Et sa LITTLE FREE LIBRARY, un système d'échange, de récolte et de redistribution gratuite de livres. Ne jetez pas vos livres, confiez-les nous, nous leur trouverons une nouvelle famille…Et aussi : CD musique, DVD film, cartes postales anciennes ou pas, vieux papiers…
Pawel Kuczynski est né en 1976 à Szczecin. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Poznań, avec une spécialisation en graphisme. Depuis 2004, il s’est tourné vers le dessin satirique et, jusqu’à présent, il a remporté plus de 102 prix et distinctions. En 2005, il a reçu le prix « Eryk » de l’Association des artistes caricaturistes polonais, confirmé par un nombre record de récompenses dans des concours internationaux, plus de 140 prix et distinctions
Si ses critiques du monde actuel sont très féroces, il traite aussi d’autres aspects de nos vies avec humour ou poésie.
Nous nous sommes intéressés à la place du livre dans son oeuvre. Pour découvrir les autres thèmes, il suffit de taper son nom dans un moteur de recherche.
Commentaires fermés sur PAWEL KUCSYNSKI et la place du livre dans son oeuvre…
Les 325 premiers numéros de la Collection jaune –collection des romans d’aventures et d’action – étaient accompagnés d’une jaquette illustrée. Malheureusement, ces protections fragiles s’abîmaient rapidement et les lecteurs les jetaient; sans compter ceux qui n’appréciaient pas de lire un livre avec sa jaquette, l’enlevaient et ne la conservaient pas.
Il faut aussi savoir que les couvertures illustrées ont été longtemps, en France, considérées comme trop vulgaires, trop criardes, ce qui a abouti à toutes ces couvertures très sobres, minimalistes, « sérieuses », durant si longtemps. L’illustration en couverture était réservée aux fascicules de « littérature populaire », était associée à des romans à contenu bas de gamme et mal écrits. Il fallait appâter le lecteur du petit peuple avec une image, le lecteur de la « vraie » littérature n’ayant, lui, nul besoin d’une stimulation visuelle pour se mettre à lire. Enlever la jaquette participait donc aussi à montrer que, non, on ne lisait pas un livre bas de gamme, voyons ! On peut avancer que nombreuses furent les jaquettes originales victimes de ce snobisme mal placé. D’où cette différence avec d’autres pays dans lesquels les couvertures illustrées donnèrent, dès le XIXème siècle, naissance à des illustrations en tous genres, à un art populaire riche fruit du travail d’illustrateurs inspirés et prolixes. Quand les éditeurs se rendirent compte que l’image était un bon vendeur, même pour la dite « grande » littérature, ils ajoutèrent la jaquette. Ainsi chacun avait le choix d’un ouvrage avec où sans image de couverture. De nos jours, on trouve toujours, pour certaines éditions, ce système de jaquette illustrée protégeant une couverture sobre.
La première des jaquettes de la Collection jaune est due à Charles Léandre pour Le Meurtre de Roger Ackroyd, d’Agatha Christie. La deuxième est signée M. Vauxelle. A partir du numéro 3 et jusqu’au numéro 64, elles sont signées A. Masson. Il reprendra du service pour les jaquettes des numéros 67, 68, 70, 72, 75, 78, 90, 99 et 105. Vient ensuite Jean Bernard, sous le pseudonyme de J. Stetten, pour les numéros 65, 66, 69, 73 et 74. Il signera de son vrai nom pour les numéros 106 à 288. Durant la Seconde Guerre mondiale sa femme, Simone Jean Bernard, le remplacera et sera en charge des numéros 289 à 325.
Pour en savoir plus : »Derrière le Masque », ouvrage collectif paru chez Terre de Brume en 2007, regroupe toutes les jaquettes.
Les jaquettes originales sont très recherchées et vraiment rares en bon état. Parfois, on trouve la partie illustrée découpée et collée sur la première page de .garde (je possède plusieurs ouvrages avec ce type de collage).
La mode du vintage à parfois du bon puisque LE MASQUE réédite quelques-unes des anciennes illustrations.
Quelques jaquettes originales :
Quelques-unes, ci-dessous, des illustrations rééditées, la plupart concerne les romans d’Agatha Chrisrie. La très belle illustration de La dernière Chronique de Sherlock Holmes fait aussi partie des élues.
Agatha Christie est aussi la dame qui a écrit :
Commentaires fermés sur RééDITION DES ANCIENNES ILLUSTRATIONS DE LA COLLECTION JAUNE DU MASQUE…
Le copyright des images trouvées sur le web sans nom d’auteur appartient à ces auteurs inconnus…
Amusant à fabriquer, les livres en tissu ont diverses destinations. Ils sont utiles ou décoratifs… ou les deux à la fois. Voici quatre catégories de livres en tissu :
Le livre pour enfant qui saura raconter une histoire et pourra également servir de doudou.
Le livre utile: y sont référencées des modèles de broderies. Ce n’est pas nouveau, c’est extrêmement pratique pour se rendre compte du rendu d’un point et….c’est joli. Les ouvrages de ce genre se collectionnent comme des livres d’art. On peut en trouver de relativement anciens.
Dépassé le porte-aiguilles en forme de livre avec sa page ou ses pages en tissu ? Pas du tout ! Le « fait-main fait-maison »et le goût renouvelé pour la pièce unique artisanale lui donne un nouveau départ. Si certaines de ces petites créations serviront vraiment, d’autres ont, des leur conception, la vocation de seulement devenir un joli petit objet (de compagnie) décoratif.
Enfin, les purs livres objets, une forme de livres artistiques mâtiné de techniques utilisées pour les « altered’ books » (livres modifiés) en papier.
Toutes les techniques sont possibles en mélange : couture, broderie, collage, teinture, peinture, pliage, découpage, les déchirures… Si le tissu reste la matière dominante, il est possible d’y adjoindre des éléments dans d’autres matières et de petits objets.Il n’y a pas d’autres règles que l’imagination.
Tout en ayant des destinations diverses, ces livres en tissu se retrouvent reliés par l’intermédiaire du mouvement créatif né du renouveau du fait-main fait-maison et finalement les genres se mélangent en puisant dans toutes les techniques nourries de la créativités de millions d’amateurs et d’artistes professionnels. Et, bien souvent, entre amateurs et professionnels, il est bien difficile de faire la différence…
Tous ces objets permettent aussi de recycler des bouts de tissu, tout comme nous le faisons avec le papier des vieux livres.
Le copyright des images trouvées sur le web sans nom d’auteur appartient à ces auteurs inconnus…
Le copyright de toutes les images appartient à leurs auteurs dont les noms nous sont inconnus.
Il ne faut jamais douter de l’imagination et de la créativité de l’humain. Il arrive toujours un moment durant lequel il surprendra et viendra enrichir et les mondes imaginaires et le quotidien que l’on pourrait penser un moment sclérosés, à bout de souffle, vidés, finis… Le style steampunk s’est posé sur les étagères de nos bibliothèques, dans le sillage de la SF, de la fantasy et du roman policier – et a également bousculé les tendances épurées à la mode en décoration à la fin du XXe siècle – cela avec une facilité déconcertante. Les steam-romans sont donc venus enrichir l’univers de la fiction et de la littérature populaire de qualité, monde de nouveau très actif et prolifique à la fin du XXe. Vous en avez déjà certainement lu sans le savoir…L’esthétique steampunk est aussi entré dans votre environnement….Vous avez peut-être chez vous, sans le savoir, un élément décoratif issu de la mouvance…
STEAMPUNK : la traduction littérale de steampunk ? Punk à vapeur ! Les adeptes sont appelés STEAMERS en anglais et VAPORISTES en français. L’évocation de la vapeur est dû aux origines du mouvement qui puise son inspiration dans l’époque victorienne (1837-1901) et les machines de la révolution industrielle de la même époque. Si l’on ajoute la technologie actuelle aux anciennes cela mène à créer des uchronies. L’uchronie est un élément essentiel de la mouvance. On peut aussi utiliser les termes « rétrofuturiste » ou « monde alternatif ». Uchronie signifie étymologiquement « non-temps », un temps qui n’existe pas… ce qui n’est pas, mais aurait pu être….(ou pas…; ou,si, après tout…pourquoi pas ?) L’uchronie est donc une « fausse Histoire » alternative, mais un univers fictionnel bâti sur une base historique.
« Punk » est un mot qui se traduit littéralement par « voyou » et que le mouvement steampunk utilise au second degré. Le mouvement commence dans les années 1970 (nous ne développons pas ici toutes les origines récentes et ancestrales, ce serait trop long), mais le mot steampunk apparait plus tard et est dû à l’écrivain américain K.W. Jeter. Dans les années 80, avec Tim Powers et James Blaylock, ils écrivaient des romans de science-fiction en s’inspirant de l’époque de la révolution industrielle du XIXe siècle. K.W. Jeter aurait ajouté le mot punk au mot steam pour se moquer des cyberpunks graves, maussades, pessimistes et ne comprenant que le premier degré. Le steampunk est, à l’inverse, un mouvement optimiste plein d’humour et les vaporistes des amateurs du second degré. La vaporiste s’amuse.
UN COURANT LITTERAIRE DE LA FIN DU XXe SIECLE
Le steampunk est donc d’abord un courant littéraire de la fin du XXe siècle basé sur l’idée d’uchronie. Sur n’importe quels sites de vente de livres, ou auprès de votre libraire, vous trouverez des centaines d’ouvrages dont l’action se situe dans l’univers steampunk. Et si l’histoire du steampunk vous intéresse, vous trouverez également des ouvrages que l’on qualifie de proto-steampunks réunissant les auteurs qui peuvent être considérés comme les ancêtres du genre (Jules Verne, Wells, voire plus anciens encore, etc.) Le steampunk est aussi un genre qui absorbe d’autres genres comme la fantasy, le roman gothique, le merveilleux, l’horreur, le roman policier… Ce n’est pas un sous-genre, plutôt un genre qui se nourrit de l’héritage de plusieurs genres tout en sachant se créer une forte identité propre. Il ne peut donc que séduire un vaste public.
ESTHETIQUE
Le mélange de la mode vestimentaire victorienne et des machines a donné naissance à tout un nouvel univers esthétique visuellement impressionnant et qui a quitté les pages des romans et leurs couvertures pour essaimer vers tous les domaines : décoration, vêtements, bijoux, mobilier… Le steampunk est partout, plus ou moins visible. Les énormes pendules décoratives (imitations de pendules d’usines et de gares) viennent de ce mouvement, tout comme les ampoules led ( imitations des anciennes ampoules à filaments) et les gros abat-jours de type atelier… et bien d’autres éléments dits ‘industriels » dans les catalogues et magazines de décoration. Le steampunk a aussi trouvé sa place dans tous les arts, peinture, sculpture, gravure…
Fusionner des éléments de machines et des éléments vestimentaires de l’époque victorienne permet d’inventer une infinité de costumes (un peu comme le fit le mouvement gothique qui a pioché dans la même garde-robe). Diffusé sur le web par la vaste communauté « DIY » (Do it yourself ou fait-main/fait-maison, en français) le style s’est développé rapidement. Les cosplayers (amateurs de costumes) l’ont rapidement introduit en public lors des grandes rencontres autour des mondes imaginaires. La mode steampunk n’est pas définissable en raison des multiples syncrétismes, chaque adepte apporte sa touche. On peut cependant établir quelques archétypes : les rouages de montres et de réveils, les éléments en cuivre, laiton, métaux divers, les pièces mécaniques anciennes, le cuir, les cadrans, compteurs, les bobines, les ampoules anciennes, les corsets, les chapeaux, la montre à gousset (incontournable), les lunettes et autres objets optiques, etc. Les tenues victoriennes revisitées jouent le décalage avec des accessoires. Les lunettes, pour ne citer que cela, sont celles, souvent retravaillées, des premiers aviateurs et motocyclistes, des lunettes de protection professionnelles personalisées. La grande politesse est de rigueur ainsi que le chapeau (que l’on soulève devant les dames). Le vaporistes est un « bricoleur » plein d’imagination, la devise de Steampunk magazine résume l’éthique du mouvement : « Love the Machine, Hate the Factory »(« Aime la Machine, Déteste l’Usine »). Le goût de créer des objets et vêtements soi-même et pour soi, des pièces uniques et originales domine. Le vaporiste est doué pour la récupération et le sauvetage d’objets.
On notera tout de même un grand décalage entre les costumes que portent les héros sur les gravures, sur les couvertures des ouvrages, dans le BD, les jeux vidéo et les films et les costumes réels portés par les vaporistes lors des manifestations. Les costumes des illustrations habillent des héros et des héroïnes souvent physiquement peu réalistes à la manière des super-héros et héroïnes traditionnels. Il y a des tenues féminines proches de celles des pin-up ou des vamps, mais qui aurait été comme croisées avec des morceaux de robot. On voit beaucoup de tenues hyper-sexy habiller (ou presque pas) des personnages de guerrières/aventurières qui peuvent faire penser aux héroïnes Marvel et à celles de certains mangas. D’autres tenues féminines habillent une femme victorienne encore teintée de romantisme (fantasmé). Pour les hommes, il en va de même, le personnage de l’aventurier musclé, sans peur, très cliché (et aussi passé par la case technologie ajoutée) rencontre celui de l’homme steampunk élégant que l’on imagine gentleman, savant, un peu à la manière d’un Sherlock Holmes (autre figure incontournable dans le mouvement steampunk.) Tout cela est un prétexte à des illustrations toutes plus délirantes les unes que les autres sur lesquelles se percutent les styles vestimentaires (victoriens, gothiques, punks, cyborgs, élégants, tenues de brousse, tenues de soirée, cape de vampire, cape médiévale…)Dans le monde réel, chacun fait ce qu’il peut…la tendance étant plutôt la recherche d’une certaine élégance.
Clin d’oeil à Jules Verne, la pieuvre est l’animal fétiche des vaporistes, on le trouve sur les bijoux, les boutons, les attaches de capes, les broches, les pendentifs, lamontre à gousset
CREER UNE COUVERTURE DE LIVRE DE STYLE STEAMPUNK Nous en arrivons à l’un de nos combats : sauver l’objet livre, les vieux livres ou ceux dont le contenu n’a que peu de valeur. On connait les couvertures pour de faux livres de magie, des couvertures de style gothique,voici des idées de couvertures de type steampunk qui, comme pour les romans, s’inspire et mélange un peu les genres. (Nous avons même vu passé un « faux » livre de magie intitulé ‘Steampunk Spells ‘Livre de sorts steampunk !). Ces ornements s’adaptent aussi pour un journal intime, un livre d’or, un album de photos, un carnet de croquis…
Commentaires fermés sur LE STEAMPUNK… L’UNIVERS DU « VOYOU à VAPEUR »…
Nous vous prions de bien vouloir nous excuser de reporter la réouverture au SAMEDI 27 JUIN 2020. Cela est dû à une raison de dernière minute indépendant de notre volonté.
Merci de votre compréhension.
Nous confirmerons sur ce blog la réouverture ici vendredi prochain.
Un nouveau panneau d’affichage a été posé à l’extérieur du local, sur le mur de gauche. Vous y trouverez tous les renseignements.
LITTLE FREE LIBRARY
réouverture le SAMEDI 27 JUIN 2020
de 14 h. à 18 h.
Notre local est petit et est aussi l’entrée d’une résidence privée qui doit en protéger tous les habitants dont les plus fragiles. Dans un premier temps, seuls les parties couloir et petit hall seront accessibles. Vous aurez environ 5000 ouvrages à votre disposition.
1) LE PORT DU MASQUE EST OBLIGATOIRE
2) Se munir d’un produit pour se laver les mains avant de toucher les livres. (Notre association ne gagne pas d’argent, toutes les charges fixes sont réglées par ses créateurs. Nous ne pouvons pas fournir de produit à tous pour le lavage des mains.)
Les deux points ci-dessus sont essentiels pour la réouverture pérenne de la Petite Bibliothèque Libre et Gratuite.
3 – Deux personnes seulement à la fois dans le local.
4 – Vous aurez le temps de choisir vos livres, mais merci d’être assez rapide pour que tous lecteurs puissent passer. Il est vivement conseillé de prendre plusieurs ouvrages, de vous faire un petit stock.
5- Des cartons seront disponibles pour déposer les livres que vous rapportez et vos dons de livres. Ces livres resteront en quarantaine jusqu’au vendredi suivant. Ils seront alors désinfectés avant d’être mis en rayon ou en réserve.
