ingénieuses.
Le vicomte de Beaumont-Vassy, qui s’est fait l’écho de maints autres racontars [2], assure avoir eu entre les mains un manuscrit se rapportant à divers épisodes de la Révolution. Ce manuscrit, ou plutôt cette chronique des événements de l’époque, avait pour auteur un brave propriétaire picard, qui s’était rendu à Paris beaucoup moins par curiosité que pour ses affaires et qui avait eu l’idée de tenir avec une grande exactitude une sorte de journal, dans lequel se trouvaient relatés, sans réflexions compromettantes d’ailleurs, les faits auxquels il lui avait été donné d’assister. L’original de ce manuscrit était tombé entre les mains du vicomte, grâce à l’obligeance du fils du propriétaire picard, devenu, sans y penser, un intéressant chroniqueur. M. de Beaumont-Vassy reconnaît y avoir puisé, mais l’avoir résumé – lisez : tripatouillé – avant de le présenter à ses lecteurs.
Le journal en question parlait, prétend-il, de la vénalité de Danton, de celle de Mirabeau, qui ne se défendait pas de s’être laissé acheter, mais qui ne voulait pas s’être vendu ; des dernières séances du procès de Louis XVI, rapportées par un témoin oculaire, etc.
Notre bourgeois avait également fréquenté les clubs, particulièrement celui des Jacobins. Là, il avait entendu Gonchon, l’orateur du faubourg Antoine, demander que le ci-devant château des Tuileries fût démoli, qu’on mît en vente les matériaux de démolition… et qu’on livrât à la culture des plantes potagères le jardin, « délices de la gent aristocrate » ! C’est à cette même assemblée que Cambacérès, le futur archichancelier de l’Empire, avait demandé la mise hors la loi de tous ceux qui arboreraient le signe de la royauté, motion qu’il reproduisit à la Convention, et qu’il fit convertir en décret.
Quelques mois plus tard, notre Picard se promenait dans les quartiers voisins du Temple. À certain moment, il se trouva engagé dans la rue des Vieilles-Haudriettes, presque en face de la boutique d’un corroyeur, que son odeur spéciale faisait reconnaître à distance. Tandis qu’il était plongé dans ses réflexions, il vit venir à lui un jeune homme marchant d’un pas pressé : il n’eut pas de peine à reconnaître un de ses compatriotes, le déjà célèbre Saint-Just, député du département de l’Aisne à la Convention, le séide, l’ami fidèle de Robespierre.
Saint-Just, alors âgé de vingt-quatre ans, était doué d’un physique agréable, d’une tournure élégante, pourvu, en un mot, de tous les attraits qui rendent la jeunesse séduisante.
– Par quel hasard nous rencontrons-nous ici ce soir ? demanda, du ton sec qui lui était habituel, le beau conventionnel à son compatriote.
– Je profite de mon séjour dans la capitale pour la visiter dans ses moindres recoins, lui répondit l’interpellé.
– Pouvez-vous m’attendre quelques instants ? J’entre chez ce corroyeur, à qui je n’ai que quelques mots à dire et je vous retrouve ; nous causerons du pays, tout en marchant.
Soit qu’il eut mal compris, soit plutôt qu’il feignit, poussé par la curiosité, d’avoir mal interprété les paroles de Saint-Just, notre bourgeois rentra avec ce dernier dans la boutique du mégissier. Rentré chez lui, il consignait sur ses tablettes le dialogue suivant, qu’il affirme avoir entendu, et dont nous lui laissons, ou plutôt dont nous laissons à celui qui le rapporte d’après lui, l’entière responsabilité.
– On m’a assuré, citoyen (Saint-Just avait le premier pris la parole), que tu tannes la peau humaine ?
– C’est vrai, citoyen, mais franchement, cela ne fait pas de fameuse marchandise. Pourtant, il y a près de Charenton un établissement, où la chose se fait en gros, et qui marche assez bien ; par exemple, pour la reliure des livres, cela remplace admirablement de la peau de veau. Dernièrement on a relié de la sorte un exemplaire de la Constitution et on doit l’offrir à la Convention nationale, si ce n’est déjà fait.