6 – Un bénévole sera présent dans le local du fond derrière la porte vitrée.
7 – Une expérience est en court : durant la semaine, des ouvrages que nous avons en double (voire en triple) sont déposés en libre service dans une boîte devant la porte du local. Cette expérience durera jusqu’à épuisement du stock des doubles.
L’ancien fonctionnement va nous manquer mais plus nous serons prudents maintenant et plus les problèmes sanitaires s’amélioreront et finiront par devenir un vieux souvenir.
PETITS OBJETS DE COMPAGNIE (et sa LITTLE FREE LIBRARY ) existe depuis déjà huit ans et nous souhaitons prolonger cette expérience malgré le terrain sanitaire actuel.
Tous les changements qui pourraient survenir seront annoncés sur ce blog.
A bientôt…
Commentaires fermés sur REOUVERTURE de LA LITTLE FREE LIBRARY reportée au SAMEDI 27 JUIN 2020
Les couvertures brodées, dont les plus anciennes datent de la période médiévale, sont de luxueux petits objets qui réjouissent tous les amateurs de l’objet livre. Les fonds de couvertures sont le plus souvent en velours, le matériau le plus approprié. Ceux en soie ou en satin sont plus fragiles. Les broderies sont en fils de soie, d’or, d’argent et ornées de bandes en or et argent. Les bandes de métal (ou « passants ») battues fines sont cousues avec des fils de soie qui les traversent. Les ajouts de paillettes ne sont pas courants, les ajouts perles prévalaient au XVe siècle.
les fils d’or/argent étaient fabriqués en jumelant de longues et fines bandes d’or ou d’argent autour d’un fil de soie ou de lin, fil tissé ensuite dans la matière première ou utilisé pour la broderie. Des petits anneaux en forme de tire-bouchons fabriqués avec ces fils enroulés capturent la lumière et font étinceler le support. L’or et l’argent ressortent mieux sur le velours et le résultat valait la peine du long travail que cela représentait.
Certaines broderies ou certaines parties des broderies sont épaisses, ce qui ajoute un aspect encore plus riche à l’ouvrage.
Les broderies représentent un peu tous les sujets ou thèmes : des scènes religieuses, des saints, des anges, des scènes de chasse, des armoiries, des fleurs, des animaux…
Ces ouvrages luxueux n’étaient pas destinés (et ne le sont toujours pas) à être rangés debout, mais posés à plat. On pourrait penser qu’alors seul le premier plat (visible) aurait dû être brodé, mais presque toutes les anciennes reliures brodées le sont des deux côtés. Le dessous est plus usé mais les couleurs plus fraîches et vice-versa. Les couvertures en velours ont mieux passé l’épreuve du temps comparées à celles en soie ou satin qui délicatement rebrodées de soie sont très fragiles.
Les couvertures les plus riches, les plus travaillées, les plus spéctaculaires sont la plupart du temps issues de bibliothèques royales ou de celles de riches personnages. Ils appartiennent aussi aux trésors des cathédrales et des églises. Vous pourrez en admirer dans certains musées, certains châteaux ou dans les bibliothèques qui possèdent ce genre de fond. On ignore ce qu’il en est des collections privées.
Tous les ouvrages brodées ne sont pas là simplement pour montrer sa richesse, son bon goût ou pour leur l’aspect solennel, certains sont utilisés au quotidien tels les livres de messe (missels), les livres de poèmes… et pas extension le journal intime (surtout chez les jeunes filles)… La broderie est alors une simple personnalisation qui penche plus vers la mignonnerie que l’ostentatoire.
Le livre de poche ne date pas d’hier, cela fait plusieurs siècles que de petits ouvrages sont été conçus pour être réellement transportés une poche ou un réticule. On trouve encore assez facilement parmi tous ces anciens ‘livres de poche » des petits ouvrages brodés (notamment du XIXe siècle) à des prix très abordables (par exemple, la période victorienne a été friande de ces livres brodées ou protégés par un tissu brodé).
Les couvertures brodées qui avaient totalement disparues réapparaissent depuis quelques décennies par le biais des travaux manuels (DIY en anglais) et des forums dédiés qui mettent en avant créativité de tous à travers la personnalisation des objets du quotidien ou de collection. Broder une couverture pour ses livres préférés, un livre d’or ou un journal n’est pas rare.
Il faut préciser qu’il existe aussi des couvertures amovibles brodées (nous reparlerons bientôt de ces couvertures de protection). Elles sont très à la mode actuellement dans la mouvance du fait-maison fait-main (DIY).
Quelques images
(les copyright des visuels appartiennent aux auteurs,)
Court dress ca. 1750 British Blue silk taffeta brocaded with silver thread Purchase, Irene Lewisohn Bequest, 1965 (C.I.65.13.1aÐc) photography by mma, Digital File DT253710.tif retouched by film and media (jnc) 9_7_11
Commentaires fermés sur LES LIVRES A RELIURES BRODéES…
Les tranchefiles sont de ces petits détails, à la fois utiles et décoratifs, qui font la différence. Voici ce qu’en dit un dictionnaire : (Définitions issues de ce site : https://www.cnrtl.fr/definition/tranchefile )
Tranchefile : Petit bourrelet tissé qui garnit les deux extrémités du dos d’un livre relié, pour maintenir les cahiers assemblés et consolider la partie débordante de la couverture.La tranchefile, qui est sans objet dans la reliure industrielle (…), a été conservée comme ornement, ou plutôt (…) [elle] n’est qu’une imitation de la tranchefile des anciennes reliures. Elle décore la coiffe, c’est-à-dire le repli formé par la peau, en tête et en queue du dos des livres (Civilis. écr., 1939, p. 12-3). Dans les reliures courantes, la tranchefile est une simple ficelle, entourée d’un ruban de soie multicolore (Comte–Pern.1974).
Tranchefiler,verbe trans.,reliure.[Surtout au part. passé]Garnir (un livre relié) d’une tranchefile.Dos tranchefilé en soie.L’idée de produire solide fut poussée à un tel point qu’on retrouve encore des livres (…) tranchefilés après avoir été complètement terminés (R. Devauchelle, La Reliure en France, Paris, J. Rousseau-Girard, t. 1, 1959, p. 30).− [tʀ ɑ ̃ ʃfile]. − 1resattest. a) Av. 1543 mar. « faire une épissure à un cordage » trenchefiller leurs cables et cordages (Guill. du Bellay, Ogdoades, prol. ds Gdf. Compl.), b) 1680 terme de relieur (Rich.);
Sauf pour les reliures d’art et les « belles » éditions, les tranchefiles disparurent, les éditions à bon marché puis industrielles n’étant pas conçues pour elles. Elles ont fait leur retour dans le grand public depuis un peu plus de vingt ans, et dans notre quotidien, par le biais, encore une fois, des travaux manuels, du fait-maison (DIY en anglais, pour « do it yourself ») et du goût renouvelé pour les pièces uniques et la personnalisation des objets. Ceux qui s’adonnent à la reliure en amateurs en profitent pour installer de belles tranchefiles et d’innover en inventant de nouveaux styles. On fabrique ou enjolive ainsi le journal intime, le livre d’or, l’album photos que l’on fabrique (ou pas) de a à z, on offre une nouvelle reliure à ses livres préférés, etc. Les artistes relieurs les soignent particulièrement.
Les très nombreux « tutos » circulant sur le web qui permettent d’apprendre à maîtriser les aspects techniques de la fabrication des tranchefiles ont largement participé à propager leur renouveau.
Entièrement réalisés à la main ou vendus en rouleaux, voici quelques modèles classiques et actuels :
(Les visuels proviennent du web et le copyright appartient à leurs auteurs dont les noms nous sont inconnus.)
Pour les chrétiens, Pâques (résurrection de Jésus) a remplacé la Fête du Printemps qui portait autrefois le nom de la déesse lunaire Ostara. Jusqu’à la presque fin du XVIe siècle, la Pâques chrétienne était aussi le début de l’année.
Nous sommes à l’équinoxe de printemps, on fête le renouveau, la fécondité, la fertilité, le réveil de la nature, l’espoir d’abondantes futures récoltes. La faune se renouvelle, de là les poussins, les lapereaux, les chatons, les agneaux, tous les jeunes animaux qui illustrent les cartes de voeux. Et rien ne symbolise mieux la fécondité et le renouveau que l’oeuf, cette forme parfaite qui peut donner la vie.
La tradition de décorer les oeufs vient des pays slaves et des pays germaniques. Ce sont les oeufs de Pâques qui sont à l’origine des magnifiques et luxueux oeufs Fabergé créés pour le tsar de Russie.
Il ne faut pasoublier le « Lièvre de Pâques », le lièvre sacré qui symbolise l’abondance et le lien entre le monde des hommes et celui des esprits et des dieux. C’est ce lièvre qui apporte et cache les oeufs dans les jardins tandis que ce sont les cloches de retour de Rome qui accomplissent la même prouesse pour les chrétiens. Selon les pays, on trouve aussi d’autres animaux distributeurs : cigognes, renards, coqs, poules..
L’oeuf est donc le roi de la décoration saisonnière au début du Printemps et pour nous il est en papier ou recouvert de papier. Papier récupéré sur des vieux livres, bien entendu. C’est l’une des décoration parmi les plus simples à réaliser en utilisant de vrais ou des faux oeufs. On peut aussi décliner le thème de l’oeuf, du lapin, du poussin,etc. sous forme de guirlandes ou de couronnes (comme celles de Noël).
On voit de plus en plus d’arbres(ou de branchages) utilisés en décoration saisonnière à fla façon du sapin de Noël : les oeufs et les lapins, les citrouilles et les chauve-souris prenant la place des boules à Pâques et à Halloween. Il suffit de livres, de ciseaux, de colle, de fils ou de ficelles….On peut éventuellement s’inspirer aussi du thème du lapin. Voici quelques idées en images…..
Les photos trouvées sur le web sont souvent sans copyright.
Commentaires fermés sur DES OEUFS ET DES VIEUX LIVRES POUR LA FETE DU PRINTEMPS / PAQUES…
Le local de PETITS OBJETS DE COMPAGNIE qui accueille la BIBLIOTHEQUE « LITTLE FREE LIBRARY » sera exceptionnellement fermé le SAMEDI 07 MARS 2020.
Nous vous donnons rendez-vous pour le Samedi suivant 14 Mars. Si la bibliothèque restait fermée pour un second samedi, nous vous en informerions sur ce blog.
Nous vous souhaitons une bonne fin de semaine et un bon week-end.
Commentaires fermés sur FERMETURE EXCEPTIONNELLE DE LA LITTLE FREE LIBRARY LE SAMEDI 07 MARS 2020
Good Omens, en français Les Bons Présages. Une adaptation attendue par tous les amateurs du récit écrit par Sir Terry et de Neil Gaiman et paru en 1990.
Sir Terry nous ayant quitté, c’est Neil Gaiman qui a écrit cette adaptation, une promesse faite à Terry. Un premier projet de film n’a pas abouti (et nous nous en réjouissons car la distribution prévue n’avait rien d’attirant), et c’est une mini-série de six épisodes, fidèle au livre, qui nous est offerte.
Dans les rôles principaux, nous trouvons David Tennant et Michael Sheen accompagnés de Steve Pemberton, Mark Gatiss, Sir Derek Jacobi, Reece Shearsmith (dans le rôle de Shakespeare ! ), Jon Hamm (Gabriel), Frances McDormand, Benedict Cumberbatch (Satan) et plusieurs autres excellents acteurs et actrices britanniques. Une distribution royale ! Les compères de The Ligue of Gentlemen ne peuvent pas décevoir (Pemberton-Gatiss-Shearsmith).
Shearsmith est Shakespeare. On reconnait le théâtre The Globe à Londres. Un excellent acteur peu connu des Français sauf si vous connaissez , entre autres, THE LIGUE OF GENTLEMEN, INSIDE NUMBER 9 et PSYCHOVILLE…
Jon Hamm est Gabriel
L’histoire : on résume difficilement une histoire quand Pratchett et/ou Gaiman sont à la manoeuvre car cela semble simple jusqu’à ce que l’on se rende compte que c’est complexe et bien plus…. Un ange charitable et un ange démoniaque, l’Apocalypse qui approche, l’Antéchrist que plusieurs personnes recherchent, les quatres Cavaliers de l’Apocalypses devenus des motards, des prophéties et une sorcière… Nos anges ennemis qui vivent depuis si longtemps parmi les hommes, y menant une vie confortable, ne voient pas d’un bon oeil la Fin des Temps qui s’annonce et vont devoir s’associer pour éviter la catastrophe ultime. Vous direz : « Encore deux ennemis obligés de collaborer, c’est du déjà vu. ! … ». Sauf qu’ici les auteurs sont Pratchett et Gaiman, ce qui fait une grande différence.
On doit environ les deux tiers de l’ouvrage à Terry Pratchett, dixit Sir Terry himself qui ajoute : » Vers la fin, de grosses portions étaient écrites par une créature composite appelée Terryetneil » . Les fins connaisseurs de la saga Discworld retrouveront l’un des personnages bien aimé de cette saga : La Mort, TEL QU’ON LE CONNAIT…
La diffusion commence aujourd’hui, 31 Mai 2019. La série est produite par la BBC et Amazon et est diffusée, pour commencer, sur Amazon Video.
Nous espérons que la série incitera les spectateurs à découvrir les ouvrages de Terry Pratchett, l’extraordinaire saga du Disque Monde, mais aussi tous ses autres ouvrages. Quant à Neil Gaiman, c’est aussi un auteur à suivre.
Pour ceux qui regardent la série LUCIFER (déjà 4 saisons) et qui lui trouve un petit quelque chose qu’ils n’arrivent pas à cerner, peut-être est-ce parce que le personnage de Lucifer Morningstar, personnage alors secondaire, a été créé par l’écrivain Neil Gaiman dans le cadre de sa série de romans graphiques The Sandman écrit de 1989 à 1996 (conception graphique des couvertures de Dave McKean, chaque épisode confié à un dessinateur différent). La série télévisée, avec Tom Eliis dans le rôle titre, est pleine de surprises, moins légère qu’il n’y parait au premier regard.
Commentaires fermés sur GOOD OMENS, une mini-série d’après l’ouvrage signé Terry Pratchett et Neil Gaiman…
Bronia Sawyer est britannique. Elle utilise souvent les livres comme matière première et/ou comme inspiration. Elle explore différentes techniques, différents styles. Son site est ici : http://www.broniasawyer.co.uk/home/4547930967
Quelques images de ses créations…Copyright Bronia Sawyer.
Commentaires fermés sur BRONIA SAWYER ET LES LIVRES…..
La forme du livre inspire. L’objet-livre réel avec sa couverture et ses pages, ou simplement sa silhouette très épurée, se décline en porcelaine, grès, faïence…
Un nouvel exemple qui démontre, si cela était encore nécessaire, que le livre fait partie des quelques objets de compagnie qui titillent toutes les imaginations.
Découvrez, ci-dessous, quelques créations contemporaines…
WENDY KERSHAW et ses livres en porcelaine. Les pages sont en porcelaine illustrée.
William Goldman, romancier, dramaturge, scénariste, script doctor, couronné par deux Oscars et de nombreux autres prix vient de nous quitter à l’âge de 87 ans.
Le nom du scénariste est souvent ignoré du grand public (qui ne remarque que les noms des acteurs principaux (le plus souvent) et du réalisateur….. alors que les authentiques cinéphiles s’intéressent à tous les intervenants qui permettent la création d’un film. William Goldman nous donne des modèles de très bons scénarios (à explorer et étudier pour ceux qui souhaitent se lancer dans ce travail complexe).
William Goldman, c’est Marathon Man, Les Hommes du Président (Oscar), Détective privé, Butch Cassidy et le Kid (Oscar), Un Pont trop loin, Misery (d’après le livre éponyme de Stephen King) et bien d’autres….Quand il n’a été que conseiller, il n’est pas toujours cité au générique…. et, pourtant, on sent sa « patte » à certains moments
Voici un site pour faire plus ample connaissance avec William Goldman et de son travail de scénariste: https://indiefilmhustle.com/william-goldman-screenplays/
Comme auteur de roman, c’est Princess Bride qui l’a surtout fait connaître dans le monde entier avant que l’ouvrage ne devienne un film. S’il a écrit de la fiction, W. Goldman évoque aussi dans ses ouvrages son travail, sa vie d’auteur et le monde hollywoodien. Il a aussi écrit sous les pseudonymes de Simon Morgenstern et Harry Longbaugh.
Ses ouvrages, pas tous traduits en français, restent cependant faciles à lire en anglais. William Goldman est un bon exemple d’auteur qui fait naviguer l’amateur du film au livre, ou dans le sens inverse. Il maniait les deux techniques d’écriture et cela permet de mesurer et d’apprécier le travail que représente le passage du texte romanesque à l’image – deux approches complémentaires d’une même histoire – et cela de la main d’un maître
Théâtre
Blood, Sweat, and Stanley Poole (avec James Goldman)
A Family Affair – 1962 (paroles, d’après le livre de James Goldman, sur une musique de John Kander)
Gürbüz Doğan EKŞİOĞLU est en 1954. Il a reçu 64 prix, dont 23 internationaux. Illustrateur et caricaturiste pour divers journaux et magazines, il réalise également des couvertures pour les livres. Il pratique l’aquarelle, l’acrylique, l’huile et fabrique des objets insolites. Il dessine un univers fantastique, surréaliste et poétique qui parfois illustre les dérives ou problèmes de notre temps. Il a exploité le thème du livre dont quelques images vous sont proposées ci-dessous. Vous en reconnaitrez peut-être certaines qui sont très connues, mais cela fait toujours plaisir de les revoir.
Le livre animé est un objet magique.. Ces papiers découpés conservent toute leur séduction et leur « merveilleux », dans le sens étymologique du terme.
Le livre animé est aussi appelé « livre à système », « pop-up book » en anglais, Leurs divers éléments se soulèvent, des volumes se créent, des tirettes font apparaitre dans personnages, des roues tournent…
Le copyright des photos appartient aux photographes et aux créateurs. Leurs noms étant souvent difficiles à trouver, nous faisons donc cette annonce globale.
L’origine en est lointaine, les racines plongent certainement dans l’Antiquité quelque part en Asie. C’est cependant à la fin du Moyen-Age, dans les manuscrits savants (anatomie, astronomie, voire religieux…) que ces « images animées » se font connaître : figures anatomiques dont on peut soulever les feuillets pour découvrir les différents muscles, puis le squelette. Quant à la volvelle, il s’agit d’un système de disques mobiles superposés qui permet d’animer une image,pour par exemple calculer les cycles de la Lune, montrer le mouvement des étoiles. Ce sont donc les ouvrages savants qui vont développer, en premier, cet art. L’essor de l’imprimerie va permettre de multiplier ces ouvrages et les animations de devenir familières.
Volvelle
Cosmographie de Petrus Apianus – 1524
On considère généralement que le premier “livre à système” est la Cosmographie de Pierre Apian, Des disques mobiles y montrent les mouvements célestes. Cet ouvrage n’était certainement pas unique en son genre. Il y en eut certainement d’autres qui ne nous sont pas parvenus. Ci-dessous, trois volvelles d’Apian (APIAN (Petrus). Cosmographie, ou Description des quatre parties du monde, contenant la Situation Division, & Estendue de chascune Region & Province d’icelles.)
La cosmographie d’Apian par Gemma Frisius a connu maintes au XVIe. Bien que le texte original d’Apian (Cosmographicus liber) fut édité en 1524, le plus ancien exemplaire catalogué est, à notre connaissance, une édition d’Anvers de 1529 détenue par la Cathedral Library.
L’ouvrage animé ancien le plus célèbre et le plus curieux a été édité en 1677. Il s’agit de Confession. Y sont répertorié tous les péchés possibles et un système de languette correspondant à chaque péché tentait à faciliter la confession. L’ouvrage sera réédité jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. (Et soyez sûr que nous regrettons vraiment de ne pas en avoir trouvé de photos….
Les premiers livres à système pour enfant apparaissent en Angleterre en 1765 (Arqulinades, de Robert Sayer). Vont apparaître également les « livres magiques » dont le contenu est différent selon la manière dont ils sont ouverts. Apparaissent aussi les « peeps shows » ou « décors avec profondeur », comme une petite scène.
Le XIXe siècle sera l’âge d’or du livre animé. Il se déclinera sous diverses formes : personnages découpée à disposer dans un décor, livres à volets, livres à disques, livres à tirettes, livres en relief animés ou non. On voir même arriver les livres à musique. Les idées pour animer les ouvrages foisonnent car les innovations techniques, telle la lanterne magique ou encore la photographie stéréoscopiques viennent s’installer dans le paysage et il faut innover pour conserver les parts de marché.
Les éditeurs font preuve d’imagination et de dextérité. Lothar Meggendorfer, l’un des plus celèbres anime plusieurs sujets avec un seule languette. Le plus célèbre des créateurs du XIXe siècle est l’allemand Lothar Meggendorfer, qui parvient à animer jusqu’à cinq sujets avec une seule tirette, Il créera un superbe cirque en relief peuplé de 450 personnages.
En France, on adapte les ouvrages anglais et allemand, puis une production française émergera.
La production est riche. Les contes traditionnels, les contes pour enfants vont être tous exploités, les ouvrages documentaires (sur la faune, la flore, etc) sont les plus courantes. il existe une production très rare de livres érotiques animés. (Portes et Fenêtre, en 1840).
Les « pop up »vont également séduire les publicistes et tout les créateurs d’images, notamment dans le domaine de la carte postale.
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les ouvrages aninés me vont pas tellement évoluer. Puis des éditeurs d’ouvrages pour la jeunesse vont relancer le genre entre les deux guerres.
Il faut attendre 1935 pour qu’un ouvrage connaisse un énorme succès : Mickey Hop-Là, par Disney.
C’est après-guerre que des créateurs vont commencer à s’emparer de cet art. Dès les années soixantes, le terme ‘pop-up » devient courant. Les éditeurs américains relancent le genre et des centaines de livres plus inventifs les uns que les autres arriven en librairie. Tous les contes pour enfants sont revisités ainsi que les aventures de héros plus modernes. Les meilleurs Illustrateurs du moment participent à ce nouvel essor.
Le « pop-up » le plus vendu dans la monde reste La Maison Hantée, de Jean Pienkowski. Pour cette création de 1979, il a utilisé tous les systèmes d’animation connus. Le livre est également sonore.
Le livre animé est de nos jours un secteur éditorial proposant des milliers de titres. Le livre animé et le « pop-up » sous toutes ses formes sont désormais déclinés aussi en pièce unique que l’on peut acquérir dans diverses galeries d’art, de nombreuses expositions sont organisées dans le monde. Les musées les engrangent dans leurs fonds permanents.
Fabriquer une image « pop up » n’est pas vraiment compliqué. C’est une affaire de géométrie, de calcul précis, d’une découpe parfaite et d’une bonne dose de patience pour les plus complexes. Pour s’initier, le plus simple est de commencer par la simple carte de voeux et d’ajouter petit à petit des motifs. Les plus spectaculaires pop up ne sont pas forcément les plus complexes lorsque l’on sait comment fonctionnent le découpage. Fabriquer des cartes ou petits livres animés est même actuellement une des activités courues dans le monde très actif du DIY.
Les livres se sont toujours appropriés les avancés technologiques qui pouvaient l’améliorer à mesure qu’elles naissaient : les livres profitèrent de l’essor de l’imprimerie, ils absorbèrent la photographie, l’impression couleur, les bruitages simples puis l’ajout de simples et courtes mélodie. L’arrivée des leds permet désormais d’ajouter de la lumière. Le livre absorbe toute les évolutions et nul doute qu’il utilisera toutes celles à venir avec la même aisance.
Ces livres, pièce unique ou non, ces cartes, ces objets publicitaires sont très collectionnés.
Le terme POP UP fait désormais partie du vocabulaire informatique. On a baptisé de ce terme le fenêtre qui s’ouvre brusquement sur l’écran quand on navigue parmi les sites du web.
Quelques images de livres, cartes, documents publicitaires….
(le copyright appartient aux auteurs dont nous n’avons pas trouvé l’identité.)
Commentaires fermés sur LA MAGIE INTACTE DU LIVRE ANIMé ou POP UP BOOK…
Tom Wolfe, 88 ans, vient de nous quitter. Essayiste, journaliste, il laisse aussi derrière lui une oeuvre romanesque, mi-roman mi-reportage, mariage réussi du journalisme et de la fiction qui nous plonge dans les méandres de la vie américaine et de ses côtés les plus sombres, le tout accompagné souvent d’ un humour grinçant ; il nous y fait partager avec précision le quotidien des Américains aisés et celui des habitants de l’Amérique profonde. Il est de la lignée des Sinclair Lewis et pairs, de la famille de ces romanciers américains qui explorent au scalpel leur société. Des romans à relire ou à découvrir.
Pour ceux qui ne l’ont jamais lu, vous pouvez commencer par Embuscade à Fort Bragg (Ambush at Fort Bragg),1997, c’est court et excessivement actuel.
Tom Wolfe et sa femme Sheila (à droite sur la photo)
Tom Wolfe, c’était aussi un style, un homme d’une élégance rare pour notre époque qui affichait un style vestimentaire travaillé jusque dans les moindres détails. Il suffit d’évoquer ses célèbres costumes en flanelle blanche coupés sur mesure, son impressionnante collection de chemises, ses chaussures faites sur mesure à Londres pour voir se dessiner sa silhouette.
Author Tom Wolfe poses in his New York apartment, Nov. 12, 1998. Wolfe, 68, just published his first novel in 11 years, a novel about Atlanta in the 1990s called « A Man in Full. » (AP Photo/Jim Cooper)
Nous fêtons ces jours-ci le grand renouveau de la nature. (Pâques pour les Chrétiens). Depuis l’Antiquité (et antérieurement, sous une forme ou une autre),dans le monde entier et dans toutes les civilisations, ce flamboyant et généreux réveil de la nature a généré moult festivités et rituels. Depuis les temps anciens, l’oeuf a symbolisé ce renouvellement de la vie, la floraison, la naissance d’une nouvelle génération, l’espoir des fruits futurs. Tout un imaginaire est né au fil du temps autour de cet événement, des histoires et des contes sont venus enrichir l’instant. Tout cela résonne dans la décoration de rigueur. Certains objets ou symboles sont communs à tous les pays, d’autres arborent une originalité locale. Contrairement à Halloween ou à la période des fêtes de fin d’année, cette fête du Printemps peine à renouveler son fond décoratif, cela malgré un notables progrès noté toutefois depuis depuis quelques années.
Pourtant, le Printemps devrait aussi stimuler l’imagination, n’est-ce pas ? La papier peut aider à faire fleurir l’imagination. Voici quelques exemples d’objets en papier pour votre déco en papier saisonnière…. (oeufs, petits lapins, poussins, chatons et autres bébés animaux, mais aussi fleurs, papillons…) pour participer à cette Fête du Printemps. Une partie de cette décoration pourra rester en place jusqu’à la mise en place de celle d’été.
Nous en profitons pour remercier les Allemands à qui nous devons l’introduction de l’oeuf en chocolat. Ce qui n’est quand même pas négligeable comme apport.
Commentaires fermés sur LIVRES ET DéCORATION SAISONNIERE EN PAPIER….
Le bon côté de l’Hiver – qui en possède beaucoup – ce sont aussi les moments de lecture au coin du feu. Ajoutons une boisson et un chat et nous avons les ingrédients pour quelques heures de pures délices. Les puristes pourrons ajouter un cinquième élément : les grosses chaussettes de laine.
Voici quelques images de ces moments en compagnie des livres…
Commentaires fermés sur LIRE AU COIN DU FEU en images…
Partout dans le monde des personnes sauvent des livres et les remettent dans le circuit, leur offrant une nouvelle vie. La dernière bonne nouvelle nous vient de Turquie. Voici encore une initiative basée sur le bon sens et qui fonctionne sur la récupération, le don de livres et le recyclage. Nous souhaitons la bienvenue à ces sauveteurs dans la grande fraternité des amoureux des livres et nous souhaitons une longue vie à leur bibliothèque.
Et, ce qui ne gâte rien, l’ancienne usine, sobre bâtiment de briques rouges dans laquelle est installée la bibliothèque, possède de beaux couloirs voûtés qui sont parfaitement adaptés pour la création d’espaces calmes, confortables et conviviaaux.
Mis à jour le 19/01/2018 à 17H19, publié le 19/01/2018 à 11H05
La bibliothèque des éboueurs d’Ankara, installée dans une usine désaffectée (16 janvier 2018)
A Ankara, les livres abandonnés revivent entre les murs d’une ancienne usine en briques, où un groupe d’éboueurs a installé, il y a sept mois, une bibliothèque surprenante qui compte déjà plus de 4.750 ouvrages récupérés dans les poubelles lors des tournées de ramassage des ordures dans la ville. Une initiative dont on parle beaucoup, en Turquie et à l’étranger.
La bibliothèque des éboueurs est installée dans une usine d’Ankara abandonnée depuis 20 ans. Ils s’y détendent désormais pendant leurs pauses, avec un bon livre ou autour d’une partie d’échecs. Le lieu leur était d’abord réservée, à eux et à leurs familles, pour qu’ils puissent emprunter des ouvrages pendant 15 jours. Mais elle est maintenant ouverte au public, explique son responsable Emirali Urtekin, qui a décoré son bureau avec des trésors récupérés, comme des magazines ou des machines à écrire.
Il faudrait peu de chose pour que ce bâtiment de briques rouges soit entièrement mis en valeur
Au moins 1.500 livres attendent encore d’être rangés sur les étagères, et les arrivées ne faiblissent pas, ajoute-t-il. Ici, rien n’est gâché : les livres devenus illisibles sont convertis en supports pour les autres et les lampes elles-mêmes sont faites à partir d’anciens tuyaux de cuivre. Outre la bibliothèque, les éboueurs ont aménagé dans l’ancienne usine une échoppe de barbier, une cafétéria, des espaces de repos et les bureaux des administrateurs.
A Ankara, des éboueurs se détendent en lisant dans la bibliothèque qu’ils ont montée dans une usine désaffectée
Romans à l’eau de rose, livres d’économie, thrillers, contes pour enfants… les livres sont classés en 17 catégories, un nombre susceptible d’augmenter. On y trouve la saga « Harry Potter », non loin de « Cinquante nuances de Grey », ainsi que des romans de Charles Dickens, J.R.R. Tolkien et du prix Nobel turc Orhan Pamuk. « Nous leur avons donné une deuxième vie (…) et ils sont désormais disponibles gratuitement », se réjouit Emirali Urtekin. La bibliothèque est ouverte 24 heures sur 24 pour les quelque 700 éboueurs qui travaillent dans la municipalité de Cankaya. Elle est tenue par Eray Yilmaz, 20 ans, qui recense soigneusement les entrées et sorties des ouvrages. Selon lui, 147 livres ont déjà été empruntés.
Un grand mouvement de curiosité, en Turquie et à l’étranger
« Lire des livres développe l’intelligence des gens, encourage les idées nouvelles (…) Ici nous faisons découvrir ces idées aux gens », dit le jeune homme, salarié à plein temps de la bibliothèque. « C’est quelque chose qui rend plus qu’heureux. J’apporte des livres à ma mère, aussi. » Malik Ercan, un éboueur venu chercher de la lecture pour sa femme et son enfant, a récemment fait visiter les lieux à son cousin qui ne vit pas à Ankara. « Il vient de Sivas (centre de la Turquie). Il en avait entendu parler dans les journaux, il voulait voir. » « De plus en plus d’amis appellent (…) et disent ‘fais-nous voir, c’est très inhabituel' », poursuit Malik Erca, qui travaille avec la municipalité depuis deux ans et demi. La bibliothèque a suscité beaucoup de curiosité, en Turquie et à l’étranger, au grand bonheur de Emirali Urtekin qui explique recevoir désormais des livres en plus, qui ne proviennent pas des poubelles.
La bibliothèque vit aussi désormais de dons
Certains en font acheminer depuis d’autres villes turques, ajoute-t-il, et quelques Ankariotes les jettent maintenant dans des sacs plastique distincts des autres déchets pour faciliter la tâche des éboueurs. « Nous recevons beaucoup de visiteurs, mais aussi des donations. Les gens disent ‘c’est un si beau projet, nous voulons le soutenir », sourit-il. Certains découvrent la bibliothèque en faisant du vélo dans la vallée où elle est située, et Emirali Urtekin espère attirer plus de monde avec l’été.