– Fort bien ; mais on peut en faire des culottes, n’est-ce pas ? cela doit être agréable à porter. – Sans doute on en fait, mais ce n’est pas bien solide, quelque soin qu’on prenne pour les apprêter. – Peau de femme ou peau d’homme, c’est la même chose, n’est-ce pas ? – Oh ! que non, il y a même une assez grande différence et celle-là demande beaucoup plus de précautions, la peau de femme étant généralement plus fine que celle de l’homme. – Enfin on peut l’employer. – Pour culottes ou pour gants ? – Ah ! c’est vrai, on pourrait aussi en faire des gants. Mais pour culottes ? – On essayera ; seulement, je vous l’ai dit, citoyen, la peau d’homme serait infiniment plus solide. Les deux meilleures que j’aie préparées étaient celle d’un soldat suisse et d’un autre gaillard guillotiné dans toute la force de l’âge. – C’est bon, je verrai cela, et si je me décide, je renverrai une peau de ma connaissance. – Soyez tranquille, je vous arrangerai cela de mon mieux. – J’y compte. – Mais je ne garantis rien. – C’est entendu, bonsoir. »
Et Saint-Just sortit de la boutique, suivi de son compagnon, qui ne savait s’il devait en croire ses oreilles.
Quelle pouvait bien être cette peau de la connaissance de Saint-Just ? Était-ce une peau de femme, comme le langage du conventionnel pouvait le faire supposer ?
Après un silence calculé, notre bon Picard se prit à dire d’un air narquois : – Ah ! citoyen représentant, tu veux te faire faire des culottes avec la peau d’une femme, d’une jolie femme, bien sûr ? – Peut-être, dit Saint-Just d’un air sombre et singulier. Et il changea de conversation. La citoyenne à laquelle il était fait allusion, était-ce la jeune Sartines ou la toute belle Mlle de Sainte-Amaranthe, qui aurait eu, dit-on, le rare courage de repousser les avances du fougueux Saint-Just ?
Le conventionnel, s’entendant avec un aide du bourreau, aurait-il fait mettre de côté le cadavre de celle qui avait refusé d’être sa maîtresse, et aurait-il envoyé sa peau au corroyeur de la rue des Vieilles-Haudriettes ? Rien n’autorise à l’affirmer, pas plus qu’on ne pourrait tenir pour certaines les relations intimes de Saint-Just avec la belle Emilie. On objectera qu’il assista, impassible, à l’exécution de la jeune femme, sur la place de la Révolution. Adossé au Garde-Meuble, et ne se dissimulant même pas, il aurait suivi dans ses détails l’exécution ; mais ceci n’a rien de surprenant. Fouquier-Tinville s’était bien dérangé pour ce spectacle rare, de soixante têtes coupées le même soir, et tous les pourvoyeurs de la guillotine voulurent voir si l’héroïsme des Chemises Rouges ne se démentirait pas.
Pour en revenir au récit de notre bourgeois ; nous aurions pu, à la rigueur, le tenir pour véridique, si sa publication n’était postérieure à celle du conventionnel Harmand, dont il semble n’être que la réédition, revue et considérablement augmentée ; et surtout si l’on n’y relevait des erreurs manifestes.
Il y est, par exemple, fait mention d’une tannerie de peau humaine « près de Charenton » : or, c’est à Meudon, d’après toutes les versions du temps, qu’existait un établissement où l’on tannait les peaux (nous ne disons pas les peaux humaines), et nous ne sachions pas que Meudon soit dans le voisinage de Charenton. C’est aussi de Meudon que nous parle un romancier qui se donne des apparences de mémorialiste [3] et qui aurait fait un excellent dramaturge, pour peu qu’il en eût eu la velléité. C’est à Meudon qu’avait été édifié l’établissement dont il nous fait un épouvantail. À la fête du 20 prairial, la fête de l’Être Suprême, plusieurs représentants, parmi lesquels Drouet, Lebas, Choudieu, Billaud-Varennes, etc., auraient porté des culottes en peau de chrétien ou de chrétienne, provenant de la fameuse tannerie.