Une bibliothèque mobile dans les écoles
Aucune extension de l’espace actuel n’est prévue pour l’instant mais le gérant planche sur d’autres idées pour réutiliser les livres abandonnés. Il prévoit dès cette année une bibliothèque mobile qui se rendra tous les 15 jours dans des écoles d’Ankara. Certains établissements scolaires qui manquent d’ouvrages ou n’ont pas de bibliothèque ont déjà contacté Emirali Urtekin. Ces visites scolaires seront aussi musicales, avec un groupe de 11 éboueurs utilisant qui jouent avec des poubelles vides et de vieux bouts de métal. Ce groupe est né à peu près en même temps que le projet de bibliothèque, de la même volonté de trouver d’autres activités autour du travail. « Nous sommes heureux », explique le manager. « Cela nous a donné une nouvelle identité. »
Commentaire : Nicolas Lemarignier
Commentaires fermés sur EN TURQUIE, LES EBOUEURS SAUVENT LES LIVRES ET OUVRENT UNE BIBLIOTHEQUE GRATUITE……
Pour exploiter un vieux livre tout démantibulé, les idées de manquent pas… Cette fois ce sont l’étiquette et le marque-page qui sont sous les projecteurs :
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Commentaires fermés sur ETIQUETTE ET MARQUE-PAGE………….
Conformément à la volonté de Sir Terry Pratchett (disparu en 2015), ses ouvrages inachevés et/ou non publiés ont été détruits. Un disque dur contenant une dizaine de romans a été écrasé par un rouleau compresseur à vapeur datant du XIXe siècle surnommé Lord Jericho. L’événement s’est déroulé vendredi dernier en Angleterre lors de l’ouverture de la Great Dorset Steam Fair et a été supervisé par Rob Wilkins, ami et biographe de Sir Terry, qui gère l’héritage artistique de l’écrivain.
C’était de voeu de Pratchett de voir effacer « «tout ce sur quoi il travaillait à sa mort en retirant les données de son ordinateur et de les placer dans un disque dur pour qu’il soit écrasé par un rouleau compresseur à vapeur».
Rob Wilkins et Lord Jericho
Rob Wilkins a précisé que le disque écrasé serait exposé au musée de Salisbury qui consacre une exposition à l’écrivain en Septembre prochain
«Je sais que Terry travaillait sur dix histoires qui n’ont jamais été publiées», a précisé Richard Henry, le conservateur de l’exposition consacrée à l’écrivain au Salisbury Museum. «Mais j’ignore ce qu’il y avait dans le disque dur. En tant que fan, j’aime bien l’idée qu’un mystère subsiste», a-t-il ajouté, laissant entendre que ces travaux inédits auraient pu être conservés ailleurs.
Traduit en 35 langues, Pratchett est l’un des meilleurs auteurs de la seconde moitié du XXe et du début du XXIe siècle. La Saga du Disque-Monde est une oeuvre incontournable à placer dans toute bibliothèque qui se respecte. Les ouvrages hors saga sont aussi à lire sans réserve. Si vous recherchez des ouvrages intelligents, drôles, féroces, particulièrement bien écrits, explorant les méandres des comportements humains (ou pas humains), et du fonctionnement de nos sociétés, le tout saupoudré de poésie et de magie, n’hésitez pas à pousser la porte du jardin de Terry Pratchett à la rencontre d’un monde et de personnages inoubliables. C’est pour cela que nous allons tous rêver de ces romans disparus….
S’il est toujours préférable de lire un ouvrage dans sa langue originelle, Pratchett se lit très bien en français en raison de la plus qu’excellente traduction de P. Couton.
Vous trouverez facilement toutes les informations concernant T. Pratchett sur le web : biographie, bibliographie, films, pièces de théâtre ou radiophoniques tirés des romans, produits dérivés, dates des événements liés à la saga Discworld, etc, ainsi que de passionnants forums ou sites de fans.
Commentaires fermés sur TERRY PRATCHETT : DESTRUCTION DE SES OUVRAGES INéDITS…
Nous avons déjà évoqués ces mini jardins, mais ils sont tellement adorables qu’y revenir est indispensable
Si les cactus et les succulentes sont toujours incontournables pour créer ces mini jardins (grand choix de formes et couleurs, croissance lente, entretien minimum), les bonsaïs commencent à s’implanter dans les livres et les plantes vertes les plus classiques y attrapent une nouvelle image. Terminé la plante verte ringardisée et reléguée dans son coin de fenêtre, place à la belle plante valorisée et devenu un élément décoratif à mettre en avant (car toutes les plantes et les fleurs sont belles !)
Quelques images pour quelques idées. Vous trouverez des milliers de ces mini jardins en explorant la toile.
Copyright : images trouvées un peu partout sur le web, souvent sans nom d’auteur, appartiennent à leurs créateurs.
Commentaires fermés sur LES LIVRES-JARDINS…CACTUS, SUCCULENTES ET AUTRES PLANTES VERTES…
Il est temps de démonter la décoration (intérieure et extérieure) d’Automne (qui a servi de base à celle d’Halloween) et de mettre en place la décoration d’Hiver (qui servira de base pour les fêtes de fin d’année). La décoration d’Hiver se monte au plus tard pour le 15 Novembre et restera en place jusqu’à fin Mars (sauf en cas de Printemps très précoce.)
Le sapin – enneigé ou pas – reste une valeur sûre du décor hivernal. Le sapin en papier a naturellement un manteau blanc. (Mais ne pas négliger d’autres formes d’arbres, qui, sans leurs feuilles, dévoilent l’élégance de leurs branches. Ces mêmes branches étant une bonne base pour une décoration naturelle, par exemple.) Si nous privilégions les objets fabriqués avec des pages de livres, des journaux, des magazines, tous les autres papiers recyclables sont susceptibles de donner d’excellents résultats (comme l’indémodable papier Kraft, pour ne citer que lui…)
Commentaires fermés sur DECORATION D’HIVER, DECORATION DE FETES DE FIN D’ANNEE…1) LE SAPIN …
Voici de fleurs. Elles peuvent se glisser dans la décoration, se grouper en bouquet, se faire bijoux. Encore une façon d’utiliser les pages des vieux livres.
Si la fleur que l’on trouve le plus souvent est la rose – facile à réaliser – elle n’est pas la seule représentante de la flore à trouver grâce aux yeux de amateurs de pliage-collage-découpage.
Brian Dettmer est bien connu depuis très longtemps sur la planète Book Art. Ses découpages semblent spectaculaires. Ils sont cependant plus spectaculaires que difficiles à réaliser car le principe est simple : on découpe les pages de manière à composer des plans successifs. On insère dans chaque plan des éléments découpés. On obtient un effet de profondeur. Le jeu consiste à obtenir un effet harmonieux. Regardez attentivement les images en gros plan et vous comprendrez comment cela est agencé. Ce qui ne veut pas dire que vous arrivez à faire pareil en un jour.
Les images ont été collectées sur le Web, souvent sans nom d’auteur. Par défaut nous mettonsBijou – Jewel le copyright suivant car des images proviennent du site de B;Dettmer.
Book sculptor Brian Dettmer publicly creates his newest piece, a carved edition of Laurence Stern’s Tristram Shandy. Note: Photo not to be reproduced without adjacent photographer credit.
Commentaires fermés sur BOOK ART : BRIAN DETTMER…. DECOUPAGES, COLLAGES…
Jeremy May est un créateur de bijoux britannique. Il crée des bijoux en papier fabriqués en laminant des centaines de feuilles de papier ensemble. Une finition soignée leur apporte une brillance exceptionnelle.
Ces bijoux sont un peu comme des objets magiques recélant un sortilège bénéfique. Texte et image se fondent dans le bijou, celui-ci a absorbé les mots et les couleurs et s’en est nourri.
Chaque pièce est soigneusement découpée dans un livre, elle est absolument unique car impossible à reproduire. Le bijou sera ensuite réinséré dans l’ouvrage qui, alors, lui servira d’écrin. Ainsi vos livres préférés peuvent donner naissance à une bague, un bracelet, des boucles d’oreilles, un collier…
Le matériau-livre ouvre les portes de tous les imaginaires.
Thomas Allen utilise les personnages qu’il rencontre sur les couvertures colorées et kitchs qui emballent les romans d’aventures, les romans de gare et autres polars improbables d’il y a quelques décennies. Nous sommes là dans du découpage et du collage inspirés du pop-up avec des mises en scène très cinématographiques. C’est amusant et ans prétention.
Le travail de T. Allen ne se résume pas à cela et pour en savoir plus, c’est sur son site : http://thomasallenonline.com/
Quelques images
Les images ont été trouvées sur le web au fil des jours, de site en site, sans nom d’auteur. Les copyrights sont donc réservés à ces personnes et nous les ajouteront si elles se font connaître.
Commentaires fermés sur BOOK ART : THOMAS ALLEN… COUVERTURES et MISES EN SCENE
Les créations de Cara Barer ont souvent la silhouette d’élégantes créatures qui pourraient bien flotter dans le fond secret des mers ou venir d’autres planètes. Ce pourrait aussi être des plantes imaginaires. Ou rester simplement des formes, seulement des formes agréables. En plus du travail sur les formes et les textures, Clara Barer apporte de la couleur. Pour en savoir plus sur l’artiste c’est ici : http://www.carabarer.com/
Voici quelques-unes des créations que nous préférons (et le choix est difficile…)
Toutes les photos proviennent du site de l’artiste. 2012-2015 Cara Barer Photography All Rights Reserved Houston Web Design
Commentaires fermés sur CARA BARER, LE BOOK ART ELEGANT…
Le Printemps n’a pas encore déballé tous ses présents. Pensez donc, il n’est là que d’hier, laissons-le s’installer à son rythme. Mais, nous savons de sources autorisées, qu’il a, comme chaque année, apporté des papillons dans ces bagages. En attendant de rencontrer les vrais coléoptères, nous nous contenterons de leur version papier…
Le papillon est une forme très prisée des amateurs de pliage et de découpage. C’est une forme simple à obtenir, coller, manipuler, etc. Il faut découper à la main et non avec un emporte-pièces. L’authentique découpeur n’use que de ciseaux et du cutter, car c’est dans ce travail manuel de a à z que réside une grande partie du plaisir de créer.
Si vous manquez de vieux livres pour réaliser vos papillons, la LITTLE FREE LIBRARY peut vous en trouver des toutes sortes. Rejoignez-nous pour cela tous les samedis de 14 h à 18h.
Commentaires fermés sur LE PRINTEMPS DES PAPILLONS DE PAPIER…
Lorsque l’on imagine quel nouvel acteur pourrait interpréter le commissaire Maigret, on ne pense pas vraiment à mettre en haut de la liste le comédien anglais Rowan Atkinson, surtout connu par ici pour son rôle de Mister Bean ou de Johnny English (entre autres). C’est pourtant lui qui prêtera ses traits à Jules Maigret, personnage créé par Georges Simenon, dans deux téléfilms de 120 mn. Les tournages ont commencé en septembre dernier, la diffusion est prévue en Angleterre courant 2016. En France, c’est France 3 qui a acheté les droits.
Commandés par ITV, Maigret tend un piège ( Maigret Sets a Trap )et Maigret et son mort ( Maigret’s Dead Man) ont été adaptés par Stewart Harcourt (Miss Marple). Il s’agit d’une co-production entre Ealing Studios, John Simenon et Paul Aggey pour Maigret Productions.
En France, Maigret a notamment été interprété au cinéma par Jean Gabin (Maigret tend un piège, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre,Maigret voit rouge); à la télévision par Jean Richard dans la série Les enquêtes du commissaire Maigret (1967-1990) et la série Maigret (1991-2005) par Bruno Cremer.
Quoi qu’il en soit, il va être très intéressant de découvrir comment les Anglais vont traiter de nouveau ce personnage et son univers si Français et si Parisien ( malgré ses escapades en province). Il est toujours périlleux de prendre un acteur très orienté « comique » pour un rôle « sérieux », mais parfois cela a donné de belles réussites.
On peut être sceptique devant le choix d’Atkinson, certes, mais n’oublions pas que beaucoup s’étonnèrent qu’on ait retenu Jean Richard abonné jusque là à des rôles secondaires, généralement de lourdauds, le plus souvent dans des nanars, et de surcroit patron du cirque Pinder. Et pourtant le résultat fut plus que crédible.
La qualité des séries anglaises est exceptionnelles, nous pouvons donc espérer que la surprise ne soit pas mauvaise.
Ce n’est pas la première fois que les Anglais adaptent les aventures du commissaire. Une série intitulée Maigret, comptant 52 épisodes de 50 minutes, en noir et blanc, a été diffusée du 31octobre1960 au24décembre1963 sur la BBC. Maigret y est interprété par Rupert Davies.
Maigret est, avec Sherlock Holmes, le héros de polar incarné par le plus d’acteurs de nationalités différentes : japonais, italien, allemand, russe…..
Rappelons que Georges Simenon (1903-1989), francophone né à Liège, est l’auteur belge le plus lu au monde. Son oeuvre comporte 193 romans publiés sous son nom et 176 sous pseudonymes.
Si vous souhaitez découvrir ou relire les enquêtes du Commissaire Maigret, nous vous informons que notre LITTLE FREE LIBRARY , ouverte tous les samedis de 14h à 18h, en possède actuellement un certain nombre. Les » Maigret » font partie de ces romans que l’on peut conserver dans sa biblothèque car ils se relisent très bien. Même si souvent son écriture laisse à désirer, Simenon est un très bon conteur.
Commentaires fermés sur Première photo de Rowan Atkinson en commissaire Maigret…
Les amoureux des livres le sont généralement autant des bibliothèques. Les bibliothèques sont des lieux magiques par excellence et tiennent une place particulière dans l’imaginaire. Nous en rêvons tous, nous, livrivores, de cette bibliothèque parfaite, infinie, transcendant si possible les lois connues( ou pas) de l’univers et ouvrant sur des univers autres, parallèles, perpendiculaires. Des illustrations anciennes ou contemporaines nous la décrive lieu complexe, fantastique comme un roman gothique. Le texte de Kurd LASSWITZ, La Bibliothèque universelle, (1904), inspira Jorge Luis BORGES pour La Bibliothèque de Babel. Ces deux écrits bien connus des amoureux des livres, ont alimenté force spéculations sur le sujet. Depuis le numérique est apparu dans notre quotidien ouvrant des espaces mathématiques propices à tenter l’aventure de bâtir cette bibliothèque si particulière. Si vous vous intéressez aux chiffres et aux algorithmes, ces textes et l’article ci-dessous vont vous combler.
Les propriétés vertigineuses de la bibliothèque « univers » de Babel
L’idée d’une bibliothèque infinie est imaginée pour la première fois par le mathématicien et écrivain allemand Kurd Lasswitz. Dans sa nouvelle « La bibliothèque universelle », parue en 1904, soit quelques années avant sa mort, Lasswitz imagine une bibliothèque pouvant contenir toutes les œuvres possibles de l’humanité. Raisonnant en bon mathématicien, il sait que les combinaisons de tous les caractères de l’alphabet aboutissent à un nombre fini.
Jorge Luis Borges, écrivain argentin du XXe siècle, s’en inspire et publie en 1941 une de ses plus célèbres nouvelles, « La bibliothèque de Babel ». La bibliothèque de Babel est une bibliothèque univers, c’est-à-dire qu’elle est tellement grande qu’elle contient tous les textes possibles et imaginables, sa taille constitue un défi à l’imagination humaine.
La bibliothèque du vertige
Combien de livres contient-elle exactement ? Un nombre colossal. Pour le comprendre, il faut préciser le « fonctionnement » de la bibliothèque : selon Borges, chaque livre qu’elle possède contient 410 pages et chaque page contient 40 lignes de texte, elles-mêmes composées de 80 caractères chacune. Chaque livre contient donc 1 312 000 caractères et utilise toutes les lettres de l’alphabet (26 lettres), plus l’espace, la virgule et le point, ce qui porte à 29 le nombre de signes différents utilisables.
La bibliothèque comporte donc 291 312 000 livres (29 multiplié par lui-même 1 312 000 fois), ce qui donne un nombre composé de près de deux millions de chiffres. Pour prendre la mesure d’un tel nombre, l’imprimer requerrait 500 pages A4, remplirait un roman de 1 100 pages en format de poche et, écrit en ligne droite, mesurerait environ 354 kilomètres de long.
La place que prendrait une telle bibliothèque donne le tournis. Si l’on imagine qu’un livre occupe un volume de 3 000 cm3, et si l’on part du postulat que l’univers observable est une sphère de 46 milliards d’années-lumière de rayon (ce qui est une approximation rapide, mais passons), de rapides calculs indiquent que l’on peut stocker dans cet univers environ 2,8 × 1050 livres. Si elle existait, la bibliothèque imaginée par Borges remplirait non seulement l’univers tout entier, mais en nécessiterait beaucoup plus. Combien ? Environ 101 918 616, ce qui constitue un nombre à peu près aussi grand que celui mentionné plus haut. Vertigineux, non ?
L’infini (ou presque) permis par le numérique
Tellement vertigineux que l’idée même qu’une telle bibliothèque existe est longtemps restée au stade d’utopie et dans l’imagination de Jorge Luis Borges et de ses lecteurs. Pourtant, à défaut d’exister physiquement, la bibliothèque existe aujourd’hui numériquement.
Créée par Jonathan Basile, libraryofbabel.info reproduit (presque) exactement le fonctionnement de la bibliothèque décrite par Jorge Luis Borges. Fidèle à la nouvelle parue en 1941, la bibliothèque numérique est organisée en pièces hexagonales identiques, dont 4 des murs abritent des livres sur cinq étagères chacun.
Une pièce hexagonale de la bibliothèque de Babel telle que l’a créée Jonathan Basile.
Chaque étagère comporte 32 livres de 410 pages chacun. Et chaque page de chaque livre, de chaque étagère, de chaque pièce est accessible. L’immense majorité de ces pages renferment des suites incompréhensibles de caractères. Pourtant, parmi ces milliards et milliards de pages, se trouvent forcément des livres que vous avez lus. Ces pages contiennent pratiquement tout : vous y trouverez aussi bien les aventures de votre héros de roman préféré que le manuel d’utilisation de votre aspirateur, les évangiles de la Bible ou les versets du Coran, les articles de l’Encyclopédie de Diderot, les poèmes de Shakespeare, toutes les pages de votre journal intime, toutes les théories mathématiques jamais écrites, tous les secrets, tous les rêves, tous les récits et tous les noms, même votre nom et votre histoire, existent déjà dans l’immensité de la bibliothèque de Babel.
Jonathan Basile
Parmi ces pages inexplorées se trouve aussi tout ce qui n’a jamais été écrit mais qui le sera peut-être un jour. Combien de chefs-d’œuvre de littérature inconnus ou futurs se cachent dans cette bibliothèque ? Les proses à venir d’un futur Rimbaud s’y trouvent déjà, tout comme les prochains romans de Michel Houellebecq. Même cet article, ces lignes y sont déjà écrites.
La bibliothèque créée par Basile est différente de celle imaginée par Borges en cela qu’elle ne contient pas tous les livres possibles mais seulement toutes les pages possibles. La bibliothèque contient donc environ 4,7 × 104 679 pages différentes, réparties dans 104 677 livres.
Bien sûr, la bibliothèque contient tellement d’information qu’il serait impossible de la stocker numériquement. Le contenu de la bibliothèque est généré à partir d’un algorithme spécial créé par Jonathan Basile. Chaque page a un numéro unique qui lui est propre et qui l’identifie dans la bibliothèque. L’algorithme utilise ensuite ce numéro de page pour générer un nombre pseudo-aléatoire unique qui est lui-même converti en base 29, c’est-à-dire en texte utilisant les 29 signes cités précédemment : le texte de la page est généré. Le même numéro de page créera donc la même page à chaque fois.
L’opération inverse est possible : à partir d’un texte, l’algorithme peut retrouver le numéro de la page le contenant et donc la « localisation » de la page. En quelque sorte, le contenu de la page est prédéterminé et existe déjà, certes perdu dans la gigantesque botte de foin de cette bibliothèque, mais bel et bien réel.
Tout ce que vous écrirez ou pourriez écrire est déjà là, quelque part. Il suffit juste de chercher.
Foin de mignons chatons enrubannés de rose et de bleu livrés en rang dans leur panier en osier, d’enfants sages figés dans leur lourd costume victorien, d’angelots aux ailes dorées nous offrant d’interminables guirlandes de fleurs, de tableautins cernés de houx ou de gui, de petit village blotti au loin à gauche (ou à droite) d’un paysage de neige nocturne…. Nous sommes allés traquer les cartes de voeux anciennes bizarres, un peu louches, d’un goût douteux ou tellement incompréhensibles que nous avons renoncé à comprendre ce que l’illustrateur pouvait bien avoir en tête avec ses mises en scène de grenouilles, de champignons, d’insectes et autres curiosités…
Quelques photos en noir et blanc dans lesquelles des starlettes prennent une pause saisonnière complètent la série.
A noter : l’homme tire un coup de revolver en l’air…
Un nouveau rayon (encore modeste) est proposé à la LITTLE FREE LIBRARY. Vous y trouverez des cartes postales anciennes ou modernes, des images (pieuses, publicités…),des vieilles photos, des « vieux papiers » (lettres, menus, enveloppes anciennes oblitérées…). Nous sommes donc à la recherche de dons de tous ces objets pour étoffer ce nouveau rayon.
En dehors des gros lots de dons, le principe reste le même, celui de l’échange. Sachant que l’on peut échanger des livres contre des cartes postales, des cartes postales contre des dvd…. Toutes les combinaisons sont possibles
Pour mémoire, la LITTLE FREE LIBRARY propose désormais en plus des livres :
des CD musique
des DVD films
des vinyls ( 33 et 45 tours)
des jeux vidéos
Nous en profitons pour remercier tous les donateurs et tous nos habitués du samedi qui participent depuis 4 ans au succès de la plus petite (mais riche jusqu’au plafond en bons ouvrages) bibliothèque libre et gratuite sise de ce côté-ci du Channel.
Commentaires fermés sur NOUVEAU RAYON A LA LITTLE FREE LIBRARY : CARTES POSTALES ANCIENNES ( ou pas…) ET VIEUX PAPIERS…..
Ce grimoire dos-à-dos regroupe en réalité six livres. Cet ouvrage appartient à la Bibliothèque nationale de Suède à Stockholm. Il pourrait avoir été lié et imprimé en Allemagne entre 1550 et 1570. Les six parties peuvent se lire indépendamment les unes des autres grâce à un ingénieux système de fermoirs métalliques. Les textes proposés sont religieux dont Der kleine Catechismus de Martin Luther.
S’il y a un lieu qui chatouille les imaginations en tous genres, c’est bien LA bibliothèque. Que ce soit une vaste bibliothèque publique ou une modeste bibliothèque privée d’une seule pièce, elle semble regorger des promesses les plus insolites, les plus oniriques, voire les plus dévergondées. C’est un lieu ou tout semble possible puisque la fiction peut aligner tous les possibles de l’imaginaire et les savoirs s’y étendre (parfois) sur des kilomètres de rayonnages. La bibliothèque est toujours construite au croisement de deux mondes, celui du romanesque et celui des savoirs et de notre quotidien.
Nombre de bibliothèques publiques et privées hébergées dans des bâtiments exceptionnels sont également décorées et meublées de façon parfois grandiose. Cela n’empêche pas que l’on en dessine encore et encore de plus fantastiques, de plus fantaisistes…
On a beaucoup exploité le thème de la bibliothèque dans les livres, au cinéma, en peinture, dans les jeux video… Voici quelques images de bibliothèques imaginées.
Pour rendre les marque-pages des ouvrages plus « ludiques, le britannique Duncan Shotton a imaginé des auto-collants permettant de réaliser des petits paysages tous simples et plein de fraîcheur. Une petite astuce pour ne plus perdre ses pages parce que les marques ont accidentellement pris la clef des champs, tout en évitant l’usage des post-il dont les couleurs souvent exacerbées sont un crime contre le bon goût.
Ces marque-pages fonctionnent comme des post-it., ils sont d’un usage réversible, donc sans dommage pour le papier. Le Ciel, Mars,(et ses petits hommes verts), l’Océan, le Pôle Nord, (avec des sapins)….), Londres, New-york. (et King Kong), la Forêt, le Désert, Tokyo ( et un dinosaure)..des éléments que l’on peut mélanger selon ses envies.
A partir de cette idée, Petits Objets de Compagnie s’est empressé d’explorer une nouvelle piste permettant de créer ,encore une fois ,des petits objets en papier.
Il est facile d’imaginer ses propres marque-pages (si possible en récupérant des images dans des livres usagés.) Une excellente idée pour s’occuper quand il pleut. Des vieux livres ou toutes images que vous aurez sous la main, des post-it, ou papier assimilé, des ciseaux, de la colle…Voilà tout ce qu’il vous faut. Il est ainsi possible de mettre en scène des milliers de thèmes. C’est un bricolage simple, non salissant, dont le prix de revient est minuscule.
Pour terminer ce petit tour d’horizon des bibliothèques itinérantes, voici les plus luxueuses d’entre elles. Souvent spacieuses, colorées, confortables, elles sont désormais souvent connectées, elles ajoutent aux livres de papier les livres numériques apportant ainsi à nos portes des millions d’ouvrages…
Les photos trouvées sur le web n’ont pas toujours de nom d’auteur. évident. Elles appartiennent, bien entendu, à leurs créateurs respectifs. Ils en va de même pour les articles précédents.
MINOLTA DIGITAL CAMERA
Il faut toutefois noter que la « grosses camionnette, le camion ou bus bibliothèque ne datent pas d’hier. Voici quelques clichés en noir et blanc qui le confirme…
Voici un choix d’images montrant des bibliothèques ambulantes d’hier et d’aujourd’hui. Motorisées ou à quatre pattes (c’est à dire véhiculées à dos d’âne, chameau, éléphant, etc.), ces bibliothèques mobiles témoignent que la lecture et les livres sont partout et que rien ne peut entraver la rencontre entre l’homme et les livres, que les obstacles soient géographiques, logistiques ou idéologiques. Le livre est semblable à l’eau, il s’introduit partout dès qu’il trouve un passage, aussi modeste soit-il, aussi étroite que soit la porte…
En trois articles, nous vous proposons trois types de bibliothèques ambulantes : les plus modestes d’aujourd’hui, celles d’autrefois (avec, au passage, parfois de belles carrosseries… et la magie du noir et blanc)… et pour terminer, quelques luxueuses bibliothèques contemporaines à roulettes
Le passage de la bibliothèque ambulante a été et reste un jour de fête pour les lecteurs éloignés des grands centres. C’est un peu comme la venue du Père Noël et la découverte de nouveaux cadeaux.
Ci-dessous, un copié/collé d’ article paru dans le journal Le Monde et qui vous apprendra un peu plus sur l’homme et l’écrivain qu’était PTerry…
Terry Pratchett, un homme en colère
Le prolifique auteur de fantasy humoristique, qui était atteint de la maladie d’Alzheimer, s’était engagé pour le droit à l’euthanasie.
Le Monde.fr | 13.03.2015 à 16h17 • Mis à jour le 13.03.2015 à 18h27 | Par Damien Leloup
Il fait partie des rares personnes qui ont décrit comment elles allaient mourir. « J’ai bien l’intention de mourir dans une chaise dans mon jardin, un verre de brandy à la main et Thomas Tallis dans mon iPod – Thomas Tallis, parce que je pense que sa musique pourrait rapprocher même un athée un peu plus près du paradis », expliquait-il en 2009.
Terry Pratchett est mort, jeudi 12 mars, à l’âge de 66 ans – non pas dans son jardin, mais dans son lit, près de son chat endormi et entouré de ses proches. Il avait également prévu l’éventualité d’une mort à l’intérieur : « C’est l’Angleterre, s’il pleut, ça sera dans la bibliothèque. »
Très actif militant du droit à l’euthanasie, écrivain de fantasy humoristique à succès, fin linguiste, star des conventions de littérature fantastique et de science-fiction, Terry Pratchett avait de multiples casquettes. 80 millions d’exemplaires des quelque 40 livres des Annales du Disque-Monde se sont vendus depuis la création de la série, en 1983 – faisant de lui, jusqu’au succès de Harry Potter, le champion des ventes de livres au Royaume-Uni. Toujours souriant, ce collectionneur de plantes carnivores qui maniait l’humour – anglais, forcément – avec un brio rare semblait incarner la bonne humeur.
Pourtant, son ami Neil Gaiman, avec qui il avait écrit le très drôle De Bons présages, dans lequel un ange et un démon s’allient pour faire capoter l’apocalypse, l’a écrit noir sur blanc : « Terry Pratchett n’est pas un homme joyeux. C’est un homme en colère. »
Dans un long texte qui sert de préface à A Slip of the Keyboard, un recueil de textes conçu à la manière d’un testament et publié l’an dernier, Neil Gaiman raconte une anecdote. Au cours d’une tournée de signatures, les deux écrivains se sont perdus – dans le taxi qui les amenait, en retard, à leur rendez-vous suivant – et Terry Pratchett semblait furieux. Lorsque son ami a tenté de lui dire que cela n’était pas bien grave, le créateur du Disque-Monde lui a fait une révélation : « Ne sous-estime pas cette colère. Cette colère est le moteur qui a fait tourner De Bons Présages. »
Bien sûr, Terry Pratchett, avec son chapeau, sa barbe blanche, ses lunettes et son sourire de grand-père de conte de fée, n’avait pas grand-chose d’effrayant. Mais son moteur d’écrivain était bien cette détermination nourrie d’une colère sourde, dirigée contre « ce directeur d’école qui décide qu’à 6 ans, Terry Pratchett ne sera jamais assez intelligent pour le collège ; contre les critiques imbus, contre ceux qui pensent que “sérieux” est le contraire de drôle ; contre son premier éditeur américain qui ne diffusait pas ses livres… »
Les Etats-Unis ont en effet longtemps été une exception dans la carrière de Terry Pratchett. Alors que ses livres se vendaient à plus de 2 millions d’exemplaires chaque année au Royaume-Uni, ses ouvrages sont restés longtemps mal distribués outre-Atlantique. Ce qui agaçait profondément Terry Pratchett, qui faisait régulièrement le tour du monde pour la promotion de ses romans, et qui ne parvenait pas à comprendre pourquoi l’Amérique le boudait. Il finira par y changer d’éditeur.
Un monde gigantesque
Dans l’intervalle, le Disque-Monde a grandi – acquérant presque une vie propre, avec des milliers de récits de fans publiés sur le Web. Il y décrit un monde médiéval-fantastique, peuplé de personnages archétypaux et drôles – l’incorruptible policier Samuel Vimaire, l’archichancellier de l’université (de magie) de l’Invisible, la sorcière féministe Magrat Goussedail, l’entrepreneur en série Planteur « je me tranche la gorge », l’inventeur et artiste fou Leonard de Quirm…
Tout un monde confronté à des bouleversements familiers de tous les lecteurs : l’arrivée des « images qui bougent » des Zinzins d’Olive-Oued, de l’imprimerie et la presse dans La Vérité, de la « musique avec des rocs » d’Accros du roc… Il y a des dragons (parfois), de la magie (souvent), des héros chevaleresques (rarement, surtout dans le coupe-gorge peu fréquentable qu’est la ville d’Ankh-Morpok, au centre du Disque-Monde).
Cela ressemble à de la fantasy, cela a la couleur de la fantasy, mais les Annales du Disque-Monde sont surtout une gigantesque parabole sur les qualités et travers de l’humanité, et sur la société contemporaine et ses problèmes : pauvreté, racisme, populisme, guerre dont les soldats sont les premières victimes, comme dans le particulièrement sérieux Le Régiment monstrueux… La colère contre l’injustice n’est jamais très loin.
Et puis il y a, au milieu des années 2000, cette autre colère, d’abord contre lui-même. Contre le Terry Pratchett qui fait de plus en plus de fautes de frappe, alors que l’orthographe et la grammaire comptent parmi ses passions. Contre le Terry Pratchett, encore jeune – il n’a pas même 60 ans – qui peine, désormais, à enfiler son pantalon. Contre le système de santé ensuite, qui met du temps à trouver ce qui cloche. Contre la maladie, enfin, cette « atrophie corticale postérieure », ACP, qui lui est finalement diagnostiquée. Une forme rare de la maladie d’Alzheimer, qu’il appellera souvent l’« embuggerance » – « ce petit truc chiant ».