« Je n’affirme ni ne conteste la chose, dit prudemment notre fabricant de légendes ; je n’ai pas été à même de la vérifier ; mais ce que j’affirme en pleine sûreté de conscience, c’est que tout le monde le croyait alors ; c’est que, malgré la terreur qui était à l’ordre du jour, cela se disait à peu près tout haut ; c’est qu’à Meudon surtout, personne n’en doutait, et que les habitants de ce village montraient avec une mystérieuse terreur les fenêtres de la salle du vieux château où se faisaient, suivant eux, ces horribles manipulations ; c’est qu’ils assuraient que chaque nuit l’on entendait le roulement lugubre des chariots couverts, qui voituraient là les troncs humains, que l’échafaud de la place de la Révolution envoyait alimenter la tannerie… »
Le commentaire qui suit va malheureusement tout gâter : « Et pourquoi pas ? conclut le narrateur. Pensez-vous que ce fût, en effet, calomnier beaucoup les chefs du gouvernement révolutionnaire, que de les supposer assez peu scrupuleux pour se faire des pantalons collants avec les peaux de leurs victimes ? »
In cauda venenum… C’est un homme de parti qui se révèle : sa déposition nous est désormais suspecte. Devons-nous ajouter plus de foi aux assertions d’un écrivain qui, sur un ton dogmatique et tranchant, vient appuyer de son autorité contestable ce qu’ont proclamé avant lui, sans plus de preuves, des témoins de seconde ou de troisième main ? « Aucun homme instruit, ayant sérieusement étudié la fin du dernier siècle, écrit Granier de Cassagnac [4], ne peut ignorer qu’on essaya avec un plein succès de tanner les peaux humaines. Il y a un mémoire de Roland, le célèbre Girondin, qui proposait à l’Académie de Lyon de distiller les os et la graisse des morts pour en faire de l’huile… »
Ailleurs, le même écrivain atteste avoir reçu deux lettres qui, selon son expression, lèvent « tous les doutes ». La première émanait d’un avocat à la Cour d’appel, qui tenait de son père, âgé de quinze ans à l’époque, qu’un mégissier d’Étampes « passait » pour préparer des peaux humaines, dont il faisait des culottes pour les officiers. La deuxième lettre était celle d’un ancien commissaire des guerres, prétendant avoir connu plusieurs camarades de régiment, qui revêtaient les grands jours des culottes de même provenance. Enfin, un M. Bérard aurait raconté, en 1847, à l’historien des Girondins, l’anecdote suivante :
M. Bérard tenait d’un vieillard, qu’avant la Révolution, celui-ci avait fait tanner la peau d’une servante pendue pour vol domestique, et qu’il s’en était fait une culotte ; quand il était en colère, il tapait vigoureusement sur ses cuisses en s’écriant : « Tiens ! voilà pour toi, coquine ! » Pour donner plus de poids à sa thèse, qu’il sentait bien n’être appuyée que sur des ragots et des cancans de portière, Cassagnac cite des auteurs de l’époque, qu’il considère comme des autorités, et qui sont, on l’a démontré depuis, fort sujets à caution : tels Prud’homme, dont L’Histoire impartiale des Révolutions est un tissu de calembredaines, entremêlées de quelques rares vérités ; Danican, qui parle vaguement, en quelque endroit de ses Brigands démasqués, d’un homme qui serait venu, il ne dit pas à quelle date, à la barre de la Convention, annoncer un procédé simple et nouveau, pour se procurer du cuir en abondance : ce procédé, on devine quel il est, quand on lit, dans le même ouvrage, que Barère et Vadier furent les premiers à porter des bottes faites de cuir humain. Ajoutons que Danican a été à la solde de tous les gouvernements ; c’est un espion qui a écrit son pamphlet loin de France, où il était allé mendier le pain de la trahison ; il n’y a pas lieu de s’arrêter à ses divagations subventionnées. Passons à des arguments plus sérieux.