Comme pour de nombreuses maladies neurodégénératives, il n’existe pas de traitement curatif. Les symptômes, eux, peuvent être mis sous contrôle, au moins quelques années, grâce à un traitement qui coûte cher. Terry Pratchett peut se le permettre, ses romans l’ont rendu riche. Ce n’est pas le cas de tous les malades souffrant d’ACP. La colère, encore une fois, revient.
Elle prendra, cette fois-ci, la forme d’une annonce publique : oui, Terry Pratchett est malade, oui il souffre d’une maladie encore souvent taboue. « Les gens m’arrêtaient dans la rue pour me dire que leur mère l’avait, ou que leur père l’avait. Parfois, c’était les deux parents, et quand je regardais dans leurs yeux je voyais la peur. L’autre jour, à Londres, un homme costaud m’a attrapé par le bras, m’a dit “merci pour ce que vous faites, ma mère en est morte” et a disparu dans la foule », écrira-t-il quelques années plus tard.
LA MORT
Ce n’est pas la perspective de la mort qui le terrifie. Plutôt ce qui précède : le spectre des derniers jours de son père, mort dans d’atroces souffrances, comme « victime collatérale du combat entre le cancer du pancréas et la morphine ». La Mort, avec une majuscule, Terry Pratchett connaît bien : la faucheuse – qui est de caractère masculin dans son univers – est l’un des personnages incontournables du Disque-Monde. On reconnaît facilement son arrivée dans le récit : Il PARLE EN MAJUSCULES.
Dans les romans de Terry Pratchett, la mort ne fait pas peur. C’est un personnage finalement très sympathique : dans Mortimer, il a même une fille (adoptive), s’encanaille sur Terre en travaillant dans un fast-food, et apprend à comprendre cette étrange chose que font les humains, « s’amuser ».
Et c’est logique : ce n’est pas lui qui tue, blesse, torture, affame, ce sont les hommes qui s’infligent tout cela. Lui ne fait que passer récupérer les âmes, un boulot qui rend forcément un peu philosophe : « IL N’Y A PAS DE JUSTICE. IL N’Y A QUE MOI. » C’est à lui qu’est revenu l’honneur, ce 12 mars, d’annoncer sur les réseaux sociaux la mort de son auteur : « IL EST TEMPS, SIR TERRY, QUE NOUS MARCHIONS ENSEMBLE. »
La Mort version Pratchett, qui apparaît dans quasiment chaque roman du Disque-Monde, a d’ailleurs ses fans. « Au bout d’un an ou deux, j’ai commencé à recevoir des lettres sur la Mort », écrit le romancier dans A Slip of the Keyboard. « Elles venaient de gens dans des maisons de retraite, de leurs parents, de personnes en deuil, d’enfants dans les services de traitement des leucémies, et de parents dont le fils s’était tué au guidon d’une moto. […] Toutes ces lettres tentaient, à leur manière, de dire “merci”, et avant que je ne m’y habitue, l’arrivée d’une de ces lettres pouvait me toucher suffisamment pour que j’arrête d’écrire pour la journée. »
Débat public sur le droit à l’euthanasie
Sa conviction ne date pas du diagnostic de sa maladie, mais elle s’en est renforcée : tout être humain a le droit de choisir quand et où il souhaite mourir. Et doit pouvoir le faire dignement. Terry Pratchett s’est déjà investi dans d’autres causes, contre la politique fiscale, pour la protection des orangs-outans dont il s’est inspiré pour créer son personnage du bibliothécaire simiesque de l’université de l’Invisible.
Il embrasse à corps perdu la cause du droit à mourir dans la dignité. En 2011, il participe au controversé documentaire de la BBC, Choisir la mort, pour lequel il a accompagné en Suisse une femme et son mari, atteint d’une maladie incurable, où ce dernier se suicide avec une assistance médicale, comme le permet la loi locale.
La démarche est conçue pour choquer, alors qu’au Royaume-Uni, comme en France, le débat sur la fin de vie reste extrêmement violent. La présence d’un sir – Terry Pratchett a été anobli par la reine d’Angleterre en 2008, en récompense pour l’ensemble de son œuvre – ajoute au scandale.
La BBC, qui a conçu et diffusé le documentaire, est la cible d’une campagne de la part d’associations, de la presse conservatrice et de quelques élus. Mais le public soutient la démarche : « Le directeur nous a dit que le standard avait reçu 1 219 plaintes et 301 appels de soutien. Ce qui nous place dans le top dix des programmes les plus appréciés de l’année », écrit Terry Pratchett quelques jours plus tard dans The Independent.
Il est mort avant qu’un changement de loi se produise au Royaume-Uni. Mais il avait noté à plusieurs reprises, avec plaisir, que les mentalités changeaient. Partout, jugeait-il, sauf parmi la classe politique.
Sans doute aurait-il réagi avec vigueur au message d’hommage publié le 12 mars par le premier ministre, David Cameron, qui a salué la mémoire d’un auteur « qui a fait rêver des millions de gens » et qui a lutté pour « sensibiliser le grand public aux maladies neurodégénératives ». Sans mentionner son combat pour le droit à mourir dans la dignité. Ce message officiel, sans aucun doute, l’aurait mis hors de lui.
Le “Seigneur des Anneaux” de Tolkien se rhabille de mots neufs,
par Sophie Bourdais.
Copié/collé d’un article paru dans Télérama. Publié le 23 Février 2015.
Elle procure des émotions proches du texte anglais, en respecte au plus près l’univers et les qualités stylistiques… Vincent Ferré, connu pour ses travaux sur l’œuvre de Tolkien, commente la nouvelle traduction du “Seigneur des Anneaux”.
Après Le Hobbit en 2012, c’est au tour du Seigneur des Anneaux de se rhabiller de mots neufs, grâce à la nouvelle traduction proposée par le Québécois Daniel Lauzon. Les éditions Bourgois ont fait paraître le premier tome cet automne, le deuxième est attendu en 2015, et le troisième et dernier pour 2016. Comme nous l’écrivions dans Télérama mi-janvier, la lecture du premier tome retraduit procure un grand plaisir littéraire : le texte coule comme le Grand Fleuve de Lothlórien, les musiques des dialogues et des poèmes sont finement rendues, et l’on s’habitue vite aux nouveaux noms des personnages et des lieux, choisis selon les directives de l’auteur. Entretien avec Vincent Ferré, professeur de littérature générale et comparée à l’Université Paris Est Créteil, traducteur de Tolkien et directeur de la collection « Le Seigneur des Anneaux » aux éditions Bourgois.
Pourquoi retraduire le Seigneur des Anneaux, et pourquoi maintenant ? C’est un projet assez ancien. J.R.R. Tolkien est publié par la maison Bourgois depuis 1972. Christian et Dominique Bourgois ont toujours cherché à publier l’intégralité de l’œuvre, en fonction de ce qui était édité du côté anglais par Christopher Tolkien (troisième fils de J.R.R. Tolkien, ndrl), tout en essayant d’améliorer l’existant.
Le Seigneur des Anneaux n’est qu’un exemple des 15 livres de Tolkien qui ont été publiés depuis 2002. En l’occurence, c’est parti du Hobbit. Dominique Bourgois a su qu’il y avait une édition annotée, qui comporte de nombreuses illustrations, des documents, ainsi qu’une introduction factuelle et biographique. Elle a souhaité la publier, et en a profité pour demander une nouvelle traduction à Daniel Lauzon.
Il était également intéressant de prendre en compte notre meilleure connaissance de l’auteur. En 1972, Le Seigneur des Anneaux était une île isolée au milieu de la mer. On a dû attendre cinq ans avant que Christopher Tolkien fasse paraître LeSilmarillion, cinq ans avant de comprendre que toutes les histoires qui constituent l’arrière-plan du Seigneur des Anneaux n’étaient pas un trompe-l’œil, mais des histoires que Tolkien avait réellement écrites.
Toutes les parutions qui ont suivi, en anglais puis en français, ont jeté une lumière différente sur ce qu’était Le Seigneur des Anneaux. Par ailleurs, les appendices n’ont été traduits qu’en 1986, par Tina Jolas. Et l’on sait qu’il y a des décalages avec le texte du roman traduit par Francis Ledoux. Il y en avait déjà entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, où les personnages ne portent pas les mêmes noms. Dominique Bourgois a voulu redonner, en français, la cohérence que les textes ont en anglais, en faisant appel au même traducteur pour Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.
Enfin, on arrivait en 2014 au soixantième anniversaire de la première publication du Seigneur des Anneaux côté anglais. Pour le célébrer, HarperCollins a publié une nouvelle édition avec un texte débarrassé d’un certain nombre de coquilles, illustré par Alan Lee avec des illustrations re-scannées. C’était le bon moment pour une nouvelle édition française.
De quoi disposait exactement Francis Ledoux quand il a traduit Le Seigneur des anneaux ? A-t-il pu travailler sur d’autres documents que le texte anglais du roman ? A notre connaissance, non. Francis Ledoux est quelqu’un d’important, il a traduit Charles Dickens, Horace Walpole, Tennesse Williams… Il a traduit Le Hobbit pour les éditions Stock, en 1969, alors que, manifestement, ça n’était pas son univers. Le Hobbit est un récit très léger, imaginé par Tolkien pour ses enfants, et qui ne respecte même pas les principes qu’il a formulés par la suite à propos des contes de fées.
Avec le recul, je pense que Francis Ledoux se plaçait peut-être, dès 1969, dans une logique de légitimation de l’œuvre de Tolkien. On le voit par le choix du vouvoiement systématique, de l’imparfait du subjonctif, qui donnent une sorte de littérarité au texte, et tranchent avec la diversité des registres que l’on observe en anglais entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux.
J’ai beaucoup d’admiration pour le travail de Francis Ledoux, qui n’avait pas d’accès à l’arrière-plan du roman, et n’a pas eu connaissance, ou n’a pas tenu compte, du Guide des noms du Seigneur des Anneaux, proposé par Tolkien à l’intention des traducteurs. Tolkien lisait un nombre important de langues vivantes, en plus de toutes les langues anciennes qu’il connaissait, et il était lui-même traducteur du vieil anglais vers l’anglais moderne. Dans ce guide, il précise que des noms tels que Bilbo, Saruman, Frodo, doivent être conservés tels quels, et il explique l’origine de certains noms propres, le jeu avec l’étymologie, la manière dont le traducteur peut rendre l’effet produit sur le lecteur anglais…
Quand j’ai commencé, dans les années 2000, à réfléchir avec Daniel Lauzon aux modifications qu’il aurait été souhaitable d’apporter au texte français – on ne savait pas alors si ça allait être une simple « révision » ou une retraduction –, on a d’abord cherché comment on pourrait suivre, en français, les indications de Tolkien, qui a fait beaucoup de propositions pour les langues germaniques, nordiques, et moins pour les langues romanes. Et quand Daniel Lauzon a été engagé par les éditions Bourgois pour publier des textes inédits de l’Histoire de la Terre du Milieu, on a réfléchi aux liens et aux échos stylistiques entre les textes plus anciens, comme les Lais du Beleriand, et Le Seigneur des Anneaux.
Savez-vous pourquoi Francis Ledoux a été choisi pour traduire Tolkien ? Je ne sais pas pourquoi c’est lui qui a traduit Le Hobbit en 1969, mais Christian Bourgois s’est tourné naturellement vers lui pour traduire le Seigneur des Anneaux.
Et qu’est-ce qui a déterminé le choix de Daniel Lauzon ? Une grande partie de mon travail pour les éditions Bourgois depuis 2002, d’abord comme conseiller puis comme directeur de collection, a été de trouver des traducteurs ayant le profil adéquat pour traduire les textes de Tolkien. Deux profils ont émergé. Le premier est celui de Christine Laferrière, professeure d’anglais en région parisienne, qui a une formation très forte en linguistique, et un goût très prononcé pour les langues, qui s’est manifesté lorsqu’elle a traduit Les Monstres et les Critiques, le recueil d’essais sur la littérature et la littérature médiévale écrits par Tolkien au cours de sa carrière.
Daniel Lauzon, lui, a surgi lors de discussions sur des sites francophones autour de Tolkien. En France, l’affirmation de Tolkien comme un écrivain « classique » est associée à la diffusion d’Internet à la fin des années 90. A ce moment sont apparus des sites en français consacrés à son œuvre, comme jrrvf.com, tolkiendil.com, elbakin.net, toujours actifs. Daniel Lauzon y a montré très vite une connaissance et une compréhension stylistique de l’œuvre absolument exceptionnelles.
Il terminait ses études comme traducteur à Montréal. Nous avons commencé à travailler sur ce qui n’était au début qu’une réflexion autour de la traduction française du Seigneur des Anneaux. Puis les éditions Bourgois lui ont confié une partie du volume 3 de l’Histoire de la Terre du Milieu, les Lais du Beleriand, et son travail a été tellement concluant qu’on lui a confié les volumes 4 et 5. Il s’est imposé comme le traducteur connaissant le mieux la fiction de Tolkien liée à la Terre du Milieu.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités de la nouvelle traduction ? Je vais essayer d’être aussi objectif que possible ! Pour moi, c’est sa qualité stylistique, sa fluidité, la recherche d’une traduction au plus près de l’anglais et des variations de styles et de registres, aussi bien dans la narration que dans les dialogues. Tolkien a fait très attention à la manière de parler de chaque personnage, pour les caractériser. Sam ne parle pas comme Frodo, ni comme Gandalf, et Daniel Lauzon a essayé de rendre ces particularités. Il a également le souci des nuances dans les descriptions, les ambiances et les atmosphères.
Je n’avais pas été aussi sensible, dans la traduction de Francis Ledoux, au chapitre qui se déroule en Lórien chez Galadriel. Là, j’ai retrouvé des émotions proches de celles que véhicule le texte anglais. Enfin, il y a une cinquantaine de poèmes et de chansons dans le Seigneur des anneaux, et Daniel Lauzon nous fait entendre, en essayant de suivre un certain nombre de contraintes poétiques et prosodiques, ce qu’on a souvent oublié : que Tolkien a d’abord été poète. Il a commencé à écrire des poèmes en 1910-1911, il a même proposé en 1916 un volume poétique à un éditeur, qui ne l’a pas retenu. Certains poèmes sont ensuite passés dans le Seigneur des Anneaux. Dans la nouvelle traduction, on entend vraiment la manière dont chaque poème caractérise les personnages et les peuples. La Chanson du bain des Hobbits n’est pas la même chose que le chant de déploration des Rohirrim !
Après, c’est le lecteur qui choisit. Les réactions ont été bonnes, voire très bonnes de la part de lecteurs qui disent avoir l’impression d’être dans un lieu familier, mais d’y voyager un peu autrement. Sur les noms, il y a des discussions, notamment avec des lecteurs très anciens de Tolkien qui s’étaient fait leur idée ; on essaie d’expliquer la démarche de Daniel Lauzon, la manière dont il a suivi les indications de Tolkien. Et de faire comprendre qu’une traduction n’est qu’une proposition, une manière d’approcher le texte anglais.
On trouve effectivement de vives discussions sur Internet au sujet de la transformation de la forêt de Mirkwood, ex-Forêt Noire chez Francis Ledoux, qui devient la Forêt de Grand’Peur… C’est un bon exemple des choix faits par Daniel Lauzon pour éviter de « sortir » de l’univers tolkienien. Francis Ledoux n’avait pas connaissance de l’importance extrême accordée par Tolkien à la cohérence de son monde. Dans la traduction de 1972, on trouve des expressions qui nous font quitter la Terre du Milieu, des références à la « file indienne », à « un cousin à la mode de Bretagne », ou encore à Dieu. Ce sont des moments où le lecteur est renvoyé à sa réalité, alors que l’auteur souhaitait que pendant un certain temps, on suspende un peu notre incrédulité, et qu’on s’immerge dans la fiction.
Daniel Lauzon a donc évité de reprendre « Forêt Noire » parce que, dans le meilleur des cas, l’expression rappelle une zone géographique en Allemagne, et, dans le pire des cas, un dessert ! C’est le nom sur lequel il y a eu le plus de discussions. Mais c’est aussi la liberté du traducteur. Le document sur les noms propres qui nous a servi de base pour les discussions fait 40 pages, et on a discuté chaque nom avec des spécialistes francophones et anglophones des langues chez Tolkien, pour donner un maximum d’éléments d’information et d’érudition à Daniel Lauzon. C’est lui qui arbitrait et trouvait l’équilibre.
La nouvelle édition répare-t-elle des contresens ? Les contresens de la traduction de 1972 sont le plus souvent liés au fait que Francis Ledoux n’avait pas tous les éléments qui lui auraient permis de trancher. L’exemple le plus célèbre demeure, dans le prologue, la référence à la « mort » d’Elrond et de Galadriel. Francis Ledoux avait affaire au terme departure, qui, à d’autres moments, signifie effectivement « mort », comme dans le cas de Boromir. Sauf que le Silmarillion, cinq années après la publication en français du Seigneur des Anneaux, nous a appris que les Elfes sont immortels… C’est le genre de chose qu’on a pu revoir.
La traduction de Ledoux est très belle, ses descriptions de paysages en particulier, mais il y a des éléments qu’il n’aurait sans doute pas retenu s’il avait eu une connaissance plus précise du monde de Tolkien. On progresse, on avance. J’ai eu le plaisir de rencontrer André Markowicz dès les années 90, quand il retraduisait Dostoïevski ; pour lui, les traductions sont marquées par le temps, et de temps à autre il faut reproposer des traductions. C’est quelque chose qui est resté imprimé dans ma mémoire. Plus de 40 ans après la première traduction du Seigneur des Anneaux, il était temps d’en proposer une autre.
Est-il question de rafraîchir aussi LeSilmarillion ? Dans l’absolu, les données sont pratiquement les mêmes, Le Silmarillion a été publié en 1978 en français, on dispose d’une masse de connaissances nouvelles ; ce texte a été le plus difficile à traduire, donc peut-être qu’à terme ce sera envisageable. Mais je n’ai jamais posé la question à Dominique Bourgois, parce qu’on a déjà une liste tellement importante de choses à éditer !
Dominique Bourgois a notamment fait traduire la biographie de John Garth, Tolkien et la grande guerre (sortie en mars 2014, ndrl), pour réinscrire Tolkien dans le XXe siècle. Les dernières pages sur l’articulation entre la Première Guerre mondiale et la naissance des textes légendaires et mythologiques de Tolkien sont passionnantes. Et c’est aussi une manière de proposer un autre regard que celui d’Humphrey Carpenter dans sa biographie des années 70, la plus connue, qui est intéressante mais présente le personnage comme quelqu’un qui aurait eu une vie un peu monotone.
Alors que, pour moi, J.R.R. Tolkien évoque Umberto Eco. Quelqu’un qui est à la fois un puits de science, qui marque profondément sa discipline, et dont une partie du savoir passe dans la fiction, la création ; et aussi un homme extrêmement charismatique, président de nombreuses associations pendant ses études, capable d’arriver avec un conte au lieu d’une conférence quand on l’invitait à venir prononcer une communication…
Que diriez-vous à quelqu’un qui n’a vu que les adaptations filmées de Peter Jackson, qu’il aura appréciées ou pas, pour l’inciter à découvrir les livres ? Je voudrais d’abord souligner la diversité du lectorat de Tolkien. Une des choses que j’ai préférées, ces dix dernières années, a été de rencontrer les lecteurs – une cinquantaine de fois. A chaque fois, je suis surpris du décalage entre le lectorat qui se manifeste sur Internet et les réseaux sociaux, plutôt jeune, de 15 à 25 ans, et ce lectorat silencieux avec l’on discute aussi dans les médiathèques ou au Salon du livre, et qui a entre 40 et 90 ans. Certains sont lecteurs de Tolkien depuis des années, d’autres y sont amenés par leurs enfants ou leur petits-enfants, et chacun a « son » Tolkien, sa vision, son texte préféré… Certains lecteurs aiment en particulier ses lettres, et ne lisent rien d’autre !
A quelqu’un qui n’aurait vu que les films, je dirais déjà que l’œuvre de Tolkien ne s’arrête pas au Seigneur des Anneaux et au Hobbit, et je lui conseillerai d’aller en bibliothèque ou en librairie pour constater la diversité des textes disponibles, les feuilleter, et voir ce qui peut lui convenir le mieux. Les Enfants de Húrin, parus en France en 2008, ont été un succès considérable, notamment parce que des lecteurs qui n’avaient jamais ouvert Tolkien ont lu plus facilement un roman de 200 pages, extrêmement épuré et condensé, que le long et sinueux Seigneur des Anneaux. De lui-même, ce spectateur des films se rendra compte que les films n’étaient qu’une transposition, qu’une mise en images. En France, je crois que tout le monde a bien saisi l’écart important entre les films et le texte-source.
Publié le 17/02/2015. Mis à jour le 17/02/2015 à 11h50.
Des années durant, l’énigmatique John Gilkey a dérobé des dizaines de volumes rares aux Etats-Unis. Sans chercher à les revendre… ni même à les lire. C’était sans compter un autre amoureux des livres : l’extraordinaire bouquiniste Ken Sanders.
On n’oublie jamais le premier livre qu’on a acheté. Ceux qu’on a reçus pendant la prime enfance finissent parfois aux oubliettes de la mémoire ; mais le premier passage en caisse — bonjour madame, oui c’est pour moi —, on le porte à jamais dans son cœur…
Ken Sanders se souvient parfaitement de sa première visite chez Acres of Books, légendaire bouquiniste de Californie installé depuis 1927 dans le sud de Los Angeles. « Je n’étais qu’un môme, mais le vieux propriétaire, Mr. Smith, qu’on m’avait décrit comme un ours, a tout de suite vu que j’étais sérieux. Je suis resté des heures dans sa librairie gigantesque, et avec mes économies, je me suis acheté une belle version des contes des Mille et Une Nuits et une énorme édition d’Alice aux pays des merveilles illustrée par l’artiste galloise Gwyneth Hudson. »
Acres of Books, que Ray Bradbury a fréquenté quasiment jusqu’à la fin de ses jours, a fermé ses portes en 2008, mais sa façade mythique, usée par le temps, se laisse toujours admirer au 240 Long Beach Boulevard. Où trouver l’équivalent aujourd’hui ? A mille kilomètres de là, à Salt Lake City, Utah. Propriétaire : Ken Sanders, 63 ans. C’est lui, désormais, le puits de science dont on bénit les recommandations, le passeur intarissable — « je donne toujours un livre gratuit aux enfants lorsqu’ils viennent pour la première fois ».
Son repaire extraordinaire, un ancien garage reconverti en temple des livres et de la contre-culture américaine, est la plus fascinante librairie qu’il nous ait été donné de fréquenter. Bien plus qu’un lieu de commerce, une représentation de son bouillonnant monde intérieur. « Sur toutes les photos de moi enfant, j’ai un livre à la main. Ma mère affirmait en riant que j’étais sorti de son ventre avec des romans sous le bras, réclamant de la lumière… »
Chez Ken Sanders, la culture est une fête. Dans un coin de la librairie, près d’un vieux canapé fatigué couvert de livres d’occasion, le réfrigérateur toujours bien garni en Bourbon et bière fraîche attend les copains qui n’oublient jamais de passer un peu avant la fermeture. Certains soirs, des musiciens folk s’installent avec guitares et banjo au milieu des rayonnages, on sort les chaises et on écoute les éternelles protest-songs et ballades de randonneurs infatiguables.
Le kleptomane…
Voyons maintenant : quel est le premier livre acheté par John Charles Gilkey ? Il n’en a jamais acheté un seul. Le premier livre qu’il a volé ? Difficile à dire, tant l’incurable kleptomanie de cet individu de 46 ans recèle de secrets. Le sait-il seulement lui-même ? Ken Sanders, marchand réputé, et John Gilkey, voleur impénitent, se fréquentent à distance depuis 1999 : pendant des années, le premier a poursuivi le second dans l’espoir de le mettre hors d’état de nuire…
Ironie suprême, le chasseur et le chassé ont une obsession en commun, les livres rares. « Mais là s’arrête la liste de nos ressemblances ! s’offusque Sanders. J’aime les livres et les respecte. Gilkey, lui, est une pomme pourrie dans notre verger. Son prétendu amour de la littérature ne m’inspire aucune sympathie. C’est avant tout un type malhonnête. »
Né en 1968, à Modesto, Californie, Gilkey a commis son premier vol à 9 ans. En sortant d’un magasin avec ses parents, un gant de baseball glissé sous sa veste, il se serait écrié fièrement : « Regardez ce que j’ai pris ! » Aucune réaction de la mère ; sourire amusé du père… En 1987, le couple divorce. Il a 19 ans et choisit de vivre avec son géniteur, Walter. Chèques en bois et expulsions pour loyers impayés sont un mode de vie chez les Gilkey père et fils.
… voulait appartenir à l’élite
Ce dernier se découvre des désirs compulsifs. Des besoins de possession « quasi sexuels ». « Je ne sais pas si c’est parce que je suis un homme mais… j’adore regarder », confiera-t-il un jour à la journaliste Allison Hoover Bartlett (1). Regarder ? Et dérober. Pourquoi des livres ? Parce qu’ils sont, selon lui, le marqueur d’appartenance à une certaine élite intellectuelle, une bourgeoisie des lettres qui le fascine. Son amour des bibliothèques à l’ancienne lui est venu « en regardant Sherlock Holmes à la télévision ». S’il veut, au plus vite, se constituer une collection prestigieuse, c’est pour avoir le sentiment d’exister « et pouvoir lire sur le visage des autres le respect que [s]a grande culture ne tardera pas à inspirer ».
Aux Etats-Unis, le monde des antiquaires spécialisés en livres rares est un univers aussi feutré que la table d’un billard anglais. Les grands marchands ont leurs boutiques dans les beaux quartiers de Boston et San Francisco, ou sur Madison Avenue à New York. Avec sa longue barbe blanche, son impressionnante carrure et son allure de chercheur d’or pas tout à fait revenu du XIXe siècle, Ken Sanders y fait un peu figure d’hurluberlu. Mais son parcours inspire le respect.
Sa librairie de Salt Lake, même si elle détonne avec ses airs de brocante miraculeuse, est connue dans tout le pays. Kerouac et les auteurs de la Beat generation y sont exposés en majesté, comme les grands raconteurs de l’Ouest américain, de Wallace Stegner à Edward Abbey — l’auteur de Désert solitaire, par ailleurs précurseur du militantisme écolo radical. Chez Ken Sanders, livres neufs et d’occasion cohabitent dans un bazar plus ou moins maîtrisé. Dans une pièce à l’écart, les ouvrages les plus rares sont gardés sous vitrine. Les first editions dotés de leur dust jacket d’origine (2) peuvent valoir des milliers de dollars.
La réputation de son antre a valu à Sanders d’être recruté par le réseau de télévision PBS pour sa très populaire émission Antiques roadshow : le marchand est l’un des experts de ce programme où des particuliers font évaluer leurs possessions. « Ça me vaut d’être reconnu dans les salons du livre partout dans le pays », s’amuse le libraire, par ailleurs éditeur avec sa petite maison Dream Garden Press.
Les livres rares sont des talismans. On en aime le parfum singulier, les effluves de cellullose et de lignine mêlées à l’odeur du cuir tanné. Colette, Huysmans, Baudelaire et tant d’autres ont chanté cet amour pour l’objet-livre, et le vertige heureux provoqué par cette fragrance si évocatrice que nombre de fabriquants de bougies et de parfums pour la maison commercialisent des produits tentant de s’en approcher. L’auteur Matija Strlic, de l’University College de Londres, décrivait quant à elle dans un article publié dans The Telegraph, « cette étonnante combinaison de notes herbacées avec une saveur d’acides et un soupçon de vanille sur une moisissure sous-jacente ».
Dans les salons, le roman n’est pas toujours l’attraction principale. Les livres pour enfants sont également très recherchés – et coûteux. Compter 100 000 euros pour une édition originale de Pinnochio, et jusqu’à 120 000 pour l’un des 250 exemplaires de The Tale of Peter Rabbit (Pierre Lapin, 1902) imprimés par Beatrix Potter en personne à ses débuts, avant qu’un éditeur n’accepte de la publier. Les livres n’ont pas besoin d’être anciens pour être joliment côtés : le tout premier tirage (500 exemplaires seulement) de Harry Potter à l’école des sorciers, premier épisode de la saga de JK Rowling, s’échange actuellement pour 35 000 euros.
En 1999, le syndicat de libraires ABAA (3) propose au passionné Ken Sanders de s’occuper de la lutte contre la fraude, un mandat de quatre ans. « Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais très vite, on m’a parlé de vols à répétition en Californie, avec toujours le même mode opératoire, et ça m’a passionné autant qu’énervé. Un type commandait des livres rares au téléphone et les payait en utilisant des numéros de carte de crédit valides. Plus tard, le propriétaire de ladite carte se rendait compte de l’achat frauduleux et se faisait rembourser. Pas de pénalité pour lui, mais une perte sèche pour les libraires, qui ne revoyaient jamais leurs livres et n’étaient pas payés. »
Le mystérieux escroc, qui restera plusieurs années sans identité connue, c’est John Gilkey. Il s’est fait embaucher chez Saks Fifth Avenue, grand magasin chic de San Francisco, travaille au rayon confection hommes, plie et replie gilets et chemises à 400 dollars. Ayant gagné la confiance de son supérieur, il commence à donner « un coup de main » à la caisse, où il se procure des reçus de cartes de crédit (à cette époque, les chiffres n’en sont pas encore dissimulés). Il prélève une dizaine de ces sésames par semaine, attend un mois ou deux avant de les utiliser…
En 1996, alors qu’il séjournait dans un motel en compagnie de son père, Gilkey avait trouvé, sur le sol, un de ces petits reçus de carte de crédit. Puis avait tenté le coup, se faisant livrer une pizza, puis, le lendemain, une montre et une affiche de Psychose, de Hitchcock.
Les premières années, seules des librairies spécialisées de Californie sont visées, mais bientôt, le charlatan dupera aussi des marchands de la côte Est. Gilkey repère des ouvrages de valeur dans des salons spécialisés, les admire, les caresse. Puis les repose sagement, avant de passer commande au téléphone quelques jours plus tard, avec les références d’une carte de crédit valide. Pour choisir ses « acquisitions », il se réfère en général à la liste des « 100 plus grands romans de langue anglaise » établie par l’éditeur Modern Library. C’est donc moins son goût personnel — en a-t-il ? — qui dessine les contours de sa bibliothèque, qu’une certaine idée de la liste parfaite, les greatest hits de la littérature anglo-saxonne.
Plus de 100 000 dollars de vol
En 2000, Gilkey embarque son père pour un périple en France et en Allemagne. Au menu, restaurants étoilés et vins fins, soirées au casino et hôtels de luxe. Le tout réglé frauduleusement, comme pour les livres. De retour à Los Angeles, il soustrait un Life on the Mississippi, de Mark Twain, à la librairie Dailey Rare Books. Puis, à San Francisco, s’offre un somptueux The Mayor of Casterbridge, de Thomas Hardy, en deux volumes. Cote : 25 000 dollars. Record personnel battu !
En 2002, Gilkey est promu au service clients de Saks. L’aubaine… Les détenteurs d’une carte American Express ont ses faveurs. Bien sûr, Gilkey, toujours disert et chaleureux lorsqu’il contacte un libraire au téléphone, ne peut pas se faire livrer ses « achats » à son domicile. Prétextant un voyage, il donne l’adresse d’un hôtel (généralement à moins de cent kilomètres de chez lui) puis passe récupérer son paquet à la réception, sans laisser de trace. Des premières éditions de Joseph Conrad, Thomas Mann et Joseph Heller viennent grossir le butin. Les marchands spoliés tentent bien d’alerter la police de leur ville, mais rares sont les agents qui souhaitent passer du temps sur des affaires considérées comme sans importance.