Il y aurait, dit-on, « un fait matériel, constatant d’une manière péremptoire (sic) l’existence des tanneries dont il s’agit [5] ». Cette preuve ou plutôt ces preuves matérielles seraient : une affiche du temps, et un exemplaire de la Constitution de 1793, reliés tous deux en peau humaine. M. Louis Combes [6] a fait connaître le texte du placard, copié sur l’original même. Le titre se détache bien en relief :
RÉPONSE À L’AFFICHE De BILLAUD-VARENNE, VADIER, COLLOT et BARÈRE Contre le Rédacteur du Journal des Lois Signé : F. GALETTI. et au-dessous on lit :
Plusieurs journaux avaient parlé avant nous des prétendues tanneries de Meudon. Le fait nous parut si hasardé que nous le reléguâmes dans les on-dit, et nous nous contentâmes, dans un mémoire suivant, de rapporter littéralement les détails que donnait à ce sujet une feuille accréditée. Billaud-Varenne, Vadier, Collot et Barère ont cru bon et utile de signer une grande affiche bleue contre nous seuls ; elle couvre tous les murs de Paris, et nous voilà dénoncés par des hommes que toute la France dénonce !!!
À la première explication que nous venons de donner, nous n’ajouterons que le fait de la tannerie humaine, s’il n’a pas existé à Meudon, a certainement existé ailleurs, puisqu’un de nos abonnés nous envoie, comme un digne monument des décemvirs, une Constitution de 1783, imprimée à Dijon chez Causse, sur un papier vélin et reliée en peau humaine, qui imite le veau fauve. Nous offrons de la montrer à tous ceux qui seraient curieux de la voir…
Cette Constitution devint plus tard la propriété d’un historien de la Révolution, Villenave, qui y joignit un exemplaire de l’affiche et une note destinée à l’authentifier. Muni de telles références, le livre fut mis en vente et acquis en 1849, à un prix assez élevé, par un libraire parisien. Nous en perdons la trace jusqu’en 1864 ; le 13 février, le volume qui avait déjà fait tant de bruit, était vendu, par les soins de M. France, le père du maître styliste et délicieux conteur, pour la coquette somme de 231 francs. Cet exemplaire, qui a eu depuis plusieurs possesseurs, dont le marquis de Turgot, fut acheté en 1889 par la bibliothèque Carnavalet. C’est à cette bibliothèque que nous avons vu, il y a quelques années, ce curieux volume. C’est un in-12, très joliment relié, avec filets sur les plats, dentelle intérieure et des gardes en papier coquille, doré sur tranches ; la note autographe de Villenave y était encore annexée. « On dirait du veau », assure le rédacteur de l’affiche. Nous y reconnaîtrions plutôt de la basane fauve, avec cette différence que le grain est ferme, poli et serré, doux au toucher.
Rien, en tout cas, ne décèlerait l’origine humaine de cette peau, sans la note de Villenave. Au surplus, même en admettant qu’il s’agit bien de peau humaine, rien ne prouve qu’elle ait été tannée, par ordre de la Convention, dans un établissement de l’État, aux dépens des contre-révolutionnaires.
Mais nous ne sommes pas au bout de notre démonstration ; nous avons encore des témoins à entendre.
Le bibliophile Jacob, qu’il ne faut pas toujours croire sur parole, prétendait avoir connu « un vieil escompteur de la librairie, du nom de Souterre, – drôle de nom, – qui avait été jadis Hussard de la Mort », lequel lui avait assuré avoir porté une culotte en peau ou en cuir humain, faite d’une seule pièce. Notre bibliophile avait été également en relation avec un architecte, qui était, en 1823, un des plus terribles exécuteurs de la Bande Noire : il rasait les châteaux, aussi impitoyablement que la guillotine faisait tomber les têtes. Cet architecte lui avait confié que, se trouvant à l’armée, il avait porté une culotte de peau humaine « fort bien tannée, fort souple et fort convenable ».