Un jour de 2002, Ken Sanders sort sa calculatrice et reprend la liste des vols attribués à « l’homme à la carte bleue ». Depuis 1997, il a dérobé pour plus de 100 000 dollars de livres rares ! Etrangement, les ouvrages volés ne réapparaissent jamais sur le marché ; et la collection de Gilkey intègre des volumes de valeurs très variables. Le kleptomane semble donc voler par pur amour des livres — et pas pour faire commerce de ses filouteries. John Gilkey confiera pourtant à la journaliste Allison Hoover Bartlett ne jamais lire « ses » livres : « Ce qui me plaît, c’est de les tenir dans mes mains, de les contempler. Mais je ne les lis pas, non. » Sauf le Lolita de Nabokov, dont il connaissait la réputation sulfureuse, et qu’il a trouvé « répugnant ».
Dans ses articles, la journaliste décrit un homme au visage rond et renfrogné, aux ongles rongés. Gilkey a du mal à prononcer le mot « vol ». Il dit qu’il a «obtenu» les livres. Qu’ils sont venus en sa possession. Il collectionne aussi les cartes de baseball, les pièces de monnaie anciennes, les bouchons en cristal, les autographes.
Larcins maladifs
Mais qui sont donc les voleurs de livres ? Aucune société, aucune communauté — nationale, religieuse, intellectuelle — n’est épargnée par le virus. Historiquement, c’est même plutôt dans les cercles les plus cultivés que s’est développée l’incorrigible manie, chez les universitaires comme dans le clergé. Dans Bibliomanie, un de ses textes de jeunesse, Flaubert raconte les larcins maladifs de Don Vicente, moine espagnol du XIXe siècle qui dépouilla la bibliothèque de son propre monastère. Après avoir quitté les ordres, on le retrouva à la tête d’un commerce de livres à Barcelone. Obsédé par un ouvrage de 1432 qu’il n’avait pu acheter, il finit même par assassiner l’acquéreur en mettant le feu à sa maison. Son seul souhait, lors de sa condamnation à mort, fut qu’on promette de prendre grand soin de sa collection.
Il y a onze ans, au Danemark, on retrouva plus de trois mille livres anciens dans la cave d’une femme de 68 ans. Son mari, ancien historien et linguiste employé au fonds oriental de la Bibliothèque royale de Copenhague en avait siphonné les rayonnages huit ans durant. A sa mort, elle avait vendu une grande partie du stock — jusqu’à récolter près de 300 000 dollars pour un rarissime Utopia, de Thomas Moore. Quand la police l’arrêta, elle menait grand train.
Aux Etats-Unis, le record appartient à un dénommé Stephen Blumberg, un obsédé des livres qui en vola, dans les années 1980, plus de 23 000 dans 268 bibliothèques réparties dans 45 états et deux provinces au Canada. Estimation totale : 5,3 millions de dollars. L’homme étant gentiment détraqué, il aurait aussi subtilisé des dizaines de milliers de poignées de porte, les maisons victoriennes des beaux quartiers ayant ses faveurs. Stephen Blumberg est aujourd’hui en prison.
Mais revenons à l’affaite Gilkey… Le libraire Ken Sanders souffre d’un trouble banal mais ennuyeux dans son métier : la prosopagnosie — une quasi-incapacité à se souvenir des visages. Pourtant, il assure être incapable d’oublier les traits un peu lourds et le regard de chien battu de John Gilkey. La seule fois où ils se sont croisés, c’était lors d’un salon à San Francisco. « Ça a duré trois secondes au maximum, les yeux dans les yeux. » Puis Gilkey s’est évaporé. Non sans humour, l’escroc déambulait, ce jour-là, avec une édition très recherchée de L’Homme invisible, de H.G. Wells, à la main…
Entre Ken Sanders et les voleurs, c’est une longue histoire, toujours douloureuse. «Déjà, dans les années 70, quand que je tenais la librairie underground Cosmic Aeroplane avec deux copains, on était sans cesse confrontés à ces problèmes de fauche, c’était parfois très pesant.» Au cours des années, Sanders a bien souvent coursé des voleurs jusqu’au parking de son magasin. Le plus souvent, quelques hurlements de grizzly doublés de menaces de lendemains difficiles ont suffi à décourager les imprudents.
Entre 2000 et 2003, John Gilkey va faire trois brefs séjours en prison. Quand il plonge, c’est parce qu’il a utilisé un chèque sans provision ou beaucoup perdu au casino : aucune enquête ne permet de faire le lien avec les vols de livres. A peine dehors, il reprend sa chasse… Sanders, même s’il n’a jamais été directement victime de Gilkey, vit chacun de ses vols comme une insulte, une blessure personnelle. Il met au point un système informatique permettant à deux mille marchands dans trente pays du monde de signaler les larcins en temps réel.
Ne surtout pas se représenter le libraire de Salt Lake City en père la morale. L’homme a toujours fréquenté les marges de l’underground — il possède dix mille disques vinyles, rock et jazz surtout — et fait les quatre cents coups dans les années 1970 et 1980, quand il était un intime du Monkey Wrench Gang, un groupe d’activistes écolo radical, célèbre pour ses activités de sabotage contre les équipements des compagnies d’extraction de ressources naturelles. « Nous n’avions peur de rien, à l’époque… J’ai fini par me calmer en 1985. Notre groupe était infiltré par le FBI. Je venais de divorcer, mes enfants avaient besoin de moi. »
Les mois passent, les livres trépassent. A ses proches, Sanders avoue être de plus en plus rongé par cette histoire… Et puis, le 28 janvier 2003, rebondissement inespéré : il reçoit un appel de Ken Lopez, un marchand du Massachusetts. Gilkey vient d’appeler, il se dit intéressé par une première édition des Raisins de la colère (1939), de John Steinbeck, proposée à 6 500 dollars. Lopez, qui s’est déjà fait arnaquer par la star des voleurs, a reconnu sa voix, prétexté une urgence, et demandé à Gilkey de le rappeler dans une heure.
Le piège parfait
Sanders et lui montent un plan : lorsque l’escroc rappellera, Lopez confirmera la vente puis enverra effectivement un paquet — avec une édition moins chère du Steinbeck à l’intérieur — par coursier, à l’adresse communiquée par John Gilkey. Le piège parfait… Le lendemain, le coursier dépose le colis à l’hôtel Sheraton de Palo Alto. Quelques minutes plus tard, Gilkey se présente à l’accueil sous un nom d’emprunt, celui de la carte de crédit utilisée, et récupère son paquet. Pas le temps de l’ouvrir, les policiers sont déjà sur lui.
« Qu’on n’ait récupéré qu’une petite partie du butin me rend fou », confie Ken Sanders dix ans plus tard. La police a fouillé son appartement sur Treasure Island, dans la baie de San Fancisco. Le voleur y vivait toujours avec Walter, son père. On a retrouvé des enveloppes pleines de reçus de cartes de crédit, ce qui lui a valu trois ans de prison ferme, mais seulement vingt-six ouvrages ont pu être identifiés et restitués. « Le reste se trouve dans un container quelque part dans le nord de la Californie, mais où ? » s’agace le marchand de 63 ans… tout en jurant être « passé à autre chose, pour préserver [s]a santé mentale ».
Et Gilkey ? Libéré après dix-huit mois, il a repris ses activités frauduleuses, avec pour nouveau terrain de chasse l’univers envoûtant des cartes historiques et globes anciens. Aux dernières nouvelles, il serait à nouveau en prison. Cette fois, pour non-respect des modalités de sa liberté conditionnelle.
En raison du froid, le local de la Little Free Library ne sera ouvert le SAMEDI que de 14h. à 16h. Le local n’est pas chauffé et nos bénévoles ne peuvent rester quatre heures dans cette ambiance glaciale.
Un message sur ce blog et une affiche sur la porte vous informeront de la reprise des horaires normaux (14h-18h) dès que la température se montrera plus clémente.
C’est vraisemblablement au détour d’un conte que le Livre a rencontré le Fée Electricité. De leur union sont nés des lampes originales. Si certaines ne sont que des lampes imitant un livre, d’autres ont été réalisées à partir de vrais livres ou de vraies pages. Il n’y a aucune limite à ce que l’on peut faire avec un livre semble-t-il…Le livre ? Un objet qui se plie à tous les désirs de notre imagination…
On peut trouver des milliers d’images sur le thème, en voici quelques-unes…
Après les murs, les pages de livres viennent recouvrir nos sols. Le papier est une matière très solide. Collé et recouvert d’une ou plusieurs couches de polyuréthane, il se montre très résistant, même très sollicité comme sur le sol d’un magasin ou dans une chambre d’enfant, voire les escaliers… Il résiste tout autant dans les pièces d’eau comme la salle de bain et les toilettes. Il y a suffisamment de recul sur cette pratique pour assurer la réussite de la pose et être sûr de la longévité du revêtement obtenu.
Ci-dessus il s’agit d’un sol dans un magasin. Il a fallu 24 livres en mars 2012 pour réaliser ce sol. Les pages ont été collées à la colle pour papier peint avant de recevoir cinq couches de polyuréthane. Deux ans et demi plus tard, le sol n’a pas bougé.
Il est donc possible de personnaliser ses sols. Vous aimez les romans policiers, pourquoi ne pas en recouvrir le sol de votre bibliothèque; vous aimez la poésie, pourquoi ne pas dans votre chambre marcher au milieu de vos poèmes préférés; les bandes dessinées sont également d’un usage courant, plus faciles à poser en raison de la taille des pages, elle offrent une infinité de style. Vous pouvez aussi dédier tout un sol à un auteur.
Un sol en papier est très économique puisque la plupart du temps vous utiliserez des livres récupérés (ou n’importe quel autre papier…les sols en papier kraft sont superbes !)). La souplesse de la matière permet de se jouer des découpes si fastidieuses dans d’autres matériaux. Vous trouverez sur Internet la ou les méthodes qui vous satisferont le mieux en tapant « flooring book et « flooring paper ». Vous trouverez en allant de blog en blog d’important conseils sur la pose et comment éviter les erreurs de débutants.
N’hésitez-pas à aller visiter des pages offrant des photos de sol en papier kraft., ils sont superbes. Tapez « floored kraft » ou » paper kraft ».
Voici l’Automne…. Quelles images se présentent, à notre imagination ou dans le réel, lorsque l’on marie celles de l’Automne et du Livre, accessoire décoratif, poétique et porteur de rêves ? Quelques réponses ci-dessous….
Autumn, Fall, just turned the corner….What pictures appear, in our imagination or in the daily , when we marry Autumn and the Book as an ornamental, poetic and carrier of dreams object ? Some answers below….
Le « RAY’S DAY » a été baptisé ainsi en hommage à l’écrivain américain Ray Bradbury dont l’amour des livres et des bibliothèques était immense.
Raymond Douglas « Ray » Bradbury a quitté cette terre le 05 Juin 2012, à 91 ans. Bradbury est l’auteur des celèbres Chroniques martiennes, de L’Homme illustré et d’un livre culte pour tous les amoureux des livres : Fahrenheit 451, un roman d’anticipation dystopique publié en 1953. (Pour mémoire 451F est le point d’auto-inflammation, en degré Fahrenheit, du papier. Cette température équivaut à un peu moins de 233 °C.)
Quelques images du film
Sur Youtube, vous pouvez trouver le film tiré de Fahrenheit 451, une pièce de théâtre, un audiobook.
Film de F. Truffaut, sorti en 1966.451 degrés Fahrenheit, c’est la température à laquelle brûle le papier. C’est aussi le sigle qui désigne les pompiers d’une époque future, dont la fonction est, non plus d’éteindre, mais d’allumer le feu. Il s’agit en effet, pour le bien d’une société devenue résolument « communautaire », de supprimer ce ferment d’individualisme qu’est la chose écrite. Et Montag, pompier d’élite, allume gaiement des autodafés sous l’oeil paternel de son capitaine, tandis que leurs contemporains, juxtaposés mais privés de moyens d’expression personnelle, se livrent au narcissisme. Ceci jusqu’au jour où une jeune fille au regard vif lui pose la question insidieuse : « Vous ne lisez jamais les livres que vous brûlez », et jusqu’au jour où il voit une femme préférer mourir « comme elle a vécu », avec ses livres. Montag se met à lire, et sa révolte croît contre une société dépersonnalisée ; sa femme, décidée à le quitter, le dénonce et il doit assister à la destruction des livres qu’il a finalement entassés chez lui. Mais il attaque soudain ses collègues et prend la fuite. Heureusement, la jeune filîe qui avait dû s’enfuir lui a indiqué un refuge : la région où vivent les « hommes-livres » qui ont appris par coeur un livre chacun, afin de le transmettre de génération en génération. Il les rejoint et, avec eux, répète le texte du livre qu’il a pu sauver, en attendant des jours meilleurs.
Le Ray’s Day se déroulera le 22 août prochain (le 22 août étant le jour de la naissance de Ray Bradbury en 1920.) C’est une initiative récente qui mérite d’être soutenue.
Vous pourrez y participer de différentes manières pour proclamer bien haut votre passion des livres et de la lecture. Pour découvrir le programme de manifestations déjà organisées dans les deux mondes (le monde réel (IRL) et le monde numérique), vous pouvez vous rendre sur ce site : http://raysday.net/ ou suivre les discussions ici : #Raysday ou là : https://www.facebook.com/events/343482719136853/.
A la Little Free Library, ce jour-là, nous nous réunirons pour parler de ce que représente et ce qu’est pour nous la lecture. Si vous souhaitez participer, merci de vous inscrire par mail, le local est petit, les places sont limitées à 8 personnes. La réunion se tiendra de 16h à 18h.
Les archives sont de plus en plus accessibles au grand public. Numérisées, elles s’ouvrent à tous en quelques secondes. Ici, ce sont les archives mises en ligne par le Comité International de la Croix Rouge dont nous vous proposons le lien. Vous y trouverez des photos, des cartes postales, des documents divers. Présente sur tous les conflits, la Croix Rouge a su engranger des documents, des témoignages incontournables pour ceux qui sont curieux de notre histoire récente : http://grandeguerre.icrc.org/fr
Les photos ci-dessous, prisent durant la guerre de 14/18, proviennent de leur site.
En attendant la réouverture de la LITTLE FREE LIBRARY, vous pouvez commander des livres par mail et venir les récupérer sur rendez-vous. Expliquez-nous quels genres de livres vous aimez et nous vous prépareront 10 ouvrages dans un sac. Notre messagerie: petitsodecompagnie@hotmail.fr
MERCI DE NE PAS TELEPHONER, nous travaillons et nous pouvons prendre les appels.
LIVRES QUE NOUS NE PRENONS PAS :
LES LIVRES SCOLAIRES EN GENERAL
LES PETITS FASCICULES GENRE PIECES DE THEATRE, POESIE… (pour les scolaires)
LES ENCYCLOPEDIES et les DICTIONNAIRES
LES LIVRES SANS 4 EME DE COUVERTURE (le résumé au dos du livre)
LES GUIDES, genre GUIDE DU ROUTARD, etc.
LES EDITIONS DU READER’s DIGEST
LES MAGAZINES
LES ROMANS A L’EAU DE ROSE ET LES OUVRAGES GRAVELEUX OU à TENDANCES PORNOGRAPHIQUES
LES LIVRES SALES !!!!!!
==================================
CE QUE NOUS RECHERCHONS PARTICULIEREMENT :
Science-fiction, Anticipation
Fantasy
Fantastique, Horreur
Romans policiers (classiques et contemporains, toutes éditions.)
Théâtre (autre que les classiques français)
Poésie anglo-saxonne
Ouvrages spécialisés : travail du bois, du fer, tissage, céramique, etc.
Ouvrages sérieux sur l’Histoire
Livres sur la faune, la flore, les minéraux
Vieux livres avec des couvertures souples et des cahiers cousus (Ils sont demandés par des personnes apprenant la reliure), contenu sans importance.
PETITS OBJETS DE COMPAGNIE, association loi 1901…
50, RUE SAINT-MALO à BAYEUX
Actuellement uniquement sur rendez-vous par mail.
petitsobjetsdecompagnie@hotmail.fr
Absolument GRATUIT, pas de cotisation, pas d’inscription. Les personnes souhaitant toutefois faire un don trouveront un cochon-tirelire à l’accueil,
ILS VOUS ENCOMBRENT ? PENSEZ à NOUS…
Nous pouvons nous déplacer pour récolter vos dons si la quantité de livres est importante. Merci aux futurs donateurs…
Images…
CONTACT
Nous privilégions le contact par mail car nous travaillons et ne sommes pas toujours disponibles pour répondre de suite au téléphone. Notre adresse mail : petitsobjetsdecompagnie@hotmail.fr
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.