« Vous ne me ferez pas croire, lui dit en plaisantant l’excellent Jacob, que votre culotte était sans coutures [7] ».
Paul Lacroix ajoutait qu’il lui était passé entre les mains un ouvrage, où il est question, en termes circonstanciés, des tanneries de peau humaine. L’auteur de cet ouvrage [8] devait, dit-il, savoir la vérité, puisqu’il avait été l’ami de Camille Desmoulins et son collaborateur ; il est vrai qu’il avait été aussi l’ami et le compagnon de détention, à Saint-Lazare, d’André Chénier, qui ne partageait pas précisément les sentiments politiques de Camille. Quoi qu’il en soit, voici ce que rapporte ledit ouvrage :
Quel est le peuple d’Europe qui ne prend pas pour une fable l’établissement de la tannerie de peau humaine à Meudon ? On se souvient cependant qu’un homme vint à la barre de la Convention, annoncer un procédé simple et nouveau pour se procurer du cuir en abondance ; que le Comité de Salut public lui accorda l’emplacement de Meudon, dont les portes furent soigneusement fermées, et qu’enfin plusieurs membres de ce comité furent les premiers qui portèrent des bottes faites de cuir humain. Ce n’était pas au figuré que Robespierre écorchait son peuple, et comme Paris fournissait des souliers aux armées, il a pu arriver à plus d’un défenseur de la patrie d’être chaussé avec la peau de ses parents et amis.
Cette déclaration est, comme les précédentes, une assertion sans preuves. Nous y retrouvons, presque sans modification, des phrases empruntées à Danican, dont nous avons établi la valeur testimoniale.
Il y a cependant un fait à retenir de ce qui précède : c’est qu’il a existé à Meudon un établissement où l’on se livrait à des manipulations mystérieuses. De plus, la tradition s’était conservée que, dans ce même château de Meudon, on avait fait des essais de tannage de peau humaine, mais à une époque antérieure à la Révolution : ne racontait-on pas que, vers la fin du règne de Louis XV, un anatomiste, qui n’était autre que le grand-père d’Eugène Sue, avait remis au roi une paire de pantoufles, confectionnées dans son laboratoire ; que le duc d’Orléans était apparu un soir, dans les salons du Palais-Royal, vêtu d’une culotte de peau humaine ? Un Dictionnaire d’histoire naturelle de l’époque n’allait-il pas jusqu’à donner la recette, à la portée de qui voulait en faire l’épreuve, pour tanner la peau de son semblable ? Aussi, quand le Comité de Salut public décida la création, à Meudon, d’un établissement dont on ne faisait pas connaître la destination, établissement qui était entouré de murailles épaisses, dont il était défendu d’approcher ; quand on arrêta, comme émissaires de l’étranger, des individus qui avaient tenté d’enfreindre la consigne ; qu’on décréta la peine de mort contre quiconque se hasarderait à les imiter, le peuple eut vite fait de créer la légende du tannage des peaux, provenant des suppliciés.
Bientôt on murmura tout haut ce qu’on avait jusqu’alors chuchoté tout bas. Quelques feuilles de l’opposition firent allusion à la tannerie des sans-culottes, surtout après la chute du dictateur. Les représentants, – des thermidoriens, – récemment chargés de la surveillance de l’établissement de Meudon, crurent devoir, pour couper court à ces bruits, répondre par la voix du Moniteur :
Les représentants du peuple envoyés à Meudon pour surveiller les épreuves des nouvelles inventions, adressent à la Convention une lettre par laquelle ils réclament contre un bruit calomnieux inséré dans plusieurs journaux, que sous la tyrannie (celle de Robespierre), on tannait à Meudon des peaux humaines pour en faire des cuirs.
La Convention passe à l’ordre du jour.
Le Journal des hommes libres, le Journal des Débats et Décrets, organes des partis modérés tous les deux – détail important à noter – publiaient le même démenti, sous une forme légèrement différente.
En réalité, l’établissement de Meudon avait une double destination : c’était une vaste usine, où se fabriquaient sans relâche des munitions de guerre; c’était, en outre, un laboratoire d’expériences relatives à des machines nouvelles, à des engins destructeurs, à tout ce qui touchait, en un mot, à la défense nationale. C’est là que furent faits les premiers essais, qui s’y sont poursuivis de nos jours, d’aérostation militaire ; on comprend que le plus grand secret devait entourer de pareilles opérations.
Il y fut bien établi une tannerie, mais seulement après le 9 thermidor. La Tannerie de l’île de Sèvres, postérieure à la chute de Robespierre et au régime de la Terreur, avait été placée sous la direction du citoyen Séguin, « inventeur de nouveaux procédés pour le tannage des cuirs ». Cet établissement avait été créé pour fournir le cuir dont on manquait et qui servait à la confection de souliers destinés aux soldats de la République : c’était le temps où les volontaires allaient se faire tuer aux frontières, les pieds nus dans la neige et la boue ; les mieux partagés portaient des sabots garnis de foin.
Séguin fut présenté au Comité de Salut Public par Berthollet et c’est sur le rapport très étudié de Fourcroy, que la Convention avait décrété la fondation de la Tannerie de Sèvres. Le Comité y attachait une telle importance, qu’il crut devoir procurer au citoyen Séguin « toutes espèces possibles de facilités ». Le 11 brumaire, il mettait à sa disposition tout le tan que l’on pourrait recueillir dans les propriétés nationales et il ajoutait que l’intérêt de la République exigeait que le gouvernement le secondât de tout son pouvoir.
En faveur du nouvel établissement, on faisait enlever la pompe de la maison nationale de Passy, connue sous le nom de couvent de Sainte-Marie. On transformait les grandes écuries du ci-devant roi, à Versailles, en dépôt pour les peaux à tanner. Enfin, la propriété nationale connue sous le nom de Maison Brancas, à Sèvres, ainsi que l’île qui touche au pont de cette commune et une propriété située à Ravanny, dans le district de Nemours, étaient vendues à Séguin, pour l’agrandissement de sa tannerie [9].
C’était donc une grosse industrie, qui exigeait toute l’activité de celui qui en était le chef et l’âme dirigeante.
Comment supposer qu’un homme aussi occupé ait pu songer, même pour se délasser dans ses moments de loisirs, à tanner de la peau humaine ?
On a prétendu que son fils, ou l’un de ses parents, avait longtemps conservé une paire de gants de cette matière, qu’il montrait à ses visiteurs comme un objet de haute curiosité. Même au cas où ils seraient l’oeuvre d’Armand Séguin, nous n’aurions pas là un argument suffisant en faveur d’une fabrication continue et systématique de culottes de peaux, ordonnées par des sans-culottes. Reléguons donc cette fable au magasin d’accessoires des Alexandre Dumas père et des Ponson du Terrail et déchargeons la Révolution d’une imputation aussi sotte qu’elle est odieuse.
NOTES
[1] Anecdotes relatives à quelques personnes et à plusieurs événements remarquables de la Révolution, par J.-B. HARMAND, de la Meuse, (Paris, Maradan, 1820, in-8), p. 78.
[2] V. Les Mémoires secrets du dix-neuvième siècle, Paris, 1874.
[3] Souvenirs de la Terreur, par Georges Duval.
[4] Histoire des Girondins et des Massacres de Septembre.
[5] GRANIER DE CASSAGNAC, op. cit.
[6] Épisodes et Curiosités révolutionnaires.
[7] Cf. Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 1873.
[8] DUSAULCHOY DE BERGEMONT, Mosaïque historique, littéraire et politique, ou glanage instructif et divertissant d’anecdotes inédites ou très peu connues, de recherches bibliographiques, de traits curieux, de bons mots et de médisances, (Paris, Rosa, 1818), 2 vol. In-12, avec 2 lithographies de Charlot, p. 140 du premier volume : Tannerie de peau humaine.
[9] « Le 5 ventôse, ordre était donné de fournir cinquante milliers (de livres) de sels pour saler les peaux provenant de l’abattage de Paris et déposées dans la Chapelle des Orfèvres, en attendant qu’elles soient transportées à Sèvres. La difficulté des transports par la Seine avait exigé la salaison des peaux restées depuis plusieurs jours dans les échaudoirs. Pour peu que l’on eût tardé à les saler, il s’en perdait pour des valeurs très considérables et la putréfaction enlevait à la république des matières devenues extrêmement précieuses par leur rareté. » Catalogue d’une importante collection de documents autographes et historiques sur la Révolution française, etc. Paris, Charavay, 1862.
C’est un moment toujours émouvant que celui ou nous pouvons approcher des manuscrits. Le moment où nous pouvons poser nos yeux sur la page qui fut un jour feuille blanche sur la table d’un de ces grands de la musique ou de la littérature. C’est un instant qui nous fait voyager dans le temps avec cette impression d’entrer en contact avec ces auteurs, de sentir leur présence, de nous pencher sur leur épaule pour les voir tracer ces notes ou ces mots qui vont nous ravir.
Copié/collé d’un article paru dans Le Figaro
Manuscrits de Beethoven et de Mozart exposés
Par Le Figaro.fr avec AFP. Mis à jour le 04/04/2014 à 08:25
Une fois par an, à la veille de Pâques, la Bibliothèque de Cracovie sort de ses coffres-forts ses trésors musicaux: des manuscrits de Beethoven et de Mozart provenant des collections de la Bibliothèque de l’ancien État Prussien, dont elle est le dépositaire depuis la Seconde guerre mondiale.
Manuscrit de Beethoven
A cette occasion, les mélomanes pourront admirer jusqu’au 22 avril des esquisses pour les symphonies n. 9 (L’Ode à la Joie) et n. 3 (Eroica) de Ludwig van Beethoven, ou les autographes de son unique opéra Leonore (Fidelio). Y sont également exposés ceux de ses derniers quatuors, le n. 14 et la Grande fugue en Si Bémol majeur. Parmi d’autres manuscrits de la Bibliothèque de Berlin exposés à Cracovie, figurent le Concerto pour piano n. 27 en si bémol majeur de Mozart et le concerto pour piano et orchestre de Ferrucio Busoni n. 39.
Beethoven en 1815
« Le but est de donner aux mélomanes l’occasion à la fois de voir les notes vivantes de grands compositeurs et d’écouter le soir en concert la musique interprétée par de grands musiciens », précise Elzbieta Penderecka, épouse du compositeur polonais Krzysztof Penderecki. Au travers de ces manuscrits, « on voit les personnalités des compositeurs: Mozart était très ordonné. Il écrivait sans apporter de corrections. Beethoven en revanche, c’est une tout autre personnalité. Ses manuscrits sont désordonnés, il y a des fragments barrés, des corrections. Et d’ailleurs cette passion s’entend dans ses symphonies et sa musique », commente le directeur de la Bibliothèque Jagellonne de Cracovie, Zdzislaw Pietrzyk.
Manuscrit Requiem de Mozart
Ces trésors musicaux de la « Preusische Staatsbibliothek » se sont retrouvés en Pologne après la Seconde guerre mondiale. « Craignant des bombardements à Berlin, les nazis avaient divisé les collections et caché une partie dans un couvent à Krzeszowa, en Silésie », explique Zdzislaw Pietrzyk. Après 1945, la Silésie est revenue à la Pologne suite à des modifications de frontières, avec tous les biens qui s’y trouvaient.
Mozart
Mais l’Allemagne souhaite la restitution de la collection. En 1977, pour entretenir de bonnes relations entre les « pays frères » du bloc communiste, au cours d’une visite d’État en République Démocratique Allemande (RDA) le gouvernement polonais avait restitué le manuscrit de la Symphonie n. 9 de Beethoven, ainsi que des manuscrits de Bach et Mozart, suscitant la consternation de chercheurs polonais qui voulaient les garder à Cracovie. Selon Varsovie, la Pologne avait perdu pendant la Seconde guerre mondiale un demi-million d’oeuvres d’art, d’une valeur estimée à vingt milliards de dollars actuels.
Une nouvelle base de données exceptionnelle est accessible à tous. Documents « papier », iconographie et objets racontent mieux que quiconque une période de notre Histoire non seulement fertile en documents écrits et imprimés mais très créative dans les domaines des arts et de l’artisanat populaire. Un vrai bonheur que de pouvoir consulter les sources sans qu’elles aient été passées par le tamis des historiens, pour se faire sa propre idée sur l’époque. La certitude de nombreuses heures de plaisir à explorer ce nouveau grand grenier numérique.
Les archives de la Révolution française désormais accessibles sur InterneT / http://frda.stanford.edu/fr/catalog
Une plateforme dotée d’un moteur de recherche, développée par la BnF et l’université de Stanford, publie les archives de la Révolution française en huit tomes de débats parlementaires et 14.000 images.
La Révolution française numérisée en texte et en images. Pas moins de 82 tomes de retranscription de travaux des assemblées entre 1789 et 1794, accompagnés de 14.000 documents iconographiques publiés entre 1787 et 1799 sont désormais consultables sur une plateforme en ligne. «C’est un portail unique en son genre, explique Corinne Le Bitouzé, conservateur à la Bibliothèque nationale de France (BnF) qui a collaboré au projet. Il permet de faire des recherches qui combinent textes et images, ce qui créé une richesse unique pour les historiens de la Révolution française.» La BnF a partagé sa masse documentaire, tandis que l’université de Stanford a apporté son savoir faire technique dans la conception de la plateforme. Le projet a nécessité plus de deux ans de collaboration entre les deux institutions.
Recherches par périodes
Hébergée sur le site de Stanford, la plateforme se présente sous la forme d’une frise historique. Elle permet une consultation chronologique des documents autour de grandes périodes: la convocation des états généraux en 1788, la Terreur en 1792 ou encore la révolte vendéenne de 1793 à 1795. Une recherche «plein texte» développée par Stanford permet de scanner la masse documentaire à la recherche d’un mot clé. Mais le site propose également une recherche par noms propres (Louis XVI, Robespierre ou La Fayette) ou encore par type de document. La masse d’images a été soigneusement triée et documentée par la BnF, ce qui permet de lancer des recherches par grands chapitres (grandes journées, fêtes et célébrations, allégories et symboles…) mais aussi par artiste, sujet, personnage ou lieu. «On aimerait beaucoup développer ce projet sur d’autres périodes historiques, glisse Corinne Le Bitouzé. Nous avons plus de 200.000 estampes, dessins, photos et affiches exploitables sur l’histoire de France.»
Le travail de numérisation de ces archives par la BnF a commencé en 1989, pour le bicentenaire de la Révolution. Un corpus de textes et d’images provenant de ses collections avait été mis à la disposition du public sous forme de microfilms et d’un vidéo-disque d’images. Mais l’obsolescence technologique de ces supports avait rendu ces documents quasiment inaccessibles.
Ci-dessus, le fonds des archives notariales aux Archives départementales du Calvados à Caen.
Les photos qui illustrent cet article ont été trouvées sur le site calvados.fr. Le copyright leur appartient.
NOMbreuses sont les personnes qui gravitent autour de notre Association qui ont souvent joué ou jouent toujours les détectives dans les archives de tous poils (départementales, nationales, diocésaines, notariales, amirautés, évêchés, présidiaux, etc.) pour des besoins professionnels. Et toutes vous dirons que la généralisation, il y a longtemps – (à peu près à l’époque des dinosaures, semble-t-il pour les plus âgés d’entre nous) – des microfilms, pour certains cotes, fut déjà une belle avancée.
Les Archives départementales à Caen. Copyright : calvados.fr
LE confort que les nouvelles technologies apportent pour la consultation des archives (plus d’attente pour un document déjà en main, moins de manipulation de documents fragiles, moins de déplacements fastidieux) est accueilli depuis que la numérisation à grande échelle à débuté avec enthousiasme tant par les professionnels que par les amateurs.
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